L'oeuvre Le joueur de Jean-François REGNARD
Ecrit par Jean-François REGNARD
Date : 1696
Citations de "Le joueur"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
AJUSTER | Elle viendra tantôt elle-même en personne, Vous vous ajusterez ensemble en quatre mots |
ASCENDANT | .... Oui, monsieur, maintenant Que nous ne jouons plus, notre unique ascendant C'est la philosophie, et voilà notre livre |
ASSEZ | Sur vous l'on sait assez que je jette les yeux |
ASSEZ | Ma présence est assez inutile en ce lieu |
AVANIE | Je veux aux yeux de tous vous en faire avanie, à toute heure, en tous lieux |
BARRE | Voilà certainement un effet fort bizarre. - Oh ! s'il n'était pas mort, c'était de l'or en barre |
BON | Je vous avertirai quand il y fera bon |
BOUTON | Entre nous, sans façon, à Valère de près j'ai serré le bouton |
BRELANDIER, IÈRE | Je ne souffrirai point qu'on trompe ma maîtresse.... Qu'elle épouse un joueur, un petit brelandier |
BRIGANDAGE | Vous êtes pilier né de tous les lansquenets Qui sont pour la jeunesse autant de trébuchets ; Un bois plein de voleurs est un plus sûr passage ; Dans ces lieux jour et nuit ce n'est que brigandage |
BROCANTER | C'est une illustre au moins ! et qui sait en secret Couler adroitement un amoureux poulet. Habile en tous métiers, intrigante parfaite, Qui prête, vend, revend, brocante, troque, achète, Met à perfection un hymen ébauché, Vend son argent bien cher, marie à bon marché |
CAILLOU | Tous ces gens-là, monsieur, ont des coeurs de caillou |
CARTOUCHE | Des femmes qui jamais n'ont pu fermer la bouche, Et qui sur le prochain vous tirent à cartouche |
CAVE | Je ferais mon chemin, j'aurais un bon emploi, Je serais dans la suite un conseiller du roi, Rat de cave ou commis |
CHAUD, CHAUDE | Votre bourse est.... Un thermomètre sûr, tantôt bas, tantôt haut Marquant de votre coeur ou le froid ou le chaud |
CHENET | Les pieds sur les chenets étendus sans façon |
CHÈVRE | On vient civilement pour s'éclairer d'un doute, Et Monsieur prend la chèvre, il met tout en déroute |
CHIEN, CHIENNE | Que je suis un grand chien ! Parbleu je te saurai, Maudit jeu de trictrac, ou bien je ne pourrai |
COIFFÉ, ÉE | Ton sermon me paraît un tant soit peu brutal ; Mais, tant que tu voudras, parle, prêche, tempête, Ta maîtresse est coiffée [amoureuse] |
COLIFICHET | Ne verrai-je jamais les femmes détrompées De ces colifichets, de ces fades poupées ? |
COLLIER | Il faut voir sur-le-champ si les vice-baillifs Sont si francs du collier que vous l'avez promis |
CONGRÛMENT | Lui, c'est un homme d'ordre et qui vit congrûment |
CONJOINTEMENT | ... Qu'est-ce à dire ? Valère ? Un autre ici conjointement soupire. Ah ! si je le savais.... |
CONSIGNER | .... Je vois bien qu'un rival domestique Consigne entre tes mains pour avoir Angélique |
CONTENT, ENTE | Eh bien ! marquis, tu vois, tout rit à ton mérite ; Le rang, la cour, le bien, tout pour toi sollicite ; Tu dois être content de toi par tout pays ; On le serait à moins ; allons, saute, marquis |
COUP | ....Comme le voilà fait ! Débraillé, mal peigné, l'oeil hagard ! à sa mine, On croirait qu'il viendrait, dans la forêt voisine, De faire un mauvais coup.... |
COUPE-GORGE | Il a fait trente fois coupe-gorge aujourd'hui |
COUPER | Le jeu rassemble tout ; il unit à la fois Le turbulent marquis, le paisible bourgeois ; La femme du banquier, dorée et triomphante, Coupe orgueilleusement la duchesse indigente |
CRÉDIT | Un amant mort pour nous nous mettrait en crédit |
CRIARD, ARDE | Mémoire juste et bref de nos dettes criardes Que Mathurin Géronte aurait tantôt promis Et promet maintenant de payer pour son fils |
CROQUANT | Quoi ! Dorante, cet homme à maintien débonnaire, Ce croquant qu'à l'instant je viens de voir sortir |
CRU, CRUE | Elle veut qu'en détours la chose s'enveloppe, Et ce mot dit à cru lui cause une syncope |
DÉBRAILLÉ, ÉE | Ne verrai - je jamais les femmes détrompées De ces colifichets, de ces fades poupées Qui n'ont pour imposer qu'un grand air débraillé ? |
DÉDOMMAGER | Si tous mes soupirants pouvaient me négliger, Je ne vous prendrais pas pour m'en dédommager |
DÉGAGER | .... Nous devions tantôt le dégager [un bijou], Et contre mon avis vous avez fait la chose |
DÉMARQUISER | Je l'ai démarquisé bien loin de son attente [au moment où il s'y attendait le moins] ; J'en voudrais faire autant à tous les faux marquis |
DÉMÊLER | Mais à vous parler net, sans que l'esprit fatigue, Près du sexe je sais me démêler d'intrigue |
DÉMENTI | Le marquis vient, il faut m'assurer un parti Et, je n'en prétends pas avoir le démenti |
DÉSALTÉRER | Pour l'avoir sans relâche un an, sur sa parole, Habillé, voituré, coiffé, chaussé, ganté, Alimenté, rasé, désaltéré, porté |
DEUIL | Ne vois-tu pas, Hector, que c'est un deuil de cour ? |
DEVANT | Je ne donne mon coeur que par-devant notaire |
DEVENIR | Valère : Sous ses heureuses mains [du joueur] le cuivre devient or. - Hector : Et l'or devient à rien |
DIABLEMENT | La flotte est arrivée avec les galions ; Cela va diablement hausser nos actions |
DOS | Qui faisant le gros dos, la main dans la ceinture, Viennent pour tout mérite étaler leur figure |
DUPE | Il faut opter des deux, être dupe ou fripon |
ÉCOLE | Une école maudite Me coûte en un moment douze trous tout de suite |
EFFLEURER | ....Apprenez, je vous prie, Que mortel quel qu'il fût, ne me dit, de ma vie, Un mot douteux qui pût effleurer mon honneur |
ENFILER | Je sais dans un trictrac, quand il faut un sonnez, Glisser des dés heureux, ou chargés, ou pipés ; Et quand mon plein est fait, gardant mes avantages, J'en substitue aussi d'autres prudents et sages, Qui, n'offrant à mon gré que des as à tous coups, Me font en un instant enfiler douze trous |
ÉPONGE | Cette veuve, je crois, ne serait point cruelle, Ce serait une éponge à presser au besoin |
ÉPOUSER | C'est, dans son caractère, une espèce parfaite ; Un ambigu nouveau de prude et de coquette, Qui croit mettre les coeurs à contribution, Et qui veut épouser, c'est là sa passion |
ÉPOUVANTABLEMENT | Cet homme-là vous aime épouvantablement |
ERGO | Vous vous sentez en fonds, ergo plus de maîtresse |
ESPALIER | Quoi ! vous montrez, monsieur, un tel art [de tricher au jeu] dans Paris, Et l'on ne vous a pas fait présent en galère D'un brevet d'espalier ? .... |
EUH ! | Eh bien ! ne voilà pas votre tendre maudit Qui vous prend à la gorge ! euh ! |
ÉVAPORER | Dès qu'il a de l'argent, son amour s'évapore |
ÉVENTER | J'évente les beautés et leur plais d'une lieue |
EXQUIS, ISE | ....Sachez que je faufile Avec ducs, archiducs, princes, seigneurs, marquis, Et tout ce que la cour offre de plus exquis |
FAIT, AITE | Comme le voilà fait ! Débraillé, mal peigné, l'oeil hagard.... |
FARDEAU | C'est un pesant fardeau qu'avoir un gros mérite |
FATIGUER | Plus notre argent fatigue, et plus il nous rapporte |
FAUFILER | Et si vous l'ignorez, sachez que je faufile Avec ducs, archiducs, princes, seigneurs, marquis |
FESSE-MATHIEU | Adieu, tison d'enfer, fesse-mathieu femelle |
FILLE | Que l'esprit d'une fille est changeant et bizarre ! |
FLEURETTE | Les pieds sur les chenets étendus sans façons, Je pousse la fleurette et conte mes raisons |
FONDS | J'aime un amant timide ; Cela marque un bon fonds.... |
FRONT | Peut-être en ce moment, pour vous épouvanter, Il se soufflettera d'une main mutinée, Se donnera du front contre une cheminée |
FUTÉ, ÉE | Votre coeur est, monsieur, toujours insatiable ; Ces inspirations viennent souvent du diable ; Je vous en avertis, c'est un futé matois |
GAGE | Je me mettrais en gage en mon besoin urgent. - Sur cette nippe-là vous auriez peu d'argent |
GAGE | ....S'il avait quelques deniers comptants, Ne me paierait-il pas mes gages de cinq ans ? |
GAI, GAIE | Allons, gai ! vous a-t-on donné votre congé ? |
GALOPER | ....Un marquis de même caractère, Grand épouseur aussi, la galope et la flaire |
GÎTE | Cet hôte [l'amour] dans un coeur a bientôt fait son gîte |
GLOIRE | Mais faut-il nous brouiller pour un sot point de gloire ? - Oh ! le vin est tiré, monsieur, il le faut boire |
GRÂCE | Vous voilà donc en grâce avec l'argent comptant |
GUERRE | Quoi qu'il en soit enfin, je ne t'abuse pas ; Je fais la guerre ouverte.... |
HARASSÉ, ÉE | Mais je l'aperçois ; qu'il a l'air harassé ! |
HASARD | Nérine : Montrez-nous votre écrin. - La Ressource : Volontiers ; j'ai toujours quelque hasard en main |
HUISSIER | Mon père était huissier, Mais huissier à cheval ; c'est comme chevalier |
INCAGUER | Je me ris de tes coups, j'incague ta fureur |
INIQUE | Vous faites là, monsieur, une action inique. - Aux maux désespérés il faut de l'émétique |
INTRIGANT, ANTE | Habile en tous métiers, intrigante parfaite, Qui prête, vend, revend, brocante, troque, achète, Met à perfection un hymen ébauché.... |
JEU | J'aime les jeux galants où l'esprit se déploie |
JEU | Cette jeune duchesse Vous attend à vingt pas pour vous mener au jeu |
JEU | Tous ces jeux de hasard n'attirent rien de bon |
JEU | Parbleu, je te saurai, Maudit jeu de trictrac, ou bien je ne pourrai |
JEU | Mon frère en son amour n'aura pas trop beau jeu |
JEU | Grâce au ciel, ma maîtresse a tiré son enjeu ; Vous épouser, monsieur, c'était jouer gros jeu |
JEU | J'ai la botte trompeuse, et le jeu très brouillé |
JOUER | ....Autour d'un tapis vert, Dans un maudit brelan ton maître joue et perd |
JOUER | Quiconque aime, aimera, Et quiconque a joué, toujours joue et jouera : Certain docteur l'a dit |
JOUEUR, EUSE | Je ne souffrirai pas qu'on trompe ma maîtresse.... Qu'elle épouse un joueur, un petit brelandier |
JOUISSANCE | Après un si long temps de pleine jouissance, Vos attraits sont à vous sans contestation |
JOURNALIER, IÈRE | De l'esprit ! lui, madame ! Il est plus journalier mille fois qu'une femme |
JUIF, IVE | Secondement, il doit à Jérémie Aaron, Usurier de métier, juif de religion |
JUIF, IVE | Adieu juif, le plus juif qui soit dans tout Paris |
JURÉ, ÉE | Maître juré filou, sortez de la maison |
LANGUE | Fi donc, petit badin, un peu de retenue ; Vous me parlez, marquis, une langue inconnue |
LANSQUENET | C'est, à vous parler net, Un marquis de hasard fait par le lansquenet |
LÉGER, ÈRE | Tous les biens d'ici-bas sont faux et passagers, Leur possession trouble, et leur perte est légère |
LÉGER, ÈRE | Sa main est à frapper, non à donner, légère |
LÉNITIF, IVE | Je vous amène encore un lénitif de bourse, Une usurière |
LIANT, ANTE | J'aurais un bon carrosse à ressorts bien liants |
LICOU | Confus, désespéré, je suis prêt à me pendre. - Heureusement pour vous, vous n'avez pas un sou Dont vous puissiez, monsieur, acheter un licou |
LOYAL, ALE | Item, doit à Richard cinq cents livres dix sous, Pour gages de cinq ans, frais, mises, loyaux coûts |
MAIN | Sa main est à frapper, non à donner légère |
MALHEUR | Hector : Vous devriez pourtant, en fonds comme vous êtes.... - Valère : Rien ne porte malheur comme payer ses dettes |
MALHEUREUX, EUSE | C'est un grand malheureux |
MANDILLE | Qu'on ne s'étonne plus qu'un laquais, un pied plat, De sa vieille mandille achète un marquisat |
MANIÈRE | Autour d'un tapis vert Dans un maudit brelan, ton maître joue et perd, Ou bien, réduit à sec, d'une âme familière, Peut-être il parle au ciel d'une étrange manière |
MARQUIS | Eh bien ! marquis, tu vois, tout rit à ton mérite ; Le rang, le coeur, le bien, tout pour toi sollicite ; Tu dois être content de toi par tout pays ; On le serait à moins ; allons, saute, marquis |
MATINÉE | Je ronflerais mon soûl la grasse matinée, Et je m'enivrerais le long de la journée |
MAUDIT, ITE | Une école maudite Me coûte, en un moment, douze trous tout de suite ; Que je suis un grand chien ! parbleu, je te saurai, Maudit jeu de trictrac, ou bien je ne pourrai |
MAUGREBLEU | Vous en avez menti ; maugrebleu des parents ! |
MÉMORATIF, IVE | Il vous plaira toujours d'être mémoratif D'un papier que tantôt d'un air rébarbatif Et même avec scandale.... |
MESURER | Je suis une bourgeoise Qui sais me mesurer justement à ma toise |
MICMAC | Votre raisonnement met le mien en déroute ; Je sais que ce micmac ne vaut rien dans le fond |
MINEUR, EURE | Est-ce ce financier de noblesse mineure, Qui s'est fait, depuis peu, gentilhomme en une heure ? |
MITOYEN, ENNE | Moi, j'aime à pourchasser des beautés mitoyennes |
MÛR, ÛRE | Un amant fait et mûr... |
MURAILLE | Tu prendras ce manteau fait pour bonne fortune, De couleur de muraille |
MUTIN, INE | On vient civilement pour s'éclaircir d'un doute, Et monsieur prend la chèvre ; il met tout en déroute, Fait le petit mutin |
MYSTÈRE | Sachons ce qu'il a fait ; et, sans plus de mystère, Concluons son hymen, et finissons l'affaire |
NANTISSEMENT | Pour des nantissements qui valent bien leur prix, De la vieille vaisselle au poinçon de Paris, Des diamants usés et qu'on ne saurait vendre, Sans risquer mon honneur, je crois que j'en puis prendre |
NASARDE | Moi, monsieur ! - Il me craint.... vous faites le plongeon, Petit noble à nasarde enté sur sauvageon |
NATURALIBUS (IN) | Voudrais-tu voir mon maître in naturalibus ? |
NATUREL, ELLE | Je suis tout naturel et j'aime la franchise ; Ma bouche ne dit rien que mon coeur n'autorise |
NIPPE | Valère : Je me mettrais en gage en mon besoin urgent. - Hector : Sur cette nippe-là vous auriez peu d'argent |
NOTAIRE | Je prétends que l'hymen soit le but de l'affaire. Et ne donne mon coeur que par-devant notaire |
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLE | Voilà du fruit nouveau dont son fils le régale |
NU, NUE | Et je tremble de peur quand une épée est nue |
NUIT | J'étais las, attendant chez moi votre retour, Qu'on fit du jour la nuit et de la nuit le jour |
OBOLE | La somme de dix mille une livre, une obole, Pour l'avoir sans relâche, un an, sur sa parole, Habillé, voituré, coiffé, chaussé, ganté, Alimenté, rasé, désaltéré, porté |
OEIL | Vous me convenez fort, et je vous conviens mieux ; Sur vous on sait assez que je jette les yeux |
OIE | J'aime les jeux galants où l'esprit se déploie : C'est, monsieur, par exemple un joli jeu que l'oie |
ON | On a certains attraits, un certain enjouement, Que personne ne peut me disputer, je pense |
ON | On sait sur les maris ce que l'on a d'empire |
OPTER | Il faut opter des deux, être dupe ou fripon |
OR | Géronte : Voilà certainement un effet fort bizarre ! - Hector : Oh ! s'il n'était pas mort, c'était de l'or en barre |
OR | L'or est comme une femme ; on n'y saurait toucher Que le coeur, par amour, ne s'y laisse attacher |
ORDINAIRE | ....Tu sais que d'ordinaire, Quand l'amour veut parler, la raison doit se taire |
OUVRIR | Non, il ne tardera pas ; Nous n'ouvrons pas matin |
OUVRIR | La porte à son aspect s'ouvre à deux grands battants |
PAIR, AIRE | Là [dans une maison de jeu], sans distinction on voit aller de pair Le laquais d'un commis avec un duc et pair |
PANIER | Cette Nérine-ci n'est pas trop pour mon maître. A-t-elle grand tort ? non ; c'est un panier percé |
PARI | Perdre tous les paris, Vingt fois le coupe-gorge, et toujours premier pris ! |
PARLER | Quand l'amour veut parler, la raison doit se taire |
PEINDRE | Nous voilà bien achevés de peindre |
PEINTURE | Tu ne seras heureux par ma foi qu'en peinture |
PENSION | Pour avoir mis, sans réflexion, Le portrait de madame une heure en pension Chez cette chienne-là que Lucifer confonde |
PERDRE | Tu peux me faire perdre, ô fortune ennemie ! Mais me faire payer, parbleu, je t'en défie |
PHILOSOPHER | N'ayant plus de maîtresse et n'ayant pas un sou, Nous philosopherons maintenant tout le soûl |
PIÈCE | Valère : Ouvre [un Sénèque], et lis au hasard. - Hector : Je vais le mettre en pièces |
PILIER | Vous êtes pilier né de tous les lansquenets |
PILULE | Ma soeur, tout doucement avalez la pilule |
PIPÉ, ÉE | Je sais dans un trictrac, quand il faut un sonnez, Glisser des dés heureux ou chargés ou pipés |
PIQUE | Vous croyez, en votre humeur caustique, En agir avec moi comme avec l'as de pique ? |
PLAISANT, ANTE | Des plaisants qui font rire avant que de parler |
PLAISIR | ....Je saurai de Valère Quel est, en vous aimant, le but de ses désirs, Et de quel droit il vient chasser sur mes plaisirs |
PLEIN, EINE | Après un si long temps de pleine jouissance, Vos attraits sont à vous sans contestation |
PLEIN, EINE | Et quand mon plein est fait, gardant mes avantages.... |
PLONGEON | Vous faites le plongeon, Petit noble à nasarde, enté sur sauvageon |
PORTE | Je ne puis vous souffrir vivre de cette sorte : Vous m'avez obligé de vous fermer ma porte |
POUPÉE | Ne verrai-je jamais les femmes détrompées De ces colifichets, de ces fades poupées, Qui n'ont pour imposer qu'un grand air débraillé ? |
PRENDRE | On vient civilement pour s'éclaircir d'un doute, Et monsieur prend la chèvre, il met tout en déroute.... |
PRENDRE | Vous prenez, croyez-moi, comme il faut cette affaire |
PRESSE | Ah ! ma pauvre maîtresse, Faut-il vous voir ainsi durement mise en presse [il s'agit d'un portrait mis en gage] ? |
PRESSER | Ce serait une éponge à presser au besoin |
PRÊTER | Cette honnête usurière, Qui nous prête, par heure, à vingt sous par écu |
PRIS, ISE | Le voici ! ses malheurs sur son front sont écrits : Il a tout le visage et l'air d'un premier pris |
PROPICE | Géronte : Quel est ce Richard ? - Hector : Moi, fort à votre service ; Ce nom n'étant point fait du tout à la propice D'un valet de joueur, je me suis de nouveau Donné celui d'Hector, du valet de carreau |
QUIDAM | Certaines quidanes lui auraient dit.... Dont tous lesdits quidams ou du moins peu s'en faut Ont obtenu déjà sentence par défaut |
RABATTRE | ....Savez-vous, monsieur du lansquenet, Que j'ai de quoi rabattre ici votre caquet ? |
RABATTRE | En ce cas je pourrais rabattre sur la veuve, La comtesse sa soeur |
RACCROCHÉ, ÉE | Ah ! monsieur qu'elle est belle, Et que j'ai de plaisir à vous voir raccroché ! |
RACQUITTER | Nérine : Madame n'aime pas les maris en peinture. - La comtesse : Cela racquitte-t-il d'une perte aussi dure ? |
RAMAGE | Il est parbleu ! grand jour ; déjà de leur ramage Les coqs ont éveillé tout notre voisinage |
RAT | Oh ! par ma foi, monsieur, vous ne prendrez qu'un rat ; Et le notaire peut remporter son contrat |
RÉCALCITRANT, ANTE | Puisque aujourd'hui votre humeur pétulante Vous rend l'âme aux leçons un peu récalcitrante |
RÉGALER | Voilà du fruit nouveau dont son fils le régale |
REINE | La comtesse : Mais quel droit avez-vous sur moi ? - Le marquis : Quel droit, ma reine ? Le droit de bienséance avec celui d'aubaine |
RÉJOUISSANCE | S'il est quelque joueur qui vive de son gain, On en voit tous les jours mille mourir de faim, Qui, forcés à garder une longue abstinence, Pleurent d'avoir trop mis à la réjouissance |
RÉMORA | L'or est comme une femme : on n'y saurait toucher, Que le coeur, par amour, ne s'y laisse attacher ; L'un et l'autre en ce temps, sitôt qu'on les manie, Sont deux grands rémoras pour la philosophie |
RENCONTRE | Il faut que je lui montre Deux pendants de brillants que j'ai là de rencontre ; J'en ferai bon marché.... |
RENGAGÉ, ÉE | Que dis-tu ? - Qu'Angélique est une âme légère, Et s'est mieux que jamais rengagée à Valère |
RENTRER | Mon maître en ce moment n'est pas encor rentré |
RETENUE | Fi donc, petit badin, un peu de retenue |
RETOUR | Hector : Vous ne me parlez point, monsieur, de votre amour. - Valère : Non. - Hector : Il m'en parlera peut-être à son retour |
REVENDRE | C'est une illustre ....Qui prête, vend, revend, brocante, troque, achète |
REVENIR | Notre bourse est à fond ; et, par un sort nouveau, Notre amour recommence à revenir sur l'eau |
RIDICULE | Taisez-vous, s'il vous plaît, petite ridicule |
RÔLE | Voilà, monsieur, un petit rôle Des dettes de mon maître.... |
RONDE | Et dont, tous les hivers, la cuisine se fonde Sur l'impôt établi d'une infaillible ronde |
ROTONDITÉ | J'aurais un bon carrosse à ressorts bien liants ; De ma rotondité j'emplirais le dedans |
SAUTER | Eh quoi ? monsieur, tout seul vous sautez de la sorte |
SAUVAGEON | Vous faites le plongeon, Petit noble à nasarde, enté sur sauvageon |
SEC, SÈCHE | J'ai sur certaine femme Jeté, sans y songer, quelque amoureuse flamme ; J'ai trouvé la matière assez sèche de soi ; Mais la belle est tombée amoureuse de moi |
SEC, SÈCHE | Ou bien, réduit à sec, d'une âme familière Peut-être il parle au ciel d'une étrange manière |
SÉDUCTEUR, TRICE | L'or est d'un grand secours pour acheter un coeur ; Ce métal, en amour, est un grand séducteur |
SELLIER | Hector : Je vois votre sellière : Elle a flairé l'argent. - Valère, mettant promptement son argent dans sa poche : Il faut nous en défaire |
SENTIR | Nous ne vous donnons pas de ces effets véreux [effets de commerce] ; Cela sent comme baume |
SERREMENT | Ces serrements de mains dont on vous estropie |
SERRER | À Valère de près j'ai serré le bouton |
SERVIR | Que servir un joueur est un maudit métier ! |
SONNEZ | Je sais dans un trictrac, quand il faut un sonnez, Glisser des dés heureux ou chargés, ou pipés |
SOU | Valère est un vrai fou, Qui jouerait votre bien jusques au dernier sou |
SOÛL, OÛLE | N'ayant plus de maîtresse, et n'ayant pas un sou, Nous philosopherons maintenant tout le soûl |
SOUS | Je suis fille d'honneur ; je ne veux point qu'on dise Que vous ayez sous moi fait pareille sottise |
SOUS-FERMIER, IÈRE | Ne serai-je jamais laquais d'un sous-fermier ? |
SOUVENIR | Vous voir ! c'est du plus loin qu'il me souvienne |
SUPERFICIE | ....Ma foi, la cour m'ennuie ; L'esprit de ce pays n'est qu'en superficie |
SYNCOPE | Elle veut qu'en détours la chose s'enveloppe, Et ce mot dit à cru lui cause une syncope |
TAPIS | J'entends ; autour d'un tapis vert, Dans un maudit brelan, ton maître joue et perd |
TARARE | Dorante par mes soins l'épousera, - Tarare ! Elle est dans nos filets |
TAUX | Leur sotte vanité ne croit pouvoir trop haut à des faveurs de cour mettre un injuste taux |
TENACE | Non, je ne vis jamais d'animal si tenace [un créancier] |
TERRE | Il est tant de traitants qu'on voit depuis la guerre En modernes seigneurs sortir de dessous terre |
TERRE | Ce monsieur de la Serre, Si bien connu de vous et de toute la terre |
TIRÉ, ÉE | Valère au marquis qui refuse de se battre : Oh ! vin est tiré, monsieur, il faut le boire |
TISON | Adieu, tison d'enfer, fesse-mathieu femelle |
TOISE | Oh ! monsieur, point du tout, je suis une bourgeoise Qui sais me mesurer justement à ma toise |
TOMBER | Mais la belle est tombée amoureuse de moi |
TOUPET | Peut-être.... Il.... S'arrachera de rage un toupet de cheveux Qui ne sont pas à lui |
TOURTERELLE | Oh ! parbleu, nous vivrons comme deux tourterelles |
TRAFIC | On tâche autant qu'on peut, dans son petit trafic, à gagner ses dépens en servant le public |
TRÉSOR | Sa poche [du joueur] est un trésor ; Sous ses heureuses mains le cuivre devient or |
TRICTRAC | Je suis, pour vous servir, gentilhomme auvergnac, Docteur dans tous les jeux, et maître de trictrac ; Mon nom est Toutabas, vicomte de la Case, Et votre serviteur, pour terminer ma phrase |
TROMPETTE | Je ne sais point prendre en main des trompettes, Pour publier partout les faveurs qu'on m'a faites |
TROU | Une école maudite Me coûte, en un moment, douze trous tout de suite |
TUF | L'esprit de ce pays n'est qu'en superficie ; Sitôt que vous voulez un peu l'approfondir, Vous rencontrez le tuf |
TURBULENT, ENTE | Le jeu rassemble tout ; il unit à la fois Le turbulent marquis, le paisible bourgeois |
TURPITUDE | La comtesse : Parlez, parlez. - Mme la Ressource : Non, non, il est trop rude. D'aller de ses parents montrer la turpitude |
USER | Ma culotte s'use en deux ou trois endroits |
USSEAU | Et tel change de meuble et d'habit chaque lune, qui, Jasmin autrefois, d'un drap du sceau couvert.... |
USURIER, IÈRE | Cette honnête usurière, Qui nous prête, par heure, à vingt sous par écu ? |
VAINCRE | Près du sexe tu vins, tu vis et tu vainquis ; Que ton sort est heureux ! allons, saute, marquis ! |
VALET | Ce nom [Richard] n'étant point fait du tout à la propice D'un valet de joueur, je me suis de nouveau Donné celui d'Hector, du valet de carreau |
VALOIR | Vous et moi nous en valons deux autres |
VAPEUR | Ce sont des vapeurs de morale Qui nous vont à la tête, et que Sénèque exhale |
VENDRE | Qu'on vend cher maintenant l'argent à la jeunesse ! |
VÉREUX, EUSE | Nous ne vous donnons pas de ces effets véreux ; Cela sent comme baume |
VERMEIL, EILLE | Une lèvre qu'on mord pour rendre plus vermeille |
VERT, ERTE | Il ne faut point avoir de mollesse en sa vie ; Je suis vert |
VICE-BAILLI | Il faut voir sur-le-champ si les vice-baillis Sont si francs du collier que vous l'avez promis |
VIGUEUR | Courage, allons, marquis, montre de la vigueur |
VIN | Oh ! le vin est tiré, monsieur, il le faut boire |
VOISINAGE | Il est, parbleu ! grand jour ; déjà de leur ramage Les coqs ont réveillé tout notre voisinage |
VOITURER | Pour l'avoir sans relâche un an sur sa parole Habillé, voituré, coiffé, chauffé, ganté |
VOLATIL, ILE | Il n'eut jamais pour vous qu'une estime stérile, Un petit feu léger, vagabond, volatile |
VÔTRE (LE) ou VÔTRE (LA) | Le marquis : Serviteur ; vous et moi nous en valons deux autres ; Je suis de vos amis. - Valère : Je ne suis pas des vôtres |
VRAI, AIE | Géronte : Comme le voilà fait !.... à sa mine On croirait qu'il viendrait, dans la forêt voisine, De faire un mauvais coup. - Hector à part : On croirait vrai de lui : Il a fait trente fois coupe-gorge aujourd'hui |
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