Définition de SAVOIR

DÉFINITIONS - PROVERBES - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : sa-voir ; Palsgrave, p. 22, écrit scavoir, mais prononce savoir

DÉFINITIONS

1
Avoir connaissance de.
Comme ils ne savaient pas le pays
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. 348
Et, pour dernier outrage.... Il faut vous voir mourir et n'en savoir la cause
Seigneur, je sais que je ne sais qu'une chose ; c'est qu'il est bon de vous suivre, et qu'il est mauvais de vous offenser
de Blaise PASCAL dans Prière 14
Un berger qui savait très bien les chemins de ce pays
Je vous quitte, je m'éloigne : voilà ce que je vois, et je ne sais pas l'avenir
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à Mme de Grignan, 10 oct. 1673
Je sais le plaisir d'orner une chambre ; j'y aurais succombé, sans le scrupule ....
Il tire d'un déserteur, d'un transfuge, d'un prisonnier, d'un passant, ce qu'il veut dire, ce qu'il veut faire, ce qu'il sait, et, pour ainsi dire, ce qu'il ne sait pas ; tant il est sûr dans ses conséquences !
Qui ne sait où son rare mérite et son éclatante beauté, avantage toujours trompeur, lui firent porter ses espérances [la princesse Marie, qui devint reine de Pologne] ?
Quoi ! attendre à commencer une vie nouvelle, lorsque, entre les mains de la mort, placés sous ses froides mains, vous ne saurez si vous êtes avec les morts ou encore avec les vivants !
Vous, riches, vous qui vivez dans les joies du monde, si vous saviez avec quelle facilité vous vous laissez prendre aux richesses que vous croyez posséder, si vous saviez par combien d'imperceptibles liens elles s'attachent et, pour ainsi dire, s'incorporent à votre coeur....
Sachez, mes frères, que, si nous voulions bien nous juger nous-mêmes, nous ne serions jamais jugés de Dieu
de Louis BOURDALOUE dans Sévér. de la pénit. 1er avent, p. 197
C'est [l'esprit] une puissance orgueilleuse qui.... laissant souvent la vérité pour le mensonge, n'ignore que ce qu'il faudrait savoir, et ne sait que ce qu'il faudrait ignorer
Personne ne discernait plus [avant l'établissement d'un grand hôpital à Paris] les pauvres de nécessité d'avec ceux de libertinage ; on ne savait en donnant l'aumône si l'on soulageait la misère, ou si l'on entretenait l'oisiveté
Que si quelqu'un, mes vers, alors vous importune Pour savoir mes parents, ma vie et ma fortune, Contez-lui....
Elle [Agrippine] sait son pouvoir, vous savez son courage
Je sais de ce palais tous les détours obscurs
Du moins, si je ne sais le secret de lui plaire, Je sais l'art de punir un rival téméraire
Ils racontent une religion, une police, une manière de se nourrir, de s'habiller, de bâtir et de faire la guerre, qu'on ne savait point, des moeurs que l'on ignorait
de Jean de LA BRUYÈRE dans Disc. sur Théophraste.
Apprenez seulement ce que savait Socrate : Sachez que vous ne savez rien
de LAMOTTE dans Fabl. IV, 17
Je sais votre mérite, je sais mes talents, je vous conduis, et l'on vous aimera, toute raisonnable qu'on est
La seconde guerre punique est si fameuse que tout le monde la sait
Oui, je sers Dieu, je crois en Dieu, et je veux qu'on le sache
Ho ! vous en voulez trop savoir
de VAUVENARGUES. dans Dial. Catilina, Sénécion.
De vices, j'avoue que je ne vous en sais point
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Portr. de Mlle de l'Espinasse
Chinois, qu'est-ce qui soutient le monde ? Un gros éléphant. Et l'éléphant, qui le soutient ? Une tortue. Et la tortue ? Je n'en sais rien
de Denis DIDEROT dans Suffis. de la nat. n° 22
Nature : Absolument.
D'où vient ce silence ? est-ce de l'oubli ? est-ce une parfaite indifférence ? je ne sais : que voulez-vous que je pense ? à quoi ressemble votre conduite ?
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans Lett. au prés. de Moulceau, 5 juin 1695
Il eut plusieurs enfants qui furent tous rois, comme chacun sait
Il ne sait rien de rien, il n'est pas averti de ce qui se passe.
Sémantique : Familièrement. Il ne sait ce qu'il veut, se dit d'un homme indécis ou dont les résolutions sont inconstantes.
Il ne sait ni ce qu'il fait, ni ce qu'il dit, il ne fait ni ne dit ce qu'il devrait dire ou faire, soit par ignorance, soit par trouble d'esprit.
Pour M. le prince de Conti, il était transporté, il ne savait ni ce qu'il disait ni ce qu'il faisait
Il sait mieux qu'il ne dit, il parle contre sa propre connaissance.
Il sait le fin du fin, se dit d'un homme habile qui a connaissance des affaires les plus secrètes.
Il en sait bien long, il en sait beaucoup, il a beaucoup de finesse, d'adresse.
À vous dire le vrai, vous en savez beaucoup
Vous en savez trop long pour moi
de VADÉ dans Nicaise, sc. 17
Il en sait plus d'un, il en sait plus d'une, il a plus d'un tour d'habileté à sa disposition.
Nous en savons plus d'un, dit-il en les gobant ; C'est tour de vieille guerre ; et vos cavernes creuses Ne vous sauveront pas, je vous en avertis
Savoir qu'en dire, voy. DIRE n° 8.
2
Qui vous savez, que vous savez, se dit quand on ne veut pas nommer la personne ou la chose à une personne qui la connaît bien.
Ne mandez point à Paris que je n'irai pas sitôt ; ce n'est pas que je craigne que quelqu'un ne se pende, mais c'est que je ne veux pas donner cette joie à qui vous savez
Le mariage que vous savez ne va pas bien
Passez chez votre notaire pour ce que vous savez
Demoulin m'est venu trouver dans ma retraite, et m'a confirmé qu'il croyait l'homme que vous savez, coupable de cette trahison (une édition d'oeuvres de Voltaire)
Cet argent, voilà ce qu'il faut que j'ajoute, Vient de qui vous savez, pour ce que vous savez
Ce que vous savez, sert à désigner, par euphémisme, des choses qu'il ne serait pas très décent de nommer.
Son père me l'a accordée ; mais je crains un peu ce que vous savez, la disgrâce dont on ne plaint personne
Vous êtes-vous mis en tête qu'un homme de soixante et trois ans ait si peu de cervelle, et considère si peu sa fille que de la marier avec un homme qui a ce que vous savez ?
3
Sémantique : Familièrement. Je sais ce que je sais, se dit quand on ne veut pas s'expliquer.
Il suffit que nous savons ce que nous savons, et que tu fus bien heureuse de me trouver
....Mais gardons le silence ; je sais ce que je sais
de LE P. BRUMOY dans Boîte de Pandore, III, 7
4
Savoir une personne ou une chose, savoir que cette personne, cette chose existe, peut être trouvée.
Je sais un paysan qu'on appelait Gros-Pierre
L'on sait des gens qui avaient coulé leurs jours dans une union étroite....
On m'a dit, ma bonne, que tu savais quelquefois des carrosses à vendre
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans la Femme d'intrigues, III, 8
Du reste, manquant rarement d'argent quand il en savait dans la bourse des autres
Savoir avec un participe ou un adjectif, savoir que la qualité indiquée par le participe ou l'adjectif est dans l'être auquel ils se rapportent. Je ne vous savais pas malade. Quand je vous ai su à Paris.
Vous aurez su M. de Vivonne pour huitième maréchal de France
Savait-elle une famille opprimée ? elle animait la justice contre l'oppression
Quand il les sut arrivés sur les frontières de ses États
C'est pourquoi, n'étant point encore sorti de sa chambre, il [l'aveugle de Cheselden] disait que, quoiqu'il la sût plus petite que la maison, il ne comprenait pas comment elle pourrait le lui paraître à la vue
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Traité sens, III, 5
5
Ne savoir qu'une chose, être uniquement préoccupé d'une chose. Les Spartiates ne savaient qu'une chose, c'était le dévouement à la patrie.
On dit en un sens analogue : Ne savoir qu'une personne.
L'abbé et moi nous pétillons, et nous sommes résolus.... de nous en aller en Provence.... pour moi, je ne sais que vous, et j'ai une telle impatience de vous aller voir, que mes sentiments pour les autres n'ont pas bien toute leur étendue
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à Mme de Grignan, 6 avr. 1672
6
Je ne sais qui, et, substantivement, un je ne sais qui, un homme peu connu ou peu considéré.
Qu'est-ce que ce grand je ne sais qui va penser d'elle
On dit de même : Un je ne sais quel homme est venu me trouver.
On peut juger quelle était l'arrogance féroce des seigneurs croisés par le trait que rapporte la princesse Anne Comnène de je ne sais quel comte français qui vint s'asseoir à côté de l'empereur sur son trône, dans une cérémonie publique
7
Je ne sais quoi, quelque chose que l'on ne connaît pas.
Que même de son maître on dit je ne sais quoi
C'est un M. Ameline, qui est je ne sais quoi à Notre-Dame
Je ne sais quoi de, suivi d'un substantif.
Vous maudirez peut-être un jour cette victoire Qui tient je ne sais quoi d'une action trop noire
Sémantique : Par extension. Je ne sais quoi, quelque chose d'indéfinissable, en parlant d'une qualité ou d'un sentiment.
Je ne sais quoi pourtant dans mon coeur en murmure
On se sent, à ces vers, jusques au fond de l'âme Couler je ne sais quoi qui fait que l'on se pâme
Il avait je ne sais quoi dans ses yeux perçants qui me faisait peur
Ces deux hommes sont bien différents, le jeune a je ne sais quoi de vif et d'aimable
Je ne sais quoi de grand s'imprime à mes pensées
de ST-LAMB. dans Sais. II
Nature : Substantivement.
Qu'on rêve avec plaisir quand notre âme blessée Autour de ce qu'elle aime est toute ramassée ! Vous le savez, seigneur, et comme à tous propos Un doux je ne sais quoi trouble notre repos
Les âmes assorties S'attachent l'une à l'autre, et se laissent piquer Par ces je ne sais quoi qu'on ne peut expliquer
Le sixième [discours] est de M. de Gombauld, sur le je ne sais quoi
La France le vit alors accompli par ces derniers traits et avec ce je ne sais quoi d'achevé que les malheurs ajoutent aux grandes vertus
Il [notre corps, après la mort] devient un je ne sais quoi qui n'a plus de nom en aucune langue
Je ne suis, si l'on veut, ni belle ni jolie ; Mais j'ai certains je ne sais quoi Qui me font préférer à la plus accomplie
de Thomas CORNEILLE dans l'Inconnu, V, 2
L'amour, ne vous déplaise, est un je ne sais quoi, Qui vous prend, je ne sais ni par où, ni pourquoi ; Qui va, je ne sais où ; qui fait naître en notre âme Je ne sais quelle ardeur que l'on sent pour la femme ; Et ce je ne sais quoi, qui paraît si charmant, Sort enfin de nos coeurs, et je ne sais comment
Il s'est formé dans l'esprit des particuliers un certain je ne sais quoi qu'on appelle point d'honneur
Je prie l'honnête homme qui fera Matière [dans l'Encyclopédie], de bien prouver que le je ne sais quoi qu'on nomme matière peut aussi bien penser que le je ne sais quoi qu'on appelle esprit
Il y a dans tous les arts un je ne sais quoi qu'il est bien difficile d'attraper
On dit dans un sens analogue : je ne sais quel.
Un je ne sais quel charme encor vers vous m'emporte
Agité de ces je ne sais quelles inquiétudes dont les hommes ne savent pas se rendre raison à eux-mêmes
Je ne trouve qu'en vous je ne sais quelle grâce Qui me charme toujours....
Il nous reste encore je ne sais quel désir vague, je ne sais quelle inquiétude, qui nous avertit sans cesse que nous sommes peu de chose
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Micromégas, 2
C'était un mélange de génie et de tendresse, une beauté [Fénelon], ne sais laquelle, que jamais peintre n'a pu exprimer
8
Sémantique : Familièrement. Je suis tout je ne sais comment, j'éprouve un malaise que je ne puis définir.
9
Par manière de doute et d'interrogation.
Que savez-vous ? Qu'en savez-vous ? Que sais-je ? Que sait-on ce qui arrivera ? La question est de savoir si.... Reste à savoir si.... Qui sait même, qui sait si le roi votre père Veut que de son absence on sache le mystère ?
Savez-vous, savez-vous bien, a, à peu près le sens de : ne vous y trompez pas.
Savez-vous qu'un si grand retardement donne le temps à tout le royaume de parler ?
Savez-vous bien que je suis fort mécontente de la conduite et des manières de ma nièce ?
Que sait-on, se dit pour exprimer que l'on soupçonne quelque chose qui n'est pas su.
Peut-être a-t-il démêlé dans votre vie quelque intrigue que vous espériez qui ne serait pas connue, que sait-on ?
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Dial. 3, morts anc.
10
Dieu le sait, se dit pour exprimer notre ignorance dernière sur une chose.
Nous naissons, nous vivons, bergère, Nous mourons sans savoir comment ; Chacun est parti du néant ; Où va-t-il ? Dieu le sait, ma chère
Nous savons très bien que les tourbillons ne peuvent causer la pesanteur ; nous savons ce qui n'est pas, et Dieu sait ce qui est
de ID. dans Mél. litt. à M***
Dieu sait ! Dieu sait comme ! locution familière et elliptique dont on se sert pour donner une grande idée de quelque chose.
Il a des écus, Dieu sait ! Ensuite on s'est mis à boire, mais boire, Dieu sait
Entre nous, les Moscovites ne sont pas des peuples bien raffinés ; c'est leur folie que de prétendre ressembler aux anciens Grecs ; mais Dieu sait sur quoi cela est fondé
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Dial. 4, Morts mod.
11
Elliptiquement, avec la négation et le subjonctif. Je ne sache personne, je ne sache rien, je ne connais personne, rien.
Vapeurs... auxquelles je restreindrai le nom d'exhalaisons, à cause que je n'en sache point de plus propre
de René DESCARTES dans Météor. 2
Je ne sache aucun orthodoxe qui ait osé dire que....
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Avert. repr. idolâtrie, 17
Je ne sache rien au monde qui ne soit le monument de quelque sottise des hommes
Je ne sache personne mieux partagé qu'il le sera
Cause que je ne sache pas qu'on ait encore remarquée
Des enfants étourdis deviennent des hommes vulgaires, je ne sache point d'observation plus générale et plus certaine que celle-là
Que je sache, locution dont on se sert à la fin d'une phrase pour indiquer que, si un fait est autrement qu'on ne le dit, on l'ignore. Est-il venu quelqu'un, que vous sachiez, que tu saches ? Il n'est venu personne, que nous sachions. Il n'a point été à la campagne, que je sache.
Il vaudrait autant être amoureux de la femme de Mathusalem ; était-elle jolie, que vous sachiez ?
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Lett. gal. II, 20
Ne descendant, que je sache, d'aucun Franc qui ait ravagé les Gaules avec Ildovic nommé Clovis
12
Savoir gré, voy. GRÉ, n° 3.
13
Posséder une science, un art, un métier. Savoir la grammaire. Il sait le latin. Il ne sait pas son métier.
Quand je dis qu'Ergaste écrit bien, Tu me réponds qu'il ne sait rien ; Mais ton erreur est infinie ; Il sait ce qu'il n'apprit jamais ; Et toi qui n'as point de génie, Tu ne sais pas ce que tu sais
de GOMBAUT dans dans RICHELET
Il y a longtemps que j'ai dit que, pour savoir quelque chose, il le faut écrire
Et l'on sait tout chez moi, hors ce qu'il faut savoir
Il a des vieux auteurs la pleine intelligence, Et sait du grec, madame, autant qu'homme de France. - Du grec, ô ciel, du grec ! il sait du grec, ma soeur
Les Romains ignoraient les arts de la Grèce, et se contentaient de savoir la guerre, la politique et l'agriculture
Dans un âge où l'on ne sait pas encore sa religion, il défendait déjà la sienne
Un esprit avide de tout savoir et capable de tout apprendre
Ce que l'on sait est peu de chose en comparaison de ce qu'on ne sait pas ; quelquefois même ce que l'on ne sait pas est justement ce qu'il semble qu'on devrait le plus tôt savoir
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Préf. util. des math.
On ne sait bien que ce que l'on apprend soi-même
de DUMARS. dans Oeuv. t. I, p. 28
Plusieurs ont dit : que ne sais-je pas ? Montaigne disait : que sais-je ?
Nature : Absolument.
Laisse ce qu'à tes yeux le ciel défend de voir : Ton sort est d'admirer, et non pas de savoir
Ne savoir ni A ni B, être fort ignorant.
Il en sait trop, c'est un homme trop habile, dont on se défie.
Ah ! pour en être digne, il l'est, et plus que tous ; Mais aussi, pour tout dire, il en sait trop pour nous
Sémantique : Fig. Savoir la carte du pays, ou, absolument, savoir la carte, savoir, connaître parfaitement les intrigues, les intérêts, les manières du monde, d'un quartier, d'une société.
Savoir bien le monde, ou savoir bien son monde, savoir bien la manière de vivre dans la société.
Madame, M. Jourdain sait son monde
Dans un sens analogue.
Laissez-moi faire : je suis homme qui sais ma cour
Le reproche en un sens le plus honorable que l'on puisse faire à un homme, c'est de lui dire qu'il ne sait pas la cour
de Jean de LA BRUYÈRE dans VIII
Un homme qui sait la cour, est maître de son geste, de ses yeux et de son visage ; il est profond, impénétrable
de Jean de LA BRUYÈRE dans VIII
14
Savoir, suivi d'un infinitif, être habile, être accoutumé à faire quelque chose. Savoir jouer du violon. Il ne sait pas danser. Il sait plaire. Il sait plaisanter.
Tu sais vaincre, disait un brave Africain au plus rusé capitaine qui fut jamais [Annibal], mais tu ne sais pas user de ta victoire
Loin du commerce des affaires et de la société des hommes, ces âmes sans force aussi bien que sans foi, qui ne savent pas retenir leur langue indiscrète
La sainte abbesse, qui savait donner le lait aux enfants aussi bien que le pain aux forts
Que personne ne savait mieux estimer les choses louables, ni mieux louer ce qu'elle estimait
Sainte Thérèse eût voulu ne savoir écrire que pour publier ses défauts
de Esprit FLÉCHIER dans Panég. Ste Thér.
Savoir vivre, savoir se conduire dans le commerce du monde. Tant les savantas savent peu vivre et ce qu'on appelle le décorum ! Anti-ménagiana, p. 103.
15
Ne pas hésiter à. Il faut savoir faire un sacrifice.
Je leur savais bien dire, et m'attirais la haine De tous ces gens si peu soigneux
Eh bien, il faut paraître, il faut vous découvrir à ceux qui pour leur roi sauront du moins mourir
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Oreste, III, 8
16
Savoir à l'impératif, et suivi d'un infinitif ne fait que renforcer l'impératif. Sachons nous taire, c'est-à-dire taisons-nous.
J'obéis à mon dieu ; vous, sachez m'obéir
17
Parvenir à, réussir à, avoir la force, le moyen de. Je saurai bien me défendre.
À deux milles d'ici j'ai su le rencontrer
Qu'il est beau, après les combats et le tumulte des armes, de savoir encore goûter ces vertus paisibles et cette gloire tranquille....
Il faut savoir se donner des heures d'une solitude effective, si l'on veut conserver les forces de l'âme
Accessible, accueillant, honnête, sachant employer son temps et quelquefois même le perdre
Celui qui met un frein à la fureur des flots Sait aussi des méchants arrêter les complots
18
Au conditionnel et au plus-que-parfait du subjonctif, il s'emploie pour pouvoir.
L'un dit : je n'y vas point : je ne suis pas si sot ; L'autre : je ne saurais....
Dans tous les entretiens on les voit s'introduire ; Ils ne sauraient servir, mais ils peuvent vous nuire
Elle avait ouï dire que M. de Grignan était le plus beau garçon qu'on eût su voir
Vous ne sauriez faire trop de liaisons avec Vauban ; l'estime de cet homme-là est plus glorieuse que celle de tous les courtisans
Ne saurait-il rien voir qu'il n'emprunte vos yeux ?
Si vous voulez, restez, reprit Mme de Miran ; non, dit-il, je vous suis obligé, je ne saurais, j'ai quelque affaire
On ne saurait avoir une taille mieux prise, un plus beau teint
19
Être informé de quelque chose, apprendre. Sachez que ma fille se marie. Afin que vous le sachiez.
Si j'avais su qu'en mains il a de telles armes...
Je ne sais point qu'elles soient retranchées [ses pensions], je crois que sa terre lui vaut dix mille livres de rente, je mets tout cela ensemble et je dis....
On sait, messieurs, que la reine a souvent exposé sa personne dans ces conférences secrètes
Ne sais-je pas, mesdames, qu'ayant abandonné le monde pour mener une vie plus sainte et plus cachée dans la retraite, vous ne prétendez plus qu'à l'honneur d'être de la famille de Jésus-Christ ?
Et qui saurait sans moi que Cotin a prêché ?
Seigneur, vous savez trop avec quel artifice Un faux Astyanax fut offert au supplice
Chère Oenone, sais-tu ce que je viens d'apprendre ?
Dans le même sens, avec un infinitif.
Il marche contre les ennemis, qu'il savait avoir passé la rivière
Il fit du bien à tous ceux qu'il savait avoir aimé son fils
Sémantique : Familièrement. Vous savez ou vous ne savez pas, c'est une chose que je vous apprends.
Vous savez, ou vous ne savez pas Qu'autrefois ce monsieur que Léandre l'on nomme, Lui fit certain billet d'une certaine somme
de BOISSY dans Impatient, I, 2
20
Je le sais, vous le savez, nous le savons, etc. s'emploient souvent en parenthèse.
Cet art de donner agréablement, qu'elle avait si bien pratiqué durant sa vie, l'a suivie, je le sais, jusqu'entre les bras de la mort
Seigneur, vous le savez, son avis salutaire Découvrit de Tharès le complot sanguinaire
21
Avoir dans la mémoire. Il sait sa leçon.
Le moyen de jouer ce qu'on ne sait pas
Ce que je sais le mieux, c'est mon commencement
La veille du jour marqué, je savais mon discours par coeur ; je le récitai sans faute ; je le remémorai toute la nuit dans ma tête
Lorsqu'on lui demandait [à Massillon] quel était celui de ses sermons qu'il croyait le meilleur, il répondait : celui que je sais le mieux
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Mass.
Est-elle sue [la pièce] ? - Laurette : Quant à moi, je sais mon rôle
de Louis-Benoît PICARD dans Comédiens amb. II, 2
Sémantique : Fig. Savoir quelqu'un par coeur, ou, absolument, le savoir, connaître parfaitement son caractère, ses habitudes.
Elle sait notre syndicat, notre procureur, notre gratification.... comme elle sait la carte et les intérêts des princes, c'est-à-dire sur le bout du doigt
22
Nature : Absolument. Avoir l'esprit orné, rempli de connaissances.
Il y a moins de différence entre le chaos et le monde, qu'entre la manière dont il sait et celle dont il faut savoir
Il [l'homme] veut être heureux et assuré de quelque vérité, et cependant il ne peut ni savoir, ni désirer de ne point savoir
Voilà notre état véritable [être borné de tous côtés] ; c'est ce qui nous rend incapables de savoir certainement et d'ignorer absolument
de Blaise PASCAL dans ib. I, 2
Un amour curieux des livres, une avidité de savoir .... ont été des passions de sa jeunesse
N'est-ce pas savoir beaucoup que de savoir qu'on ne sait rien ?
[Valincourt] C'était un homme d'infiniment d'esprit et qui savait extraordinairement
Rica et moi nous sommes peut-être les premiers que l'envie de savoir ait fait sortir de leur pays
23
Faire savoir, instruire, informer quelqu'un. Je lui ai fait savoir comment cela est arrivé.
Fais-lui, fais-lui savoir le glorieux dessein....
J'ai fait à Josabeth savoir sa volonté
Savoir faisons, formule de chancellerie et de palais.
24
Faire à savoir, voy. FAIRE, n° 53.
25
C'est à savoir, ou à savoir, et, plus ordinairement, savoir, locutions qui servent à spécifier ce dont il s'agit. Son revenu a plusieurs sources, à savoir sa place, le produit de sa terre, etc. L'armée était composée de quinze mille hommes, savoir : dix mille hommes de pied et cinq mille chevaux.
Nous n'en trouverons [des corps] que deux.... qui puissent être comptés parmi les principales parties [du monde], c'est à savoir le soleil et les étoiles
de René DESCARTES dans Monde, 5
J'oubliais de vous avertir que je lui ai auparavant dit encore une particularité qui l'a assez agréablement surpris, c'est à savoir que je prétendais n'avoir proprement fait autre chose dans mon ouvrage que mettre en rimes la doctrine qu'il venait de nous débiter
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Lett. à Racine, mercredi 1697
On s'en sert aussi pour marquer du doute. Il part bien tard, c'est à savoir s'il arrivera à temps.
Il ne tiendra qu'à vous que nous vivions en bonne intelligence ensemble. - Rustaud : c'est à savoir
de LEGRAND dans Galant coureur, sc. 13
En ce sens on dit substantivement : C'est un à savoir.
26
Se savoir, Nature : v. réfl. Être su.
Tout se sait tôt ou tard, et la vérité perce
27
Se connaître soi-même.
Lorsqu'il se sait à fond, il s'évertue sur le talent qu'il croit reconnaître en lui
de LE P. COURBEVILLE dans dans DESFONTAINES
Un valet veut tout voir, voit tout et sait son maître, Comme à l'observatoire un savant sait les cieux, Et vous même, monsieur, ne vous savez pas mieux

PROVERBES

1
Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait, si la jeunesse avait de l'expérience, si la vieillesse avait de la force.
2
Il sait son pain manger, il sait plus que son pain manger, c'est un habile homme, un rusé compère.
3
Qui plus n'en sait, plus n'en dit.
4
Il fait bon vivre et ne rien savoir, on apprend toujours quelque chose.
5
Qui ne sait son métier l'apprenne.
6
Exemple : Qui ne sait rien ne sait guère, se dit pour s'excuser d'ignorer une chose survenue à notre insu.
7
On dit encore qu'il en sait plus que le chien de Barthole, qui avait mangé un sac d'écritures
de CARMONTELLE dans Prov. Entr'actes, t. IV, p. LXXV, dans POUGENS

REMARQUE

1
1. Après savoir, pris dans le sens de pouvoir, on doit toujours supprimer pas ou point. Je ne saurais en venir à bout.
Après ce même verbe précédé de la négation, et signifiant être incertain, le mieux est de les supprimer. Je ne sais que devenir. Il ne sait ce qu'il veut. Mais il faut employer pas ou point, quand savoir est pris dans son vrai sens. Je ne savais point ce que vous racontez.
2. En vers on écrit quelquefois je sai au lieu de je sais. Ce n'est point une licence poétique ; c'est un archaïsme, parfaitement régulier d'ailleurs, sapio donnant je sai et non je sais ; l's est là un barbarisme que l'usage a consacré.
3. Dans la locution je ne sache pas, comment expliquer le subjonctif ? On a dit que c'était non le subjonctif, mais l'indicatif représentant sapio. L'explication ne peut être admise, car sapio a donné sai ; et sache vient de sapiam. D'ailleurs le sens dénote un subjonctif plutôt qu'un indicatif ; car je ne sache pas implique quelque chose de plus dubitatif que je ne sais pas ; et ce doute, on l'exprime en substituant le subjonctif à l'indicatif. C'est pour cela qu'on ne se sert jamais de cette tournure qu'à la première personne. Elle paraît être née au XVIe siècle, voy. l'historique. On peut conjecturer que ceux qui les premiers l'ont employée ont sous-entendu : j'ose dire, l'usage étant au XVIe siècle de mettre le subjonctif avec dire, quand l'affirmation n'était pas absolue.
4. J. J. Rousseau a dit : Je ne sache pas d'avoir vu, de ma vie, un pays plus antipathique à mon goût que celui-ci [Montpellier], Lett. à Mme de Warens, 23 oct. 1737. La phrase est incorrecte ; le d' est de trop ; il faut dire : Je ne sache pas avoir vu....

HISTORIQUE

1
Xe s.
[Il] saveiet co que....
dans Fragm. de Valenc. p. 468
2
XIe s.
Par serment nommé, co est à savoir quatorze homes leals par nom
dans Lois de Guill. 16
Ço dist Marsiles : Guenes, par veir sacez....
dans Ch. de Rol. XXXIX
Il n'en set mot, n'i a culpes li bers
dans ib. X
Ben [il] set parler et dreite raisun rendre
dans ib. CCLXXV
3
XIIe s.
Tu siez bien que il pensent faire de nos
dans Machab. I, 3
Car preu le savent et de moult fier courage
dans Ronc. p. 182
Tuit mi penser sont à ma douce amie, Puisque je sai mon cuer en sa baillie
dans Couci, II
Je ne m'en sai venger fors au plorer
dans ib. VI
Dame, merci ; car à trop grant dolor [je] Muir et languis ; vostre pitié le sache
dans ib. X
Encor [elle] me saura gré De mon travail et de ma longue peine
dans ib. XI
Quar sa biautez me fait tant esbahir, Que je ne sai devant li nul langage
dans ib. XI
Il lui saront bien estre et felon et gaingnart, Et simple come aignel et fier come liepart
dans Sax. XXIX
4
XIIIe s.
Se je savoie un courtois chevalier Qui de ses armes fu loués et prisiés, Je l'ameroie de gré et volentiers
de AUDEFR. LE BAST. dans Romancero, p. 71
Il manderent maçons vaillans, Bons ouvriers et bien sachans
dans ib. p. 57
Sachiés que il reprouvent le service que il ont à vous fait, tel come toute la gent sevent, et come il est aparissant
Et li Venicien, qui plus savoient de la mer, distrent que li corans les menroit par force contreval le bras
Li maistres dit : femes sevent celer ce que eles ne sevent
Bien savez qu'on ne peut pas trestous jours durer
dans Berte, III
[Ils] Sorent près d'aussi bien le françois de Paris....
dans ib. V
Car bien estoit letrée et bien savoit escrire
dans ib. XI
Puisque ele ot seü que [vous] la veniez veoir
dans ib. LXXIX
Coïement, que les gens n'en seüssent nouvele
dans ib. LXXXVI
Sauriez-vous ci près maison ne casement Où je peüsse avoir aucun rassenement [indication du chemin] ?
dans ib. CX
Ilueques l'ont li chien guerpi, N'en sevent mes ne vent ne voie
dans Ren. 1917
Si avient bien à bacheler Que il sache de vieler, De fleüter et de dancier ; Par ce se puet moult avancier
dans la Rose, 2218
Ne l'en doit pas mal gré savoir, Ne ge ne l'en saurai jà voir
dans ib. 4177
Lors me porpensai que j'avoie Ung compagnon que ge savoie Moult à loial...
dans ib. 3120
Tant que celui veigne en la presence dou seignor et de la court et offre à faire dreit de ce que l'on li saura que demander....
dans Ass. de J. 139
Je, Pierres, de tel lieu, fes savoir à toz presens et à venir que je....
de Philippe de BEAUMANOIR dans XII, 58
Cil qui sunt baillié auditeur.... doivent mult regarder et entendre comment li tesmong respondent as demandes qui lor sunt fetes, ou par savoir, ou par croire, ou par quidier
de Philippe de BEAUMANOIR dans XL, 12
Quant il dist : Je sai de certain
de Philippe de BEAUMANOIR dans XL, 12
Et comme tel cas ne soit pas puis avenus que noz saçons, nos creons que s'il avenoit, que cil qui....
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXX, 101
Le [la] premiere reson, c'est à savoir que Dix [Dieu] commanda que on amast son proisme comme soi-meisme
de Philippe de BEAUMANOIR dans XII, Prologue
Le roy y envoia savoir par un messager chevalier
5
XIVe s.
Envoiez ung heraut ou [au] chastel par delà Pour parler au roi Pietres, saver comment il va
dans Guesclin. 16479
Li rois Pietre d'Espaigne si vault pis qu'uns Juïfs ; Et vous le savez bien, si le dittes envis
dans ib. 10012
6
XVe s.
Quand les nouvelles vinrent en l'ost que nul ne savoit à dire que le comte d'Armagnac estoit devenu, si furent tout esbahis, et ne savoient que dire ni que penser
Routes [bandes] de Bretons qui prenoient et pilloient quant ils trouvoient, et rien ne savoient que c'estoit de payer
Il leur dit qu'il savoit tout le pays et connoissoit
Si ils sevent un chemin, j'en sçais bien un autre
Je suis de tous maulx bien garny, Autant que nul qui soit en France, Dieu scet en quel mauvais party
de Charles D'ORLÉANS dans Ball. 22
Ils avoient envoyé leurs messaigiers... pour annoncer et faire savoir la venue du mareschal
dans Bouciq. II, 19
Sartan, dessus ma leauté Vous jur que mal ne vous feray, Ne pis pour ce ne vous voudray : Dites ce que vous en savez
dans Nativité de N. S. J. C. Mystère
Legier semblez-vous vrayment ; Je vous retien mon mesagier. Maistre Sartan, sanz plus targier, Envoiez-le où vous savez
dans ib.
J'ay escript et mis par memoire.... le plus près de la verité que j'ay peu et sceu avoir souvenance
de Philippe de COMMINES dans Prol.
Et à moy est presque estrange que une personne sage sceust estre [pût être] ingrate de grant benefice
de Philippe de COMMINES dans II, 3
La moitié de l'Europe ne l'eust sceu contenter [tant il était ambitieux]
de Philippe de COMMINES dans III, 3
À ce qu'il entreprenoit, il y pourvoyoit si bien, que à grant peine eust-il sceu faillir à estre le plus fort
de Philippe de COMMINES dans II, 10
Fait Dieu grant grace à ung prince quant il sçait bien et mal
de Philippe de COMMINES dans I, 10
C'est la femme que je sache qui plus se haste de s'en venir [des fêtes] quant elle y est
dans Les 15 joyes de mariage, p. 18
Au long aller fault que tout soit sceu
dans ib. p. 56
Ce roi et cette reine que vous querez sont par adventure mors ou tant anciens que deduyt n'est de les veoir. Haa, madame, dist Ourseau, vous sçavez mieulx que vous ne dites
dans Perceforest, t. IV, f° 141
7
XVIe s.
Nous savons bien de nostre vocation, mais de nostre election nous en sommes incertains
Et fut conclud que on envoyeroit quelque homme prudent devers Pichrocholle, sçavoir pourquoy....
Phaeton, ne sçavant ensuyvre la line ecliptique....
Le livre n'est encores imprimé, que je sçaiche
dans ib. II, 15
J'en sçay qui....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 29
Le sçavoir mourir nous affranchit de....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 77
Sans nostre sceu
de Michel de MONTAIGNE dans I, 97
Je vouldrois que chascun escrivist ce qu'il sçait, et autant qu'il en sçait
de Michel de MONTAIGNE dans I, 234
Savoir de certaine science que....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 203
Ces vers ont je ne sçay quoi de plus vif
de Michel de MONTAIGNE dans I, 222
L'ignorance qui se sçait, et qui se condamne
de Michel de MONTAIGNE dans II, 230
On y trouva des nations n'ayant, que nous sçachons, ouï nouvelles de nous
de Michel de MONTAIGNE dans II, 334
On ne peut contraindre celuy qui sçait mourir
Je ne saiche en ma vie l'avoir offensé
de Vincent CARLOIX dans IV, 3
Aussi osé-je dire que je ne sache homme si chatouilleux, qui ne....
de Ambroise PARÉ dans Dédicace au lecteur.
Je ne sache homme si peu versé en astrologie qui....
de Ambroise PARÉ dans IX, 2e disc.
C'est bien le tiltre le plus auguste qui sçauroit estre donné à un monarque souverain
de Jacques AMYOT dans Épît.
Au demourant, qu'il ait esté en Afrique et en Espagne, et jusques aux Indes, je ne sache personne qui l'ait escrit
de Jacques AMYOT dans Lyc. 6
Assez sçait qui sçait vivre et se taire
de Randle COTGRAVE dans
Il ne sçait rien qui ne va par villes
de Randle COTGRAVE dans
Il ne sçait rien qui ne veut bien faire
de Randle COTGRAVE dans
De vos beautés sçav'ous que j'en dirois
de Joachim DU BELLAY dans p. 364, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. sçaivoi ; wallon, saveur ; provenç. saber, saper ; espagn. et portug. saber ; ital. savere, sapere ; du lat. sap(re (avec changement d'accent, sapere), avoir de la saveur, avoir le goût bon, et fig. Être sage, judicieux, savoir connaître. C'est par une fausse étymologie qu'on s'est mis au XVe et au XVIe siècles à écrire sçavoir, comme si le mot venait du latin scire.

Synonymes de SAVOIR

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