Définition de COURRE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kou-r'

DÉFINITIONS

1
Au sens de courir, emploi dans lequel il a vieilli et est aujourd'hui hors d'usage.
De ces jeunes guerriers la flotte vagabonde, Allait courre fortune aux orages du monde
de François de MALHERBE dans I, 4
Quelques-uns faisaient déjà courre le bruit que j'en étais venu à bout
de René DESCARTES dans Méth.
Le cardinal fit courre après
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 201
Ce sera à lui à courre et il courra
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 294
Pour s'encourager à courre dans la carrière
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Pass.
Activement.
Ne m'estimant ni pour entendre l'économie... , ni pour savoir bien courre la poste
de Jean-Louis GUEZ de BALZAC dans liv. II, lett. 4
2
Aujourd'hui, terme de chasse qui se dit des chiens qui poursuivent les bêtes.
La duchesse y voulut voir courre des lévriers
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 10
Chasse à courre, chasse qui se fait avec les chiens courants et à cheval.
Laisser courre les chiens, ou, simplement, laisser courre, découpler les chiens.
Le laisser-courre, Nature : s. m. Le lieu où l'on découple les chiens.
Il se trouve au rendez-vous de chasse, il est au laisser-courre
de Jean de LA BRUYÈRE dans VII
Se dit aussi de l'air de cor quand on découple les chiens. Sonner le laisser-courre.
3
Nature : V. a. Poursuivre la bête.
Quand il vous plaira, je vous donnerai le divertissement de courre un lièvre
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans G. Dand. I, 8
A-t-on jamais parlé de pistolets, bon Dieu ! Pour courre un cerf ?
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Fâch. II, 7
Sémantique : Fig. Chercher à obtenir.
Nous venons, mon enfant, de courre un bénéfice
de Jean-François REGNARD dans Distrait, II, 1
4
Sémantique : Terme d'équitation. Courre un cheval, le mener à bride abattue.

REMARQUE

1
Du temps de Vaugelas, l'usage voulait qu'on dît plutôt courre la poste que courir la poste. Aujourd'hui courre n'est plus que terme de chasse.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Et por ce fait il bon courre au devant de tix perix
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXI, 12
On doit courre au devant des fraudes et des bares qui sont fetes es marciés
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXXIV, 47
2
XVe s.
Fist prendre ledit huyssier et fut plusieurs jours gardé, à la fin on le laissa courre
de Philippe de COMMINES dans III, 1
Or voyez les choses qui se dressoient pour courre sus au dit duc de Bourgongne
de Philippe de COMMINES dans III, 1
3
XVIe s.
Je dis au comte qu'il pourroit courre fortune comme les aultres
de Michel de MONTAIGNE dans I, 95
J'ay veu quelqu'un de mes intimes amis courre la mort à force
de Michel de MONTAIGNE dans I, 300
S'il fault courre le hazard d'un chois incertain....
de Michel de MONTAIGNE dans III, 62
Toute la Gaule s'estant eslevée pour luy courre sus
de Michel de MONTAIGNE dans III, 172
Il fault laisser courre la riviere soubs le pont
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 44
Je viens de courre d'un fil [parcourir] l'histoire de Tacitus
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 58

ÉTYMOLOGIE

1
Voy. COURIR.

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