L'oeuvre Correspondance de Jean-Louis GUEZ de BALZAC

Ecrit par Jean-Louis GUEZ de BALZAC

Date : 1624,1636

Citations de "Correspondance"

Pages 1 - 2 >

Utilisé pour le motCitation
ÀQuand je vous écris, je me laisse conduire à ma plume
ÀCe sera à vos oreilles à qui j'ajusterai la cadence de mes périodes
ACCOMPAGNERSi vous vous accompagnez en ce voyage de vos muses et de vos papiers, nous n'aurons que faire pour nous entretenir
ACCORDEREst-il possible que celui-là m'estime, en l'estime duquel tous nos ennemis s'accordent ?
ACCOUTUMÉ, ÉEVous agirez donc à l'accoutumée, par le seul sentiment de la vertu
ACCROIRECe n'est pas vous, Monseigneur, à qui on en peut faire accroire
ACQUÊTIl y a des gens qui gagnent leur réputation par supercherie, mais la vôtre est un légitime acquêt
ACQUIESCEMENTJ'apporte un entier acquiescement d'esprit à tout ce que vos lettres contiennent
ACQUIESCERJe ne puis m'imaginer qu'il y ait encore quelqu'un qui n'acquiesce à la fin à votre grand jugement
AFFAIRÉ, ÉEFaites-moi la faveur de croire que je suis l'homme du monde le moins affairé d'argent et le plus ennemi de toutes sortes d'affaires
AFFRONTEUR, EUSEEt ainsi, c'est vous qui êtes l'affronteur
AIDEToute ma conversation se passe à dire grand merci à ceux qui me disent : Dieu vous soit en aide
AILNe vous souvenez-vous plus des premiers consuls, dont les paroles sentaient les aulx et la viande crue ?
AINSIVous n'aurez plus de moi que des prières et des remerciements, et je vous ferai bien avouer que j'importune mieux que je ne loue ; qu'ainsi ne soit, madame, je vous envoie déjà plusieurs maux en même temps
AISÉ, ÉEVous avez trouvé toutes choses si aisées qu'elles se pouvaient quasi faire d'elles-mêmes
AJUSTERIl n'est pas aisé de nous ajuster ensemble
ALINÉAJe voudrais que la copie fût ex vera recensione Capellani [d'après la vraie révision de Chapelain], et qu'il prît la peine de la diviser en plusieurs sections, ou, pour parler Rocolet [c'était son imprimeur], en des alinéa, comme sont tous mes discours, qui est une chose qui aide extrêmement celui qui lit et démêle bien la confusion des espèces
ALLÉGATEURJe n'ai guère meilleure opinion de la sagesse du philosophe Tubero [La Mothe Le Vayer], autrement du perpétuel allégateur
ÂMEJe choisis les oiseaux qui sont engraissés de sucre, et me nourris de l'âme du fruit
AMOUREUX, EUSEQue ne doivent point faire [sur moi] vos lettres si honnêtes et si amoureuses !
APOSTILLECe que j'ai lu dans l'apostille de votre lettre ne m'a pas extrêmement plu
APOSTILLEPourquoi ce très officieux et très obligeant laisse-t-il gronder contre moi à Rome ? ne pourrait-il pas prévenir toutes ces plaintes par un petit apostille ?
APOSTILLEURNe se pourrait-il point que ce cher Ménage, qui n'aime pas fort le patelin [Voiture], vous aurait débité pour histoire un de ses soupçons, aurait cru fait ce qu'il a jugé faisable, se serait imaginé que toutes les apostilles ne peuvent venir que du premier apostilleur ?
APOTHÉOSERSi la mâchoire pesante [son imprimeur] dont vous me parlez opérait le miracle que vous voudriez, pourquoi ne serait-elle pas aussi apothéosée ou canonisée ?
APPARAÎTREIl faudra voir l'endroit où les Muses se sont apparues à vous
APPARENCEAfin d'en sauver à tout le moins l'apparence.... vous direz .... que c'est la traduction d'une ode
APPARENCEIl y a apparence que je me ressentirai de votre faveur
APPARENCEIl n'y a point d'apparence d'être prodigue dans la pauvreté
APPRIVOISERLa raillerie a été le premier métier des sages, qui par là se sont apprivoisés avec le peuple
APPRIVOISEURVous voulez.... que je fasse telles ou semblables exclamations : ô l'ami des siècles héroïques ! ô le père des faveurs et des courtoisies ! ô l'apprivoiseur des lions et des lionnes !
APPROCHERPourvu que ce qu'on dit ici soit vrai, qu'il n'y a plus rien entre le roi et la reine sa mère, qui les empêche de s'approcher
APPROPRIERJe m'approprie de telle sorte vos joies et vos déplaisirs, que ce sont les bonnes et les mauvaises nouvelles que je reçois de vous, qui font mes bons et mes mauvais jours
ARTISANVous.... voyez dans les arts les secrets qui ne sont connus que des artisans
ASINIFIER (S')Ma langueur dure, et je cherche une nourrice, afin de m'asinifier comme l'année passée
ASININEAprès cela je vous demande.... si ce n'est pas [son imprimeur] un âne sous la figure d'un homme ; je souffre cependant cette dureté asinine
ASSAISONNEMENTLa sagesse toute crue fait mal au coeur : il y faut un peu d'assaisonnement
ATTIRERVos prières me pourront attirer après vous
AUJOURD'HUICe n'est pas d'aujourd'hui que l'opinion gouverne le monde
AUSSITÔTDieu a toujours pris un soin si particulier de la conservation de votre maison.... qu'il laisserait aussitôt toucher à ses autels.... qu'à des personnes qui lui sont chères comme vous êtes
AVENUECe qui va jusqu'au centre de l'âme des autres, s'arrête aux avenues de la leur
AVERTIRN'ayez pas peur que je m'émancipe davantage ; il ne me faut qu'un demi-mot d'avertissement ; et je ne sais pourquoi je ne me suis averti moi-même
AVISJe voudrais bien que notre bon ***.... choisît ce genre d'écrire, où, à mon avis, il réussirait parfaitement
BAISEMAINJe vous prie de lui vouloir faire mes baisemains
BALOURD, OURDEVoici un exemple plus ancien que ceux qui sont cités : Il est grand dommage que je ne sois imprimeur ; je disputerais de gloire avec les Elzeviers et effacerais celle des Plantins ; pour le moins ne ferais-je pas comme les balourds qui d'une ligne ne font qu'un mot
BAS, BASSEJe ne dois pas me fort soucier de ce qui se passe, dans le bas du monde, parmi les esprits inférieurs
BÉATIFIERLe bonhomme [le père de Balzac] à qui vous avez écrit et que vous avez béatifié par votre lettre
BÉNÉFICENe leur ôtons point la liberté de conscience dont ils jouissent par le bénéfice des édits
BIENCette sagesse timide qui ne veut pas assurer que le bien soit bien
BIENJe ferais exprès ce voyage pour avoir le bien de vous embrasser
BIENFAITEUR, TRICEBéni soit mon bienfacteur, puisque M. de Vaugelas le veut ainsi, et que pour si peu de chose, il ne faut pas se mettre mal avec ses amis
BON, BONNEJe vous fais bon seulement de mon coeur, et vous réponds d'une sincérité pareille à la vôtre
BONL'histoire dit qu'il ne parlait jamais tout de bon, et son siècle l'appelle le moqueur
BORNECe grand esprit à qui Dieu n'a point donné de bornes
BOTTERIl me fâche fort de perdre de vue mon canal et mes allées dans lesquelles je me promenais sans être obligé de me botter
BOUFFONNERDans les livres de Platon, il [Socrate] bouffonne presque toujours
BRASNous n'aurions plus qu'une affaire sur les bras
BRÈCHEVoici déjà la seconde fois qu'il est sorti de Paris par une brèche
BROUILLERIEJe suis assuré que lui-même, dans toutes les brouilleries qui se sont passées, vous avait toujours conservé son inclination
BUTTELe pauvre Brutus eût été la butte de toutes les pointes de son temps
CAPABLEVotre vertu dont notre siècle n'est pas capable sera à la fin reconnue
CAUSEUR, EUSEPour éviter la rencontre de ces grands causeurs, je m'enfuirais jusqu'au bout du monde
CHAGRIN, INEQuel esprit chagrin ! Sénèque, si chagrin d'ailleurs, a voulu aussi s'ébattre une fois en sa vie
CHANGEVous auriez sans doute perdu au change
CHARGEÀ la charge qu'elle ne vous dégoûtera point de notre amitié
CHARGEVous dites des merveilles de mon mariage avecques la gloire.... mais j'ai peur que vous parliez sans charge ; êtes-vous bien avoué de la dame de la part de qui vous parlez ? il y a apparence que non
CHAUD, CHAUDEJe ne désespère pas de sa conversion que tous les gens de bien demandent au ciel à chaudes larmes
CHAUVECeux qui n'ont rien ne laissent pas d'y faire des pertes, et on y arrache les cheveux aux chauves
CHÉTIF, IVETout chétif et tout misérable qu'il est, il a été détroussé en France
CHEVILLÉ, ÉELes derniers sonnets que j'ai vus de notre très cher [le président Mainard], ne me semblent pas extrêmement bons ; ils sont chevillés en plusieurs endroits
CHOSEJe ne fais point difficulté de parler, quand j'ai dans la bouche quelque chose meilleure que le silence
CHOSEJe pourrais m'estimer quelque chose de plus que je n'étais
CIRCONSPECTIONJe vous dirai, avec la même circonspection, que je me passerai aisément de cela
CIRCONSTANCIÉ, ÉEL'ordonnance [de lui payer une pension], circonstanciée de tant et tant de difficultés, m'afflige, au lieu de me réjouir
CIVILEMENTJe n'ai garde d'insulter sur vos misères, comme vous le reprochez civilement
CLAUSULEJe serai bien aise de la clausule de la diatribe [dissertation], mais je le suis beaucoup plus de cette clausule de votre lettre....
COMMEVoilà comme quoi il est fort dangereux d'avoir demi-étudié
COMMENTATEUR, TRICEPour revenir aux titres commentateurs, que dites-vous de celui-ci de notre ami Cerisantes... ?
COMMETTREIl y aurait de la honte pour lui de se commettre avec un père étourdi
COMMUNÉMENTCommunément parlant et eu égard à l'ordre du monde
COMMUNICABLEUn état plus calme vous rend communicable à ceux de dehors
COMPAGNIEJe vous laisse parmi vos myrtes et vos orangers où vous n'êtes jamais en meilleure compagnie que quand personne n'est avec vous
COMPAGNONGouvernez, si vous pouvez, tout seul les affaires, administrez la justice sans compagnons
COMPLEXIONIl faut avoir la complexion sanguine pour rire de ses bons mots
CONCEPTIONLes conceptions de vos lettres sont fortes
CONFISQUÉ, ÉELa guérison d'un corps confisqué n'est pas l'effet d'un seul breuvage ni d'une seule saignée
CONFUSIONIl est vrai, monseigneur, que je n'ai jamais aimé la confusion ni le désordre
CONJOINTEMENTIl est nécessaire que le temps travaille conjointement avec les excellents maîtres
CONNAISSANCELa postérité saura que cette considération m'obligea premièrement de rechercher votre connaissance
CONSCIENCEEn conscience, quels desseins peut avoir un homme entre le sentiment du mal et l'appréhension de la mort ?
CONSERVEEt le printemps est toute l'année chez moi, ou en eaux ou en conserve
CONSIDÉRABLENous avons des philosophes qui nous doivent être plus considérables que tous ceux-là
CONSTELLATIONIl faut cependant laisser passer la mauvaise constellation et faire place à la colère du ciel
CONTAGIEUX, EUSELe voisinage de l'imagination est extrêmement contagieux en la partie intellectuelle
CONTENTEMENTVous ne devez pas pourtant recevoir de petits contentements d'être aujourd'hui loué de vos propres ennemis
CONTENTERIl en est venu depuis qui ne se sont pas contentés de rire
CONTENTIEUX, EUSELa divinité de votre esprit n'est plus un article contentieux parmi les personnes raisonnables
CONTENTIEUX, EUSEPourquoi trouvez-vous mauvais que je lui conseille de se délasser dans un genre d'écrire moins contentieux ?
CONTENTIONLa douleur que me font mes yeux me rend incapable de cette agréable contention
CONTERJ'ai beau vous en conter et faire le mauvais, je m'assure que vous vous moquez de moi
CONTREFAIREJ'évite toutes les apparences qui semblent contrefaire le favori
CORRECTIFCe dernier mot de ma lettre servira, s'il vous plaît, de correctif au premier
CORVÉEJ'ai du déplaisir de la corvée qu'il vous a fait faire
CÔTÉC'est la seule chose qui m'oblige quelquefois de tourner la tête du côté du monde
COUPIl ne faut plus que vous parliez d'agir puissamment, ni de faire des coups d'État qu'avec la reine
COUPAu lieu de descendre doucement dans leur matière, ils y tombent soudainement et à coup
COURRENe m'estimant ni pour entendre l'économie... , ni pour savoir bien courre la poste
COURT, COURTEIl a bien jugé que le plus court chemin de persuader était de plaire
CRISTALIl faut que je me conserve aussi soigneusement que si j'étais de cristal
CROTTECe sont des incommodités de Paris que j'appréhende beaucoup plus que les crottes, ni que la rencontre de charrettes
CRU, CRUELa sagesse toute sèche et toute crue fait mal au coeur
CRUDITÉNos faiseurs de notes ne rapportent dans leurs écrits que la crudité et l'indigestion de leur lecture
CURIEUSEMENTAussi bien, que sert-il de regretter des plaisirs absents et de chercher curieusement tous les défauts de sa condition ?
DECar, de m'imaginer que vous me méprisiez, j'avoue franchement que je n'ai pas si mauvaise opinion de moi
DÉBITERPour débiter notre marchandise, il faudrait faire revenir les Augustes et les Antonins
DÉBORDERJe me déborde quand il est question de parler de vous
DÉCHIFFREURVous êtes, à dire le vrai, un admirable déchiffreur de lettres
DÉCRÉDITERIl vaut mieux décréditer le vice par le mépris
DÉCRIÉ, ÉENotre marchandise est décriée il y a longtemps
DÉDIREIl n'y a point moyen de vous en dédire
DÉFÉRERJe défère tant à votre jugement que je ne veux plus avoir mauvaise opinion de moi
DÉFLUXIONPuisque de l'écoulement des eaux dépend celui de votre défluxion, je consens de bon coeur qu'elles se retirent
DÉPAYSERIls essayent de civiliser la doctrine en la dépaysant du collége
DÉPENDREDe là ne dépendent pas les destinées de la France
DÉPLIERJe vous porterai en revanche des nouvelles du désert, et nous les déplierons chez M. de Chaudebonne
DÉPRENDRELes mélancoliques ne se déprennent pas aisément de leurs passions
DERNIÈREMENTLa comète de dernièrement ne me fut guère moins funeste qu'à l'empereur Rodolphe
DÉSEMBARRASSERSitôt que je serai désembarrassé de visites importunes, je ne perdrai pas un moment
DÉSENIVRERJe suis en danger de ne me désenivrer que l'année prochaine
DÉSENSEVELI, IECe sont deux hommes que l'Église regarde comme deux saints désensevelis de la mémoire de ses annales
DÉSENTERREREn grâce ne désenterrez point des questions mortes, ne remuez pas les matières odieuses, ne touchez point aux vieilles pierres de scandale de la sainte Ligue
DÉSHABITÉ, ÉECe sera peut-être un palais déshabité
DÉTACHÉ, ÉECe genre d'écrire est plutôt une poésie détachée qu'une prose régulière
DEVISERPourquoi ne voulez-vous pas que sur le soir notre ami vienne deviser au logis ?
DÉVOLUPourvu qu'on ne jette point de dévolu sur Balzac, je suis très satisfait de ma condition présente
DIATRIBEURSollicitez la diatribe [dissertation critique], puisque le diatribeur s'en souvient encore, et qu'il ne lui faut que quinze jours pour s'acquitter de sa lettre
DIFFÉREMMENTChacun apporte différemment son opinion sur cette grande nouvelle
DIGESTIONUn homme ne se lèverait pas de table à la hâte, de peur de troubler la digestion
DIREVous trouveriez quelque chose à dire dans le ciel, si je n'y étais avec vous
DIREIl faisait parade d'un visage remarquable par de grandes plaies et par un oeil qu'il avoit à dire
DISCOUREUR, EUSEPour la discoureuse dont vous vous plaignez.... elle ne fait pas à beaucoup près des fautes si dangereuses
DISPOSITIONMa santé n'ayant pas encore été telle qu'elle me puisse laisser la libre disposition de moi-même
DISSIPATIONVous représentez l'esprit de la république après la dissipation de son corps
DISTINGUERÀ votre avis est-ce pour avoir vaincu les Suisses que François 1er est appelé grand, ou pour le distinguer du petit ?
DIVERTISSEMENTIls ont pris leur plaisir et leur divertissement de toutes les actions de la vie humaine
DOGMATIQUEIl semble qu'il fuie le style dogmatique
DOIGTLa peste [qui a sévi dernièrement] était une petite maladie en comparaison de celle-ci qui prend tout le monde au bout des doigts
DONNERÀ chaque vers il vous a donné de la divinité et a fait des exclamations si hautes qu'on a pu les ouïr du grand chemin
DONNERCe sont les rayons et les éclairs de ces grandes vérités.... qui me donnent dans la vue
DONTLa tristesse est heureuse dont vous êtes le consolateur
DOUBLEREn cette belle société, les douleurs se partagent et les joies se doublent
DOUTEIl vous a obligé de vous expliquer une chose dont je n'étais point en doute
DOUTERDoutez-vous que je sois malade ? S'il y a quelque justice dans le ciel, comme personne n'en doute....
DOUTEUSEMENTIl ne peut souffrir qu'on parle de la victoire douteusement
DURERCe n'est qu'avec ceux que j'aime que les heures ne me durent pas
ÉCHELONJe vous supplie de ne pas souffrir que je tombe dès le premier échelon de ma fortune
ÉCOLIER, IÈREFeu M. du Maurier était un très habile homme.... et j'ai vu des lettres de lui pleines d'esprit et de jugement ; je ne sais si on peut dire la même chose de celles de M. du Maurier d'aujourd'hui, ni si sa conversation est moins écolière ou moins pédante qu'elle n'était
EFFIGIENous avons enterré depuis quelques jours une personne qui ne vivait plus il y a longtemps ; mais, quoique ce ne fût que son effigie qui nous restât, je n'ai pas laissé d'être touché de sa perte
ÉGAYERCe serait donner à son génie, pour s'égayer, toute l'étendue des choses humaines
ÉGRATIGNERAfin que nous n'ayons point peur que votre vertu nous égratigne
EMPORTERIl faut se laisser emporter à la foule
ENCHÉRIRMonsieur, il n'y a pas moyen d'enchérir ce que vous m'avez écrit
ENCLOUEROu il m'envoie une compagnie qui me retient, ou il encloue mes chevaux, ou il me démet une jambe
ENCOMIASTEUn encomiaste très impertinent et très menteur
ENCREAussi bien de penser rendre cet homme-là plus coupable qu'il ne s'est fait lui-même, ce serait jeter de l'encre sur le visage d'un More
ENFARINERTous ceux qui l'entendront parler sans le connaître, au lieu de croire qu'il ait la barbe blanche, s'imagineront qu'il se sera enfariné le visage
ENNUYEREt ceux qui l'ont tiré de l'exercice de sa charge pour le promener à Paris ne prétendent autre chose que de le faire ennuyer
ENTREMISEJe sais aussi que Dieu se sert de l'entremise des causes secondes
ENVIEVous ne deviez point.... me montrer ma bonne fortune pour m'en faire seulement envie
ÉPINEUX, EUSETout épineux et triste qu'il est, il [un auteur] ne me paraît point désagréable
ÉPISTOLIER, ÈREVous ne serez pas fâché de savoir particulièrement que le grand épistolier de France [Balzac lui-même] a jugé en votre faveur que vous écriviez mieux des lettres qu'homme du monde
ÉQUIVOQUEJe vous demande pardon de ce mauvais équivoque
ÉQUIVOQUERMais parce que vos gens de Limousin se pourraient ici équivoquer, vous les avertirez
ESCROQUERGrand et hardi menteur s'il en fut jamais, et un de ces faux honnêtes gens qui ont escroqué mon amitié
ESPRITIl [Boisrobert proposant à Balzac de le mettre de l'Académie française nouvellement créée] me parlait seulement, en termes vagues et généraux, d'une académie des beaux esprits, et m'ordonnait d'écrire une lettre pour demander d'y être reçu
ÉTENDREPour peu que j'eusse voulu étendre quelques-unes de mes lettres, elles se fussent appelées des livres
ÉTENDREEn cela il a étendu sa commission et a fait plus qu'il ne devait faire
ÉTERNITÉJ'en tirerai de la gloire [d'un livre de Chapelain] et non pas vous, qui êtes un vrai moqueur de me mander si souvent que vous me devrez votre éternité, et que je vous donne ce que je pense plutôt recevoir de vous
ETHNIQUESi vous en faites une terrible réprimande à Rocolet [son imprimeur], je ferai quelque chose de pis, et il ne me sera plus qu'ethnique et publicain, tant j'ai sujet de me plaindre de ses continuelles bévues et de son insupportable négligence
ÉTONNERIl s'est étonné que je n'ai rien vu de tout cela
ÊTREJe prie Dieu, monseigneur, qu'il ne soit rien de tout ce que je viens dire
ÊTREGrand et hardi menteur s'il en fut jamais
ÊTREOr est-il que j'en fais un tel fondement, que je ne vous rends pas même les devoirs ordinaires
ÊTREEt cela étant, qui doute qu'il ne fallût faire des prières générales ?
ÉTUDIÉ, ÉEJe n'ai jamais su goûter cette tristesse étudiée
ÉVÉNEMENTNos souhaits ne règlent pas l'événement des affaires
ÉVENTAILJ'ai un éventail qui fait un vent dans ma chambre qui ferait des naufrages en pleine mer
EXCÈSJ'espère que vous m'avouerez que la pension que le roi me fait, n'est pas un excès qui doive être sujet à réformation
EXCLUSIONIl ne vous suffit pas de posséder à notre exclusion l'ancienne et la solide vertu
EXTEMPORANÉITÉSoit que je dise vrai de votre héros, soit que je blasphème contre sa mémoire, n'admirez-vous point aussi bien que moi cette belle extemporanéité ?
FAÇONEt, de la façon, quoiqu'elles soient chastes, elles [les Muses] ne laissent pas d'être publiques
FAIRENous n'aurions jamais fait, si nous voulions prendre à coeur les affaires du monde
FAIREOn dit aussi c'est à faire à.... à.... C'est à faire au vulgaire à sentir les fleurs, j'ai trouvé le moyen de les manger et de les boire
FALLOIRPeu s'en faut que vous n'ayez engraissé un étique
FANFARON, ONNEC'est un fanfaron de vertu, de doctrine et d'éloquence
FAQUINJe m'assure qu'à Rome les honnêtes gens louaient Annibal, et qu'il n'y avait que les faquins qui lui dissent des injures
FATAL, ALECette saison est fatale pour abattre les têtes qui paraissaient le plus au-dessus des autres
FAUTEJ'exige de vous, madame, que vous ne me direz pas un seul mot ni du mérite de mon travail, ni, à faute de mérite, de la façon avec laquelle je vous en parle
FAVEUREncore se faut-il contenter des honneurs de la paix et recevoir à faveur une dignité que le fils du roi d'Espagne a désirée
FÉLICITÉAu milieu des faveurs que vous en recevez [de la fortune], vous cherchez encore des voluptés étrangères, et êtes sensible aux petites joies parmi les grandes félicités
FÉLICITERJe vous félicite d'avoir M. de Roncières pour gouverneur, M. Rigaut pour confrère, et Mlle Caliste pour maîtresse ou pour écolière ; si le mot de féliciter n'est pas encore français, il le sera l'année qui vient, et M. de Vaugelas m'a promis de ne lui être pas contraire quand nous solliciterons sa réception
FENOUIL. Tu n'es guère moins sobre que moi.... qui me nourrirais volontiers de fenouil et de cure-dents
FERMEEn tout cas, je suis très assuré que vous tiendrez ferme au milieu des ruines publiques
FINESSELe mot de finesse ne saurait non plus l'avoir fâché en l'endroit où il est ; il ne signifie autre chose qu'adresse, que science, que subtilité
FLEURUne légère fleur du corps que non-seulement la mort fait tomber, mais qui s'enfuit aux premières approches de la vieillesse
FLEURI, IEAfin de venir passer avec nous un de ces hivers tièdes et fleuris qui sont réservés à notre belle Italie
FLEURIRIl est certain que les affaires ne sauraient être plus fleurissantes
FOICertainement nous ferions difficulté de croire ces choses sur la foi d'autrui
FORCEIl m'a été force de manquer aux principales obligations de la vie civile
FORCEForce gens croient être plaisants qui ne sont que ridicules
FORMEIl disait à tout le monde par forme d'exclamation....
FORT, ORTELa vérité même ne serait pas assez forte contre vous
FOUGUEIl avait certaines fougues d'esprit qui n'étaient pas mal plaisantes
FOULEIl vint ici chercher du soulagement et recevoir des propres mains de Dieu, qui aime le silence et qui habite la solitude, ce qui ne se trouve point dans les discours de la philosophie ni dans la foule du monde
FOURBESi je savais faire des vers, vous pourriez vous douter d'une fourbe
FRAÎCHEURIl me souvient des sages propos que vous me tîntes dans la fraîcheur de la blessure qui vous cuisait
FRISERIl frise le bord des précipices et passe les mauvais ponts avec une assurance admirable
FRISERElle ne voudra pas condamner par un exemple contraire les veuves qui commencent à se friser
FROIDEURLaissons le flegme et la froideur aux pères conscrits
FRUCTIFIERVos mains sont trop heureuses pour rien planter qui ne fructifie
GAGEUREOn a fait souvent des gageures sur la grossesse des reines
GAGNÉ, ÉEJe ne sais que faire de vos louanges.... les rejettant, je donne gagné à ceux qui me blâment
GALANTISERIl [Voiture] a trouvé le secret de vivre en même temps selon le siècle et selon l'Évangile ; d'aller soigneusement à la messe le matin par vraie dévotion, et de galantiser assidûment l'après-dînée par une corruption d'esprit invétérée
GALIMATIASIl parle et écrit galimatias en perfection
GANTCeux de son temps disent que, la première fois qu'elle sortit du logis, elle trouva à dire ses gants et son pucelage
GÂTÉ, ÉESi mon livre vous avait généralement déplu, je l'aurais entièrement effacé ; mais, puisqu'il a quelques parties saines, j'ai cru qu'il me suffisait de retrancher le gâté pour vous obliger de souffrir le reste
GAZETTEQue je voie toute la cour par vos yeux, que j'assiste à tous les sermons par vos oreilles.... et qu'il ne revienne point de courrier qui ne soit chargé d'une gazette de votre style
GÉMISSEMENTJ'ai ouï parler de la douceur et du gémissement de la colombe, mais non pas de sa cruauté ni de son rugissement
GENTILHOMMENe vous mêlez point avec ces gens-là [les Rochelois], qui haïssent le roi à cause qu'il est le premier gentilhomme de son royaume
GLADIATEURJe vois avec horreur dans l'histoire ces furieuses gladiatrices
GLOIRES'il n'y avait pas de gloire, je n'aurais pas d'éloquence
GLORIEUX, EUSEJe suis aussi glorieux de la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, que si on m'avait érigé mille statues
GRAND, ANDEJe sue sang et eau à faire ces sortes d'écriture [lettres aux personnages haut placés], et j'accouche autant de fois que j'écris des lettres aux grands et aux grandes
GRATUITEMENTVous êtes vertueux gratuitement
GRAVITÉJe marquerais tel endroit de Bocace qui eût fait perdre la gravité à ***
GUÈRE ou GUÈRESVous voyez qu'il ne s'en faut de guère que je ne réclame
HABITUATIONJe ne suis grammairien dominant, comme Castelvetro ; je suis grammairien valet, comme vous diriez un régent de la cinquième et ne puis vous offrir que mes yeux, ma main et mon habituation à l'imprimerie
HACHISSi le docteur Heinsius est assez téméraire pour y répondre [à une lettre critique de Saumaise], quel bon plat sera ce hachis de sa tragédie [Herodes infanticida] que nous promet M. de Saumaise !
HAPPELOURDEVous voulez faire passer entre vos mains les happelourdes pour diamants
HASARDERMes amis me peuvent hasarder sans me perdre, me peuvent fâcher, me pourraient offenser impunément
HEURECeux-là ne sauraient t'entretenir une demi-heure sans te dire cent fois que le roi arme
HISTORIQUEMENTJe vous fis savoir, il y a huit jours, le mauvais état où j'étais, et vous le fis savoir historiquement, sans user de figure, sans rien ajouter à la vérité
HONNÊTEMENTSi je pouvais honnêtement abandonner ce qui me revient en Angoumois
HONNEURJ'emporte avec moi le regret de ne pouvoir vous dire à combien d'honneur je reçois l'offre que vous me faites
HONNEURJe pourrais prendre de la vanité de la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire
HUMEURJe suis plus ami de la vérité que de votre humeur
HYPOCRASM. Bautru le connaissait mal [Voiture], quand il disait que, s'il eût été de la profession de son père [marchand de vin], le vinaigre fût devenu hypocras entre ses mains
ILLUMINERQue si Dieu permet que les hommes se méprennent en des choses si importantes, pourquoi aura-t-il plus de soin de les illuminer en ma cause ?
IMMODESTELes fables cherchent principalement la beauté, quand elle serait même un peu immodeste
IMPITOYABLEOù il s'agit de vous donner satisfaction par ma rigueur, je ne sens point les tendresses qui sont naturelles aux pères ; et je serai impitoyable à mes plus chères productions, toutes les fois que vous ordonnerez qu'elles périssent
IMPROBATEUR, TRICENe croyez pas que je sois de ces improbateurs [ceux qui blâmaient l'opiniâtreté d'Antoine Arnauld], ni que les jésuites me puissent jamais corrompre
INDIVIDUL'hiver est l'ennemi particulier de mon misérable individu, et il n'y a pas moyen que nous nous accommodions lui et moi
INFAILLIBLEMENTSi votre grand esprit cherche de grandes choses pour s'occuper, il les trouvera infailliblement à Rome
INFINI, IEIl y a une autre sorte d'importuns.... dont le nombre.... va presque déjà à l'infini
INFIRMITÉCe serait imiter les premiers payens qui donnèrent à leurs dieux toutes les passions et toutes les infirmités des hommes
INGÉNUMENTJ'aime mieux confesser ingénument mon péché que de me mettre en peine de le mal justifier
INGRAT, ATEJe ne sais que vous dire sur le sujet de M. Conrart, sinon ce vieux mot qui a été dit si souvent : " Je vivrai et je mourrai son ingrat " , il est trop obligeant de la moitié
INSENSIBLEJ'emploie toutes choses, monsieur, les raisonnables et les insensibles, pour vous persuader votre retour
INTÉRESSERIl faut laisser cette humeur aux esprits vulgaires qui s'intéressent de toutes les querelles des princes
INTERMISSIONAprès une longue intermission de ces petits devoirs qui sont importuns quand ils sont fréquents
INTESTIN, INEIl n'y eut jamais plus de maux intestins
INTRÉPIDEMais avez-vous pris attache des grammairiens pour passer intrépide en notre langue ?... il est vrai que le bonhomme Malherbe s'est servi avant vous de cettui-cy..., quoi qu'il en soit, intrépide me plaît fort, et, si j'ai du crédit, je l'emploierai volontiers pour faciliter sa réception
INTRICATISSIMECe noeud gordien, c'est-à-dire l'intricatissime embarras du petit [une personne de confiance de Balzac]
INTRODUCTEUR, TRICENous conclurons cette affaire.... en présence de la dame chez laquelle vous serez.... mon introducteur
INTROUVABLEUn Gascon dirait que vous êtes introuvable ; pour moi qui ne suis pas si hardi, je me contente de dire que vous êtes impossible à trouver
INVIOLABLEAvec tous les serments qui peuvent rendre la vérité sainte et inviolable
IRRITAMENTSi l'anxiété, la décrépitude et les irritaments du désespoir m'étaient des paroles familières
JAMBEIl est vrai pourtant que je n'ai plus de jambes que par bienséance
JAUNISSEVous me reconnaîtriez d'abord à l'ancienne jaunisse de mon visage
JEUNESSEMais qui est-ce qui n'a ses taches et qui n'a eu ses jeunesses ?
JOURSi Dieu nous avait donné trois ou quatre vies, nous en pourrions mettre une à tous les jours
JUDICATRICEJe m'en rapporte à votre souveraine judicatrice
LÂCHEMENTCeux qui ne veulent et ne désirent que lâchement
LASSITUDECe dégoût ne saurait venir que de la trop bonne chère que vous faites, ni cette lassitude que de travail
LAVANDIÈREIl faut pour puiser nettement aux sources que les lavandières et les passants ne les aient point encore troublées
LIBERTÉMe séparant de vous sans savoir que vous répondre, j'ai été sur le point de m'écrier : rendez-moi mon avis que vous m'emportez, et ne nous ôtez pas la liberté de conscience que le roi nous a donnée
LICENCIEUSEMENTAu premier concile grammatical.... il sera conclu (ou je n'y aurai point de voix) que vous n'abuserez plus des grands mots si licencieusement, et que ceux de magnanimité et de magnificence seront employés autres fois en de plus dignes occasions que celles que mes lettres vous font naître
LIVREQuoiqu'il soit plus vrai qu'il ne fut jamais que c'est faire de grands péchés que de faire de grands livres
LONG, ONGUEAyant crié et disputé dans la rue tout du long de la journée
LOUAGEL'air que je respire en ma chambre me coûte aussi cher que le louage de mon logis
LOUEUR, EUSEVous verrez, madame, dans une lettre que je vous envoie.... que je ne suis point un loueur public
MACARITEEt les macarites Jansenius et Cyranius ne se renfermèrent-ils pas quatre ou cinq ans dans un château de Biscaye, pour lire ensemble les anciens Pères ?
MAGASINJe n'entreprends point de disputer de civilité avec vous qui.... avez des magasins de belles paroles
MAIGRECelui-là qui devenait maigre de la prospérité d'autrui
MAL, ALEIl n'y a point de mal qu'elle médite un peu là-dessus
MALADROIT, OITELa nouveauté de ces visages barbares et de ces grands corps maladroits nous pourrait donner de l'étonnement
MALHEURJe porte malheur aux affaires que je manie
MANQUERMais si vous veniez à nous manquer, le monde ne durerait pas assez pour réparer une telle perte
MASQUEJe me réjouis donc d'avoir trouvé un visage parmi tant de masques et de pouvoir embrasser quelque chose de sensible et de véritable
MATIÈREJe finirai donc en cet endroit, plus par discrétion que par faute de matière
MÉCOMPTEJe ne sais s'il y a du mécompte en notre calcul
MÉNAGELes grâces que je reçois se dispensent avec tant de ménage, que je ne puis racheter un oeil que par une jambe
MENSONGED'abord les grammairiens m'appelleront en justice parce que je ne dis point une mensonge, et ne crois pas que la juridiction qu'ils ont sur les mots, puisse faire changer de sexe à celui-ci
MENTIREt sans mentir, pour voir encore un homme pareil à vous, il est besoin que toute la nature travaille
MESSAGER, ÈREVous verrez que je ne fais point tant de cas de mon ancienne maîtresse que de votre nouvelle messagère
MESSERNotre messer, n'en déplaise à ***, n'est pas de ceux-là
MESURÉ, ÉEIl a fait imprimer un volume de sottises mesurées
MINESuivons donc.... les coutumes du peuple et réservons-nous nos pensées, mais donnons-lui nos actions et nos mines
MINESouvent une mine pour une autre change la face de l'action du monde la plus innocente
MODEEn vérité, de sentir les blessures d'un autre premier que [avant] lui..., il faut avouer que ce n'est pas aimer à la mode
MODÉRATEUR, TRICEÉtant, comme vous êtes, modérateur des moeurs et de la police
MOGOL (GRAND)Le pays du grand Mogor
MOINSÀ tout le moins usons de ce peu de liberté qui nous reste
MONDETout notre monde vous est extrêmement obligé de l'honneur de votre souvenir
MONDEN'ayant de communication qu'avec les morts, je ne vous saurais raconter que des nouvelles de l'autre monde
MONDEJe viendrais d'un autre monde, si j'ignorais les éloges qu'elle [une reine] a reçus en celui-ci de la voix de tous les peuples
MONSTRELes miracles sont plus rares que les monstres
MOYENVous recevrez des marques de mon affection, quand j'aurai moyen de vous témoigner que je suis, etc.
MUSCJe vous dirai, et il est aisé à tout le monde de le connaître, que mes écrits sentent beaucoup plus l'ambre et le musc, que l'huile ni la sueur
MUSEIl est certain, et vous le savez aussi bien que moi, vous qui connaissez les bonnes choses, et qui les faites, qu'il n'y a point de muses si sévères que les françaises, ni de langue qui souffre moins le fard et l'apparence du bien que la nôtre
NARRATIVEAvant que de venir à votre lettre, je réponds à votre billet, et vous dis en premier lieu que j'en ai admiré la narrative
NATURALITÉCe sont mes vraies lettres de naturalité, et de barbare me voici devenu citoyen romain
NÉ, NÉEVous êtes né ce que nous tâchons de devenir
NÉPOTISMELuis de Haro
NICHEPuisque la niche qu'il m'a faite est sans remède, n'en parlons plus
NOTABLEIl faut bien que le monde y prenne un notable intérêt
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLEQu'y a-t-il de nouveau ? Votre vertu est si connue que, si je n'en publie que ce que j'en sais, je n'y annoncerai rien de nouveau
NOUVEAUTÉJe fus d'abord confus de la nouveauté de ce compliment
NOVICIATLe temps que j'ai employé à votre service n'a pas tant été la saison de ma débauche que le noviciat de la vie régulière que je veux mener
NUÉ, ÉELes paroles sont si justes et si bien placées, si pures et si nuées à leur sujet, que je ne craindrai point d'assurer que celui qui les emploie de la sorte possède l'atticisme de la cour
OBLIGATIONPuisque vous avez pris plaisir de m'obliger, je ne veux pas que vous ayez le regret d'avoir perdu votre obligation
OCCASIONJe suis bien aise qu'il se soit présenté occasion d'en mettre mon sentiment par écrit
ODEURJe serais bien fâché d'avoir touché à la réputation de la reine.... ni d'avoir voulu corrompre une mémoire de si excellente odeur que la sienne
OEILDe plus, je suis en l'abondance jusques aux yeux
OEUVREJe me réserve à parler comme je dois d'une si rare vertu en mon grand ouvrage, où je rends à chacun selon ses oeuvres
OPPOSERUn homme que notre siècle oppose à toute l'antiquité
OPPRIMERLa vérité ne se laissera point opprimer à une multitude de sophistes
OPPUGNATEURPrenez seulement en la personne de ce jésuite travesti un grand et puissant oppugnateur du livre De la fréquente communion [d'Antoine Arnauld]
ORATEURIl a fait imprimer un volume de sottises mesurées ; et, s'il est mauvais orateur, il est encore plus mauvais poëte
ORDINAIREQuarante ans d'exil à cet ordinaire me seraient quarante ans de félicité
ORDINAIREJe ne doute point qu'à l'ordinaire il ne se tue l'âme et le corps
ORTHODOXISSIMEQuoiqu'il se peut faire que leur saint Paul [des jansénistes] soit orthodoxissime, difficilement, à mon avis, échappera-t-il à la censure de là les monts, ni peut-être à celle de Sorbonne
OUJe n'ouïs jamais parler d'une telle ou impatience ou irrésolution
OUBLIANCEEffaçons, je vous prie, de notre histoire tout ce qui s'est passé depuis quatre mois ; croyons que ce temps-là arriva au siècle des choses fabuleuses, et, pour notre commun contentement, apprenons ensemble l'art d'oubliance
OUIJ'y vois des bergères qui ne savent que oui et non
OUTREClitephon rêve-t-il toujours généreusement ? prend-il toujours des villes à table ? fait-il toujours des desseins d'outre-mer dans la ruelle du lit ?
OVIDIEN, IENNEChose étrange de mon latin : je n'eusse pas entrepris hier au soir deux épigrammes pour deux cent mille écus, et ce matin je les ai faites ou reçues du ciel en m'habillant, avec une félicité plus qu'ovidienne
PAIR, AIREJe vous dis ceci afin que.... vous descendiez quelquefois de votre Angoulême, où vous allez du pair avec nos tours et nos clochers
PANÉGYRISÉ, ÉEComme votre panégyrisé est sans comparaison plus brave et meilleur que Stilicon, je ne doute pas que votre panégyrique ne vaille plus que tous ceux de Claudian
PAPIERIl y a trente ans qu'il est gladiateur sur le papier
PAQUETJe ne pense pas que Votre Majesté fasse si peu d'état de moi, qu'elle ne s'en veuille plus servir qu'à faire tenir les paquets d'Allemagne plus sûrement
PARADISPeut-être qu'avec toute sa haute faveur, il [Mazarin] ne rejetterait pas la bonne volonté d'un artisan qui peut, aussi bien que Michel-Ange, mettre en enfer ou en paradis un cardinal
PARFAITEMENTComme je vous aime parfaitement, je pense être aimé de vous de la même sorte
PAROLEC'est une nouvelle qui a surpris de telle façon les esprits de la cour, qu'ils en ont perdu la parole
PAROLEIl ne tiendra pas à moi que vous ne soyez homme de parole
PAROLEIl croit sur votre parole que je vaux beaucoup
PASSABLEMENTCe n'est pas peu dans les provinces éloignées de la cour d'être passablement raisonnable
PASSE-PARTOUTSi vous n'avez pas la clef des sciences, vous avez un passe-partout à qui il n'y a point de porte qui ne soit ouverte
PASSIONPour moi qui ne commence pas d'aujourd'hui à faire mes passions de vos intérêts
PAUVRECe serait à mon gré une pauvre ambition d'ériger des trophées de deux marottes rompues
PAYERCette victime publique qui doit payer pour tout le monde
PEINEJe suis fort en peine de savoir que c'est qui fait aujourd'hui soupirer tous les gens de bien
PEINTUREJe parle de cette affection en peinture qui est bien souvent une fausse représentation de l'âme
PENCHERQuoiqu'elle penche sur son déclin, il faut avouer qu'elle a encore des attraits
PERDITIONJe ne plains point les endroits [d'un ouvrage] qui se perdront ; et, quand tout le livre périrait, je me consolerais aisément de sa perdition, pourvu que je ne fusse point obligé d'en faire un autre
PERDU, UEPourvu que les ruines de votre tête se puissent réparer, il n'y a rien de perdu jusqu'ici
PERFECTIONJe sais que la perfection ne se trouve pas du premier coup
PERFECTIONIl a en perfection le don de décrire et de contrefaire
PERRUQUÉ, ÉELe courrier qui devait venir hier n'est pas encore arrivé ; c'est le dieu perruqué de glaçons qui l'a arrêté par les chemins (31 décembre 1645)
PERSUASIF, IVEDans le genre persuasif, il faut se servir des mots avec plus de choix
PERSUASIONJ'ai dit des âmes à l'épreuve des persuasions, comme le cardinal Du Perron a dit devant moi : Des âmes qui résistent aux persuasions des sens, aux persuasions de la volupté
PESERJe ne compte pas les voix, je les pèse
PEURJe veux m'imaginer que cette colique dont on m'a fait peur, se sera noyée dans les fontaines de Pougues
PIÈCEIl est résolu de ne publier ses vers que quand ils vaudront une pistole la pièce
PIEDLes armées ayant été défaites, il s'en remet de nouvelles sur pied
PIQUERSon histoire m'a remué tout l'esprit et piqué tout ce qu'il a de sensible
PLAISIRJe ne puis plus rien faire que sous le bon plaisir des médecins et de la fièvre
PLÂTREUR, EUSEQue de plaintes, que de reproches à faire à celui que vous appelez le plâtreur et le patelin !
PLOYERIl n'y a rien dans ce royaume qui ne ploie sous votre autorité
POINTESi M. son père n'avait point pour lui une grande passion, il en pourrait sentir une petite pointe de jalousie
POINTILLERJe ne sais pourquoi aussi, parlant des ministres huguenots, il s'est amusé à pointiller sur leur nom
POLTRON, ONNEJe renonce à la prudence, si elle est si poltronne et si scrupuleuse
PONCTUELLEMENTIl y aurait assez de compliment dans la lettre que j'ai reçue pour m'ôter à jamais la parole, et me faire fuir jusqu'aux Indes, s'il m'y fallait répondre ponctuellement
PONT-NEUFTellement, monsieur, que je n'oserais écrire ma propre confession, de peur qu'ils [les libraires] ne l'imprimassent, et ne la fissent crier sur le Pont-Neuf
PORPHYROGÉNÈTEL'Académie ne pouvait avoir.... une naissance plus illustre, puisqu'elle est avouée par M. le Cardinal, et née par conséquent dans la pourpre, aussi bien que ces princes de Constantinople, que je nommerais porphyrogénètes, si elle avait naturalisé ce mot étranger
POSSIBLEJ'ai trop bonne opinion de tant de dignes prélats pour m'imaginer qu'ils ne se contentassent pas d'employer les foudres du Vatican, mais fissent encore leur possible pour évoquer ceux de l'arsenal
POSSIBLEEt à l'heure que je vous parle, possible qu'on vous accuse d'être méchant
POURVous savez que, pour matin que je sois levé, je vous ai toujours trouvé dans cette chambre
POURC'est pour vous dire que vous devez réserver votre humilité aux actions qui se passent entre Dieu et vous
POURLe pour et le contre sont venus au monde avec le tien et le mien
POUVOIRJe ne puis, monseigneur, qu'au milieu de mes maux je ne m'estime fort heureux
POUVOIRSachant ce que vous pouvez.... je ne me mets plus en peine de mon intérêt
POUVOIRPouvant beaucoup sur l'esprit du roi comme vous pouvez
PRÉCURSEURScaliger, Lipse et Casaubon n'ont été, à son dire [d'un poëte latin moderne], que ses précurseurs
PRÉDESTINATIONJe ne sais ce que vous voulez dire de parler de mon amitié comme de la faveur ou de la prédestination
PRENDREQuand je prendrai l'un pour l'autre, vous me remettrez au droit chemin
PRÉOCCUPATIONJe sais en quelle estime vous êtes dans son esprit, et combien je devrais craindre la préoccupation en votre faveur
PRÉOCCUPERJe ne prétends pas de préoccuper votre jugement
PRÉSENT, ENTEAu moins, quoi que je fasse, je vous aurai toujours présent à l'esprit
PRÉSOMPTIONJ'ose dire, sans présomption, qu'en ce qui vous concerne je crois les choses comme elles sont
PRÊTREVous savez qu'en Italie même il y a eu autrefois un galant homme qui composa un hymne à la déesse Paresse, et qui fit gloire d'être le prêtre de cette déesse
PRÊTRISEBien que la prêtrise et la royauté soient deux puissances naturellement amies, voire deux filles d'un même père, elles sont si souvent brouillées ensemble....
PRIXEn l'abondance de toutes choses que son empire [du sultan] produit, rien n'est jamais à si bas prix que la vie des hommes
PRIXAlcyone n'était au prix que médiocrement affligée
PROBATIONVous n'avez pas eu besoin de probation pour être parfaitement honnête homme
PRODUIREJe me trouve sur le théâtre, quand je pense être dans le cabinet ; ils [les libraires] me produisent quand je veux me retirer
PROFITERVous pouvez profiter les bons exemples que vous avez remarqués de là les monts
PROFOND, ONDEEt si dans une profonde doctrine vous n'aviez une plus profonde humilité
PROFUSIONÀ quoi bon des compliments si étudiés et une si grande profusion de belles paroles
PROMENADEJe m'en vais vous écrire les aventures de ma promenade d'hier
PROPRIÉTÉC'est abuser étrangement de la propriété des mots pour un homme qui sait parfaitement notre langue
PROPUGNATEURSans doute monsieur notre gouverneur [M. de Montausier] est votre propugnateur [de Chapelain], mais non pas de ces faibles et de ces impuissants dont vous me parlez
PROTREPTIQUEPar le dernier ordinaire je vous envoyai un protreptique à M. d'Avaux
PRUD'HOMIEM. de Borstel, dont vous connaissez la sagesse et la prud'homie, vous répondra de la vérité de mes paroles
PUBLIC, IQUELe peuple laissera entre les mains de ses supérieurs la liberté, la religion et le public
PUBLIC, IQUELe public est un mauvais interprète et glose sur tout ; à vous dire le vrai, je ne pense pas qu'il songe à moi, et je suis trop caché et trop obscur, pour être vu ni remarqué de ce Monsieur le public
PUISSANCEIl n'est pas en ma puissance de dissimuler ma joie
PUR, URESachant bien que c'est pure faveur que vous m'avez faite
QUANDAinsi vous ne cherchiez que l'honnêteté, et vous avez trouvé quand et quand le délectable
QUEJe ne sais que c'est de flatter personne
QUOIQuoi que c'en soit... je craindrais fort de vous être indifférent
RACHEVERJe pensais écrire aujourd'hui à M. de Bonair ; mais je suis si mal depuis quelques heures, qu'à peine puis-je rachever ce billet
RACQUITTERPar votre moyen, nos alliés se racquitteront de leurs pertes
RAGOÛTNous pourrons recouvrer des devises de Boissière ....et d'autres ragoûts de cette nature
RAISONPuisqu'il est certain que la raison des hommes ne s'étend pas si loin que la vérité des choses
RAISONFaites-moi raison de ce que Selim tua son père, ses frères et ses neveux
RAISONNABLESi vous n'étiez de ces raisonnables violents.... je n'aurais pas si bon marché de votre approbation
RATIFIEREt les divers emplois.... n'ont fait que ratifier la bonne opinion qu'on avait de vous
RATIOCINATIONPour les philosophes qui en ont écrit [de la science civile], leur ratiocination est d'ordinaire si sèche et si décharnée que....
RECELEUR, EUSEQuand la vérité.... aurait été chassée de France par un ban publié, je croirais que vous seriez son receleur
RECEVOIRUn contentement qui est aussi chaste que ceux qui se reçoivent au ciel
RECHERCHERC'est faire comme un criminel qui n'attendrait ni la gêne ni l'interrogation pour découvrir le mal dont on ne le rechercherait pas
RÉCONCILIABLEIl ne tient pas à vous que je ne me loue de la fortune ; si c'était une ennemie qui fût réconciliable, vous seriez le médiateur qui nous mettriez bien ensemble
RECONNAISSABLEPour peu que vous y demeuriez [à Rome], vous aurez le plaisir de voir changer la France cinq ou six fois ; à votre retour il n'y aura plus rien de reconnaissable
REDITENos meilleurs livres modernes ne sont que les redites et les copies des livres anciens, ou, pour le plus, que leurs gloses et leurs paraphrases
REFUSERQuoique vous soyez de profession militaire, je ne vous refuse point aux affaires de notre métier
REGOÛTERLes rivières, les campagnes et les villes ne sauraient m'empêcher de regoûter les bonnes choses que vous m'avez dites
REJOUERMonsieur, vos faveurs ont épuisé mes remercîments ; je ne sais plus que vous dire, si je ne rejoue mes vieilles pièces, et ne vous dis que votre amitié est toujours ingénieuse à obliger ceux que vous aimez
RÉJOUISSANCELe monde n'était pas triste avant Aristote et Bernia ; ce ne sont pas eux qui ont commencé sa réjouissance
RELATIONM. de Saint-Surin m'a fait là-dessus d'excellentes relations
RELEVÉ, ÉELes conceptions de vos lettres.... sont conformes au sens commun de ceux qui ont le jugement relevé
REMETTREMon zèle mérite pour le moins que vous ne le remettiez point
REMUERIl a beau se donner de la peine et remuer sa mauvaise fortune....
RENGAGERJe ne prétends pas vous rengager dans un commerce de paroles inutiles
RÉPARERPourvu que les ruines de votre tête se puissent réparer, et que sa beauté revienne avec les roses....
RÉPERTOIREVous avez là un étrange ami de s'imaginer que je suis un répertoire de conceptions et de figures
RÉPERTOIRECette dame qui se souvient de si loin, qui est le répertoire de plusieurs règnes
REPLÂTREURSi j'osais, ne vous envoyerais-je pas encore la lettre à Mme de Rambouillet relimée pour la troisième fois, et ne suis-je pas le plus grand replâtreur et le plus insigne fripier dont jamais vous ayez ouï parler ?
RÉPONDANTEt je n'aurai que faire de répondant....
RÉPONSELes capucins n'ont pas pu seulement tirer parole d'elle [une vieille courtisane] qu'elle se repentirait au grand jubilé ; pour toute réponse, elle a dit qu'elle n'avait pas achevé encore
RESCRIPTIONSans vous, monsieur, ma rescription n'eût jamais persuadé mon partisan ; elle eût été rejetée, et il serait encore inexorable
RÉSERVEJe vous supplie.... de faire en sorte que, s'ils [les Anglais] se convertissent de leurs autres hérésies, ce soit à la réserve de celle-ci [la bonne opinion qu'ils ont de moi]
RÉSERVERJe me réserve à vous dire le reste quand vous serez de retour d'Italie
RÉSIDENTSi vous n'estiez que résident à Paris, j'espérerais de savoir de vos nouvelles
RÉSOLUTIONQue chez eux il y ait des résolutions à tous les doutes
RÉSOUDREIl se rencontre des âmes que le temps et la philosophie ne sauraient résoudre
RESPECTIl me suffira de vous dire que plusieurs respects me rendent chère votre personne
RESPECTSurtout, je vous prie, qu'une fausse prudence ne vous retienne point dans de certains respects
RESPECTDites si je n'ai pas perdu la raison avec le respect que je vous dois
RESTELe temps que la fièvre me laisse de reste est si court
RESTITUTIONIls sont tenus à restitution de leur réputation mal acquise
RETENU, UEJe fais le retenu aussi bien que vous
RÉTRACTATIONJe vous supplie de le disposer à recevoir mes rétractations, qui partent d'un coeur véritablement pénitent
RÉUSSIRSi M. Chapelain est le conseil du P. Lemoine, le P. Lemoine réussira un des grands personnages du temps
RÉVOLTERDans ce siècle, presque tous les esprits se révoltent de la foi
RHAPSODIEURCet impertinent rhapsodieur [La Mothe Le Vayer] n'a pas moins de malice que d'impertinence
RHÉTORIQUEIl paraît bien que vous avez respiré l'air de Florence, que vous vous êtes coloré au soleil de Rome, que vous venez nouvellement du pays natal de la rhétorique
ROIDE ou RAIDECe sera donc à Auguste, monsieur, à qui j'adresserai mon Aristippe, ou à quelque autre homme de ce siècle-là, puisque les gens de celui-ci se tiennent si roides sur le point d'honneur
RUDESSELa rudesse de la saison.... me fait trop de peur pour me laisser sortir de la chambre
RUINEAssurez-vous que, quand vous n'aurez plus que de l'éloquence, personne ne la viendra chercher dans les ruines de votre visage
RUISSEAUEt ce n'eût point été, comme on a dit autrefois.... exciter des orages sur un ruisseau
RUSTIQUEJe vois bien que vous n'êtes pas né pour vous reposer, et que nos plaisirs rustiques ne méritent pas d'amuser une âme de la forme de la vôtre
SACRIFIERIls [les faux saints] appellent zèle une colère, et, quand ils tuent, ils pensent sacrifier
SACRILÉGEC'est vous qui nous assurez qu'elle [l'Église] est contente de perdre ses plus riches vases, pourvu qu'elle gagne le sacrilége, qui les a pris
SAINT, AINTECes faux saints ne servent pas Jésus-Christ, mais ils se servent de lui ; ils sollicitent leurs affaires en son nom, et recommandent sa cause bien que ce soit leur procès
SALENous ne manierons point les choses sacrées avec des mains sales, nous n'apporterons point nos défauts dans le plus haut état de perfection
SALIRL'importance est que vous ne vous êtes point sali en maniant de sales matières, et que parmi les ordures de la politique votre morale s'est conservée en sa pureté
SANCTUAIRELes hypocrites me voudront mal à cause que j'attaque le vice jusques dans le sanctuaire
SANTÉJe vous pourrais servir de quelque chose si j'avais de la santé
SANTÉAimez-vous un peu pour l'amour de nous, commencez à étudier votre santé, que vous avez jusques ici négligée
SAUTERIl a fait à la fin comme un homme qui se jetterait dans un précipice pour acquérir la réputation de bien sauter
SCIATIQUEJe serais très content que vous pussiez m'envoyer votre colique, et qu'elle se vînt joindre à la fièvre, à la sciatique et à la gravelle
SCORPIONCeux qui au rapport de saint Hierôme étaient compagnons des serpents et des scorpions....
SCRUPULENe faites donc point scrupule de m'obliger, et vous obligerez un homme très reconnaissant
SCRUPULEJ'ai seulement à vous proposer un petit scrupule
SCRUPULEUX, EUSEOu je suis trompé, ou madame *** ne sera pas si scrupuleuse que vous
SCYTHELes savants de delà les monts qui pensent que tous ceux qui ne sont pas Italiens sont Scythes
SECRÉTAIREFeu M. du Maurier était un très habile homme, le meilleur secrétaire de son temps, et j'ai vu des lettres de lui pleines d'esprit et de jugement
SÉDENTAIREElle appelle cela des divertissements paresseux et sédentaires
SEMBLANTJ'aimais mieux faire semblant d'entrer dans son opinion
SENSIBLEUn plus sensible que moi se plaindrait du monde ; mais je me contente de l'oublier
SENTIMENTLe mien [intérêt] ne m'est pas si cher que je ne l'oublie volontiers en cette occasion, et ne sorte de mes sentiments pour entrer dans le dessein de la Providence
SÉRIEUSEMENTSi on n'est pas obligé de parler du culte d'autrui avec révérence, on est obligé d'en parler sérieusement
SÉRIOSITÉNe vous ayant rien écrit qui ne sorte d'un coeur plein et d'une âme persuadée, je réponds dans une grande sériosité ou aux railleries ou aux civilités de votre lettre
SÉRIOSITÉDonnez-vous bien garde de douter de la sériosité de mes paroles
SERMENTJe ne vous dis rien, monseigneur, dont je ne fasse des serments
SERVILEMENTJe prends l'art des anciens .. mais je ne dépends pas servilement de leur esprit
SERVIRMais bien vous sert que j'ignore le langage des dieux
SIFFLERLa calomnie a eu le succès qu'elle méritait : elle a été chifflée, où elle pensait être applaudie
SOCIABLEMonseigneur, je n'ai pas été sociable depuis que vous êtes parti d'ici ; personne n'a su me faire parler, et je ne romps encore ce morne silence que pour vous dire que je suis le plus triste de tous les ermites
SOLLICITEUR, EUSESi mon livre est bon, il sera mon solliciteur auprès de vous
SOMMATIONJe me rends à la première sommation que vous me faites
SONDEJe saurai si votre philosophie ne s'est point émue à l'aspect de la sonde et du rasoir
SONGERC'est une faveur que je ne sais encore si j'ai reçue ou songée
SORBONNECe pays-là où l'on se querelle toujours, et où il n'y a jamais ni paix ni trêves, qui s'appelle la Sorbonne
SOUFFLEREt mon corps est encore si faible, qu'il ne faudrait que le souffler pour l'abattre
SOUVERAIN, AINE,L'affection des honnêtes gens m'est un remède souverain contre les maux de cette nature
SPHÈREUne maison [bâtie par Huyghens] qui est savante dedans et dehors, et qui a des sphères pour ses girouettes
STRUCTURELe choix et l'arrangement des mots, la structure et l'harmonie de la composition, la grandeur modeste des pensées [dans une ode de Chapelain]
STUPIDEJe vous promets que ma patience sera plus stupide que votre sentiment n'est délicat
STYLEMadame .... ce n'est point mon dessein de vous cajoler, ni de me mettre sur le haut style

Pages 1 - 2 >