Définition de SERRER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : sê-ré

DÉFINITIONS

1
Étreindre, presser. Serrer un noeud.
Ouf ! vous me serrez trop
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Tart. III, 3
Ce qu'on sent, ce qu'on touche, c'est ce qui échappe continuellement des mains qui le serrent ; plus on serre les choses glissantes, plus elles échappent
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Méd. sur l'Év. la Cène, 90e jour.
Matta lui serra la main [à sa maîtresse]
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 4
Cresphonte en expirant me serra dans ses bras
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Mérope, I, 1
On ne serre point ses membres délicats [de l'enfant] avec des liens qui en suspendraient les mouvements
de Auguste Marseille BARTHÉLEMY, dit L'ABBÉ BARTHÉLEMY dans Anach. ch. 47
Paul, les yeux enflammés de colère, criait, serrait les poings, frappait du pied, ne sachant à qui s'en prendre
de Jacques Henri BERNARDIN DE SAINT-PIERRE dans Paul et Virg.
Nature : Absolument.
Et votre don de l'assemblée ? madame, il est accordé à huit cent mille francs ; voilà qui est fort bien ; notre pressoir est bon, il n'y a qu'à serrer
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 331
Ces animaux mordent quand on s'y expose, sans cependant serrer beaucoup
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Quadrup. t. IX, p. 23
Serrer le cou, étrangler.
Et qu'un heureux sultan, dans le sein du loisir, Ait le droit de serrer le cou de son vizir
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Ép. 98
Autrefois, serrer les pouces à un accusé, le soumettre à une torture où les pouces étaient violemment serrés pour le forcer à faire des aveux.
Sémantique : Fig. Serrer les pouces à quelqu'un, exercer sur lui une contrainte morale, lui faire avouer ce qu'il veut taire.
Sémantique : Fig. et familièrement. Serrer le bouton à quelqu'un, le presser vivement sur quelque chose.
À Valère de près j'ai serré le bouton
de Jean-François REGNARD dans le Joueur, IV, 9
Sémantique : Fig. Serrer la bourse, rendre économe, empêcher de dépenser de l'argent.
M. de Montmartel me mande que c'est une opération de finance fort difficile [le commentaire sur Corneille, pour Mlle Corneille].... voilà ce que c'est que d'être battu dans les quatre parties du monde ; cela serre les coeurs et les bourses
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Argental, 28 août 1761
Sémantique : Fig. Serrer les noeuds de l'amitié, rendre l'amitié plus intime entre deux personnes.
Dès nos plus jeunes ans.... L'amour serra les noeuds par le sang commencés
de Jean RACINE dans Bajaz. I, 4
M. de Beauvilliers tenait au Dauphin [duc de Bourgogne] par tous les liens les plus forts qui peuvent former et serrer les unions les plus étroites
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 326, 17
Dans le langage poétique, serrer les noeuds de l'hymen, épouser.
Si le don de ma main peut contenter vos voeux, Je pourrai me résoudre à serrer de tels noeuds
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Mis. V, 7
Sémantique : Fig. Serrer le coeur, causer une vive douleur.
Il me serre toujours le coeur, quand il me demande si je ne sais point de nouvelles
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 401
Je sens une main qui me serre le coeur
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 25 mai 1680
Le monde est rempli de misères qui serrent le coeur
de VAUVENARGUES. dans la Simplicité.
Que la fièvre le serre, se dit par imprécation d'un homme de qui on a à se plaindre.
Que la fièvre te serre, chien de vilain, à tous les diables !
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Avare, II, 6
Que la fièvre quartaine puisse serrer bien fort le bourreau de tailleur
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Bourg. gent. II, 7
2
Joindre près à près, mettre près à près. Vous nous avez trop serrés.
Serrer les dents, presser les deux mâchoires l'une contre l'autre.
Sémantique : Familièrement, en parlant des animaux, serrer la queue, mettre la queue entre les jambes, ce qui est un signe de peur, de désappointement.
Il lui fallut à jeun retourner au logis.... Serrant la queue et portant bas l'oreille
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. I, 18
Serrer son écriture, rapprocher les lettres ou les lignes les unes des autres. Votre écriture est trop lâche, serrez-la davantage.
3
Sémantique : Terme d'art militaire. Serrer les rangs, les rapprocher. Serrez vos rangs : marche.
Sémantique : Fig.
Mon Dieu ! que vous me dites bien sur la mort de M. de la Rochefoucauld et de tous les autres : on serre les files, il n'y paraît plus
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à Mme de Grignan, 5 juin 1680
On avait serré les rangs, et la génération des enfants croissait pour remplacer celle des pères
de Anne Staël-Holstein, dite Mme DE STAËL dans Corinne, I, 7
Nature : Absolument. Serrez, serrez les rangs.
Celui qui a dit qu'à la cour comme à l'armée, quand on voit tomber à droite et à gauche, on crie : serre, et on avance, n'a eu que trop raison
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Mme Denis, 3 mars 1752
Serrez, se dit aussi à des troupes qui marchent et qu'on veut faire avancer plus diligemment
Serrer sur, marcher à la suite d'une troupe en s'en tenant fort près.
Ce n'est que vers trois heures qu'il [le 4e corps] a commencé à marcher ; il a constamment serré sur le 3e corps
de LE GÉNÉRAL GÉRARD dans Quelques documents.
Serrer sur, se dit aussi avec le même sens en terme de marine. Chaque vaisseau doit serrer sur son matelot d'avant, pour empêcher l'ennemi de couper la ligne.
4
Terme du jeu de trictrac. Serrer son jeu, ne pas l'étendre, couvrir autant qu'on le peut toutes ses dames.
Serrer trop son jeu, s'ôter à soi-même ses meilleures chances, pour ne laisser aucune dame à battre.
5
Sémantique : Terme d'escrime. Serrer la mesure, serrer la botte, presser vivement son adversaire.
Sémantique : Fig. Serrer la mesure, serrer la botte, presser son adversaire dans la dispute.
6
Sémantique : Terme d'équitation. Serrer l'éperon à un cheval, lui donner de l'éperon.
Serrer la volte, s'approcher du centre de la volte.
Serrer la demi-volte, faire revenir le cheval avec justesse sur le terrain où il commence la demi-volte.
Serrer la botte, serrer les jambes pour presser un cheval d'avancer.
7
Rendre étroit.
Les deux mers, venant à serrer la terre des deux côtés, font une langue
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. III, 1
8
Serrer une place, la gêner, en couper les communications.
La dernière sortie n'a pas été faite du côté où est la redoute, mais d'un autre côté qui serrait la ville de plus près
de Paul PELLISSON dans Lett. hist. t. II, p. 162
Tes ennemis [de toi, Jérusalem] t'environneront de tranchées, et t'enfermeront, et te serreront de toutes parts
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. II, 8
Mahomet II commença par serrer la ville [Constantinople] du côté de l'Europe et du côté de l'Asie
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 91
Il [Dion] serrait la citadelle de si près, que la garnison, faute de vivres, n'observait plus aucune discipline
de Auguste Marseille BARTHÉLEMY, dit L'ABBÉ BARTHÉLEMY dans Anach. ch. LX
Chargé de m'emparer d'une hauteur voisine, Qui voit le camp romain, le serre et le domine
de SAURIN dans Spartac. IV, 1
Serrer de près une ville, en presser le siége.
9
Pousser, presser.
Notre armée est retournée au camp de Bischen, qui était celui où M. de Turenne était si bien fortifié, et dont il était sorti pour serrer les ennemis contre la montagne et les combattre
de Paul PELLISSON dans Lett. hist. t. II, p. 389
Le marquis de la Fare, capitaine des gardes du régent, se présente entre la porte et le maréchal [Villeroy], l'arrête, lui demande son épée ; Leblanc lui remit l'ordre du roi ; et, dans le même instant, le comte d'Artagnan, commandant des mousquetaires gris, le serre du côté opposé à la Fare
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Oeuvr. t. VI, p. 147
Son second cri [du goëland] qu'il ne jetait que quand on le poursuivait ou qu'on le serrait de près, ce qui par conséquent était une expression de crainte ou de colère
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Ois. t. XVI, p. 191
Serrer de près une femme, lui faire une cour assidue.
Serrait de près sa servante aux yeux doux
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Épigr. III
10
Sémantique : Fig. Être pressant dans une discussion.
Voici un témoignage pour les protestants qui les serrera de plus près ; ce sera celui de Bucer
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Var. V, 14
Le maraud m'embarrassait ! en disputant il prend son avantage, il vous serre, vous enveloppe
de Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS dans Mar. de Figaro, III, 8
11
Passer très près de.... Serrer la muraille.
Et s'écrie écumant de rage : Serre, serre donc le rivage
de Paul SCARRON dans Virg. V
Le courant nous portait malgré nous de ce côté, et nous obligeait de serrer la rive
de François René CHATEAUBRIAND dans Amér. 6e partie.
Sémantique : Terme de marine. Serrer la terre, s'approcher de la terre.
Nous avons serré la terre de Feu d'assez près pour apercevoir, avec nos lunettes, des sauvages qui attisaient de grands feux, seule manière qu'ils avaient d'exprimer leurs désirs de voir relâcher les vaisseaux
de LA PÉROUSE dans Voy. t. II, p. 50, dans POUGENS
Serrer le vent, s'approcher beaucoup de la direction du vent.
Je crus devoir attendre une circonstance plus favorable, et serrer le vent qui battait en côte
de LA PÉROUSE dans ib. t. II, p. 137
Serrer de la voile, gouverner aussi près du vent que possible.
Serrer un bâtiment, s'en approcher.
Serrer la ligne, tenir très près les uns des autres les vaisseaux qui forment une ligne de combat.
12
Sémantique : Fig. Serrer son style, en retrancher tout ce qui est inutile, écrire avec concision.
Serrer un sujet, le traiter sans digression.
Serrez, serrez, réduisez votre évaluation qui est trop forte, rabattez-en.
On parla beaucoup de Thèbes aux cent portes et du million de soldats qui sortait par ces portes.... Serrez, serrez, disait M. André ; je soupçonne, depuis que je me suis mis à lire, que le même génie qui a écrit Gargantua écrivait autrefois toutes les histoires
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans l'Homme aux 40 écus, d'un bon souper
13
Mettre une chose en un lieu où elle ne court aucun risque. Serrer des hardes. Serrer sa bourse, son argent.
Serrer quelque chose sous la clef Laurent, serrez ma haire avec ma discipline
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Tart. III, 2
Serrer les foins, les blés, les mettre à couvert dans le grenier, dans la grange.
14
Sémantique : Terme de marine. Serrer une voile, la plier et l'attacher avec des cordelettes.
15
Se serrer, Nature : v. réfl. Exercer sur soi-même une étreinte, une constriction. Se serrer avec une ceinture.
Nature : Absolument. Se serrer, porter un corset trop étroit, des vêtements trop étroits. Cette jeune fille s'abîme la santé à force de se serrer.
16
Se joindre près à près, se mettre près à près. Se serrer les uns contre les autres.
Serrez-vous contre moi
de Jean de MAIRET dans Soliman, V, 5
Labérius [après avoir joué dans les mimes par l'ordre de César] alla pour prendre sa place parmi les chevaliers, qui se serrèrent de telle sorte qu'il n'en trouva point
de Charles ROLLIN dans Hist. anc. liv. XXV, ch. I, 2, § 2
Et d'un cri de menace, Défiant les Romains, qui se serrent, font face
de SAURIN dans Spartacus, I, 4
Les rangs éclaircis par la mort, par la fuite, se sont serrés et restent fermes
de CHARRAS dans Waterloo, 12
Se serrer contre le mur, se mettre tout contre.
17
Se serrer, se dit de l'action du cheval qui s'étrécit, ne s'étend pas assez d'une main à l'autre, et ne prend pas assez de terrain.
18
Devenir serré, clos. Cette bourse se serre avec des cordons.
Sémantique : Fig. Le coeur se serre, on est saisi d'affliction.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
E mult [des assiégés] li crient grant merci, Qu'il les secore e ne lor faille ; Kar grant sofraite [manque] unt de vitaille ; Mandent cum l'om les a serrez, Clos e assis [assiégés] e estopez
de Benoît de Sainte-Maure dans V. 32517
[Il] N'ot ne entent, tant a ploré, E si par a le cuer serré, Que c'est merveilles qu'il ne muert
de Benoît de Sainte-Maure dans V. 12533
[Un haubert] Fort et espais et serré et entier
dans Ronc. p. 49
Li cuers li faut, s'a la bouche serée
dans ib. p. 117
[Elle] Ferma les huis et serra durement
dans ib. p. 172
2
XIIIe s.
Elle aura, dist li rois, bateüre prochaine, Puis la ferai serrer ens en la tour hautaine
de AUDEFR. LE BAST. dans Romancero, le bast. p. 14
Li premier est travail d'aquerre [les richesses] ; Li second qui le cuer lor serre, C'est paor qu'en nes tole ou emble
dans la Rose, 5214
3
XIVe s.
S'en eu [j'eus d'ivresse] si serrée la teste, Que riens ne veoie, n'ooie
de J. DE CONDÉ dans t. III, p. 19
4
XVe s.
Les ennemis se tenoient moult serrés, leurs lances retaillées de cinq pieds par devant eux
de Jean FROISSART dans I, I, 328
N'a home nul qui ait esté restraint [à qui on ait fait des retranchements], Fors Eustace, qui de ce se complaint, à qui on a vingt jours serré le ventre, Sans croix avoir. ..
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 210
Entre les deux maisons y avoit une grande granche, en laquelle il serra trois cens hommes d'armes
de Philippe de COMMINES dans II, 11
Que la fievre quartaine serre Celluy qui vous a mis icy
de François de Montcorbier, dit VILLON dans Archer de Bagnolet.
Un jour advint que le preux Nabel s'en alloit esbatre aux champs, armé et monté, la lance au poing et l'escu au col, auprès d'un grant mont qu'estoit serré [voisin] du tref [de la tente] de Luces
dans Perceforest, t. III, f° 102
La responce amoureuse fut si grande qu'elle leur serra la bouche
dans ib. t. VI, f° 107
Si fut tenu conseil serré [secret]
dans Vigiles de Charles VII, p. 105, dans LACURNE
Cette escarmouche dura tant qu'il fut nuict serrée et obscure
dans Hist de la Puc. d'Orl. p. 527, dans LACURNE
5
XVIe s.
Le pere estoit si serrant [avare], qu'il lui sembloit que ce qu'il tenoit en une main, l'autre lui deroboit
de Marguerite de Navarre, dite aussi de Valois, ou d'Angoulême, reine de Navarre dans Nouv. XLIV
Empaqueter et serrer soigneusement quelque chose
de Michel de MONTAIGNE dans I, 110
Un parler court et serré
de Michel de MONTAIGNE dans I, 191
Tant le coeur luy serroit de condamner un homme à mort
de Michel de MONTAIGNE dans II, 1
En ce fait, il faut considerer deux sortes de païs, l'un plein et l'autre serré
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans 424
Il s'approcha à quatre lieues près du camp, logeant assez serré ; d'où il commençoit à nous molester grandement
de ID. dans 634
.... Et partit-on pour serrer [assiéger] Poictiers
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans 680
Le pont levis fut haussé et la porte serrée, avecques peu de perte
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans 601
Le roy de Navare fut adverti par un intime du duc de Guise qu'on le vouloit serrer [emprisonner]
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. I, 102
Purgez vostre conseil, où il ne se delibere rien de si serré que le duc d'Albe ne le sache aussitôt
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. II, 14
Ce vieux capitaine serre la main à son homme
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. II, 272
Ils s'embrasserent par plusieurs fois bien serré
de Vincent CARLOIX dans I, 21
Quant à Pirithous, il le feit incontinent desfaire par son chien, et feit serrer Theseus en estroite prison
de Jacques AMYOT dans Thés. 39
Y eut des tonnoires horribles, qui feirent fouyr le menu peuple, et l'escarterent çà et là ; mais les senateurs se serrerent ensemble
de Jacques AMYOT dans Rom. 44
Fabius, qui cognoissoit le païs, luy serra le pas par où il pouvoit sortir de ceste vallée, avec 4000 hommes de pied qu'il y ordonna
de Jacques AMYOT dans Fab. 15
Il le mordit si serré qu'il sembloit qu'il luy voulut manger la main
de Jacques AMYOT dans Alc. 3
Il s'endormit si serré, qu'à peine se peut il esveiller pour le bruit de la roupte et fuitte de ses gens
de Jacques AMYOT dans Sylla, 60
Son stile est partout serré, et n'y a rien qui ne presse et qui ne poigne à bon escient
de Jacques AMYOT dans Cicéron et Démosth. 2
On les met dans des boëtes bien serrées [fermées]
de Olivier DE SERRES dans 684
Il n'y a rien sur la terre qu'en temps et lieu ne se serre
de GÉNIN dans Récréat. t. II, p. 241

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, seré ; bourg. sarrai ; Berry, sarrer ; picard, sérer, fermer, tout sérant, tout près ; provenç. sarrar, serrar ; espagn. et portug. cerrar ; ital. serrare ; du lat. serare, de sera, barre. La double rr dans serre, serrer, serrare, etc. est fautive ; il n'en faut qu'une ; cette erreur vient de ce que les peuples romans ont confondu sera, serrure, avec serra, scie. En Normandie, serrer signifie cueillir, récolter : serrer des pois. Malherbe remarque qu'en Provence serrer a la signification de fermer : Serrer n'a pas la signification de fermer en France, mais en Provence et autres tels lieux où l'on dit : serrer les yeux, serrer la porte, serrer la fenêtre, pour clore, Comm. sur Desportes, t. IV, p. 382.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
XIIIe s. Ajoutez :
Le [la] maison Jehan de Lens.... qui siet en vies markiet, serant de le maison Gerart [touchant à la maison de Gerart]
dans Charte du Vermandois, dans Bibl. de l'École des ch. 1874, XXXV, p. 451

Synonymes de SERRER

Termes proches de SERRER