L'oeuvre L'école des maris de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Ecrit par Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Date : 1661

Citations de "L'école des maris"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
ÀPensez-vous.... Et quand nous nous mettons quelque chose à la tête, Que l'homme le plus fin ne soit pas une bête ?
ABANDONNERAussi n'aurais-je pas Abandonné mon coeur à suivre ses appas
AIGREUREt l'aigreur de la dame à ces sortes d'outrages, Dont la plaint doucement le complaisant témoin, Est un champ à pousser les choses assez loin
AIMEREt j'ai bien mieux aimé me voir aux mains d'un autre Que ne pas mériter un coeur comme le vôtre
AINSIMarcher écarquillés ainsi que des volants
AIREt l'école du monde en l'air dont il faut vivre Instruit mieux à mon gré que ne fait aucun livre
ALLERIl ne faut mettre ici nulle force en usage, Messieurs, et si vos voeux ne vont qu'au mariage, Vos transports en ce lieu se peuvent apaiser
APPRIS, SEAllez, langue maudite, et des plus mal apprises
APRÈS-SOUPÉESi je ne vous croyais l'âme trop occupée, J'irais parfois chez vous passer l'après-soupée
ASSURERC'est conscience en ceux qui s'assurent en nous
ASSURERDu sort dont vous parlez, je le garantis, moi, S'il faut que par l'hymen il reçoive ma foi ; Il s'en peut assurer
ATTEINT, EINTEQui vous a dit que j'ai pour elle l'âme atteinte ?
AU-DESSUSPour vous mettre au-dessus de tous les bernements
AVANTAGEBien que sur moi des ans vous ayez l'avantage
BAS, BASSEMettons bas toute feinte
BÂTI, IEIl est ainsi bâti
BÉNIT, ITE ou BÉNI, IEMais c'est pain bénit certe à des gens comme vous
BERNEMENTSe mettre au-dessus de tous les bernements
BIENJ'ai le bien d'être de vos voisins
BIENLorsque l'on a du bien
BOIREMon frère, doucement il faut boire la chose
BOÎTEQue vient de te donner cette farouche bête ? - Cette lettre, monsieur, qu'avecque cette boîte....
BON, BONNEQue d'une serge honnête elle ait son vêtement, Et ne porte le noir qu'aux bons jours seulement
BOUCHONHai, hai, hai, mon petit nez, pauvre petit bouchon
BRUSQUEIl a le repart brusque et l'accueil loup-garou
CACHETÉ, ÉE.... Je trouve à propos que, toute cachetée, Cette lettre lui soit promptement reportée
CANONDe ces larges canons, où comme en des entraves On met tous les matins ses deux jambes esclaves
CEEn un mot, ce vous est une attente assez belle Que la sévérité du tuteur d'Isabelle
CELERÀ ne vous rien celer....
CHAMPEt l'aigreur de la dame à ces sortes d'outrages Dont la plaint doucement le complaisant témoin, Est un champ à pousser les choses assez loin
CHANCELui conter sa chance
CHANSONChansons que tout cela
CHOQUERToujours au plus grand nombre il faut s'accommoder, Et jamais il ne faut se faire regarder ; L'un et l'autre nous choque ; et tout homme bien sage Doit faire des habits ainsi que du langage
CLARTÉMonsieur le commissaire, Votre présence en robe est ici nécessaire : Suivez-moi, s'il vous plaît, avec votre clarté
CLEF ou CLÉC'est un miracle.... qu'il ne m'ait.... Enfermée à la clef
COEURVoulez-vous m'écouter ? - Sans doute et de grand coeur
COIFFUREJe veux une coiffure, en dépit de la mode, Sous qui toute ma tête ait un abri commode
COMPAGNIEJ'ai souffert qu'elle ait vu les belles compagnies
COMPLAISANT, ANTEVos désirs lui seront complaisants Jusques à lui laisser et mouches et rubans ?
COMPTERCes maximes sévères Qui font que les enfants comptent les jours des pères
CONNAISSANCEJe voudrais l'accoster.... Et tâcher de lier avec lui connaissance
CONSCIENCEC'est conscience à ceux [de tromper ceux] qui s'assurent en nous, Mais c'est pain bénit, certe, à des gens comme vous
CONSOMMERLa vertu fait ses soins, et son coeur s'y consomme Jusques à s'offenser des seuls regards d'un homme
CONTEMais il prend mes avis pour des contes en l'air
CONTENTERVous serez pleinement contentés de vos soins
CONTERLa curiosité qu'on fait lors éclater Marque un secret plaisir de s'en ouïr conter
CONTRAINTEC'est une étrange chose, à vous parler sans feinte, Qu'une femme qui n'est sage que par contrainte
CONTRÔLER... Ces brutaux fieffés qui, sans raison ni suite, De leurs femmes en tout contrôlent la conduite
COQUET, ETTEOui, voilà comme il faut que les femmes soient faites, Et non comme j'en sais, de ces franches coquettes Qui s'en laissent conter....
COQUETERJe coquette fort peu, c'est mon moindre talent
CORNEJe ne veux point porter des cornes, si je puis
CORNERLes oreilles me cornent
CORPSEt celle que je dois honorer de mon corps, Non-seulement doit être et pudique et bien née ; Il ne faut même pas qu'elle soit soupçonnée
COUPEncor ? Que de coups de chapeau !
CRÉDITDes gens à qui l'on peut donner quelque crédit
CURIOSITÉMais pour les nouveautés On peut avoir parfois des curiosités
DAMERETUn vieillard insensé Qui fait le dameret dans un corps tout cassé
DANSEntrez dans cette porte
DEC'est un étrange fait du soin que vous prenez, à me venir toujours jeter mon âge au nez [le fait du soin, le fait qui est le soin]
DÉCACHETERJamais amant n'a fait tant de trouble éclater Au poulet renvoyé sans le décacheter
DÉCRIAh ! que je sais au roi bon gré de ces décris !
DÉFIERJ'ose le défier de me pouvoir surprendre
DÉMORDREÀ ne démordre point de mon habillement
DÉROBERJe me suis dérobée au bal pour l'amour d'eux
DESSUSDessus quel fondement venez-vous donc, mon frère... ?
DEVANTEt devant qu'il vous pût ôter à mon ardeur, Mon bras de mille coups lui percerait le coeur
DEVOIRC'est l'honneur qui les doit [les femmes] tenir dans le devoir
ÉCARQUILLÉ, ÉEEt par qui nous voyons ces messieurs les galants Marcher écarquillés ainsi que des volants
ÉDITJ'ai voulu l'acheter, l'édit, expressément, Afin que d'Isabelle il soit lu hautement
ÉGAL, ALEUn homme que je hais à l'égal de la mort
ENAutrement qu'en tuteur sa personne me touche
ENGENDRÉ, ÉEC'est un sexe engendré pour damner tout le monde
ENVOYEREnvoierez-vous encor, monsieur aux blonds cheveux, Avec des boîtes d'or des billets amoureux ?
ÉTATSinon, faites état de m'arracher le jour Plus tôt que de m'ôter l'objet de mon amour
ÉTATIl connaîtra l'état que l'on fait de ses feux
ÉVENTERM'obliger à porter de ces petits chapeaux Qui laissent éventer leurs débiles cerveaux [des jeunes gens à la mode]
EXCUSEPour vous, je ne veux point, monsieur, vous faire excuse
FÂCHERIEEt je m'en sens le coeur tout gros de fâcherie
FÂCHEUX, EUSEQuel fâcheux personnage ! Que tous ces jeunes fous me paraissent fâcheux !
FAIREOui, je veux bien qu'on sache, et j'en dois être crue, Que le sort offre ici deux objets à ma vue, Qui, m'inspirant pour eux différents sentiments, De mon coeur agité font tous les mouvements
FAIRETout homme bien sage Doit faire des habits ainsi que du langage
FAIREC'est ce qui fait pour vous, et sur ces conséquences Votre amour doit fonder de grandes espérances
FAITTon homme a son fait
FANFANOui, ma pauvre fanfan, pouponne de mon âme
FERMEREt qui me trouve mal n'a qu'à fermer les yeux
FEUJ'aurais pour elle au feu mis la main que voilà
FIERLe plus sûr est, ma foi, de se fier à nous
FIGUREEt de ces blonds cheveux, de qui la vaste enflure Des visages humains offusque la figure
FLAIRÉ, ÉE.... Qu'elle coure aime l'oisiveté, Et soit des damoiseaux flairée en liberté
FLEURERJ'y consens, qu'elle coure, aime l'oisiveté, Et soit des damoiseaux fleurée en liberté
FLEURETTEVous pensiez bien trouver quelque jeune coquette Friande de l'intrigue et tendre à la fleurette
FOIJe veux m'abandonner à la foi de ma femme
FOISEt que, si d'un malheur il ne veut être cause, Il ne se fasse pas deux fois dire une chose
FRIAND, ANDEVous pensiez bien trouver quelque jeune coquette Friande de l'intrigue et tendre à la fleurette
FRIPON, ONNEEt je ne pense pas que Satan en personne Puisse être si méchant qu'une telle friponne
GALANT, ANTEEt par qui nous voyons ces messieurs les galants Marcher écarquillés ainsi que des volants
GAMMENe t'afflige point tant, va, ma petite femme ; Je m'en vais le trouver et lui chanter sa gamme
GOGUENARD, ARDERiez donc, beau rieur ; oh ! que cela doit plaire De voir un goguenard presque sexagénaire !
GRAISSERVous serez pleinement contentés de vos soins ; Mais ne vous laissez pas graisser la patte au moins
GRÉAh ! que je suis heureux ! et que j'ai de plaisir De trouver une femme au gré de mon désir !
GRILLEEt les soins défiants, les verrous, ni les grilles, Ne font pas la vertu des femmes ni des filles
GROS, OSSEEt je m'en sens le coeur tout gros de fâcherie
GUIPUREJe voudrais bien qu'on fît de la coquetterie Comme de la guipure et de la broderie
HANTISEIsabelle pourrait perdre dans ces hantises Les semences d'honneur qu'avec nous elle a prises
HASARDMon honneur, qui m'est cher, y court trop de hasard
HÂTÉ, ÉENous sortions, il s'agit d'un fait assez hâté
HAUTEMENTJ'ai voulu l'acheter, l'édit, expressément, Afin que d'Isabelle il soit lu hautement
HERBEAu sort d'être cocu son ascendant l'expose ; Et ne l'être qu'en herbe est pour lui douce chose
HONNEURNotre honneur est, monsieur, bien sujet à faiblesse, S'il faut qu'il ait besoin qu'on le garde sans cesse
HONNEURC'est l'honneur qui les doit [les femmes] tenir dans le devoir, Non la sévérité que nous leur faisons voir
HUMANISÉ, ÉELa vertu chez elle est fort humanisée
INFÂMEEn effet tous ces soins sont des choses infâmes : Sommes-nous chez les Turcs pour renfermer les femmes ?
INFAMIEComme si j'étais fille à supporter la vie, Après qu'on m'aurait fait une telle infamie
INSTRUIREIl nous faut en riant instruire la jeunesse
INTÉRÊTPrenez-vous contre moi ses intérêts en main ?
INTRIGUEVous pensiez bien trouver quelque jeune coquette, Friande de l'intrigue et tendre à la fleurette
JETERC'est un étrange fait du soin que vous prenez à me venir toujours jeter mon âge au nez
JEUNESSE....La jeunesse est sotte, et parfois la vieillesse
JOINT, OINTELa mémoire du père, à bon droit respectée, Jointe au grand intérêt que je prends à la soeur, Veut que du moins on tâche à lui rendre l'honneur
JOINT, OINTELe ciel pour être joints ne nous fit pas tous deux
JOURJusques à demain jour
JOURQue d'une serge honnête elle ait son vêtement, Et ne porte le noir qu'aux bons jours seulement
JOURSinon, faites état de m'arracher le jour Plutôt que de m'ôter l'objet de mon amour
JUSQUE et JUSQUESVos désirs lui seront complaisants Jusques à lui laisser et mouches et rubans ?
LANGAGEMon Dieu, madame, sans langage, Je ne vous parle pas, car vous êtes trop sage
LEÇONJe vois que mes leçons ont germé dans ton âme, Et tu te montres digne enfin d'être ma femme
LESTEVous souffrez que la vôtre aille leste et pimpante
LIBERTÉMa soeur, je vous demande un généreux pardon, Si de mes libertés j'ai taché votre nom
LOUP-GAROUVous, si vous connaissez des maris loups-garous, Envoyez-les au moins à l'école chez nous
LOUP-GAROUIl a le repart brusque et l'accueil loup-garou
LUXEOh ! trois ou quatre fois béni soit cet édit Par qui des vêtements le luxe est interdit
MAINVous venez m'amuser de vos belles paroles, Et conservez sous main des espérances folles
MAINEt je vous donne ici ma foi que dès demain Je vais où vous voudrez recevoir votre main
MAL, ALEPour une jeune fille, elle n'en sait pas mal ; De ces ruses d'amour la croirait-on capable ?
MÉCHANT, ANTEEt je ne pense pas que Satan en personne Puisse être si méchant qu'une telle friponne
MÊMEC'est un transport si grand qu'il n'en est point de même
MÊMEDès le même instant qu'elle sera dehors
METTREQui ? moi, monsieur ? - Oui, vous, mettons bas toute feinte
MIENon, ma mie, et ton coeur pour cela m'est trop cher
MIELHé ! qu'il est doucereux ! c'est tout sucre et tout miel
MIGNON, ONNEAu contraire, mignonne, C'est me faire mieux voir ton amour et ta foi
MIGNONNETTEAu reste, ton amour me touche au dernier point, Mignonnette....
MOINEAUVous voyez de quel air on reçoit vos joyaux ; Croyez-moi, c'est jeter votre poudre aux moineaux
MUGUETNe voudriez-vous point, dis-je, sur ces matières De vos jeunes muguets m'inspirer les manières ?
MUGUETEt vous verrez ces visites muguettes D'un oeil à témoigner de n'en être point soûl ?
NET, ETTE,Valère : C'est elle, dites-vous, qui de sa part vous fait....- Sganarelle : Oui, vous venir donner cet avis franc et net
NEZC'est un étrange fait du soin que vous prenez à me venir toujours jeter mon âge au nez
NEZHai, hai ! mon petit nez, pauvre petit bouchon
NOEUDElle aime à dépenser en habits, linge et noeuds
NOEUDEt que, si vous voulez satisfaire mes voeux, Un saint noeud dès demain nous unira tous deux
NOIR, OIREQue d'une serge honnête elle ait son vêtement, Et ne porte le noir qu'aux beaux jours seulement
NOTAIREOui, notaire royal - De plus homme d'honneur. - Cela s'en va sans dire
NOUS....Taisez-vous ; Je vous apprendrai bien s'il faut sortir sans nous
OCCUPÉ, ÉEJ'ai voulu l'acheter, l'édit, expressément, Afin que d'Isabelle il soit lu hautement ; Et ce sera tantôt, n'étant plus occupée, Le divertissement de notre après-soupée
OEIL....Entrez dans cette porte, Et sans bruit ayez l'oeil que personne n'en sorte
OFFRANDESi je me dispense ici de m'étendre sur les belles et glorieuses vérités qu'on pourrait dire d'elle [Son Altesse le frère du roi], c'est par la juste appréhension que ces grandes idées ne fissent éclater encore davantage la bassesse de mon offrande
ORQu'il ne s'ingère pas d'oser écrire encor Des lettres qu'il envoie avec des boîtes d'or
ORIGINAL, ALEHé bien, monsieur, le tour est-il d'original ? Pour une jeune fille elle n'en sait pas mal ; De ces ruses d'amour la croirait-on capable ?
C'est elle [la contrainte].... qui me fait passer sur des formalités où la bienséance du sexe oblige
PAIN[Tromper] C'est conscience à ceux qui s'assurent en nous ; Mais c'est pain bénit, certe, à des gens comme vous
PARCe n'est pas un présent que le lui fais [au duc d'Orléans, en lui dédiant une pièce], c'est un devoir dont je m'acquitte ; et les hommages ne sont jamais regardés par les choses qu'ils portent
PARLEROui, oui, j'ai su que ce traître d'amant Parle de m'obtenir par un enlèvement
PARLERMonsieur mon frère aîné, car, Dieu merci, vous l'êtes D'une vingtaine d'ans, à ne rien vous céler, Et cela ne vaut pas la peine d'en parler
PARTIEt soyez averti Que renfermer sa femme est un mauvais parti
PERDREDe ces petits pourpoints sous les bras se perdant
PERRUQUECela sent son vieillard qui, pour en faire accroire, Cache ses cheveux blancs d'une perruque noire
PIGEONDe ces souliers mignons, de rubans revêtus, Qui vous font ressembler à des pigeons pattus
PIMPANT, ANTEVous souffrez que la vôtre aille leste et pimpante
PLAISIROu bien à tricoter quelque bas par plaisir
PLUTÔTQue son coeur, tout à moi, d'un tel projet s'offense ; Qu'elle mourrait plutôt qu'en souffrir l'insolence
PLUTÔTSinon, faites état de m'arracher le jour Plutôt que de m'ôter l'objet de mon amour
PORTERElle m'a.... Tant dit qu'au désespoir je porterais son âme, Si je lui refusais ce qu'exige sa flamme
POUDRECroyez-moi, c'est tirer votre poudre aux moineaux
POULETEt m'a droit dans ma chambre une boîte jetée Qui renferme une lettre en poulet cachetée
POUPONNEOui, ma pauvre fanfan, pouponne de mon âme
POURQue tous ces jeunes fous me paraissent fâcheux ! Je me suis dérobée au bal pour l'amour d'eux
POURPOINTUn bon pourpoint bien long et fermé comme il faut, Qui pour bien digérer tienne l'estomac chaud
PRATIQUERentrez pour n'ouïr point cette pratique infâme
PRENDREElle est sage, elle m'aime, et votre amour l'outrage ; Prenez visée ailleurs, et troussez-moi bagage
PRENDREC'est un étrange fait du soin que vous prenez à me venir toujours jeter mon âge au nez
PRENDREBien vous prend que son frère ait tout une autre humeur
PRESSANT, ANTELe pressant embarras d'une surprise extrême M'a tantôt inspiré ce honteux stratagème
PRÉTENDREValère : Que vient de te donner cette farouche bête ? - Ergaste : Cette lettre, Monsieur, qu'avecque cette boîte On prétend qu'ait reçue Isabelle de vous
PROFESSIONEt de profession je ne suis point galant
PROPRECe sont ses propres mots
PUISSAMMENTEt qu'Isabelle en est puissamment irritée
QUIVotre mérite a qui chacun se rend
RAILLERIEIl a tort ; et ceci passe la raillerie
RECHIGNÉ, ÉEComme si, condamnée à ne plus rien chérir, La vieillesse devait ne songer qu'à mourir, Et d'assez de laideur n'est pas accompagnée, Sans se tenir encor malpropre et rechignée
REGARDERToujours au plus grand nombre on doit s'accommoder ; Et jamais il ne faut se faire regarder
REGARDEREt je puis, sans rougir, faire un aveu si doux à celui que déjà je regarde en époux
RÉGIRSelon vos volontés vous gouvernez la vôtre [pupille] ; Laissez-moi, je vous prie, à mon gré régir l'autre
RELÂCHEL'esprit veut du relâche, et succombe parfois Par trop d'attachement aux sérieux emplois
RENCHÉRIRMon sentiment n'est pas qu'on prenne la méthode De ceux qu'on voit toujours renchérir sur la mode
RENFERMERSommes-nous chez les Turcs pour renfermer les femmes ?
RÉPARERSi quatre mille écus de rente bien venants, Une grande tendresse et des soins complaisants, Peuvent, à son avis, pour un tel mariage, Réparer entre nous l'inégalité d'âge, Elle peut m'épouser ; sinon, choisir ailleurs
REPARTIl a le repart brusque et l'accueil loup-garou
RÉPONDREEntretenir ce soir cet amant sous mon nom Par la petite rue où ma chambre répond
REPOSVa, sois en repos, rentre, et me laisse faire
RETENIRLeur sexe aime à jouir d'un peu de liberté ; On le retient fort mal par tant d'austérité
RETIRERQue faites-vous les soirs avant qu'on se retire ?
ROMPREElle vient me prier de souffrir que sa flamme Puisse rompre un départ qui lui percerait l'âme
SATANEt je ne pense pas que Satan en personne Puisse être si méchant qu'une telle friponne
SEMENCEIsabelle pourrait perdre dans ces hantises Les semences d'honneur qu'avec nous elle a prises
SENTIRCela sent son vieillard, qui, pour en faire accroire, Cache ses cheveux blancs d'une perruque noire
SERGEQue d'une serge honnête elle ait son vêtement, Et ne porte le noir qu'aux bons jours seulement
SERVICEEt de vous venir, mais sans nul artifice, Assurer que je suis tout à votre service
SERVITEURValère : Si je ne vous croyais l'âme trop occupée, J'irais parfois chez vous passer l'après-soupée. - Sganarelle : Serviteur
SEUL, EULEEt qu'il vaut mieux souffrir d'être au nombre des fous, Que du sage parti se voir seul contre tous
SEUL, EULECe n'est qu'après moi seul que son âme respire
SEXAGÉNAIREOh ! que cela doit plaire De voir un goguenard presque sexagénaire !
SEXELeur sexe [des femmes] aime à jouir d'un peu de liberté ; On le retient fort mal par tant d'austérité
SONCela sent son vieillard, qui, pour s'en faire accroire, Cache ses cheveux blancs d'une perruque noire
SONGERJe vous dis, et vous redis encor Que Valère chez lui tient votre Léonor, Et qu'ils s'étaient promis une foi mutuelle, Avant qu'il eût songé de poursuivre Isabelle
SORTIRElle sort de famille et noble et vertueuse
SOUFFRIRJusques.... à lui souffrir, en cervelle troublée, De courir tous les bals et les lieux d'assemblée
SOULIERDe ces souliers mignons de rubans revêtus Qui vous font ressembler à des pigeons pattus
SOUSEt j'aime mieux la voir sous un autre hyménée Que si contre son gré sa main m'était donnée
SUCREHé ! qu'il est doucereux ! c'est tout sucre et tout miel
SUPPLICEJe veux.... Des souliers où mes pieds ne soient point au supplice
SURANNÉ, ÉEVenez, beau directeur, suranné damoiseau
TÂTERDe ces manches qu'à table on voit tâter les sauces
TAXERLe commissaire : Comment ? vous croyez donc qu'un homme de justice ?... - Sganarelle : Ce que j'ai dit n'est pas pour taxer votre office
TEMPSBonsoir, car tout d'un temps je vais me renfermer
TENDREVous pensiez bien trouver quelque jeune coquette, Friande de l'intrigue, et tendre à la fleurette
TENIREn quelle impatience Suis-je de voir mon frère, et lui conter sa chance !... Je n'en voudrais pas tenir vingt bons écus
TENIREn quelle impatience Suis-je de voir mon frère et lui conter sa chance ! Il en tient le bon homme avec tout son phébus
TÊTEEt [pensez-vous] quand nous nous mettons quelque chose à la tête, Que l'homme le plus fin ne soit pas une bête ?
TOUCHANT, ANTE.... Cet arrêt suprême Qui décide du sort de mon amour extrême, Doit m'être assez touchant....
TOUCHERVotre procédé me touche assurément
TOUT, TOUTEAh ! qu'il est doucereux, c'est tout sucre et tout miel
TRAÎTRE, ESSE.... Qui, oui, j'ai su que ce traître d'amant Parle de m'obtenir par un enlèvement
TRÉSORC'est un trésor d'honneur que j'ai dans ma maison
TRICOTERQu'enfermée au logis en personne bien sage, Elle s'applique toute aux choses du ménage, à recoudre mon linge aux heures de loisir, Ou bien à tricoter quelques bas par plaisir
TROUSSERPrenez visée ailleurs et troussez-moi bagage
TRUCHEMAN ou TRUCHEMENTCe langage, il est vrai, peut être obscur parfois, S'il n'a pour truchement l'écriture ou la voix
USERIl faut que ce que j'aime, usant de diligence, Fasse à ce que je hais perdre toute espérance
VALETAriste : Je suis votre valet - Sganarelle : Je ne suis point le vôtre
VALETAriste : Hé ! laissez-les, mon frère, aller se divertir. - Sganarelle : Je suis votre valet, mon frère
VALOIRMonsieur mon frère aîné, car, Dieu merci, vous l'êtes D'une vingtaine d'ans, à ne vous rien celer ; Et cela ne vaut pas la peine d'en parler
VENANT, ANTESi quatre mille écus de rente bien venants....
VERROUEt les soins défiants, les verrous et les grilles Ne font pas la vertu des femmes ni des filles
VERTEMENTS'il vous eût vu tantôt lui parler vertement, Il craindrait vos transports et mon ressentiment
VÊTEMENTQue d'une serge honnête elle ait son vêtement, Et ne porte le noir qu'aux bons jours seulement
VILAIN, AINEVoyez comme raisonne et répond la vilaine !
VISÉEElle est sage, elle m'aime, et votre amour l'outrage ; Prenez visée ailleurs, et troussez-moi bagage
VISITEEt vous verrez ces visites muguettes D'un oeil à témoigner de n'en être point soûl ?
VOISIN, INEJ'ai le bien d'être de vos voisins, Et j'en dois rendre grâce à mes heureux destins
VOLANTNous voyons ces messieurs les galants Marcher écarquillés ainsi que des volants

Pages 1