Définition de CONVERSATION

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kon-vèr-sa-sion ; en poésie, de cinq syllabes

DÉFINITIONS

1
Échange de propos sur tout ce que fournit la circonstance.
Bien écouter et bien répondre est une des plus grandes perfections qu'on puisse avoir dans la conversation
Il est dangereux de vouloir être toujours le maître de la conversation et de pousser trop loin une bonne raison quand on l'a trouvée
Il faut que la conversation soit un peu flatteuse avec les femmes et qu'il y ait je ne sais quoi de retenu
de CHEVALIER DE MÉRÉ dans dans RICHELET
Ces conversations ne font que m'ennuyer ; Et c'est trop que vouloir me les faire essuyer
Il ne voulait point entrer en conversation
Elle entrerait aisément en conversation
J'ai eu une heure de conversation avec M. de Pomponne
Il a eu une conversation d'une heure avec le roi
Elle n'engage pas la conversation
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Dév. 2
Un esprit de raillerie inconsidérée qui naît parmi l'enjouement des conversations
Il se hâtait de tourner la conversation sur quelque autre matière
L'esprit de conversation consiste bien moins à en montrer beaucoup qu'à en faire trouver aux autres
Il a de la fécondité dans la conversation, simple, naturel, mettant les gens à leur aise
Vous trouverez des devins si habiles qu'ils vous diront toute votre vie, pourvu qu'ils aient seulement eu un quart d'heure de conversation avec vos domestiques
L'esprit régulier du géomètre toisait tout ce qui se disait dans la conversation
L'auteur a un mérite infaillible pour être lu, le mérite rare de faire conversation avec son lecteur
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Abbé de Choisi.
La conversation avait au suprême degré, chez Mme de Lambert, le vrai mérite qui lui est propre, celui de n'avoir ni ton ni caractère exclusif
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, St-Aulaire.
Il est assez ordinaire aux personnes à qui le ciel a donné de l'esprit et de la vivacité, d'abuser des grâces qu'elles ont reçues ; elles se piquent de briller dans les conversations, de réduire tout à leur sens, et d'exercer un empire tyrannique sur les opinions
Changer la conversation, faire quitter à la conversation un sujet qui, pour un motif ou un autre, déplaît et ne doit pas être continué.
Être à la conversation, y prendre part, y être attentif.
Conversation politique, échange, dans le parlement anglais et par suite dans les autres assemblées parlementaires, de paroles entre quelque membre et le ministère, à l'effet d'obtenir un renseignement.
Dans les lieux où l'on prend les eaux, maison de conversation, local où les étrangers se réunissent.
2
Manière de converser.
Il me parut homme de conversation
L'hôtesse me parut une personne de fort bonne conversation ; je lui demandai fort comme vous étiez la dernière fois
De beaux seigneurs qui n'ont point de conversation
Conversation criminelle, intimité adultère. Dans cette locution qui nous vient d'Angleterre, conversation est pris au sens qu'il avait dans l'ancien français, fréquentation.

SYNONYME

1
CONVERSATION, ENTRETIEN, DIALOGUE, COLLOQUE. La conversation se dit de quelque discours mutuel que ce puisse être, au lieu que entretien se dit d'un discours mutuel sur un objet déterminé ou sur un objet important. Dialogue est propre aux conversations dramatiques ou aux conversations qu'on y assimile. Colloque s'applique spécialement aux conversations polémiques et publiques où l'on traite de matières de doctrine.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Humle est sa conversations [manière de vivre] ; Nus [nul] ne done plus larges dons
de Benoît de Sainte-Maure dans II, 6191
2
XIIIe s.
Preudon et loiaus, de bonne conversation et de bonne vie
dans Liv. des mét. 264
Mesiel [lépreux] ne doivent pas estre oï en tesmoignage ; car coustume s'acorde qu'il soient debouté de la conversation d'autres gens
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXXIX, 33
3
XIVe s.
Considerans la bonne vie, renommée et honneste conversacion, qui nous a esté tesmoignée de sa personne
dans Lett. de rémission, Bibl. des Chartes, Ve série, t. I, p. 82
Ceulx qui superhabundent en ire sont de dure et forte conversacion et ne pevent pas si bien convivre avecques les autres
Et en bonnes fortunes la presence de ses amis luy fait avoir conversacion delettable
de Nicolas ORESME dans ib. 290
À tele amisté convient lonc temps et longue acoustumance ou conversacion
de Nicolas ORESME dans ib. 235
4
XVe s.
En ce temps que je dis, avoit en la ville de Gand deux vaillans hommes sages et prudhommes de bonne vie et de bonne conversation
Les requestes et fins des seigneurs estoient d'entrer dedans Paris pour avoir conversation et amytié avec eulx [les habitants de Paris] sur le fait de la reformation du royaulme
de Philippe de COMMINES dans I, 8
Il se gouvernoit outre la regle et bonne et honneste conversation de prestres
de LOUIS XI dans Nouv. XCIV
5
XVIe s.
La seconde fin est, que les bons ne soyent corrompus par la conversation [fréquentation] des mauvais, comme il advient souventesfois
Puis après, la longue conversation par laps de temps y ayant imprimé la passion d'amour, il la cherit et l'aime plus tendrement qu'il n'avoit proposé du commencement
Conversation en jeunesse, fraternité en vieillesse
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 277

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. conversatio ; espagn. conversacion ; ital. conversazione ; du latin conversationem, de conversari, converser.

Synonymes de CONVERSATION

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