L'oeuvre Le misanthrope de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE
Ecrit par Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE
Date : 1666
Citations de "Le misanthrope"
Utilisé pour le mot | Citation |
À | Que de son cuisinier il s'est fait un mérite, Et que c'est à sa table à qui l'on rend visite |
À | On pourra encore supprimer à, du moins en poésie, quand la phrase est longue, comme ici : Pour de l'esprit, j'en ai, sans doute, et du bon goût à juger sans étude et raisonner de tout, à faire aux nouveautés, dont je suis idolâtre, Figure de savant sur les bancs d'un théâtre, Y décider en chef et faire du fracas à tous les bons endroits qui méritent des ah ! |
ACCORDER | Sa demande s'accorde à mon désir |
ADOUCI, IE | Voyons d'un esprit adouci Comment vous vous prendrez à soutenir ceci |
AFFAIRE | Ce choix était mieux votre affaire |
AFFAIRE | Nous sommes mal, monsieur, dans nos affaires |
AFFAIRE | Voulez-vous qu'avec lui je me fasse une affaire ? |
AGRÉABLE | Et je vous supplierai d'avoir pour agréable Que je me fasse.... |
AIR | Et traitent du même air l'honnête homme et le fat |
AIR | Les gens de mon air |
AMANT, ANTE | Des amants que je [Célimène] fais me rendez-vous coupable ? Puis-je empêcher les gens de me trouver aimable ? |
AMI, IE | L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait |
AMI, IE | Allons, ferme, poussez, mes bons amis de cour |
AMORTI, IE | Quand de nos jeunes ans l'éclat est amorti |
AMUSEMENT | Ah ! que d'amusement |
APPLAUDI, IE | Mais d'un aveu trompeur voir ma flamme applaudie |
ARME | Qui vous rend les armes [qui vous aime] |
ARMER | S'armer d'un généreux mépris |
ARRÊTER | Autant qu'il vous plaira, vous pouvez arrêter [rester], Madame, et là-dessus rien ne vous doit hâter |
ART | Elle a l'art de me plaire |
ARTIFICE | Que pour avoir vos biens on dresse un artifice |
ASSERVIR | Indigne d'asservir le coeur d'un honnête homme |
ASSIDU, UE | .... Qui pourra montrer une marque certaine D'avoir meilleure part au coeur de Célimène, L'autre ici fera place au vainqueur prétendu, Et le délivrera d'un rival assidu |
ASSOUPIR | Et l'on veut assoupir la chose en sa naissance |
ASSURER | Je ne le fais pas, je vous assure, pour.... Qui pouvait assurer qu'il n'y aurait pas de disette ? Pour moi contre chacun je pris votre défense, Et leur assurai fort que c'était médisance |
ASSURER | Et n'est-il point coupable en ne s'assurant pas à ce qu'on ne dit point qu'après de longs combats ? |
ASTRE | Mon astre me disait ce que j'avais à craindre |
AVANT | Avant que nous lier, il faut nous mieux connaître |
AVOIR | Et quand on a quelqu'un qu'on hait ou qui déplaît, Lui doit-on déclarer la chose comme elle est ? |
AVOIR | Et je vous supplierai d'avoir pour agréable Que je me fasse un peu grâce sur votre arrêt |
BAGAGE | Il faut plier bagage |
BARBOUILLER | Dans le monde, à vrai dire, il se barbouille fort |
BÂTON | Et, lorsque pour me voir ils font de doux efforts, Dois-je prendre un bâton pour les mettre dehors ? |
BEAUTÉ | C'est aux gens mal tournés, c'est aux amants vulgaires à brûler constamment pour des beautés sévères |
BEAUTÉ | .... je voudrais (m'en coûtât-il grand'chose) Pour la beauté du fait avoir perdu ma cause |
BIAIS | Voyons, voyons un peu par quel biais, de quel air.... |
BIEN | On dit qu'avec Bélise il est du dernier bien |
BLANC | Mais elle met du blanc, et veut paraître belle |
BLOND, BLONDE | Vous êtes-vous rendue, avecque tout le monde, Au mérite éclatant de sa perruque blonde ? |
BON | Et du bon de mon coeur à cela je m'engage |
BOUT | Je veux voir jusqu'au bout quel sera votre coeur, Et si de me trahir il aura la noirceur |
BOUT | On pousse ma douleur et mes soupçons à bout |
BRAILLEUR, EUSE | Et jamais, quelque appui qu'on puisse avoir d'ailleurs, On ne doit se brouiller avec ces grands brailleurs |
BRAS | Et je me jetterais cent choses sur les bras |
BRAVER | Oronte et lui se sont tantôt bravés |
BRIDE | Il doit tenir la bride aux grands empressements |
BRILLANT, ANTE | Ne vous enflez donc point d'une si grande gloire Pour les petits brillants d'une faible victoire |
BRUIT | Ou qu'on tâche à semer de méchants bruits de vous |
BRÛLER | Oui, mon coeur au mérite aime à rendre justice, Et je brûle qu'un noeud d'amitié nous unisse |
BRUSQUE | Dans vos brusques chagrins je ne puis rien comprendre |
BÛCHE | Et l'on demande l'heure, et l'on bâille vingt fois Qu'elle s'émeut autant qu'une bûche de bois |
CABALE | Non, je tombe d'accord de tout ce qu'il vous plaît ; Tout marche par cabale et par pur intérêt |
CABINET | Franchement il [votre sonnet] est bon à mettre au cabinet [c'est-à-dire à être gardé en portefeuille, non publié] |
CACHÉ, ÉE | J'ignore de son coeur les sentiments cachés |
CACHER | Dis-moi plutôt, dis-moi que j'aille me cacher |
CALOMNIE | Pour vous voir vous laver de cette calomnie |
CANON | Sont-ce ses grands canons qui vous le font aimer ? L'amas de ses rubans a-t-il su vous charmer ? |
CAPE | Pour le petit marquis, je trouve qu'il n'y a rien de si mince que sa personne, et ce sont de ces mérites qui n'ont que la cape et l'épée |
CARESSE | Je vous vois accabler un homme de caresses |
CARESSER | Quel avantage a-t-on qu'un homme vous caresse, Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse, Lorsqu'au premier faquin il court en faire autant ? |
CAS | Et si, par un malheur, j'en avais fait autant, Je m'irais, de regret, pendre tout à l'instant. - Je ne vois pas pour moi que le cas soit pendable |
CAS | Ce que de plus que vous on en pourrait avoir [d'âge] N'est pas un si grand cas pour s'en tant prévaloir |
CASSER | Casser un mariage.... Non, je m'y veux tenir ; Quelque sensible tort qu'un tel arrêt me fasse, Je me garderai bien de vouloir qu'on le casse |
CE | Ce sont vingt mille francs qu'il m'en pourra coûter |
CE | Sont-ce ses grands canons qui vous le font aimer ? |
CE | C'est aux gens mal tournés, aux mérites vulgaires, à brûler constamment pour des beautés sévères |
CERVELLE | On n'a point à louer les vers de messieurs tels, à donner de l'encens à madame une telle, Et de nos francs marquis essuyer la cervelle |
CHAGRIN | Dans vos brusques chagrins je ne puis vous comprendre |
CHALEUR | Et que par la chaleur de montrer ses ouvrages On s'expose à jouer de mauvais personnages |
CHAMP | Vous avez le champ libre |
CHARITABLE | N'a-t-il point quelque ami qui pût sur ses manières D'un charitable avis lui prêter les lumières ? |
CHÂTIER | On devrait châtier sans pitié Ce commerce honteux de semblant d'amitié |
CHAUD, CHAUDE | Je crois qu'un ami chaud et de ma qualité N'est pas assurément pour être rejeté |
CHEMIN | À tous nos démêlés coupons chemin de grâce |
CHÉRIR | Un homme comme lui, de mérite et d'honneur, Et qui vous chérissait avec idolâtrie |
CHUTE | La chute en est jolie, amoureuse, admirable |
COEUR | Je veux qu'on soit sincère et qu'en homme d'honneur On ne lâche aucun mot qui ne parte du coeur |
COEUR | Souffrez qu'à coeur ouvert, monsieur, je vous embrasse |
COHUE | Et votre complaisance un peu moins étendue De tant de soupirants chasserait la cohue |
COLIFICHET | Mais ne voyez-vous pas que cela vaut bien mieux Que ces colifichets dont le bon sens murmure ? |
COMBAT | Ce qu'on ne dit point qu'après de longs combats |
COMBAT | Qui de civilités avec tous font combat |
COMÉDIE | Je vous dirai tout franc que cette maladie, Partout où vous allez, donne la comédie |
COMMANDEMENT | Messieurs les maréchaux, dont j'ai commandement, Vous mandent de venir les trouver promptement |
COMMANDEMENT | Hors qu'un commandement exprès du roi me vienne De trouver bons les vers dont on se met en peine |
COMME | À peine pouvez-vous dire comme il se nomme |
COMMENCER | Notre grand flandrin de vicomte, par qui vous commencez vos plaintes |
COMMERCE | Trop de perversité règne au siècle où nous sommes, Et je me veux tirer du commerce des hommes |
COMMUN, UNE | Un homme du commun |
COMPARAISON | Laissons là vos comparaisons fades |
COMPLAISANCE | Je refuse d'un coeur la vaste complaisance Qui ne fait du mérite aucune différence |
COMPLAISANT, ANTE | Les uns, parce qu'ils sont méchants et malfaisants, Et les autres, pour être aux méchants complaisants |
COMPLEXION | Avant que nous lier, il faut nous mieux connaître ; Et nous pourrions avoir telles complexions Que fous deux du marché nous nous repentirions |
COMPLIMENT | Je veux que l'on soit homme, et qu'en toute rencontre Le fond de notre coeur dans nos discours se montre, Que ce soit lui qui parle et que nos sentiments Ne se masquent jamais sous de vains compliments |
CONCLURE | Vous pouvez conclure affaire avec madame |
CONFORME | Son coeur qui vous estime est solide et sincère, Et ce choix plus conforme était mieux votre affaire |
CONSENTIR | Mais je veux consentir qu'elle soit pour une autre |
CONTENT, ENTE | Et, non content encor du tort que l'on me fait, Il court parmi le monde un livre abominable.... |
CONTORSION | Et je ne hais rien tant que les contorsions De tous ces grands faiseurs de protestations |
CONTREDIRE | Et ne faut-il pas bien que monsieur contredise ? |
CONTREDIRE | Tout le monde en convient et nul n'y contredit |
CONVERSATION | Ces conversations ne font que m'ennuyer ; Et c'est trop que vouloir me les faire essuyer |
CORRECTION | Qu'il faut mettre le poids d'une vie exemplaire à ces corrections qu'aux autres on veut faire |
CORROMPU, UE | Je ne veux nulle place en des coeurs corrompus |
CÔTÉ | On regarde les gens par leurs méchants côtés |
COUCHER | Moi, pourvu que je puisse être au petit couché, Je n'ai point d'autre affaire où je sois attaché |
COUPABLE | Une coupable aimée est bientôt innocente |
COUPE-GORGE | Allons, c'est trop souffrir les chagrins qu'on nous forge ; Tirons-nous de ce bois et de ce coupe-gorge |
COUPER | À tous nos démêlés coupons chemin, de grâce |
COUR | Allons, ferme, poussez, mes bons amis de cour |
COURIR | Il court parmi le monde un livre abominable |
COURS | J'observe comme vous cent choses tous les jours, Qui pourraient mieux aller prenant un autre cours |
COÛTER | Ce sont vingt mille francs qu'il m'en pourra coûter |
CRÉDIT | Mais les gens de mon air, marquis, ne sont pas faits Pour aimer à crédit et faire tous les frais |
CROISÉ, ÉE | Et les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit |
CUISINIER, IÈRE | Que de son cuisinier il s'est fait un mérite, Et que c'est à sa table à qui l'on rend visite |
DANS | Ne l'examinons point dans la grande rigueur |
DAVANTAGE | Ne me rompez pas davantage la tête |
DE | C'est une dame Qui de quelque espérance avait flatté ma flamme |
DE | Et traitent de même air l'honnête homme et le fat |
DE | Et dans tous ses propos On voit qu'il se travaille à dire de bons mots |
DÉ | À vous le dé, monsieur [c'est de vous qu'il s'agit] |
DÉCHAÎNER | On vous voit en tous lieux vous déchaîner sur moi |
DÉCLARER | Moi, votre ami ! ... Je vous déclare net que je ne le suis plus |
DÉCOUVERT, ERTE | Ce billet découvert suffit pour vous confondre |
DÉDIRE | De tout ce que j'ai dit, je me dédis ici |
DÉDIRE | Puisque je l'ai promis, ne m'en dédisez pas |
DÉGAGÉ, ÉE | .... Et vous porter après Un coeur tout dégagé de ses trompeurs attraits |
DEHORS | À quoi bon, disent-ils, cette mine modeste Et ce sage dehors que dément tout le reste ? |
DÉLOGER | Veux-tu parler ? - Monsieur, il faut faire retraite. - Comment ? - Il faut d'ici déloger sans trompette |
DEMANDER | Que vous me fatiguez avec un tel caprice ! Ce que vous demandez a-t-il de la justice ? |
DÉMANGEAISON | Il faut qu'un galant homme ait toujours grand empire Sur les démangeaisons qui nous prennent d'écrire |
DÉMÊLÉ | À tous nos démêlés coupons chemin, de grâce |
DEMEURER | ....Au reste vous saurez Que je n'ai demeuré qu'un quart d'heure à le faire [un sonnet] |
DÉPENSE | Vous eûtes de la complaisance, Mais vous en deviez moins avoir, Et ne vous pas mettre en dépense, Pour ne me donner que l'espoir |
DÉPIT | J'ai beau voir ses défauts et j'ai beau l'en blâmer, En dépit qu'on en ait, elle se fait aimer |
DÉPLAIRE | Et parfois, n'en déplaise à votre austère humeur, Il est bon de cacher ce qu'on a dans le coeur |
DERNIER, IÈRE | Je vous vois accabler un homme de caresses, Et témoigner pour lui les dernières tendresses |
DERNIER, IÈRE | On dit qu'avec Bélise il est du dernier bien |
DÉSAVOUER | Le désavouerez-vous pour n'avoir pas de seing ? - Pourquoi désavouer un billet de ma main ? |
DÉSERT | Et parfois il me prend des mouvements soudains De fuir dans un désert l'approche des humains |
DÉTACHER | Crois-moi, détache-toi de cette erreur extrême, Tu te flattes, mon cher, et t'aveugles toi-même |
DÉTACHER | Et son jaloux dépit qu'avec peine elle cache, En tous endroits sous main contre moi se détache |
DÉTOUR | Ah ! le détour est bon et l'excuse admirable ! |
DIANTRE | Et qui diantre vous pousse à vous faire imprimer ? |
DIEU | .... Mon Dieu ! laissons là vos comparaisons fades |
DIFFÉRENCE | Je refuse d'un coeur la vaste complaisance Qui ne fait du mérite aucune différence |
DIRE | Je n'ai point sur ma langue un assez grand empire ; De ce que je dirais je ne répondrais pas |
DIRE | Je reçois tous ses soins avec beaucoup de joie, J'admire ce qu'il dit, j'estime ce qu'il est |
DIRE | N'allez point là-dessus me consulter ici ; Peut-être y pourriez-vous être mal adressée, Et je suis pour les gens qui disent leur pensée |
DIRE | La résolution en est prise, vous dis-je |
DIRE | Et malgré tous vos soins et votre adresse à feindre, Mon astre me disait ce que j'avais à craindre |
DIRE | Que voulez-vous dire ? De quoi s'offense-t-il ? et que veut-il me dire ? Y vat-il de sa gloire à ne pas bien écrire ? |
DIRE | Mettez-vous donc bien en tête que je vous trouve à dire plus que je ne voudrais dans toutes les parties où l'on m'entraîne |
DIRE | Et s'il avait mon coeur, à dire vérité, Il tournerait ses voeux d'un tout autre côté |
DIRE | Dites-moi, venez-vous dîner avec moi ? D'où vient donc, je vous prie, un tel emportement ! Avez-vous, dites-moi, perdu le jugement ? |
DISCORD | Et l'amitié passant sur de petits discords |
DISCOURS | Je veux que l'on soit homme, et qu'en toute rencontre Le fond de notre coeur dans nos discours se montre |
DISCOURS | Je sais que vous parlez, monsieur, le mieux du monde ; En beaux raisonnements vous abondez toujours ; Mais vous perdez le temps et tous vos beaux discours |
DISEUR, EUSE | Et je ne hais rien tant que les contorsions De tous ces grands faiseurs de protestations, Ces affables donneurs d'embrassades frivoles, Ces obligeants diseurs d'inutiles paroles |
DISTINGUER | Je veux qu'on me distingue, et, pour le trancher net, L'ami du genre humain n'est pas du tout mon fait |
DIT, DITE | Je saurai, de ma part, expliquer ce silence, Et me tiendrai pour dit tout le mal que j'en pense |
DIVERTIR | Mettez-vous donc en tête que je ne me divertis pas si bien que vous pensez |
DONNER | Pourvu que votre coeur veuille donner les mains Au dessein que j'ai fait de fuir tous les humains |
DONNER | Puisque vous y donnez, dans ces vices du temps |
DONNER | Enfin il est constant que l'on n'a point donné Au bruit que contre vous sa malice a tourné |
DONNEUR, EUSE | .... Je ne hais rien tant que ces contorsions De tous ces grands faiseurs de protestations, Ces affables donneurs d'embrassades frivoles |
DONT | Messieurs les maréchaux, dont j'ai commandement |
DOUCEMENT | Je prends tout doucement les hommes comme ils sont |
DOUCEREUX, EUSE | Votre Clitandre dont vous me parlez et qui fait tant le doucereux, est le dernier des hommes pour qui j'aurais de l'amitié |
DRESSER | Et s'il faut par hasard qu'un ami vous trahisse, Que pour avoir vos biens on dresse un artifice ? |
DROIT | Je me garderai bien de vouloir qu'on le [un arrêt] casse ; On y voit trop à plein le bon droit maltraité |
DROIT | .... Oui vous pouvez tout dire, Vous en êtes en droit.... |
DUPE | Allez, j'étais trop dupe, et je vais ne plus l'être |
ÉCHAUFFER | Mes yeux sont trop blessés ; et la cour et la ville Ne m'offrent rien qu'objets à m'échauffer la bile |
ÉCRIRE | Il faut qu'un galant homme ait toujours grand empire Sur les démangeaisons qui nous prennent d'écrire |
ÉCRIT | Mais je lui disais, moi, qu'un froid écrit assomme |
ÉGARÉ, ÉE | Il vous jette en passant un coup d'oeil égaré, Et sans aucune affaire est toujours affairé |
ÉLOGE | D'éloges on regorge ; à la tête on les jette, Et mon valet de chambre est mis dans la gazette |
EMBRASSADE | Ces affables donneurs d'embrassades frivoles |
EMBRASSEMENT | De protestations, d'offres et de serments Vous chargez la fureur de vos embrassements |
EMBRASSER | Lorsqu'un homme vous vient embrasser avec joie, Il faut bien le payer de la même monnoie |
EMPIRE | Je n'ai point sur ma langue un assez grand empire |
EMPLETTE | J'ai su là-bas que pour quelques emplettes Éliante est sortie et Celimène aussi |
EMPRESSEMENT | Il le faut bien payer de la même monnaie, Répondre comme on peut à ses empressements |
ÉMU, UE | Quoi ! d'un juste courroux je suis ému contre elle ; C'est moi qui me viens plaindre, et c'est moi qu'on querelle |
ENCENS | Et dont, à tout propos, les molles complaisances Donneraient de l'encens à mes extravagances |
ENFLER | Ne vous enflez donc pas d'une si grande gloire |
ENSEVELIR | Moi, renoncer au monde avant que de vieillir, Et dans votre désert aller m'ensevelir ! |
ENTÊTER | La qualité l'entête, et tous ses entretiens Ne sont que de chevaux, d'équipage et de chiens |
ENTRER | J'entre en une humeur noire, en un chagrin profond, Quand je vois vivre entre eux les hommes comme ils font |
ENTRETENIR | Vous voyez, elle veut que je vous entretienne |
ENTRETIEN | Je trouvai quelques gens d'un très rare mérite, Qui, parlant des vrais soins d'une âme qui vit bien, Firent tomber sur vous, madame, l'entretien |
ENTRETIEN | Le pauvre esprit de femme et le sec entretien ! |
ENVELOPPER | Et dans une embrassade on leur a, pour conclure, Fait vite envelopper toute la procédure |
ESPRIT | Et pour l'homme au sonnet qui s'est jeté dans le bel esprit et veut être auteur malgré tout le monde |
ESSOR | Si l'on peut pardonner l'essor d'un mauvais livre, Ce n'est qu'aux malheureux qui composent pour vivre |
ESSUYER | Ces conversations ne font que m'ennuyer, Et c'est trop que vouloir me les faire essuyer |
ESTIMER | Sur quelque préférence une estime se fonde ; Et c'est n'estimer rien qu'estimer tout le monde |
ÉTAGE | Il tutoie en parlant ceux du plus haut étage |
ÊTRE | Soyez avec madame |
ÊTRE | Morbleu ! vous n'êtes pas pour être de mes gens |
ÊTRE | Sois-je du ciel écrasé, si je mens ! |
EXCUSER | Je vous excusai fort sur votre intention |
EXCUSER | Une telle action ne saurait s'excuser |
EXEMPLAIRE | Il faut mettre le poids d'une vie exemplaire Dans les corrections qu'aux autres on veut faire |
EXERCER | Tous ces défauts humains nous donnent dans la vie Des moyens d'exercer notre philosophie |
EXTRAVAGANT, ANTE | Parbleu ! s'il faut parler des gens extravagants, Je viens d'en essuyer un des plus fatigants |
EXTRÉMITÉ | La parfaite raison fuit toute extrémité, Et veut que l'on soit sage avec sobriété |
FACE | Que l'air dont vous vivez vous faisait un peu tort ; Qu'il prenait dans le monde une méchante face |
FAÇON | Je disais, en voyant des vers de sa façon |
FAÇON | À force de façons il assomme le monde |
FAÇON | Pour moi, je n'en fais pas de façons |
FAÇON | On se rirait de vous, Alceste, tout de bon, Si l'on vous entendait parler de la façon |
FADE | Mon Dieu ! laissons là vos comparaisons fades |
FAIBLESSE | Ah ! que vous savez bien ici contre moi-même, Perfide, vous servir de ma faiblesse extrême ! |
FAIRE | Non, je n'en veux rien faire ; et, dans cette occurrence, Tout ce que vous croirez m'est de peu d'importance |
FAIRE | Faites, prenez parti ; que rien ne vous arrête, Et ne me rompez pas davantage la tête |
FAIRE | Elle [la cour] aurait fort à faire et ses soins seraient grands D'avoir à déterrer le mérite des gens |
FAIT | .... Je voudrais, m'en coûtât-il grand'chose, Pour la beauté du fait, avoir perdu ma cause |
FAQUIN | Quel avantage a-t-on qu'un homme vous caresse, Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse, Et vous fasse de vous un éloge éclatant, Lorsqu'au premier faquin il court en faire autant ? |
FAUSSET | Ou sa façon de rire et son ton de fausset Ont-ils de vous toucher su trouver le secret ? |
FEINDRE | C'est qu'ils ont l'art de feindre, et moi je ne l'ai pas |
FEINDRE | Vous ne devez point feindre à me le faire voir |
FERME | Vous me parlez bien ferme, et cette suffisance.... |
FERME | Allons, ferme ! poussez, mes bons amis de cour |
FIGURE | On sait qu'auprès du roi je fais quelque figure |
FIGURÉ, ÉE | Voici monsieur Dubois plaisamment figuré |
FIGURÉ, ÉE | Ce style figuré dont on fait vanité Sort du bon caractère et de la vérité |
FIN, FINE | Je suis assez adroit, j'ai bon air, bonne mine, Les dents belles surtout, et la taille fort fine |
FLANDRIN, INE | Notre grand flandrin de vicomte.... est un homme qui ne saurait me revenir |
FLATTER | Plus on aime quelqu'un, moins il faut qu'on le flatte ; à ne rien pardonner le pur amour éclate |
FLATTERIE | Je ne trouve partout que lâche flatterie |
FLATTEUR, EUSE | Qu'aux flatteurs on doit partout se prendre Des vices où l'on voit les humains se répandre |
FLÉCHIR | Il faut fléchir au temps sans obstination |
FLEGME | Mais ce flegme, monsieur, qui raisonnez si bien, Ce flegme pourra-t-il ne s'échauffer de rien ? |
FOI | En bonne foi, crois-tu, sans t'éblouir les yeux, Avoir de grands sujets de paraître joyeux ? |
FOI | Oui, je veux que de tout vos yeux vous fassent foi |
FONDEMENT | Avez-vous, pour le croire, un juste fondement ? |
FORCE | Je sais.... Que jamais par la force on n'entra dans un coeur |
FORCE | À force de façons il assomme le monde |
FORTUNÉ, ÉE | Je suis le misérable, et toi le fortuné |
FOURBE | Il court parmi le monde un livre abominable, Un livre à mériter la dernière rigueur, Dont le fourbe a le front de me faire l'auteur |
FOURBERIE | Je ne trouve partout que lâche flatterie, Qu'injustice, intérêt, trahison, fourberie |
FRAIS | Mais les gens de mon air, marquis, ne sont pas faits Pour aimer à crédit et faire tous les frais |
FRANC | Ce sont vingt mille francs qu'il m'en pourra coûter ; Mais pour vingt mille francs j'aurai droit de pester |
FRANC, FRANCHE | Être franc et sincère est mon plus grand talent ; Je ne sais point jouer les hommes en parlant |
FRANC, FRANCHE | Je vous dirai tout franc que cette maladie, Partout où vous allez, donne la comédie |
FRANCHEMENT | Franchement, il [un sonnet] est bon à mettre au cabinet |
FRANCHISE | Il est bien des endroits où la pleine franchise Deviendrait ridicule et serait peu permise |
FRAPPER | Pour moi, je voudrais bien que, pour vous montrer mieux, Une charge à la cour vous pût frapper les yeux |
FRÉQUENT, ENTE | Vos fréquentes leçons et vos aigres censures Sur des choses qui sont innocentes et pures |
FROIDEUR | Moi ? parbleu, je ne suis de taille ni d'humeur à pouvoir d'une belle essuyer la froideur |
FRONT | Quoi ! vous avez le front de trouver cela beau ? |
FUREUR | De protestations, d'offres et de serments, Vous chargez la fureur de vos embrassements |
GAILLARD, ARDE | Et l'on m'a vu pousser dans le monde une affaire D'une assez vigoureuse et gaillarde manière |
GARDER | Têtebleu ! ce me sont de mortelles blessures, De voir qu'avec le vice on garde des mesures |
GAZETTE | D'éloges on regorge, à la tête on les jette, Et mon valet de chambre est mis dans la gazette |
GENDARMER (SE) | Mais il est véritable aussi que votre esprit Se gendarme toujours contre tout ce qu'on dit |
GENRE | Je veux qu'on me distingue, et, pour le trancher net, L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait |
GENS | On doit se regarder soi-même un peu longtemps, Avant que de songer à condamner les gens |
GENTIL, ILLE | Certes pour un amant la fleurette est mignonne, Et vous me traitez là de gentille personne |
GLOIRE | On me laisse tout croire ; on fait gloire de tout |
GONFLÉ, ÉE | ....Oh ! quel orgueil extrême ! C'est un homme gonflé de l'amour de soi-même |
GOUFFRE | Trahi de toutes parts, accablé d'injustices, Je vais sortir d'un gouffre où triomphent les vices, Et chercher sur la terre un endroit écarté Où d'être homme d'honneur on ait la liberté |
GRÂCE | Que la plaisanterie est de mauvaise grâce ! |
GRAND, ANDE | Je voudrais, m'en coûtât-il grand'chose, Pour la beauté du fait, avoir perdu ma cause |
GRIFFONNÉ, ÉE | Monsieur, un homme noir et d'habit et de mine Est venu nous laisser jusque dans la cuisine Un papier griffonné d'une telle façon, Qu'il faudrait, pour le lire, être pis qu'un démon |
GRONDEUR, EUSE | Ce n'est qu'en mots fâcheux qu'éclate votre ardeur ; Et je ne vis jamais un amour si grondeur |
GROSSIER, IÈRE | Osez-vous recourir à ces ruses grossières ? |
GROUILLER | Et l'on demande l'heure et l'on bâille vingt fois Qu'elle grouille aussi peu qu'une pièce de bois |
HA | Pour de l'esprit, j'en ai, sans doute, et du bon goût.... à faire aux nouveautés dont je suis idolâtre, Figure de savant sur les bancs du théâtre, Y décider en chef, et faire du fracas à tous les beaux endroits qui méritent des has |
HAINE | Mais pour vingt mille francs j'aurai droit de pester Contre l'iniquité de la nature humaine, Et de nourrir pour elle une immortelle naine |
HAINE | Ces haines vigoureuses Que doit donner le vice aux âmes vertueuses |
HAÏR | ...Je hais tous les hommes, Les uns parce qu'ils sont méchants et malfaisants, Et les autres pour être aux méchants complaisants |
HAUT, AUTE | Et les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit |
HAUT, AUTE | Détrompez-vous, de grâce, et portez-le moins haut ; Ce ne sont pas des gens comme moi qu'il vous faut |
HAUT, AUTE | Mais, mon petit monsieur, prenez-le un peu moins haut |
HAUTEUR | Cette hauteur d'estime où vous êtes de vous |
HEURTER | Cette grande roideur des vertus des vieux âges Heurte trop notre siècle et les communs usages |
HIER | Hier j'étais chez des gens de vertu singulière |
HOMME | Je veux que l'on soit homme, et qu'en toute rencontre Le fond de notre coeur dans nos discours se montre |
HONNEUR | On sait que ce pied-plat, digne qu'on le confonde, Par de sales emplois s'est poussé dans le monde.... Son misérable honneur ne voit pour lui personne |
HONNEUR | Je veux qu'on soit sincère et qu'en homme d'honneur On ne lâche aucun mot qui ne parte du coeur |
HORS | Hors qu'un commandement exprès du roi ne vienne De trouver bons les vers dont on se met en peine, Je soutiendrai toujours... |
HUMAIN, AINE | Je veux qu'on me distingue, et, pour le trancher net, L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait |
IDOLÂTRE | À faire, aux nouveautés dont je suis idolâtre, Figure de savant sur les bancs du théâtre |
IMPORTANCE | Tout ce que vous croirez m'est de peu d'importance |
IMPRIMER | Et qui diantre vous pousse à vous faire imprimer ? |
IMPRIMEUR | Pour prendre de la main d'un avide imprimeur Celui [le nom] de ridicule et misérable auteur |
INCARTADE | Non, tout de bon quittez toutes ces incartades ; Le monde par vos soins ne se changera pas |
INCLINER | Et je sais encor moins comment votre cousine Peut être la personne où son penchant l'incline |
INIQUITÉ | ....j'aurai droit de pester Contre l'iniquité de la nature humaine, Et de nourrir contre elle une immortelle haine |
INSINUER | Cependant sa grimace est partout bienvenue ; On l'accueille, on lui rit, partout il s'insinue |
INTENTION | Je vous excusai fort sur votre intention ; Je voulus de votre âme être la caution |
INTÉRESSER | Dans mon procès.... Il peut intéresser tout ce qu'il a d'amis |
INTÉRÊT | Tout marche par cabale et par pur intérêt ; Ce n'est plus que la ruse aujourd'hui qui l'emporte ; Et les hommes devraient être faits d'autre sorte |
INVENTER | Ciel ! rien de plus cruel peut-il être inventé ? |
JOUER | Être franc et sincère est mon premier talent ; Je ne sais pas jouer les hommes en parlant |
JOUR | On a pour ma personne une aversion grande ; Et quelqu'un de ces jours il faut que je me pende |
JUGEMENT | Avez-vous, dites-moi, perdu le jugement ? |
JUSTE | Avez-vous, pour le croire, un juste fondement ? |
JUSTEMENT | Voici Clitandre encor, madame. - Justement |
JUSTICE | J'ai pour moi la justice, et je perds mon procès |
LÂCHE | Morbleu, c'est une chose indigne, lâche, infâme, De s'abaisser ainsi jusqu'à trahir son âme |
LAISSER | Hé ! Messieurs, c'en est trop, laissez cela, de grâce |
LANCER | Eh ! que me veulent dire et ces soupirs poussés Et ces sombres regards que sur moi vous lancez ? |
LANGUE | Je n'ai point sur ma langue un assez grand empire ; De ce que je dirais je ne répondrais pas, Et je me jetterais cent choses sur les bras |
LAVER | J'ai bien voulu chez vous leur faire compagnie, Pour vous voir vous laver de cette calomnie |
LE, LA, LES | Mais, mon petit monsieur, prenez-le un peu moins haut |
LEVER | Parbleu ! je viens du Louvre, où Cléonte, au levé, Madame, a bien paru ridicule achevé |
LIBRE | Je sais.... Que jamais par la force on n'entra dans un coeur, Et que toute âme est libre à nommer son vainqueur |
LIER | Avant que nous lier, il faut nous mieux connaître |
LIEU | Je sais que vos appas vous suivent en tous lieux |
LIEU | En un lieu, l'autre jour, où je faisais visite |
LOISIBLE | Hé bien ! allez, sortez, il vous est tout loisible |
LONG, ONGUE | Ai-je pris sur moi-même un assez long empire ? |
LONGTEMPS | Qu'on doit se regarder soi-même un fort longtemps, Avant que de songer à condamner les gens |
LONGUEUR | Cependant sa visite, assez insupportable, Traîne en une longueur encore épouvantable |
LONGUEUR | Les choses ne sont plus pour traîner en longueur ; Et voici le moment d'expliquer votre coeur |
LOUEUR, EUSE | ...Je vois qu'ils sont en toutes les affaires Loueurs impertinents, ou censeurs téméraires |
LOUP | Puisqu'entre humains ainsi vous vivez en vrais loups, Traîtres, vous ne m'aurez de ma vie avec vous |
LUMIÈRE | Et comme votre esprit a de grandes lumières |
MACHINE | On peut, pour vous servir, remuer des machines |
MAIN | Donnez-moi seulement la main jusque chez moi [c'est une dame qui parle] |
MAIN | À vous prêter les mains ma tendresse consent |
MAIN | Pourvu que votre coeur veuille donner les mains Au dessein que j'ai fait de fuir tous les humains |
MAIN | Pourquoi désavouer un billet de ma main ? |
MAIS | Faut-il de vos chagrins sans cesse à moi vous prendre, Et puis-je mais des soins qu'on ne va pas vous rendre ? |
MAISON | J'ai du bien, je suis jeune, et sors d'une maison Qui se peut dire noble avec quelque raison |
MAÎTRE | Ô ciel ! de mes transports puis-je être ici le maître ? |
MAL, ALE | Je suis sotte, et veux mal à ma simplicité, De conserver encor pour vous quelque bonté |
MAL, ALE | Nous sommes mal, monsieur, dans nos affaires [il s'agit de la possibilité d'une arrestation] |
MALPROPRE | Monsieur, je suis malpropre à décider la chose |
MALTRAITÉ, ÉE | Clitandre : Est-ce que de ses voeux Célimène t'a fait quelques secrets aveux ? - Acaste : Non, je suis maltraité |
MANIER | Non, l'on n'a point vu d'âme à manier si dure, Ni d'accommodement plus pénible à conclure |
MANIÈRE | Enfin je suis à vous de toutes les manières |
MARÉCHAL | Messieurs les maréchaux, dont j'ai commandement, Vous mandent de venir les trouver promptement |
MASQUE | Au travers de son masque on voit à plein le traître ; Partout il est connu pour tout ce qu'il peut être |
MASQUER | Je veux que l'on soit homme et qu'en toute rencontre Le fond de notre coeur dans nos discours se montre, Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais sous de vains compliments |
MATIÈRE | Hier, j'étais chez des gens de vertu singulière Où sur vous du discours on tourna la matière |
MÉCHANT, ANTE | Je les trouve méchants [les vers] |
MÉDISANT, ANTE | [Célimène] De qui l'humeur coquette et l'esprit médisant Semblent si fort donner dans les moeurs d'à présent |
MEILLEUR, EURE | [Celui] qui pourra montrer une marque certaine D'avoir meilleure part au coeur de Célimène |
MEILLEUR, EURE | Et je vous parle ici du meilleur de mon âme |
MÊLER | Dans le brillant commerce il se mêle sans cesse, Et ne cite jamais que duc, prince ou princesse |
MÉNAGER | Ne savez-vous pas bien pourquoi je le ménage ? |
MENSONGE | Voyons, voyons un peu par quel biais, de quel air Vous voulez soutenir un mensonge si clair |
MERCI | Quelque rare que soit le mérite des belles, Je pense, Dieu merci, qu'on vaut son prix comme elles |
MERVEILLE | De la moindre vétille il fait une merveille |
MESURE | Têtebleu ! ce me sont de mortelles blessures De voir qu'avec le vice on garde des mesures |
MÉTHODE | Non, je ne puis souffrir cette lâche méthode Qu'affectent la plupart de vos gens à la mode |
MÉTHODE | Personne n'a, madame, aimé comme je fais. - Il est vrai, la méthode en est toute nouvelle ; Car vous aimez les gens pour leur faire querelle |
MÉTIER | Contre elle [la cour] il fait métier de pester chaque jour |
METTRE | Je lui mettais aux yeux comme de notre temps Cette soif [d'écrire] a gâté de fort honnêtes gens |
METTRE | Mais l'amitié demande un peu plus de mystère, Et c'est assurément en profaner le nom Que de vouloir le mettre à toute occasion |
METTRE | Quant à se mettre bien, je crois, sans me flatter, Qu'on serait mal venu de me le disputer |
MIE | Si le roi m'avait donné Paris, sa grand'ville, Et qu'il me fallût quitter L'amour de ma mie.... |
MIEUX | Je sais que vous parlez, monsieur, le mieux du monde |
MIGNON, ONNE | Certes pour un amant la fleurette est mignonne |
MINCE | Pour le petit marquis qui me tint hier longtemps la main, je trouve qu'il n'y a rien de si mince que toute sa personne, et ce sont de ces mérites qui n'ont que la cape et l'épée |
MINE | Pour peu que d'y songer vous nous fassiez les mines |
MINE | Vos mines et vos cris aux ombres d'indécence Que d'un mot ambigu peut avoir l'innocence |
MODÈLE | Là, votre pruderie et vos éclats de zèle Ne furent pas cités comme un fort bon modèle |
MODESTE | À quoi bon, disaient-ils, cette mine modeste Et ce sage dehors que dément tout le reste ? |
MOI | Je ne suis plus à moi, je suis tout à la rage |
MOI | Moi votre ami ? rayez cela de vos papiers |
MONDE | Mais quand on est du monde, il faut bien que l'on rende Quelques dehors civils que l'usage demande |
MONDE | Le monde par vos soins ne se changera pas |
MONDE | Dans l'âme elle est du monde |
MONNAIE | Lorsqu'un homme vous vient embrasser avec joie, Il faut bien le payer de la même monnoie |
MONSIEUR | Mais, mon petit monsieur, prenez-le un peu moins haut. - Ma foi, mon grand monsieur, je le prends comme il faut |
MONTER | Montons chez Éliante, attendant sa venue |
MORBLEU | Il faut que le reproche à madame s'adresse. - Non, morbleu ! c'est à vous ; et vos ris complaisants Tirent de son esprit tous ces traits médisants |
MORCEAU | Je suis déjà charmé de ce petit morceau [commencement d'un sonnet] |
MORTEL, ELLE | D'où vient que, leur [aux vices du temps] portant une haine mortelle, Vous pouvez bien souffrir ce qu'en tient cette belle ? |
MOT | Vos mines et vos cris aux ombres d'indécence Que d'un mot ambigu peut avoir l'innocence |
MOT | Et dans tous ses propos On voit qu'il se travaille à dire de bons mots |
MOU, MOLLE | Et dont, à tous propos, les molles complaisances Donneraient de l'encens à mes extravagances |
MOUVEMENT | ....pour l'attribuer qu'aux mouvements secrets D'un zèle qui m'attache à tous vos intérêts |
MYSTÈRE | C'est de la tête aux pieds un homme tout mystère |
NAIN, AINE | La naine, un abrégé des merveilles des cieux |
NATURE | Vous voulez un grand mal à la nature humaine ? - Oui, j'ai conçu pour elle une effroyable haine |
NÉGLIGÉ, ÉE | La malpropre sur soi, de peu d'attraits chargée, Est mise sous le nom de beauté négligée |
NET, ETTE, | Et, pour le trancher net, L'ami du genre humain n'est pas du tout mon fait |
NETTEMENT | Il faut vous expliquer nettement là-dessus |
NEZ | Je vous trouve plaisant d'user de cet empire, Et de me dire au nez ce que vous m'osez dire |
NIER | Et tâcher par des soins d'une très longue suite D'obtenir ce qu'on nie à leur peu de mérite |
NOIR, OIRE | La pâle est aux jasmins en blancheur comparable ; La noire à faire peur, une brune adorable |
NOMBRE | Hélas ! et croyez-vous que l'on se mette en peine De ce nombre d'amants dont vous faites la vaine ? |
NOMMER | Et quand je vous demande après quel est cet homme, à peine pouvez-vous dire comme il se nomme |
NOURRIR | Son humeur satirique est sans cesse nourrie Par le coupable encens de votre flatterie |
NOUS | Célimène : Voulons-nous nous asseoir ? - Arsinoé : Il n'est pas nécessaire |
NUDITÉ | Elle fait des tableaux couvrir les nudités, Mais elle a de l'amour pour les réalités |
NUIRE | Ils ne sauraient servir, mais ils peuvent vous nuire |
NUL, NULLE | C'est moi-même, messieurs, sans nulle vanité |
OBJET | Et dans l'objet aimé tout leur devient aimable |
OBSCURITÉ | Messieurs, ces traits [écriture d'une lettre] pour vous n'ont point d'obscurité |
OBSÉDER | Vous avez trop d'amants qu'on voit vous obséder, Et mon coeur de cela ne peut s'accommoder |
OCCASION | L'amitié demande un peu plus de mystère, Et c'est assurément en profaner le nom, Que de vouloir le mettre à toute occasion |
OCCUPER | La peur de leur départ occupe fort votre âme |
OEIL | Et ses roulements d'yeux, et son ton radouci N'imposent qu'à des gens qui ne sont point d'ici |
OEIL | Je lui mettais aux yeux comme dans notre temps Cette soif [d'écrire] a gâté de fort honnêtes gens |
OMBRE | Mais aux ombres du crime on prête aisément foi |
ON | Allez, vous êtes fou dans vos transports jaloux, Et ne méritez pas l'amour qu'on a pour vous |
ON | En vain de tous côtés on l'a voulu tourner ; Hors de son sentiment on n'a pu l'entraîner |
ON | À quoi qu'en reprenant on soit assujettie, Je ne m'attendais pas à cette repartie |
ONGLE | Est-ce par l'ongle long qu'il porte au petit doigt Qu'il s'est acquis chez vous l'estime où l'on le voit ? |
ORDINAIRE | L'amour, pour l'ordinaire est peu fait à ces lois |
OREILLE | De la moindre vétille il fiat une merveille, Et jusques au bonjour il dit tout à l'oreille |
OUVERTURE | S'il faut faire à la cour pour vous quelque ouverture, On sait qu'auprès du roi je fais quelque figure |
PALSAMBLEU | Par la sambleu ! messieurs, je ne croyais pas être Si plaisant que je suis |
PAPIER | Moi, votre ami ! rayez cela de vos papiers |
PAQUET | Pour l'homme au sonnet... voici votre paquet.... |
PAR | On regarde les gens par leurs méchants côtés |
PARAÎTRE | Allez vite paraître Où vous devez [devant le tribunal des maréchaux] |
PARAÎTRE | La géante paraît une déesse aux yeux |
PARAÎTRE | Mais si son amitié pour vous se fait paraître |
PARDON | Et jamais de son coeur je n'aurai de pardon, Pour n'avoir pas trouvé que son sonnet fût bon |
PARFAIT, AITE | La parfaite raison fuit toute extrémité, Et veut que l'on soit sage avec sobriété |
PARFAIT, AITE | On doit pour bien aimer renoncer aux douceurs, Et du parfait amour mettre l'honneur suprême à bien injurier les personnes qu'on aime |
PARLER | Vous me parlez bien ferme, et cette suffisance.... |
PARLEUR, EUSE | C'est un parleur étrange, et qui trouve toujours L'art de ne vous rien dire avec de grands discours |
PARMI | Il faut parmi le monde une vertu traitable |
PART | Je saurai de ma part expliquer ce silence |
PART | Autre part que chez moi cherchez qui vous encense |
PARTAGE | Croyez-vous donc avoir tant d'esprit en partage ? |
PARTAGER | Je ne veux point, monsieur, jaloux ou non jaloux, Partager de son coeur rien du tout avec vous |
PARTI | Faites, prenez parti ; que rien ne vous arrête ; Et ne me rompez pas davantage la tête |
PARTICULIER, ÈRE | Dans ses façons d'agir il est fort singulier, Mais j'en fais, je l'avoue, un cas particulier |
PARTIE | Votre partie est forte, Et peut, par sa cabale, entraîner.... |
PASSE | Et je crois, par le rang que me donne ma race, Qu'il est fort peu d'emplois dont je ne sois en passe |
PASSER | Oronte : Je me passerai bien que vous les approuviez [mes vers]. - Alceste : Il faut bien, s'il vous plaît, que vous vous en passiez |
PAYER | J'ai tort, je le confesse ; et mon âme confuse Ne cherche à vous payer d'aucune vaine excuse |
PÉCHÉ | Et c'est pour mes péchés que je vous aime ainsi |
PEINE | On ne doit de rimer avoir aucune envie, Qu'on n'y soit condamné sur peine de la vie |
PENDABLE | Je soutiendrai toujours, morbleu ! qu'ils [des vers] sont mauvais, Et qu'un homme est pendable après les avoir faits |
PENDABLE | Pour moi je ne vois point que le cas soit pendable |
PENDRE | Et si, par un malheur, j'en avais fait autant, Je m'irais, de regret, pendre tout à l'instant |
PERDRE | Avez-vous, dites-moi, perdu le jugement ? |
PERDRE | Je voudrais, m'en coutât-il grand'chose, Pour la beauté du fait avoir perdu ma cause |
PERFECTION | Et dans l'objet aimé tout leur devient aimable ; Ils comptent les défauts pour des perfections |
PERSONNAGE | Par la chaleur de montrer ses ouvrages, On s'expose à jouer de mauvais personnages |
PERSONNE | Certes pour un amant la fleurette est mignonne, Et vous me traitez là de gentille personne |
PERVERSITÉ | Trop de perversité règne au siècle où nous sommes |
PESTER | Ce sont vingt mille francs qu'il m'en pourra coûter ; Mais, pour vingt mille francs, j'aurai droit de pester Contre l'iniquité de la nature humaine |
PETIT, ITE | Mais, mon petit monsieur, prenez-le un peu moins haut, - Ma foi, mon grand monsieur, je le prends comme il faut |
PEUR | La noire à faire peur, [est dite] une brune adorable |
PHILOSOPHE | Et je crois qu'à la cour, de même qu'à la ville Mon flegme est philosophe autant que votre bile |
PIÈCE | Et l'on demande l'heure, et l'on bâille vingt fois, Qu'elle s'émeut autant qu'une pièce de bois |
PIED | C'est de la tête aux pieds un homme tout mystère |
PIED | On sait que ce pied plat, digne qu'on le confonde, Par de sales emplois s'est poussé dans le monde |
PITIÉ | Et, les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit |
PLACE | Et [je] ne veux nulle place en des coeurs corrompus |
PLAIDERIE | Je verrai dans cette plaiderie, Si les hommes auront assez d'effronterie... Pour me faire injustice aux yeux de l'univers |
PLAIRE | Je le tiens galant homme en toutes les manières, Homme de qualité, de mérite et de coeur, Tout ce qu'il vous plaira, mais fort méchant auteur |
PLAISANT, ANTE | Alceste, à Clitandre et Acaste qui rient : Par la sambleu, messieurs, je ne croyais pas être Si plaisant que je suis |
PLAISIR | J'aurai le plaisir de perdre mon procès ! |
PLAT | C'est un fort méchant plat que sa sotte personne, Et qui gâte, à mon goût, tous les repas qu'il donne |
PLEIN, EINE | Il est bien des endroits où la pleine franchise Deviendrait ridicule et serait peu permise |
PLEIN, EINE | Au travers de son masque on voit à plein le traître |
POIDS | Vous fûtes hier loué par des gens d'un grand poids |
PORT | La grasse est, dans son port, pleine de majesté |
PORTER | Détrompez-vous, de grâce, et portez-le moins haut |
POSTURE | Et, loin qu'à son crédit nuise cette aventure, On l'en verra demain en meilleure posture |
POUR | Le sentiment d'autrui n'est jamais pour lui plaire |
POUR | Puisque vous n'êtes point, en des liens si doux, Pour trouver tout en moi comme moi tout en vous |
POUR | Le désavouerez-vous [un billet], pour n'avoir point de seing ? |
POURSUIVRE | Il ne faut que poursuivre à garder le silence |
POURVU, UE | De grâces et d'attraits je vois qu'elle est pourvue ; Mais les défauts qu'elle a ne frappent point ma vue |
POUSSER | Les rieurs sont pour vous, madame, c'est tout dire ; Et vous pouvez pousser contre moi la satire |
POUSSER | Allons, ferme ! poussez, mes bons amis de cour, Vous n'en épargnez point, et chacun a son tour |
POUSSER | Et l'on m'a vu pousser dans le monde une affaire D'une assez vigoureuse et gaillarde manière |
POUSSER | Quel besoin si pressant avez-vous de rimer, Et qui diable vous pousse à vous faire imprimer ? |
POUSSER | Et je ne sais pourquoi votre âme ainsi s'emporte, Madame, à me pousser de cette étrange sorte |
POUSSER | On sait que ce pied-plat... par de sales emplois s'est poussé dans le monde |
POUVOIR | Et quand je vous demande après quel est cet homme [à qui vous venez de faire tant d'amitiés], à peine pouvez-vous dire comme il se nomme |
POUVOIR | Faut-il de vos chagrins sans cesse à moi vous prendre, Et puis-je mais des soins qu'on ne va pas vous rendre ? |
PRENDRE | Célimène : Puis-je empêcher les gens de me trouver aimable ?... Dois-je prendre un bâton pour les mettre dehors ? - Alceste : Non, ce n'est pas, madame, un bâton qu'il faut prendre, Mais un coeur à leurs voeux moins facile et moins tendre |
PRENDRE | Mais, mon petit monsieur, prenez-le un peu moins haut. - Ma foi, mon grand monsieur, je le prends comme il faut |
PRENDRE | Je prends tout doucement les hommes comme ils sont |
PRENDRE | Je vous crois l'âme trop raisonnable Pour ne pas prendre bien cet avis profitable |
PRENDRE | Il n'est plus temps, madame, une autre a pris la place |
PRENDRE | C'est ainsi qu'aux flatteurs on doit partout se prendre Des vices où l'on voit les humains se répandre |
PRENDRE | Oui, madame, voyons d'un esprit adouci Comment vous vous prendrez à soutenir ceci |
PRÉSENTER | Cependant aucun d'eux à vos yeux ne se montre, Qu'on ne vous voie en hâte aller à sa rencontre, Lui présenter la main.... |
PRÉSERVER | Dieu me préserve d'un tel malheur ! Non que j'y croie au fond l'honnêteté blessée ; Me préserve le ciel d'en avoir la pensée ! |
PRESSER | J'attends l'occasion de m'offrir hautement, Et de tous mes souhaits j'en presse le moment |
PRÉTENDRE | Et la preuve après tout que je vous en demande, C'est de ne plus souffrir qu'Alceste vous prétende |
PRÊTER | À vous prêter les mains ma tendresse consent |
PRÉVALOIR | .... vous faites sonner terriblement votre âge ; Ce que de plus que vous on en pourrait avoir, N'est pas un si grand cas pour s'en tant prévaloir |
PRIER | Elle est à bien prier exacte au dernier point, Mais elle bat ses gens et ne les paye point |
PRINCESSE | Dans le brillant commerce il se mêle sans cesse, Et ne cite jamais que duc, prince et princesse |
PRISE | Et que, si vous vouliez, tous vos déportements Pourraient moins donner prise aux mauvais jugements |
PROCÉDURE | Et dans une embrassade on leur a, pour conclure, Fait vite envelopper toute la procédure [un accommodement devant le tribunal des maréchaux] |
PROCÈS | Pour le franc scélérat avec qui j'ai procès |
PRODIGIEUX, EUSE | Que vous savez bien.... ménager pour vous l'excès prodigieux De ce fatal amour né de vos traîtres yeux ! |
PROFANER | Mais l'amitié demande un peu plus de mystère ; Et c'est assurément en profaner le nom Que de vouloir le mettre en toute occasion |
PROFESSION | Moi, votre ami ! rayez cela de vos papiers ; J'ai fait jusques ici profession de l'être ; Mais.... |
PROFITABLE | Madame, je vous crois l'âme trop raisonnable Pour ne pas prendre bien cet avis profitable |