Définition de COPIE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ko-pie

DÉFINITIONS

1
Écrit fait d'après un autre. Donner, prendre, garder copie d'une pièce.
Ils en tirèrent plusieurs copies
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 11
J'en ai envoyé la copie à ma tante
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 95
Quand vous en aurez tiré copie
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. quiét. 316
La bulle dont vous m'avez envoyé copie
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. 29
Le cardinal du Perron, qui n'épargnait ni peine, ni soin, ni dépense pour ses livres, les faisait toujours imprimer deux fois : la première, pour en distribuer seulement quelques copies à des amis particuliers, sur lesquelles ils pussent faire leurs observations....
de Paul PELLISSON dans Hist. de l'Acad. t. I, p. 27, dans POUGENS
Ce roman [Télémaque], que Fénelon avait uniquement destiné pour le duc de Bourgogne, son élève, vit le jour par l'infidélité d'un domestique qui en avait pris une copie
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Fénelon.
Copie figurée, copie entièrement conforme à l'original, non-seulement pour la substance et teneur de l'acte, mais encore pour la disposition des mots, des lignes, des pages, des signatures.
Sémantique : Terme de procédure. Copie de pièces, copie signifiée en tête d'un exploit ou d'un acte d'avoué à avoué.
2
Sémantique : Par extension, reproduction d'un ouvrage d'art. Une copie de la Vénus de Médicis.
Il a permis qu'on prît des copies de son portrait
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 343
Sémantique : Fig. Portrait.
Si la copie vous plaît, que sera-ce de l'original ? [Un More] semble la copie D'un Ésope d'Éthiopie
de Jean de LA FONTAINE dans Pet. chien.
Le vrai dormir ne fut fait que pour eux ; Nous n'en avons ici que la copie
de Jean de LA FONTAINE dans Papef.
De peur qu'en un moment l'amour ne s'estropie à voir l'original si loin de sa copie
de Pierre CORNEILLE dans Suite du Ment. II, 7
Simple imitation. Cet édifice, ce poëme n'est qu'une copie de tel autre.
Huet a prétendu que Bacchus est une copie de Moïse et de Josué
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, Bacch.
Voltaire avance que nous avons la plus méchante copie de toutes les traditions sur l'origine du monde
de François René CHATEAUBRIAND dans Génie, I, III, 1
3
Personne qui reproduit ou imite les manières d'une autre. Ce jeune homme est en tout la copie de son père.
Voulant se redresser, soi-même on s'estropie, Et d'un original on fait une copie
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Épît. IX
[Richelieu] J'étais trop jaloux de la bonne gloire, pour vouloir être la copie d'un autre
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans XIX, 408
Sémantique : Familièrement. Un original sans copie, un homme singulier dont on ne trouverait pas le pareil.
C'est une mauvaise copie d'un fort bon original, se dit d'un homme qui, essayant d'imiter quelqu'un qui excelle, en reste fort loin.
4
Sémantique : Terme d'imprimerie. Texte manuscrit sur lequel travaillent les compositeurs. Avoir de la copie.
5
Au collége, devoir que l'écolier remet au professeur, et qui, en général, est la transcription au net d'une première élaboration. Faire un devoir sur cahier et sur copie. Corriger les copies.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Car cil de Mede et cil de Perse Qui des elephans ont copie [abondance]
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans copia.
2
XIVe s.
J'en veuil aussi bien avoir copie [jouissance], comme tu l'as
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans ib.
Quant vous arés vostre livre, si le gardés chierement ; car je n'en ai nulle copie, et je seroie courreciés, s'il estoit perdus
de MACHAULT dans p. 149
Deux dames firent ung argument de ceste matiere [débat entre fauconnerie et vénerie] et le firent mettre en rimes ; duquel argument j'ay sur moi la coppie
dans Modus, f° CII, verso
3
XVe s.
Le mareschal qui par ses amis entendit cette nouvelle, lesquels luy avoient envoyé la coppie des lettres, en tut tant fasché que plus ne se peut
dans Bouciq. part. II, ch. 30
De ces paroles et de cet hommage furent escrites et lues lettres et scellées, dont chacune des parties eut les copies
de Jean FROISSART dans I, I, 152
4
XVIe s.
De quel pays vous vient cette corne d'abundance, et copie [abondance] de tant de biens et frians morceaulx ?
de François RABELAIS dans Pant. V, 6
Il fault necessairement que ces deux langues soient entendues de celuy qui veult acquerir ceste copie et richesse d'invention
de Joachim DU BELLAY dans I, 8, recto.
La sententieuse briefveté de l'un, et la divine copie [abondance] de l'autre [Platon]
de Joachim DU BELLAY dans I, 16, recto.
Voici qu'il y avoit une vieille accroupie au coin d'une muraille, qui vint lui donner sa copie [imitation moqueuse], en lui disant en son vieillois....
de Bonaventure DESPÉRIERS dans Contes, XXVIII

ÉTYMOLOGIE

1
Saintonge, coupie ; provenç. copia, du latin copia, abondance, permission, d'où le sens restreint de permission de reproduire, de copie ; contracté de cum, et ops, richesse (voy. OPULENT).

Synonymes de COPIE

Termes proches de COPIE

Phonétiquement proche de COPIE