Définition de BON

DÉFINITIONS - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

DÉFINITIONS

1
Ce qui est bon. Il a préféré le bon à l'utile.
La France, où les connaissances ont été portées aussi loin que partout ailleurs ; seulement est-il à craindre que l'on n'y prenne à la fin un bizarre mépris du bon devenu trop familier
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Czar Pierre
2
Sémantique : En termes de philosophie, le bon, l'ensemble des dispositions qui rendent l'homme un être moral.
Que le bon soit toujours camarade du beau, Dès demain je chercherai femme
de Jean de LA FONTAINE dans Fab. VII, 2
Au sein de ses amis répandre mille choses, Et, recherchant de tout les effets et les causes, Raisonner avec eux sur le bon, sur le beau
de Jean de LA FONTAINE dans Lettres, XIX.
3
Bonnes qualités soit dans une personne, soit dans une chose. Cet homme a du bon. Il y a du bon chez cet enfant. Tirer d'un sujet tout ce qu'il y a de bon.
La critique a du bon, je l'aime et je l'honore
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Ép. 104
Tout fut secret, et quiconque eut du bon Par devers soi le garda sans rien dire
de Jean de LA FONTAINE dans Berc.
.... Ces malheureux rois, Dont on dit tant de mal, ont du bon quelquefois
de ANDRIEUX dans Meunier de Sans-Souci.
Du bon, de bon vin. Hier, à un grand dîner, nous avons bu du bon.
Avoir du bon, l'emporter, obtenir l'avantage.
Il y eut plusieurs rencontres où les uns et les autres avaient tantôt du bon et tantôt du pire, selon les diverses occurrences
de PERROT D'ABL. dans Tacite, 362
Prendre son bon, saisir son avantage.
Harcourt sut être ami de Barbésieux et s'en faire respecter, plus encore de Chamillart, jusqu'à ce qu'il trouvât son bon à le culbuter
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 116, 15
Du bon du coeur, cordialement.
Et du bon de mon coeur à cela je m'engage
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Mis. III, 1
4
Le bon, c'est-à-dire ce qu'il y a d'effectif, de plaisant, de surprenant, de piquant. Le bon de l'affaire, c'est que, croyant attraper son voisin, il s'est attrapé.
Enfin le bon de tout c'est qu'à d'autres qu'à lui On ne peut vous lier que vous ne disiez oui
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Tart. II, 4
Vraiment oui, c'est là le bon de l'affaire
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dial. 27
Gasparin à Gulphar les prêta, Ce fut le bon
de Jean de LA FONTAINE dans F. avare.
Le bon est qu'en courant il a perdu sa botte
de Jean-François REGNARD dans Distrait, I, 6
Le mari ne se doute point de la manigance ; voilà ce qui est de bon
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Georg. D. I, 2
5
Ce qui donne du bien-être, du plaisir ; ne se dit guère qu'avec jour, heure, moment. L'accès de fièvre passé, on a deux jours de bon. Quelques jours de bon, des jours où l'on a de la satisfaction, du repos.
Du moins on ne perdrait pas tout, on aurait du moins quelques moments de bon
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Profession relig. sermon 1
Il fait bon, c'est-à-dire il fait un bon temps, la température est agréable.
Il fait bon, il est utile, agréable. Il fait bon se promener, le temps est favorable à la promenade. Il ne fait pas bon avoir affaire à cet homme, il est désagréable d'avoir affaire à lui.
Choses qu'il ne ferait pas bon tirer en exemple
de Pierre CORNEILLE dans Ex. d'Hér.
.... En de certains temps il fait bon s'expliquer
de Pierre CORNEILLE dans Othon, II, 3
Il ne faisait pas bon s'attaquer à eux
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Déf.
Il nous faisait bon voir tous deux bien étonnés
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. X
Il fait bon l'entendre là-dessus
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 135
Il y fait bon, l'occasion est favorable.
La friponne Veut dire : il y fait bon
de Jean de LA FONTAINE dans Coupe.
Je vous avertirai quand il y fera bon
de Jean-François REGNARD dans le Joueur, III, 6
Il fait bon ici, on y est bien.
Vous avez peut-être dit en certains moments de plaisirs, d'excès, de fureur : il fait bon ici
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Avent, Bonheur des justes.
Il ne fait pas bon ici, on y court des dangers.
Je viens vous avertir qu'il ne fait pas bon ici pour vous
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Fest. II, 8
6
Nature : S. m. plur. Les bons, les gens de bien. Tous les bons, tous les hommes de bien. Les bons imposent aux méchants. Tenir compte des bons et des méchants.
Montrez-lui comme il faut régir une province, Remplir les bons d'amour et les méchants d'effroi
de Pierre CORNEILLE dans Cid, I, 7
.... Sévère aux méchants et des bons le refuge
de Jean RACINE dans Athal. IV, 3
7
Nature : S. m. Le gros bon, le petit bon, nom de deux espèces de pommes.
8
Tout de bon, Nature : loc. adv. Véritablement, sérieusement. Quoi ! tout de bon ? Se quereller tout de bon. Pleurer tout de bon.
L'huis s'était presque ouvert, tout de bon le guet vint
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. II
Elle dit en montant sur l'échafaud : C'est donc tout de bon
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 299
C'est tout de bon que vous devriez venir à Paris
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 518
Il vit bien qu'elle lui parlait tout de bon
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 4
L'histoire dit qu'il ne parlait jamais tout de bon, et son siècle l'appelle le moqueur
de Jean-Louis GUEZ de BALZAC dans Liv. VI, lettre 5
Ainsi en bouffonnant et en alléguant les fables ils persuadent tout de bon au prince qu'il n'est point obligé à sa parole
de Jean-Louis GUEZ de BALZAC dans 7e Disc. sur la cour.
Si dur que d'avoir fait out de bon le sévère
de Jean de LA FONTAINE dans Court.
Comment ! c'est tout de bon ? - Il le faut laisser faire
de RACAN dans Bergeries, Lucidas, II, 4
Je ne reconnais point, pour moi, quand on se moque ; Parlez-vous tout de bon ?
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Éc. des f. II, 6
J'ai douté fort longtemps que ce fût tout de bon
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Tart. IV, 7
J'entendais tout de bon que lui seul héritât
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Étour. IV, 1
Je ne le disais pas tout de bon
de Blaise PASCAL dans Prov. 8
Tout de bon, votre doctrine est bien commode
de Blaise PASCAL dans Prov. 5
Quelquefois en faisant semblant d'avoir compassion, elles l'ont tout de bon
de Blaise PASCAL dans dans COUSIN
Prenez-vous tout de bon des mesures pour commencer une nouvelle vie ?
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Communion.
Vous vous disiez à vous-même que vous mettriez, tout de bon, ordre à votre conscience
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Samaritaine.
Me trouvé-je plus disposé à commencer tout de bon l'ouvrage de mon salut ?
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Parole de Dieu.
Tout de bon, ne pouviez-vous plus rire, après que vous eûtes descendu dans l'antre de Trophonius ?
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Parménisque, Théocrite.
Au lieu de tout de bon, seul consacré par le bon usage, le peuple dit pour de bon : jouons pour de bon.
9
Coûter bon, c'est-à-dire coûter un bon prix ; coûter cher, au propre et au figuré.
Oh ! que la complaisance que j'ai eue pour ses folies me coûte bon !
de Paul SCARRON dans Rom. com. I, 13
Il en coûta bon au père du comte de la Marck pour se faire réhabiliter à la succession de son père
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 76, 248

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Populairement et très incorrectement. Pour de bon, sérieusement, véritablement.
V. Jacquemont a dit : pour le bon. Dites si ce n'est pas là de la couleur locale pour le bon, Lettres, t. I. p. 123, édit. in-12, 1841.
2
Tout à bon, ancien synonyme de tout de bon.
Tout à bon, je pense que...
de Madeleine de SCUDÉRY, dite Mademoiselle de Scudéry dans [1644], p. 153, édit. Rathery et Boutron, Paris 1873

Synonymes de BON

Phonétiquement proche de BON