Définition de DIANTRE
Prononciation : dian-tr'
DÉFINITIONS
1
Mot qu'on emploie par euphémisme pour diable.Mais quand il faut payer, au diantre le teston
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. XII
Diantre soit de.... se dit pour envoyer au diable la personne ou la chose qui importune.
Que le diantre vous emporte !
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 343
Encor ! diantre soit fait de vous ! Si.... je le veux
Diantre soit de la folle avec ses visions !
Diantre soit des femmes qui fourrent des épingles partout !
On peut supprimer la préposition de.
Holà ! ho ! doucement ; diantre soit la coquine !
Cela ne vaut pas le diantre, cela est très mauvais.
Ah ! ah ! ceci ne vaut pas le diantre pour M. Mignard
2
Il s'emploie comme une sorte d'exclamation ou de jurement.D'où diantre a-t-il sitôt appris cette aventure ?
Et qui diantre vous pousse à vous faire imprimer ?
C'est une chose sacrée que l'argent du jeu ; diantre, ce sont des fonds pour le plaisir, où l'on ne touche point pour le nécessaire
Et que diantre voulez-vous que je vous dise, mesdames ?
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans ib. V, 6
Qui diantre me poussait à vouloir être de l'Académie ?
de Paul Louis COURIER dans I, 120
3
Diantre suivi d'un complément a le même sens que diable en un même emploi, et signifie singulier, mauvais, diabolique.Qu'on est aisément amadoué par ces diantres d'animaux-là !
Quelle diantre de cérémonie est-ce là ?
Il me sera aisé de lui faire des plaintes de ces diantres de chemins
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 334
Le Rhône, ce diantre de Rhône
Je voudrais que vous fussiez étranglé par votre gorge avec votre diantre de collier
de Jean-François REGNARD dans Sérén. sc. 1
HISTORIQUE
1
XVIe s.Il couroit à travers pays, comme si le diantre l'eust emporté
de Bonaventure DESPÉRIERS dans Contes, XXIX.
ÉTYMOLOGIE
1
Euphémisme pour déguiser le mot diable, comme bleu pour Dieu dans corbleu (corps de Dieu).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1
Aller au diantre, aller fort loin.Ma fille vous fait mille compliments et mille adieux ; elle s'en va au diantre en Provence
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à Bussy, 23 janvier 1671