L'oeuvre Le distrait de Jean-François REGNARD

Ecrit par Jean-François REGNARD

Date : 1697

Citations de "Le distrait"

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Utilisé pour le motCitation
AMBULATOIRELa volonté de l'homme est bien ambulatoire
BEC-DE-CORBINRodillard de Choupille, Noble au bec-de-corbin, grand gruyer de Berry
BÉMOLCe bémol est-il fin, et va-t-il bien au coeur ?
BLESSERJusqu'au revoir, adieu, beau courrier offensé. - Ce n'est pas là, coquine, où le bât m'a blessé ; Mon coeur est plus navré de ton humeur sévère
BONLe bon est qu'en courant il a perdu sa botte
BROUILLERMa mère en est la cause ; et ce qu'elle me dit Me brouille tout le teint, me sèche et m'enlaidit
CANAPÉ.... Un fauteuil m'embarrasse ; Un homme là dedans est tout enveloppé ; Je ne me trouve bien que dans un canapé
CERVELLECe dédit m'embarrasse et me tient en cervelle
CHANCELANT, ANTEEt lorsque, tout fumant d'une vineuse haleine, Sur vos pieds chancelants vous vous tenez à peine
CHASSERJe suis un peu coquet, tu n'es pas mal coquette.... Nous chassons tous de race et le mal n'est pas grand
CHAT, CHATTEMaudit soit le premier qui nous ensorcela ! Mais à bon chat bon rat, et ce n'est pas merveille Si les femmes souvent leur rendent la pareille
CLOUVous avez fort bien fait de lui river son clou ; C'est bien à faire à lui de vous appeler fou
CONSIDÉRÉ, ÉEJe ne me sens point propre aux soins d'une famille, Et, tout considéré, j'aime mieux rester fille
CONTRÔLEC'est du soir au matin un éternel contrôle
COQ-À-L'ÂNE.... Pour être bel esprit Il faut avec mépris écouter ce qu'on dit, Rêver dans un fauteuil, répondre en coq-àl'ânes, Et voir tous les mortels ainsi que des profanes
COQUET, ETTEParlons à coeur ouvert et confessons la dette ; Je suis un peu coquet, tu n'es pas mal coquette
CORBINGentilhomme à bec de corbin ou au bec de corbin.... Rodillard de Choupille, Noble au bec de corbin, grand gruyer de Berry, Et qui fut votre père, étant bien mon mari
CORNETJe le crois bien, monsieur ; car voilà le cornet, Et dans le poudrier vous trempiez votre plume
COTISER... à cinq chevaliers, en nous cotisant tous, Et ramassant écus, livres, deniers, oboles, Nous n'avons encor pu faire que deux pistoles
COURANTEJe veux que nous dansions ensemble une courante
COURRENous venons, mon enfant, de courre un bénéfice
CROCHETNous avons toutes deux enragé tout le jour Contre un maudit crochet qui prenait mal son tour
DÉCLARER.... Il a déclaré, se voyant sur sa fin, Quelque enfant provenu d'un hymen clandestin ?
DÉFAITE.... Fort bien ! la réponse est honnête, Et vous avez toujours quelque défaite prête
DÉGUISEMENTJe dis ce que je pense, et sans déguisement ; Je suis, sans réfléchir, mon premier mouvement
DÉPLAIRESi quelqu'un me déplaît en ce moment, c'est vous
DÉPLAIREMais que fais-je donc tant, monsieur, ne vous déplaise, Pour trouver ma conduite à tel excès mauvaise ?
DESCENDREFussiez-vous descendu du lugubre Héraclite De père en fils, parbleu, vous rirez de ce trait
DESSUS.... J'ai fini, je n'ai plus qu'à cacheter ma lettre et mettre le dessus
DETTEParlons à coeur ouvert, et confessons la dette : Je suis un peu coquet, tu n'es pas mal coquette
DEUILUn amant en grand deuil a toujours son mérite
DÉVOLUJeter son dévolu, un dévolu sur quelqu'un, sur quelque chose, fixer son choix, arrêter son idée sur.... Mais nos soins empressés ne nous ont rien valu, Et le diable a sur nous jeté son dévolu
DIABLEMENTJ'ai diablement d'esprit, on écrit mes sentences
DISTRACTIONÀ mes distractions faites grâce, madame ; Nul autre objet que vous ne règne dans mon âme
DISTRAIT, AITEIl vous dit non pour oui, oui pour non ; il appelle Une femme monsieur, et moi mademoiselle ; Prend souvent l'un pour l'autre et va sans savoir où ; On dit qu'il est distrait ; moi je le prends pour fou
DISTRAIT, AITE.... Vous, monsieur le distrait, Vous êtes là debout planté comme un piquet
DOUCEURMais je suis pris ailleurs ; près d'un objet vainqueur Je fais à petit bruit mon chemin en douceur
DROIT, DROITELevez la tête encor, soyez droite, approchez ; Faut-il tendre toujours le dos quand vous marchez ?
ÉCERVELÉ, ÉEJe ne l'ai jamais vu, mais on m'en a parlé Comme d'un petit fat et d'un écervelé
ÉCORCHUREEn très bonne santé j'arriverais ici, Si je n'étais porteur d'une large écorchure
ELLÉBOREIl aurait bien besoin de deux grains d'ellébore
ENLAIDIRMa mère en est la cause ; et ce qu'elle me dit Me brouille tout le teint, me sèche et m'enlaidit
ENTAMEREntamer la réputation, le crédit de quelqu'un.... D'un trait envenimé Toujours l'honneur du sexe est par vous entamé
ENTRE....C'est, entre vous et moi, Auprès d'un philosophe un fort chétif emploi
ÉTONNANT, ANTEC'est un homme étonnant et rare en son espèce, Il rêve fort à rien, il s'égare sans cesse
FAÇONMais, monsieur, entre nous, quand de votre façon Vous aurez, s'il se peut encor, garçon ou fille....
FASTIDIEUX, EUSEJ'irais de ma pensée interrompre le cours.... Pour un fastidieux, qui n'a pour l'ordinaire Ni le don de parler, ni l'esprit de se taire
FAUTEUIL....Un fauteuil m'embarrasse ; Un homme là dedans est tout enveloppé, Je ne me trouve bien que dans un canapé
FLORÈSNous partons aussitôt, faisant partout florès, Sûrs de trouver déjà le bonhomme ad patres
FORTUNEQue, pour vous faire croire homme à bonne fortune, Vous passez en hiver des nuits au clair de lune À souffler dans vos doigts....
FRONTQuoi ! vous avez le front de rire, et devant nous ?
GALANTERIE....Mon maître est fidèle, et son âme est pétrie De la plus fine fleur de la galanterie
GARDEREt tout homme prudent doit se garder toujours De donner trop crédit à de mauvais discours
GÂTER....Et monsieur là-dessus Est venu brusquement gâter tout le mystère
GENDARMER (SE)Je m'en vais la rejoindre et tâcher de calmer Son esprit violent, prompt à se gendarmer
GROS, OSSE....Et l'on sait qu'une fille, Pour enrichir un frère, en faire un gros seigneur, Doit renoncer au monde....
GRUYERRodillard de Choupille, Noble au bec de corbin, grand gruyer de Berry
GUEUX, EUSEIl s'offre deux partis, vous les chassez tous deux : Le premier est trop riche et le second trop gueux
HARNAIS ou HARNOISMa foi, le philosophe D'un feu long et discret dans son harnois s'échauffe
HAUT, AUTEJe vous quitte un moment, et je monte là-haut
HÉRISSONLa madame Grognac a l'humeur hérissonne
HOMME....Dans le siècle où nous sommes, Il faut fuir dans les bois et renoncer aux hommes
INDÉCHIFFRABLELes experts écrivains s'y donneraient au diable, Je tiens dès à présent la lettre indéchiffrable
INVENTAIREViens-tu par inventaire Du coeur de ton amant te porter héritière ?
JOUERJ'aime, je bois, je joue, et ne vois en cela Rien qui puisse attirer ces réprimandes-là
JOUFFLU, UECe petit joufflu-là montre avoir de l'esprit
LANGUEC'est, comme on vous a dit, ce maître italien Qui vient montrer sa langue
LAVERAh ! mon oncle, parbleu ! je vous trouve à propos Pour vous laver la tête et vous dire en deux mots....
LETTREUne lettre, monsieur, remet bien une affaire ; Et trois ou quatre mots en hâte barbouillés Font souvent embrasser des amants bien brouillés
MADAMELa madame Grognac est pire qu'un dragon
MAINT, MAINTEOn trouve mainte épine où l'on cherchait des roses
MAISSi mon maître est ingrat, puis-je mais de cela ?
MAÎTRENous attendons encore un maître italien
MAL, ALEUn amant en grand deuil a toujours son mérite ; Et, quand, comme Carlin, on serait mal formé, Du moment qu'on hérite, on est sûr d'être aimé
MALENCONTREUX, EUSEAdieu, courrier malencontreux
MARCHERLevez la tête ; encor ; soyez droite ; approchez ; Faut-il tendre toujours le dos quand vous marchez ?
MÊLERMêlez-vous, s'il vous plaît, monsieur, de vos affaires
MILLIONGagne-t-on en cinq ans un million sans crime ?
MINE....L'on peut dresser quelque machine, Faire jouer sous main quelque secrète mine
MOUCHE....Toi, fine mouche, Va conter mon amour à l'objet qui me touche
MUET, ETTEMais le dessus écrit suffit pour te confondre ; à ce témoin muet que pourras-tu répondre ?
NAÏF, IVELes grâces naïves de l'enfance.... À cet air si naïf croirait-on qu'elle y touche ?
NATUREVoilà ce qui s'appelle un ris d'après nature
NOIR, OIREC'est un charmant objet qu'un nouvel héritier, Et le noir est pour moi la couleur favorite
PAPILLOTEEt mes cheveux encor sont sous la papillote
PAQUETVoilà donc mon paquet, et vous le vôtre aussi
PARTICULIER, ÈREJe sais bien qu'à parler de lui sans passion, Il est particulier en sa distraction
PASSERAh ciel ! un jour de noce oublier une femme ! Cette erreur me paraît un peu digne de blâme ; Pour le lendemain, passe ; et j'en vois aujourd'hui Qui voudraient bien pouvoir l'oublier comme lui
PASSER.... Passons les qualités ; Cela ne rendra pas le contrat moins valide
PEAUPense-t-il que l'on soit bien tenté de sa peau, Et de la tienne aussi ?
PENDANTLa seconde différence est que : pendant que désigne une simultanéité entre deux actions quelconques, et tandis que convient mieux pour marquer une simultanéité entre des actions qui contrastent l'une avec l'autre ; ainsi on dira : C'est ce malheureux là qui, pendant que j'écris, M'embarrasse l'esprit de ses impertinences
PERDRELe bon est qu'en courant il a perdu sa botte, Et que, marchant toujours, enfin il s'est trouvé Une botte de moins quand il est arrivé
POUDRIERQuelque mauvais génie Des plumes que je prends vient empêcher l'effet. - Je le crois bien, monsieur ; car voilà le cornet, Et dans le poudrier vous trempiez votre plume
PRENDREConjuguez avec moi, pour bien prendre l'accent
PRENDREÀ vous entendre, J'ai cru qu'à la maison le feu venait de prendre
PROPOSÀ propos, j'oubliais de vous dire.... Ah ! madame, à propos, vous avez quelque accès Auprès du rapporteur que j'ai dans mon procès ; Écrivez-lui, de grâce, un mot pour mon affaire
PROSEtu réponds toujours la même prose. - Mais tu me dis aussi toujours la même chose
QUARTIERChez des femmes de bien dont l'honneur est entier, Et qui de leur vertu parfument le quartier
RACCOMMODEMENTPetits soins, rendez-vous, doux raccommodements, Promesse d'épouser, plainte, douceur, rupture, Tout cela se trafique avecque l'écriture
RACEJe suis un peu coquet, tu n'es pas mal coquette : Notre mère l'était, dit-on, en son vivant ; Nous chassons tous de race, et le mal n'est pas grand
RAREC'est un homme étonnant et rare en son espèce, Qui rêve fort à rien et s'égare sans cesse
RASADEJ'ai bien bu cette nuit ; et, sans fanfaronnades, à votre intention j'ai vidé cent rasades
RÉCIPÉMais enfin, c'est un mal dont vous ne guérirez Que par le récipé d'un hymen salutaire
REDOUBLEMENTEt le bonhomme enfin, à quatre-vingt-neuf ans, Malgré sa fièvre lente et ses redoublements....
RÉFRACTAIREBien informé d'ailleurs que vous aimiez Clarisse, Et que vous deveniez réfractaire à ses lois, Refusant d'épouser celle dont il fit choix
REMETTREUne lettre, monsieur, remet bien une affaire
RENDEZ-VOUSNon pas, c'est moi qui sors, et le laisse avec vous : Je sais qu'on ne doit point troubler un rendez-vous
REPASNe faire qu'un repas dans toute la journée ! Un malade, entre nous se conduirait-il mieux ?
REPTILEHé bien ! vit-on jamais un esprit plus reptile ? Puis-je avoir jamais fait une telle imbécile ?
RÉVÉRENCEAyez pour la grammaire un peu de révérence
RÉVÉRENCEÔ ciel ! quelle ignorance ! Ne savoir pas encor faire la révérence Depuis trois ans et plus qu'elle apprend à danser !
RIVERVous avez fort bien fait de lui river son clou ; C'est bien à faire à lui de vous appeler fou ! Et vous deviez encor lui mieux laver la tête
ROND, ONDEUn discours aussi rond Fait taire l'éloquence et l'art de Cicéron
SACValère : Mais crois-tu... ? - Carlin : Laissez-moi, l'affaire est dans le sac
SALUERVenez, mademoiselle, et saluez les gens
SAUT... de grâce, Ralentissez un peu cette amoureuse audace ; à vous voir on vous croit partir pour un assaut ; Et chez les gens ainsi s'en va-t-on de plein saut ?
SERVICEVous avez du service, un nom, de la valeur ; Il faut vous distinguer dans un poste d'honneur
SIFFLERC'est un petit jeune homme à quatre pieds de terre, Homme de qualité qui revient de la guerre, Qu'on voit toujours sautant, dansant, gesticulant, Qui vous parle en sifflant, et qui siffle en parlant
SIFFLETOuf ! hai ! je n'en puis plus, vous serrez le sifflet
SIMPLICITÉÀ ces simplicités qui sortent de sa bouche, à cet air si naïf, croirait-on qu'elle y touche ?
SUJET, ETTEC'est une fille simple à mes désirs sujette
SURVIVANCELa loi devrait contraindre une mère coquette.... D'abjurer la tendresse, et d'avoir la prudence De faire recevoir sa fille en survivance
TÂTERJe vais tâter du vin dont nous boirons ce soir Une ample effusion
TENDREFaut-il tendre toujours le dos, quand vous marchez ? Présentez mieux la gorge et baissez cette épaule
TENDREMENTIl faut plus tendrement prononcer ce mot-là
TENIRVous mettez votre gloire à tenir bien du vin
TENIRJ'ai peine, en le voyant, à tenir ma colère
TENIRIl en tient un peu là ; sa présence d'esprit à chaque instant du jour me charme et me ravit
TERRESTRELe plaisir de l'hymen est terrestre et grossier
TESTAMENTERSans avoir, en mourant, égard à ma prière, Il a testamenté tout d'une autre manière
TIMBRÉ, ÉECette ferme en un an produirait plus de rente Que le papier timbré ne peut rendre en quarante
TOUCHERÀ ces simplicités qui sortent de sa bouche, à cet air si naïf, croirait-on qu'elle y touche ?
TRAVAILLERNous sommes cinq amis que la joie accompagne, Qui travaillons ce soir en bon vin de Champagne
TURBULENCEJ'abhorre le fracas, le bruit, la turbulence
VALOIR....Si je vaux quelque chose C'est par là que je vaux, et par ma belle humeur
VERMISSEAUMais fol et vain espoir ! vermisseaux que nous sommes ! Comme le ciel se rit des vains projets des hommes !
VILAIN, AINEAimera-t-on toujours ces petits vilains-là ?
VINVous vous faites honneur d'être un franc libertin ; Vous mettez votre gloire à tenir bien du vin
VINEUX, EUSEEt lorsque, tout fumant d'une vineuse haleine, Sur vos pieds chancelants vous vous tenez à peine, Sur un théâtre alors vous venez vous montrer
VIVREFaut-il que la jeunesse Apprenne maintenant à vivre à la vieillesse ?
VOIRTaisez-vous, péronnelle ; Rentrez ; et là dedans allez voir si j'y suis
VOIRLisette : L'apprivoiser, monsieur ? vous perdrez votre temps. - Le chevalier : Nous allons voir ; suis-moi
VOLONTÉLa volonté de l'homme est bien ambulatoire

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