L'oeuvre Entretiens sur la pluralité des Mondes de Bernard le Bouyer de FONTENELLE
Ecrit par Bernard le Bouyer de FONTENELLE
Date : 1686
Citations de "Entretiens sur la pluralité des Mondes"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
ADIEU | Puisqu'il n'y a autour de la lune ni vapeurs assez grossières, ni nuages pluvieux, adieu l'arc-en-ciel avec l'aurore |
ADORATEUR, TRICE | Laissons là, je vous prie, les adorateurs, reprit-elle, et parlons du soleil |
ADOUCIR | Je puis me vanter, répliquai-je, que je vous adoucis bien tout ce système |
AIR | Je n'ai pas prétendu faire un système en l'air et qui n'eût aucun fondement |
ALLER | Et il en va de même des autres planètes |
BALANCEMENT | La lune a un certain balancement qui fait qu'un petit coin de visage se cache quelquefois |
BALLE | La lumière est composée de petites balles qui bondissent sur ce qui est solide |
BRANLE | Tout est dans un branle perpétuel et par conséquent tout change |
BURLESQUE | Il me paraîtrait tout à fait burlesque que les Indiens de ce pays-là se missent à l'eau comme les nôtres |
CELA | Cela même est assez plaisant, que ce système fut alors une occasion de péché |
CHEVELU, UE | D'abord ce sont des chapeaux et puis des turbans et puis des têtes chevelues et puis des têtes rasées |
CIVILEMENT | Je ne laisse pas de vivre civilement avec ceux qui ne le croient pas |
CONFONDRE | Les inondations du Nil qui confondaient les bornes des champs, furent cause que chacun voulut des mesures exactes |
COPERNICIEN, IENNE | J'aime ces gens-là d'avoir pourvu à leur sûreté et fait de bons fondements [en faisant porter la terre par des éléphants] ; au lieu que nous autres coperniciens nous sommes assez inconsidérés pour vouloir bien nager à l'aventure dans la matière céleste |
COQUE | Vous avez vu quelquefois l'ouvrage d'un ver à soie ou les coques que ces petits animaux travaillent avec tant d'art pour s'y emprisonner : elles sont d'une soie fort serrée, mais elles sont couvertes d'un certain duvet fort léger et fort lâche ; c'est ainsi que la terre, qui est assez solide, est couverte, depuis sa surface jusqu'à une certaine hauteur, d'une espèce de duvet qui est l'air, et toute la coque du ver à soie tourne en même temps |
CORPS | Toute leur félicité consiste en ce qu'elles y entendent l'harmomie que les corps célestes font par leurs mouvements |
CRÉATURE | S'il se pouvait faire que nous eussions de la raison et que nous ne fussions pourtant pas hommes, et si d'ailleurs nous habitions la lune, nous imaginerions-nous bien qu'il y eût ici-bas cette espèce bizarre de créatures qu'on appelle le genre humain ? |
CRÉPUSCULE | Ainsi l'aurore et les crépuscules sont une grâce que la nature nous fait, c'est une lumière que régulièrement nous ne devrions point avoir et qu'elle nous donne par-dessus ce qui nous est dû |
CREUSER | Peut-être aussi est-ce à cause de cela que la nature a creusé, dans la lune, des espèces de puits qui sont assez grands pour être aperçus par nos lunettes |
CREUX, CREUSE | Vous êtes insupportable, dit-elle, de me pousser à bout avec un raisonnement aussi creux que celui-là |
CRISE | Après cela nous [la terre] pouvons bien prétendre à envoyer des influences à la lune et à donner des crises à ses malades |
CRISTAL | Ces philosophes, pour expliquer une sorte de mouvement dans les corps célestes, faisaient, au delà du dernier ciel que nous voyons, un ciel de cristal qui imprimait ce mouvement aux cieux inférieurs |
DÉRÉGLER | Voilà un plaisant respect qu'on a pour elle [la terre] ; je ne me fierais guère plus à la terre qu'à une pendule : les mêmes choses à peu près qui dérégleront l'une dérégleront l'autre ; je crois seulement qu'il faut plus de temps à la terre qu'à une pendule pour se dérégler sensiblement ; c'est tout l'avantage qu'on lui peut accorder |
ÉCAILLÉ, ÉE | De grands corps énormes qui volent sur la mer.... et qui viennent jeter sur le rivage des gens inconnus tout écaillés de fer |
EFFACÉ, ÉE | Je serais bien fâché de voir cette grande voûte ornée de moins d'étoiles, et de ne voir celles qui me resteraient que plus petites et d'une couleur plus effacée |
ÉGAYÉ, ÉE | Je dois avertir ceux qui liront ce livre et qui ont quelque connaissance de la physique, que je n'ai point du tout prétendu les instruire, mais seulement les divertir, en leur présentant d'une manière un peu plus agréable et plus égayée ce qu'ils savent déjà plus solidement |
ENTÊTER | Pourquoi m'avez-vous entêtée d'une chose que les gens qui m'estiment ne peuvent pas croire que je soutienne sérieusement ? |
ESSUYER | Il faisait un frais délicieux, qui nous récompensait d'une journée fort chaude que nous avions essuyée |
ÉTOILE | Les étoiles fixes ne sauraient être éloignées de la terre moins que de vingt-sept mille six cent soixante fois la distance d'ici au soleil, qui est de trente-trois millions de lieues |
ÊTRE | Peut-être sommes-nous cause qu'on y a fait [dans les autres planètes] le procès à des philosophes qui ont voulu soutenir que nous étions [que la terre avait des habitants] |
ÉTRÉCIR | tantôt ces bandes [de la planète Saturne] s'étrécissent, tantôt elles s'élargissent |
FIXER | Fixez-moi promptement à une opinion sur les habitants de la lune, conservons-les ou anéantissons-les pour jamais |
FLUIDE | On a vu des comètes qui, étant plus élevées qu'on ne croyait autrefois, briseraient tout le cristal des cieux par où elles passeraient, et casseraient tout l'univers ; et il a fallu se résoudre à faire les cieux d'une matière fluide telle que l'air |
FOI | De bonne foi, madame, répliquai-je, je n'en sais rien |
FOIS | Cela [une pluie d'étoiles filantes] n'a pas été vu pour une fois à la Chine ; j'ai trouvé cette observation en deux temps assez éloignés |
FOLIE | Je vous demande pardon, répondis-je ; vous m'avez mis sur ma folie [croire que les planètes sont des mondes] ; aussitôt mon imagination s'est échappée |
HABITANT, ANTE | Je n'ai rien voulu imaginer sur les habitants des mondes qui fût entièrement impossible et chimérique |
HABITÉ, ÉE | Une feuille d'arbre est un petit monde, habité par des vermisseaux invisibles.... à plus forte raison, ce me semble, une grosse planète sera-t-elle un monde habité |
HABITER | On a vu, avec des lunettes, de très petites gouttes d'eau de pluie ou de vinaigre ou d'autres liqueurs, remplies de petits poissons ou de petits serpents que l'on n'aurait jamais soupçonnés d'y habiter |
HIPPOGRIFFE | Un jour Astolfe.... se trouva dans le paradis terrestre.... où son hippogriffe l'avait porté |
IMPRIMER | Ces philosophes, pour expliquer une sorte de mouvement dans les corps célestes, faisaient, au delà du dernier ciel que nous voyons, un ciel de cristal qui imprimait ce mouvement aux cieux inférieurs |
IMPURETÉ | Le soleil.... est une matière liquide.... qui produit des impuretés que la force de son mouvement rejette sur sa surface |
INTELLIGIBLE | Je ne sais pas, interrompit la marquise, pourquoi vous n'approuvez pas cet ordre-là dans l'univers [le système de Ptolémée] ; il me paraît assez net et assez intelligible |
INTENTIONNÉ, ÉE | Avouez que si votre Allemand [Copernic] eût pu nous la faire perdre [la lune], il l'aurait fait volontiers ; car je vois dans tout son procédé qu'il était bien mal intentionné pour la terre |
LIBERTIN, INE | Un roi de Castille, grand mathématicien, mais apparemment peu dévot, disait que, si Dieu l'eût appelé à son conseil quand il fit le monde, il lui eût donné de bons avis ; la pensée est trop libertine ; mais cela même est assez plaisant que ce système fût alors une occasion de péché, parce qu'il était trop confus |
LUMINEUX, EUSE | Hélas ! madame, répliquai-je, être lumineuse [pour la lune] n'est pas si grand'chose que vous pensez ; il n'y a que le soleil en qui cela soit une qualité considérable ; il est lumineux par lui-même en vertu d'une nature particulière qu'il a |
LUNE | Les astronomes eussent eu beau découvrir de nouvelles planètes subalternes, ils n'en étaient plus touchés ; les deux dernières lunes de Saturne, par exemple, ne les ont pas charmés ni ravis comme avaient fait les satellites de Jupiter |
MAGIE | Assez de gens ont toujours dans la tête un faux merveilleux enveloppé d'une obscurité qu'ils respectent ; ils n'admirent la nature que parce qu'ils la croient une espèce de magie où l'on n'entend rien |
MAIN | Figurez-vous un Allemand nommé Copernic, qui fait main basse sur tous ces cercles différents, et sur tous ces cieux solides qui avaient été imaginés par l'antiquité |
MALFAISANT, ANTE | Les Grecs, qui étaient si raffinés, n'ont-ils pas cru longtemps que la lune était ensorcelée, et que des magiciennes la faisaient descendre du ciel pour jeter sur les herbes une certaine écume malfaisante ? |
MARS | Mars n'a rien de curieux que je sache ; ses jours sont de plus d'une demi-heure plus longs que les nôtres, et ses années valent deux de nos années, à un mois et demi près |
MAUVAIS, AISE | Toute la philosophie, lui dis-je, n'est fondée que sur deux choses, sur ce qu'on a l'esprit curieux et les yeux mauvais ; car, si vous aviez les yeux meilleurs que vous ne les avez, vous verriez bien si les étoiles sont des soleils qui éclairent autant de mondes, ou si elles n'en sont pas |
MENU, UE | Oh ! sans doute, répondis-je, le menu peuple de Vénus [la planète] n'est composé que de Céladons et de Sylvandres, et leurs conversations les plus communes valent les plus belles de Clélie [roman de Mlle de Scudéry] ; le climat est très favorable aux amours |
MERCURE | Mercure est si petit et si proche du soleil, dans les rayons duquel il est presque toujours perdu, qu'il échappe à toute l'adresse des astronomes |
METTRE | La même inclination qui fait qu'on veut avoir la place la plus honorable dans une cérémonie, fait qu'un philosophe dans un système se met au centre du monde, s'il peut |
MILIEU | Il se peut bien faire qu'en cherchant un milieu où la philosophie convînt à tout le monde, j'en aie trouvé un où elle ne convienne à personne ; les milieux sont trop difficiles à tenir, et je ne crois pas qu'il me prenne envie de me mettre une seconde fois dans la même peine |
NÉCESSAIRE | Il est nécessaire, vu la prodigieuse distance des étoiles fixes, que, depuis Saturne jusqu'aux extrémités de notre tourbillon, il y ait un grand espace vide et sans planètes |
NECTAR | On a été réduit à dire que les dieux étaient ivres de nectar, lorsqu'ils firent les hommes, et, quand ils vinrent à regarder leur ouvrage de sens froid, ils ne purent s'empêcher d'en rire |
NUAGE | Le soleil élève de la terre et des eaux des exhalaisons et des vapeurs, qui, montant en l'air jusqu'à quelque hauteur, s'y assemblent et forment les nuages |
NUIT | La beauté du jour est comme une beauté blonde qui a plus de brillant ; mais la beauté de la nuit est une beauté brune qui est plus touchante |
OBSERVER | Nos astronomes voient sur la lune des visages de demoiselles ; il pourrait être que des femmes qui observeraient y verraient de beaux visages d'hommes |
OLIVÂTRE | Je vois passer sous mes yeux tous ces visages différents, les uns blancs, les autres noirs, les autres basanés, les autres olivâtres |
OMBRAGER | À la vérité, puisque l'apparence des taches de la lune ne change point, on ne peut pas croire qu'elle ait des nuages autour d'elle, qui ombragent tantôt une partie, tantôt une autre |
PARCELLE | Tout cet espace immense qui comprend notre soleil et nos planètes ne sera qu'une petite parcelle de l'univers ? |
PETIT, ITE | On veut que l'univers ne soit en grand que ce qu'une montre est en petit, et que tout s'y conduise par des mouvements réglés qui dépendent de l'arrangement des parties |
PEUPLE | Comment, s'écria-t-elle, appelez-vous peuple les deux hommes qui sortent d'ici ? ils ont bien de l'esprit, répliquai-je, mais ils ne raisonnent jamais |
PHILOSOPHE | En fait de découvertes nouvelles, il ne se faut pas trop presser de raisonner, quoiqu'on en ait toujours assez d'envie, et les vrais philosophes sont comme les éléphants, qui, en marchant, ne posent jamais le second pied à terre que le premier n'y soit bien affermi |
PIQUER | Je ne m'amuserai point à dire que j'ai choisi, dans toute la philosophie, la matière la plus capable de piquer la curiosité ; il semble que rien ne devrait nous intéresser davantage, que de savoir comment est fait ce monde que nous habitons |
PIROUETTE | Mais m'assurez-vous bien qu'il n'y ait rien à craindre sur une pirouette aussi légère que vous me faites la terre ? |
PLACE | Alexandre voyait la terre comme une belle place bien propre à y établir un grand empire |
PLACE | On ne persuade pas facilement aux hommes de mettre leur raison en la place de leurs yeux |
PLAISANT, ANTE | Les anciens étaient plaisants de s'imaginer que les corps célestes étaient de nature à ne changer jamais, parce qu'ils ne les avaient pas encore vus changer |
PLONGEON | Ceux-là mêmes ne peuvent faire jusqu'au fond de cet air épais que des plongeons de très peu de durée |
PLUS | Notre air n'est non plus qu'un gros brouillard |
PORTATIF, IVE | Oh, répliqua la marquise, le soleil et les astres sont tout de feu, le mouvement ne leur coûte rien ; mais la terre ne paraît guère portative |
POUSSER | Il vint chez elle du monde qui y demeura jusqu'au soir, selon l'ennuyeuse coutume de la campagne ; encore leur fut-on bien obligé, car la campagne leur donné aussi le droit de pousser leur visite jusqu'au lendemain, s'ils eussent voulu |
POUVOIR | Il se peut que la vue de toutes ces étoiles favorise la rêverie |
PRATIQUER | Ce que la nature pratique en petit entre les hommes pour la distribution du bonheur ou des talents, elle l'aura sans doute pratiqué en grand entre les mondes |
PRÉSÉANCE | Mon Dieu, madame, repris-je, je sais bien qu'on sera moins jaloux du rang qu'on tient dans l'univers que de celui qu'on croit devoir tenir dans une chambre, et que la préséance de deux planètes ne fera jamais une si grande affaire que celle de deux ambassadeurs |
QUASI | Heureusement nous sommes à la campagne, et nous y menons quasi une vie pastorale ; tout cela convient à l'astronomie |
QUELQUEFOIS | Je récuse les pendules ; elles ne peuvent pas elles-mêmes être tout à fait justes ; et, quelquefois qu'elles le seront en marquant qu'un tour de vingt-quatre heures sera plus long ou plus court qu'un autre, on aimera mieux les croire déréglées que de soupçonner la terre de quelque irrégularité dans ses révolutions |
QUOI | Enfin, quoi que ce puisse être que le soleil, il ne paraît nullement propre à être habité |
RAISONNEUR, EUSE | Ils ont bien de l'esprit, mais ils ne raisonnent jamais ; les raisonneurs, qui sont gens durs, les appellent peuple, sans difficulté ; d'autre part, ces gens-ci s'en vengent en tournant les raisonneurs en ridicule |
RAMPER | Cela [aller dans la lune] vaudrait bien mieux que d'aller d'ici au Japon, c'est-à-dire de ramper avec beaucoup de peine d'un point de la terre sur un autre pour ne voir que des hommes |
RAVOIR | Je ne crois pas que, pour ravoir mon esprit, il soit besoin que j'aille par les airs jusques dans la lune |
RÉCOMPENSER | Il faisait un frais délicieux qui nous récompensait d'une journée fort chaude |
RÉFLÉCHIR | La lumière s'affaiblit quand elle a été réfléchie par quelques corps |
RÉFLEXION | Cette lumière blanchâtre qui nous vient de la lune est la lumière même du soleil, mais elle ne peut venir de la lune que par une réflexion |
RÉFLEXION | Si nous habitions la lune.... pourrions-nous bien nous figurer quelque chose [le genre humain] qui eût des passions si folles et des réflexions si sages, une durée si courte et des vues si longues... ? |
RÉFORMATION | Après ce beau raisonnement, on découvre pourtant les antipodes ; nouvelle réformation à la carte, nouvelle moitié de la terre |
REMETTRE | Remettez-vous dans l'esprit l'état où était l'Amérique avant qu'elle eût été découverte par Christophe Colomb |
RENFERMER | Si, en sortant de son logis, la première personne qu'il rencontrait était une vieille, si un lièvre traversait son chemin, Ticho-Brahé croyait que la journée devait être malheureuse, et retournait promptement se renfermer chez lui, sans oser commencer la moindre chose |
RÉPARER | Je m'attends bien que, s'il disparaît des étoiles anciennes, il en paraît de nouvelles ; il faut que l'espèce se répare |
RESPIRABLE | Songez.... que vous n'arriveriez que bien malade au haut de notre air, il n'est pas respirable pour nous dans toute son étendue |
RETOMBER | Ce sont de gros nuages qui flottent en l'air, où ils sont des corps étrangers, jusqu'à ce qu'ils retombent en pluies |
REVENU, UE | De bonne foi, dit la marquise, je trouve à présent les mondes, les cieux, et les corps célestes si sujets au changement, que m'en voilà tout à fait revenue |
RÊVERIE | Et cent autres rêveries que je m'étonne qui n'aient perdu de réputation toute l'antiquité |
RÊVERIE | Il se peut que la vue de toutes ces étoiles semées confusément et disposées au hasard en milles figures différentes favorise la rêverie et un certain désordre de pensées où l'on ne tombe point sans plaisir |
RÉVOLUTION | Toutes les planètes font certainement leurs grandes révolutions autour du soleil ; mais ces révolutions sont inégales entre elles, selon les distances où les planètes sont du soleil |
RIEN | La mesure de bonheur qui nous a été donnée est assez petite, il n'en faut rien perdre |
ROUGEÂTRE | Au travers d'un gros brouillard, la lumière d'un flambeau.... paraît toute rougeâtre |
SATURNE | Nous serions bien étonnés, si nous étions dans Saturne, de voir sur nos têtes pendant la nuit ce grand anneau qui irait en forme de demi-cercle d'un bout à l'autre de l'horizon |
SAUVER | Virgile ....dans ses Géorgiques, où il sauve le fond de sa matière, qui est tout à fait sèche, par des digressions fréquentes et souvent fort agréables |
SAUVER | C'est une étrange chose que l'amour, répondit-elle en riant ; il se sauve de tout, il n'y a point de système qui lui puisse faire du mal |
SAVOIR | Je ne sache rien au monde qui ne soit le monument de quelque sottise des hommes |
SEMBLANT | Après cela paraîtront des Iroquois, en mangeant tout vif quelque prisonnier de guerre, qui fera semblant de ne s'en pas soucier |
SENS | On a dit qu'il pourrait bien nous manquer un sixième sens naturel, qui nous apprendrait beaucoup de choses que nous ignorons ; ce sixième sens est apparemment dans quelque autre monde, où il manque quelqu'un des cinq que nous possédons |
SENSIBLEMENT | On voit fort sensiblement de dedans la lune notre terre tourner sur son centre |
SENTIR | Le mouvement de l'amour-propre nous est si naturel, que le plus souvent nous ne le sentons pas, et que nous croyons agir par d'autres principes |
SILENCE | Il semble pendant la nuit que tout soit en repos ; on s'imagine que les étoiles marchent avec plus de silence que le soleil |
SOUPÇONNER | On a vu, avec des lunettes, de très petites gouttes d'eau de pluie ou de vinaigre ou d'autres liqueurs, remplies de petits poissons ou de petits serpents que l'on n'aurait jamais soupçonnés d'y habiter |
SOURCE | Comment un soleil peut-il s'obscurcir et s'éteindre, dit la marquise, lui qui est en lui-même une source de lumière ? |
SPECTACLE | Je ne crois pas que le spectacle change plus de la terre à la lune qu'il fait ici d'imagination à imagination |
SUFFIRE | Il me suffit d'avoir mené votre esprit aussi loin que vont vos yeux |
TACHE | Peut-être il y aurait eu querelle entre eux [astronomes] à qui serait demeuré le maître des taches [du soleil] pour les nommer comme il eût voulu |
TÂCHER | Les vrais philosophes passent leur vie à ne point croire ce qu'ils voient, et à tâcher de deviner ce qu'ils ne voient point |
TERRE | Après avoir passé des années entières à creuser le tronc d'un gros arbre avec des pierres tranchantes, ils [les anciens hommes] se mettaient sur la mer dans ce tronc, et allaient terre à terre portés par le vent et par les flots |
TOMBER | Avouez que le jour ne vous eût jamais jeté dans une rêverie aussi douce que celle où je vous ai vu prêt de tomber tout à l'heure à la vue de cette belle nuit |
TOURBILLON | Ce qu'on appelle un tourbillon, c'est un amas de matière dont les parties sont détachées les unes des autres, et se meuvent toutes en un même sens |
TRANQUILLEMENT | Elle [une dame à qui Fontenelle parlait du mouvement de la terre] me fit répondre qu'elle était déjà tout accoutumée à cette allure de la terre, et qu'elle avait passé la nuit aussi tranquillement qu'aurait pu faire Copernic lui-même |
UNIVERS | On veut que l'univers ne soit en grand que ce qu'une montre est en petit, et que tout s'y conduise par des mouvements réglés qui dépendent de l'arrangement des parties |
VARIER | Quel secret doit avoir eu la nature pour varier en tant de manières une chose aussi simple qu'un visage ? |
VÉRITÉ | Selon moi, il n'y a pas jusqu'aux vérités à qui l'agrément ne soit nécessaire |
VOIE | Vous voyez cette blancheur qu'on appelle la Voie de lait ; vous figureriez-vous bien ce que c'est ? une infinité de petites étoiles invisibles aux yeux à cause de leur petitesse, et semées si près les unes des autres, qu'elles paraissent former une lueur continue |
VOL | Il n'y a peut-être que quelque machiniste caché dans le parterre qui s'inquiète d'un vol qui lui aura paru extraordinaire, et qui veut absolument démêler comment ce vol a été exécuté |
VOLER | L'art de voler ne fait encore que de naître, il se perfectionne, et quelque jour on ira jusqu'à la lune |
VRAISEMBLANCE | Les esprits ordinaires sentent bien la différence d'une simple vraisemblance avec une certitude entière |
VUE | Pourrions-nous bien nous figurer quelque chose qui eût des passions si folles et des réflexions si sages, une durée si courte, et des vues si longues [que l'homme] ? |
VUE | Nous marchons, et les autres planètes marchent aussi, mais plus ou moins vite que nous ; cela nous met dans différents points de vue à leur égard, et nous fait paraître, dans leur cours, des bizarreries dont il n'est pas nécessaire que je vous parle |
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