Définition de DBONNAIRE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : na-ghè-r'

DÉFINITIONS

1
Il y a peu de temps.
Est-ce lui qui naguère aux dépens de sa vie Sauva des ennemis votre empereur Décie ?
de Pierre CORNEILLE dans Poly. I, 3
L'ombre avec la lumière y peut tracer souvent [dans une lunette astronomique] Un homme, un boeuf, un éléphant : Naguère l'Angleterre y vit chose pareille
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VII, 18
Le grand désir de vous voir un enfant Vous transportait naguère d'allégresse
de Jean de LA FONTAINE dans Mandrag.
Un roi qui naguère, avec quelque apparence, De l'aurore au couchant portait son espérance....
de Jean RACINE dans Mithr. III, 1
Ceux qui naguère étaient de petits tyrans dans leurs provinces ou dans les places frontières, n'en étaient plus que les gouverneurs
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 5

REMARQUE

1
Naguère, d'après Marguerite Buffet, Observ. p. 52, en 1668, était un mot suranné ; il fallait dire depuis peu. Purisme sans raison ; car les meilleurs auteurs employaient le mot qui est resté en usage, surtout en poésie et dans le style relevé.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
N'a encor gueres qu'il cuida Tel engingnier qui l'engingna
dans Ren. 2165
2
XVe s.
Gens qui nagueres avoient esté leurs ennemys
de Philippe de COMMINES dans V, 9
Comme n'a guieres seïsse en mon estude.... me prindrent diverses ymaginacions moult parfondes
de CHASTELAIN dans Exposit sur vérité mal prise.
Il devint amoureux d'une jeune demoiselle, qui nagueres estoit mariée
de LOUIS XI dans Nouv. XLVIII
3
XVIe s.
Elle avoit de nagueres fait divorce avec son mary
de Jacques AMYOT dans Sylla, 72

ÉTYMOLOGIE

1
Adverbe composé de trois mots : ne, a, guère, c'est-à-dire il n'y a guère [de temps].

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Naguère que, autrefois que, avec l'idée qu'il n'y a pas longtemps.
Naguère que j'oyais la tempête souffler.... Eussé-je osé prétendre à l'heureuse merveille D'en être garanti ?
de François de MALHERBE dans Lexique, éd. L. Lalanne.