Définition de PERDITION

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : per-di-sion ; en vers, de quatre syllabes

DÉFINITIONS

1
Action de perdre, de ruiner.
Que ceux qui tyrannisent votre peuple, tombent dans la perdition !
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Ecclésiastiq. XXXVI, 11
La perdition du Rhône, le lieu où le Rhône se perd.
Sémantique : Terme de marine. Être en perdition, être en danger de se jeter à la côte, en danger de naufrage.
Les coups de canon me firent frémir ; je ne pouvais douter qu'ils ne fussent les signaux de détresse d'un vaisseau en perdition
2
Action de perdre, de dissiper. Tout son bien s'en va en perdition.
3
État d'une personne qui est hors de la croyance de l'Église et de la voie du salut.
Il conduit l'homme dans la voie de perdition
de Blaise PASCAL dans Juifs, 31, éd. FAUGÈRE.
Dans le chemin large et spacieux qui mène à la perdition
de Louis BOURDALOUE dans Sévérité évang. 2e avent, p. 425
Dans l'Écriture sainte, le fils de perdition, Judas ; l'enfant de perdition, l'Antechrist.
Sémantique : Fig. Enfant de perdition, homme qui se perd et perd les autres.
Vous en avez menti, enfant d'Escobar et de perdition, vous prêchez ici l'erreur et le mensonge
Sémantique : Fig. et familièrement. Lieu de perdition, lieu où l'on ne peut vivre, où tout va mal.
S'il est possible d'achever, dans cette terre de perdition, le monument [l'Encyclopédie] que nous avions commencé d'élever à la gloire des lettres
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Lettr. à Voltaire, 8 fév. 1757
Après nous être arrêtés dans un lieu de perdition et d'ennui tel que l'opéra
de GRIMM dans Corresp. t. I, p. 125

HISTORIQUE

1
XIe s.
Guene est turnet à perdiciun grant
dans Ch. de Rol. CCXCI
2
XIIIe s.
Prelaz, li tiens estas est de perfecion ; Venial vice en toi te sunt perdicion
3
XIVe s.
Ahi ! Gaufrois, dist-il, quelle perdition T'avient à che jourd'hui, et grant confusion !
dans Baud. de Seb. IX, 183
4
XVe s.
Temps sans cremeur [crainte], temps de perdicion, Aage tricheur, tout va desloiaument
de Eustache DESCHAMPS dans Du temps présent.
Les capitaines ne vouloient hazarder ceste compagnie, craignant que, s'ils la perdoient, ce ne fut la perdition du roy
de Philippe de COMMINES dans III, 4
5
XVIe s.
La langue est aucunes fois vulnerée, avecques perdition de substance
de Ambroise PARÉ dans VIII, 28

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. perdicio ; espagn. perdicion ; ital. perdizione ; du lat. perditionem, de perditum, supin de perdere, perdre.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Il s'est dit pour perte de quelque objet.
Je ne plains point les endroits [d'un ouvrage] qui se perdront ; et, quand tout le livre périrait, je me consolerais aisément de sa perdition, pourvu que je ne fusse point obligé d'en faire un autre

Synonymes de PERDITION

Termes proches de PERDITION