L'oeuvre Histoire de l'Académie française de Paul PELLISSON
Ecrit par Paul PELLISSON
Date : 1653
Citations de "Histoire de l'Académie française"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
CONCERTÉ, ÉE | Il était de grande taille et fort puissant, d'une humeur ambitieuse, et concerté en toutes ses actions |
COPIE | Le cardinal du Perron, qui n'épargnait ni peine, ni soin, ni dépense pour ses livres, les faisait toujours imprimer deux fois : la première, pour en distribuer seulement quelques copies à des amis particuliers, sur lesquelles ils pussent faire leurs observations.... |
CORPS | Ce n'est là que l'ouvrage d'un académicien ; si celui de l'Académie était publié, non-seulement il nous résoudrait une infinité de doutes, mais encore il est vraisemblable qu'il affermirait et fixerait en quelque sorte le corps de la langue |
DICTION | Il [Voiture] fit ces vers espagnols que tout le monde croyait être de Lope de Vega, tant la diction en était pure |
ÊTRE | L'autre ouvrage considérable et qui n'est pas encore imprimé, est la traduction de Quinte-Curce, sur laquelle il [Vaugelas] avait été trente ans, la changeant et la corrigeant sans cesse |
EXEMPLE | Vous avez vu dans son projet qu'elle [l'Académie] se proposait de donner non-seulement des règles, mais encore des exemples, et d'examiner très sévèrement ses propres ouvrages |
EXHORTÉ, ÉE | M. de Boisrobert, exhorté par tous les académiciens et en particulier par M. Chapelain, témoigna au cardinal que l'unique moyen de terminer le dictionnaire.... |
EXHORTER | Quand un académicien est reçu, on doit lui faire lecture des statuts, qu'il est exhorté de garder |
FAMILIÈREMENT | Je n'oublierai pas même plusieurs petites circonstances qu'un historien omettrait sans doute, mais qu'un ami, ce me semble, peut dire familièrement à son ami |
FÉLICITÉ | Qu'il semblait ne manquer plus rien à la félicité du royaume que de tirer du nombre des langues barbares cette langue que nous parlons |
FIER, IÈRE | Fiers de Neufchâtel, bons barons de Beaufremont, nobles de Vienne, preux de Vergy, riches de Châlons [c'étaient les surnoms des cinq principales maisons de Franche-Comté] |
FIXER | Il est vraisemblable qu'il [le dictionnaire que devait faire l'Académie française] affermirait et fixerait en quelque sorte le corps de la langue |
FORGER | Ils dépeignent les académiciens comme des gens qui ne travaillent nuit et jour qu'à forger bizarrement des mots, ou bien à en supprimer d'autres plutôt par caprice que par raison |
GENTILHOMME | Il [Vaugelas] fut gentilhomme ordinaire, et depuis chambellan de M. le duc d'Orléans, qu'il suivit constamment en toutes ses retraites hors du royaume |
GLAND | Il le vit s'échauffer et se mettre en action, jusque-là que, s'adressant à lui, il le prit et le retint tout un temps par ses glands, comme on fait sans y penser quand on veut parler fortement à quelqu'un, et le convaincre de quelque chose |
GROS, OSSE | M. de Vaugelas donna les siens [papiers], qui étaient fort courts, et ne touchaient que le gros de ce dessein [le plan du dictionnaire], auquel il offrait de nouveau de contribuer |
GROSSIR | Ces messieurs [les premiers académiciens] grossirent leur compagnie de plusieurs personnes considérables par leur mérite |
GROTESQUES | M. de Saint-Amant ferait, comme il s'y était offert lui-même, la partie comique du dictionnaire, en recueillerait les termes grotesques, c'est-à-dire, comme nous parlerions aujourd'hui, burlesques |
HÉRÉTIQUE | Voilà [l'arrêt au septième vers dans les stances de dix] la plus grande contestation qu'il [Racan] a eue contre M. de Malherbe et ses écoliers, et pourquoi on a été près de le déclarer hérétique en poésie |
HONNÊTE | La retraite est aussi peu sûre qu'honnête pour les Français |
HUMORISTE | Ceux qui ont parlé de l'académie des humoristes de Rome disent qu'elle naquit fortuitement aux noces de Lorenzo Mancini ; que plusieurs personnes d'entre les conviés se mirent à réciter des sonnets, des comédies, des discours, ce qui leur fit donner le nom de belli humori ; qu'enfin, ayant pris goût à ces exercices, ils résolurent de former une académie de belles-lettres, qu'alors ils changèrent le nom de belli humori en celui d'humoristi... |
IMPRIMER | Le cardinal du Perron, qui n'épargnait ni peine, ni soin, ni dépense pour ses livres, les faisait toujours imprimer deux fois : la première pour en distribuer seulement quelques copies à des amis particuliers, sur lesquelles ils pussent faire leurs observations ; la seconde pour les donner au public en la dernière forme où il avait résolu de les mettre |
INFRACTEUR | Il y avait en cette compagnie [le parlement de Paris] moins d'affection pour lui [le cardinal de Richelieu] que partout ailleurs, et la plupart le considéraient en eux-mêmes comme l'ennemi de leur liberté et l'infracteur de leurs priviléges |
INSATIABLE | Je vous avoue que j'ai une curiosité extrême et insatiable pour tout ce qui peut me faire connaître les moeurs, le génie et la fortune des personnes extraordinaires |
INTRODUCTEUR, TRICE | Il [Voiture] eut diverses charges à la cour, comme de maître d'hôtel chez le roi, et d'introducteur des ambassadeurs chez M. le duc d'Orléans |
INTRODUIRE | On dit qu'il [Voiture] s'introduisit à la cour en partie par le moyen de M. d'Avaux, avec qui il avait étudié au collége de Boncour |
JUDICIEUSEMENT | Que si la loi générale qu'on fit alors [faire une notice sur chaque académicien aussitôt après sa mort] eût été depuis aussi exactement observée qu'elle était judicieusement établie, je ne serais guère en peine pour vous parler des académiciens morts |
LICENCIEUX, EUSE | Il [Malherbe] s'obstina avec un nommé M. de Laleu à faire des sonnets licencieux dont les deux quatrains ne fussent pas sur mêmes rimes |
LIRE | Suivant l'opinion commune, moins les yeux ont de la peine à lire un ouvrage, plus l'esprit a de liberté à en juger |
MAJESTÉ | On dit que le cardinal [de Richelieu], le voyant [Vaugelas] entrer dans sa chambre, s'avança vers lui avec cette majesté douce et riante, qui l'accompagnait presque toujours |
MÂLE | Ils [les lecteurs] verront [dans les Sentiments de l'Académie sur le Cid] un style mâle et vigoureux, dont l'élégance n'a rien de gêné ni de contraint |
MÉDIOCREMENT | Qu'ils avaient affaire à un homme [Richelieu] qui ne voulait pas médiocrement ce qu'il voulait, et qui n'avait pas accoutumé de trouver de la résistance, ou de la souffrir impunément |
METTRE | L'Académie, qui voulait répondre en corps, afin que la lettre eût plus d'effet en faveur de la veuve, se trouva en peine comment elle mettrait au bas |
MOT | Si quelqu'un, plein de pensées plus hautes, prétend ici plus superbement mépriser toute cette étude des mots et du langage.... |
MUSCADIN | Cette plaisante contestation, née à l'hôtel de Rambouillet, s'il fallait dire muscardins ou muscadins, qui fut jugée par l'Académie en faveur du premier |
NAÏVEMENT | Son génie [de Voiture] et le caractère de son esprit est, à ce qu'on dit, très naïvement représenté dans le troisième volume de Cyrus en la personne de Callicrate |
NETTOYER | Quant à leurs fonctions [des académiciens], qu'elles seraient de nettoyer la langue des ordures qu'elle avait contractées, ou dans la bouche du peuple, ou dans la foule du palais et dans les impuretés de la chicane, ou par les mauvais usages des courtisans ignorants |
NOBLE | Je n'ai pas fait difficulté de rappeler son origine [de Voiture, fils d'un marchand de vin], parce que, suivant mon sentiment, si ceux qui naissent nobles sont plus heureux, ceux qui mériteraient d'être nobles sont plus louables |
NOURRI, IE | Vincent Voiture, né à Amiens, mais nourri à Paris et à la cour |
OPINER | Qu'à l'avenir on opinerait [à l'Académie française] sur les élections par billets et non pas de vive voix, comme on avait fait jusqu'alors |
OUBLIER | On n'avait point oublié à délibérer sur la principale occupation de l'Académie, sur ses statuts et sur les lettres qu'il fallait pour son établissement |
PARTICULIÈREMENT | Si quelqu'un nous avait particulièrement laissé par écrit ce qui se passait entre Auguste, Mécénas et les excellents esprits de leur siècle |
PASSER | En plusieurs endroits de la France, il était passé en proverbe de dire : cela est beau comme le Cid |
PASSIONNÉ, ÉE | L'Académie, qui voulait répondre en corps [à Boisrobert].... ne devait pas en apparence le traiter d'égal ; et, de l'autre, le mot simple de très affectionnés serviteurs, par l'usage, semblait être trop peu civil.... on prit le milieu de signer vos très passionnés serviteurs, comme étant un peu plus civil que très affectionnés et moins que très humbles |
PENSION | Le cardinal [de Richelieu], le voyant [Vaugelas, à qui il venait de donner une pension] entrer dans sa chambre, s'avança avec cette majesté douce et riante qui l'accompagnait presque toujours, et s'adressant à lui : Hé bien, monsieur, lui dit-il, vous n'oublierez pas du moins dans le dictionnaire le mot de pension |
PHRASE | On proposa une distribution des meilleurs auteurs à tous les académiciens, pour en tirer les phrases et les élégances de la langue |
PLACARD | Il [le cardinal de Richelieu] se fit laisser les statuts [de l'Académie française] pour les voir, et les renvoya quelque temps après signés de sa main, et contre-signés par Charpentier son secrétaire, et scellés de ses armes en placard |
POINTE | Qu'il [Maynard] s'était adonné à un genre d'écrire auquel il n'était pas propre, voulant dire l'épigramme, et qu'il n'y réussirait pas parce qu'il n'avait pas assez de pointe |
POLICE | Que pour l'ordre, la police et les lois de cette assemblée [l'Académie française], on a trouvé à propos de les réduire en un statut à part |
POSÉ, ÉE | Ainsi posé que ces quatre ouvrages, le dictionnaire, la grammaire, la rhétorique et la poétique eussent été achevés.... |
PRÉJUGÉ | Je ne vois rien qui m'oblige à supprimer des événements remarquables qui se rencontrent dans mon sujet, et qui peuvent servir d'instruction et de préjugé en des occasions pareilles |
PRÉTENDRE | Après sa mort [de Vaugelas], les cahiers du dictionnaire, avec le reste de ses écrits, furent saisis par ses créanciers, qui prétendaient d'en tirer une somme considérable de quelque imprimeur |
PROGRÈS | Cromwell signa un traité avec les Espagnols, qui, assistés de ses forces et profitant de nos désordres, prirent la même année Graveline et Dunkerque, et firent plusieurs autres progrès |
PRYTANÉE | La pensée qu'il [le cardinal de Richelieu] avait de vous faire directeurs de ce riche et pompeux prytanée des belles-lettres, dans lequel, par un sentiment digne de l'immortalité dont il était si amoureux, il voulait placer l'Académie française le plus honorablement du monde, et donner un honnête et doux repos à toutes les personnes de ce genre qui l'auraient mérité pour leurs travaux |
QUE | Considérant l'état des choses, et qu'il serait peut-être difficile au roi son maître de conserver ni Dunkerque ni les autres places de Flandre |
QUELQUE | À mesure qu'une compagnie grossit, elle a besoin de quelque plus grand nombre de statuts, pour éviter la confusion et le désordre |
RABOUGRI, IE | En l'année 1651, M. Naudé fit consulter cette compagnie [l'Académie française] sur le mot rabougri, qui signifie proprement une plante qui n'est pas venue à sa perfection et à sa juste grandeur, auquel sens on lit, dans les anciennes ordonnances, des arbres rabougris |
RÉCRÉATION | Un livre de récréations arithmétiques adressé à M. de Tournon, où il [Méziriac] enseigne toutes les subtilités qu'on peut faire dans les jeux par les nombres |
RÈGLEMENT | C'est le génie des Français de faire de très bons règlements, et de les exécuter très mal |
RELIRE | Il [Godeau] disait que le paradis d'un auteur, c'était de composer ; que son purgatoire, c'était de relire et de retoucher ses compositions |
REMETTRE | Pour le sceau dont elle se servirait, et les priviléges dont elle jouirait, elle [l'Académie française] s'en remettait à son fondateur |
RÉMORE | Ces petites rémores qui arrêtent tout court les plus grands vaisseaux en haute mer, lors même qu'ils vont à pleines voiles |
REMPLI, IE | Il [Vaugelas] avait les yeux et les cheveux noirs, le visage bien rempli et bien coloré |
RÉVOQUER | J'ai ouï dire.... qu'il [le cardinal de Richelieu] fut très fâché de cette élection [de Porchières-Laugier, qu'il haïssait] ; qu'on lui offrit de la révoquer, et qu'il eut cette modération de se contenter d'un règlement pour l'avenir |
RONDEAU | C'est lui [Voiture] qui renouvela en notre siècle les rondeaux, dont l'usage était comme perdu depuis le temps de Marot |
RUDE | S'ils [les vers] n'étaient remplis d'une certaine beauté qui se fait sentir aux personnes même les plus rudes et les plus grossières |
SAVOIR | Le sixième [discours] est de M. de Gombauld, sur le je ne sais quoi |
SCEAU | [Lettres patentes, 1635, pour la fondation de l'Académie française] scellées du grand sceau de cire verte, sur lacs de soie rouge et verte |
SCELLER | On employa depuis le mois de février de l'année 1634 jusqu'à celui de l'année suivante 1635, à lui donner [à l'Académie française] la forme qu'elle devait avoir, à dresser les statuts, et à faire sceller l'édit de son érection |
SCRUPULE | Lorsque, dans la fougue et dans la chaleur de la composition, ils seraient travaillés de quelqu'un de ces importuns et fâcheux scrupules sur la langue.... |
SECRÉTAIRE | La fonction du secrétaire [de l'Académie française] est d'écrire les résolutions et d'en tenir registre, signer tous les actes, garder tous les titres et tous les papiers de l'Académie, et expédier des certificats à ceux du corps qui ont besoin de justifier qu'ils en sont |
SECTATEUR | François de Chauvigny, sieur de Colomby, était de Caen en Normandie, parent de Malherbe, dont il fut disciple et sectateur |
SENTIMENT | Cet avis, qui tombait dans le sentiment de tous les autres académiciens, fut généralement suivi |
SENTIR | Elles [les lettres patentes de l'Académie française] sont conçues en termes fort purs et fort élégants, qui, sans s'écarter des clauses et des façons de parler ordinaires de la chancellerie, sentent néanmoins la politesse de l'Académie et de la cour |
SENTIR | Une raillerie noble et galante qui sent son bien et sa personne de condition |
SERVICE | Ce fut lui qui, pensant rendre un bon service au roi d'Angleterre [Charles Ier], négocia qu'il fût mis entre les mains des Écossais |
SIXAIN | Malherbe voulait que les sixains eussent un repos à la fin du troisième vers |
SOUTANE | Sur la fin de ses jours, il prit la soutane, mais ne se fit pas prêtre |
STATUT | On employa, depuis le mois de février de l'année 1634 jusqu'à celui de l'année suivante 1635, à lui donner [à l'Académie française] la forme qu'elle devait avoir, à dresser ses statuts, et à faire sceller l'édit de son érection |
SUFFOQUER | On lui trouva [à Montereul, de l'Académie française] sur le poumon un corps étranger en forme de champignon, qui l'avait peu à peu suffoqué |
SYLLABE | Ceux qui se sont figuré que l'Académie n'était qu'une troupe d'esprits bourrus qui ne faisaient autre chose que de combattre sur les syllabes, introduire des mots nouveaux, en proscrire d'autres... |
TABLEAU | Tout l'honneur qu'on lui fit alors [au chancelier, dans l'Académie française], fut de mettre son nom le premier dans le tableau et à quelque distance des autres qu'on y avait rangés par sort |
TENIR | Il [le cardinal de Richelieu] tiendrait à injure le mépris qu'on ferait de sa protection |
TÊTE | Ce ne fut pas sans douleur que Tromp, à qui la naissance, le succès éclatant du dernier combat et les applaudissements de la multitude avaient élevé le courage, se vit mettre Ruyter sur la tête |
USAGE | Que, pour cet effet [la correction de la langue], il serait bon d'établir un usage certain des mots [pour le style noble, le médiocre et le bas] |
VACATION | L'Académie employa près de trois mois à examiner ces stances [de Malherbe] ; encore n'acheva-t-elle pas ; car elle ne toucha point aux quatre dernières, parce qu'elle eut d'autres pensées, et que les vacations de cette année-là survinrent bientôt après |
VOCABULAIRE | Je ne défendrai point l'Académie française par l'exemple vulgaire de celle della Crusca, qui employa près de quarante ans à son vocabulaire, dont à la fin elle a tiré beaucoup de gloire, et la langue italienne beaucoup de profit |
Y | Je sais bien par les registres de l'Académie, qu'on ne commença d'y parler du Cid que le 16 juin 1637 ; que ce fut après qu'on y eut lu une lettre de M. Corneille |
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