Définition de PROFESSION

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : pro-fè-sion ; en vers, de quatre syllabes

DÉFINITIONS

1
Déclaration publique d'un sentiment habituel, d'une manière d'être habituelle.
Ils reconnurent le Dieu véritable qu'ils faisaient profession de ne pas connaître
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Sagesse, XII, 27
Eux qui faisaient profession d'une sagesse si austère
Moi, votre ami ! rayez cela de vos papiers ; J'ai fait jusques ici profession de l'être ; Mais....
L'Église ne peut subsister sans la profession de la vérité
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 3e avert. 19
La profession du christianisme suffit pour faire partie du corps de l'Église, ce qu'il [Jurieu] avance contre M. Claude, qui ne compose le corps de l'Église que de véritables fidèles
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 3e avert. 2
Vivre comme des impies sans aucune profession de culte
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Avent, Noël.
Ils [les sociniens] sont encore en grand nombre en Pologne, quoiqu'ils aient perdu la liberté de faire une profession ouverte de leurs sentiments
Faire profession d'une religion, l'exercer ouvertement.
On dit de même : faire profession d'une doctrine.
Sémantique : Familièrement. Faire profession d'une chose, s'en piquer particulièrement.
Que s'il [celui qui ne s'inquiète pas d'une autre vie] est avec cela tranquille, qu'il en fasse profession, qu'il en fasse vanité
La Providence, dont je devrais adorer tous les arrangements, faisant profession, comme je fais, d'être sa très humble servante
Il faut finir avec le même honneur et la même probité dont on a fait profession toute sa vie
On avait déclaré les épicuriens incapables d'être initiés aux mystères, parce que c'étaient des gens qui faisaient profession de s'en moquer
Profession de foi, formule qui contient les principes de religion auxquels on est attaché.
Il [M. de Voltaire] donna à cet abbé Gaultier, qui la lui demanda, une profession de foi écrite tout entière de sa propre main, et par laquelle il déclare qu'il veut mourir dans la religion catholique où il est né
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Lett. au roi de Pr. 1er juill. 1778
Profession de foi du vicaire savoyard, profession de déisme que fait Rousseau dans son Emile, et qu'il met dans la bouche d'un vicaire savoyard.
Sémantique : Par extension, profession de foi, écrit qui renferme les opinions politiques et sociales d'un candidat à la députation ou de tout autre. Profession de foi, ou, simplement, profession monarchique, républicaine, etc.
2
État, emploi, condition. La profession d'avocat, de médecin.
Un père et un frère qui ont fait profession des mathématiques
de René DESCARTES dans Dioptr. 1
Le voilà reçu dans la profession qu'il doit faire
Je ne suis ni lettré ni un homme de finances, et j'aurais mauvaise grâce de chercher de la gloire et des avantages par des choses qui ne sont pas de ma profession
de VAUBAN. dans Dîme, p. 2
Son père eut sur lui les vues communes des pères : il le fit étudier pour le mettre dans sa profession
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Hartsoeker.
L'Europe serait aujourd'hui aussi ignorante, ou même elle serait à peine sortie de la barbarie, si les professions avaient continué d'être héréditaires et exclusives
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Hist. anc. III, 97
Tout homme a plus ou moins les vices de sa profession ; La Mettrie, dont vous me parlez, n'avait point ceux de la sienne ; car en vérité il n'était pas du tout médecin ; il cherchait seulement à être athée : c'était un fou, et sa profession était d'être fou ; mais ceux qui vous ont dit qu'il était mort repentant, sont de la profession des menteurs
Il n'y a point de profession qui n'exige un homme tout entier
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Consid. moeurs, 12
De profession, par la profession qu'on exerce. Tailleur de profession. Érudit de profession.
Les poëtes romains faisaient mettre les monologues en musique par des musiciens de profession
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Conn. hum. II, I, 5
Sémantique : Fig. De profession, qui a l'habitude invétérée de.
Et de profession je ne suis point galant
Rien n'est trop hardi pour des calomniateurs de profession
Je ne comprends pas bien l'amour de profession
Des chrétiens de profession, mais qui, n'en ayant que le nom et que l'apparence, raisonnent sur l'autre vie comme des épicuriens
de Louis BOURDALOUE dans 15 Dim. après la Pentecôte, Dominic. t. III, p. 449
Il était Suisse de nation, empoisonneur de profession
3
Acte qui consiste à faire solennellement les trois voeux de religion, qui sont pauvreté, obéissance et chasteté ; il suit le noviciat, et alors on est profès.
Marie-Angélique Arnauld, par un usage qui n'était que trop commun en ces temps-là, en fut faite abbesse, n'ayant pas encore onze ans accomplis ; elle n'en avait que huit lorsqu'elle prit l'habit, et elle fit profession à neuf ans
de Jean RACINE dans Hist. Port-Royal, dans POUGENS
4
Anciennement. Action de professer, professorat.
M. Grevius a reçu ses patentes d'historiographe du roi d'Angleterre, et, ayant demandé une diminution de travail académique.... on lui a donné un adjoint dans la profession des belles-lettres, qui fera la moitié des leçons de M. Grevius
de BAYLE dans Lett. à M. ***, 7 mars 1697

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Sovenir vos devreit de la professiun Qu'offristes sur l'autel à vostre enunctiun
dans Th. le mart. 80
2
XIIIe s.
Une dame prist robe de religion, ne n'i entra pas, ne ne fist profession, et puis geta l'abist et se maria
dans Liv. de jost. 193
3
XVIe s.
Il renonce en ses oeuvres le Seigneur, lequel il confesse de bouche, et par ainsi n'est chrestien que de titre et profession
Un homme de ma profession [condition]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 17
Cesar parle des offices de sa pr ofession, de la vaillance et conduicte de sa milice
de Michel de MONTAIGNE dans I, 57
La religion de quoy vous faictes profession
de ID. dans I, 128

ÉTYMOLOGIE

1
Prov. professio ; espag. profession ; ital. professione ; du lat. professionem, qui vient de professus, qui a exposé, déclaré (voy. PROFÈS).

Synonymes de PROFESSION

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