Définition de CAVE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : ka-v'

DÉFINITIONS

1
Toute espèce de réduit souterrain. Le sol des caves de l'Observatoire de Paris est à 26 mètres sous terre ; et leur température constante à dix degrés centigrades au-dessus de zéro, les fait trouver chaudes en hiver et froides en été.
Autrefois, dans les églises, certain lieu voûté où l'on enterrait les morts.
Il parle de la cave où il doit être enterré
de Jean de LA BRUYÈRE dans V
2
En particulier, construction sous terre destinée à loger le vin et autres provisions. Avoir du vin en cave. Les soupiraux d'une cave. Maison élevée sur caves.
Il retourne chez lui ; dans sa cave il enterre L'argent et la joie à la fois
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VIII, 2
Allez chez le ministre, vous y verrez de vastes bâtiments comblés de nos productions depuis la cave jusqu'au faîte
de Paul Louis COURIER dans Lett. I, 76
Sémantique : Fig. Aller du grenier à la cave, de la cave au grenier, tenir des propos incohérents, sans suite ; et aussi, ne pas écrire droit.
Rat de cave, bougie mince et enroulée dont on se sert pour descendre à la cave.
Sémantique : Fig. et par injure, rat de cave, commis qui visite les caves des débitants de boissons.
Je ferais mon chemin, j'aurais un bon emploi, Je serais dans la suite un conseiller du roi, Rat de cave ou commis
de Jean-François REGNARD dans le Joueur, I, 1
3
Sémantique : Par extension, les vins mêmes qu'on a en cave. Monter, faire sa cave. Il a une excellente cave.
Vidons, joyeux Français, Nos caves renommées
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Gr. orgie.
4
Coffre à provisions d'une voiture.
Caisse à compartiments, garnie de flacons de liqueurs ou d'eaux de senteur.
5
Sémantique : Terme de métallurgie. Côté opposé au bord où s'opère le travail.
Excavation prismatique dans laquelle s'écoule le laitier.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Ne [ils] n'estoperent les caves où il estoient
dans Machab. I, 2
E vint Sahel à unes foldes de brebis, ki sur un chemin esteient ; truvad i une cave grande ù il entrad, pur sei aiser
dans Rois, 93
2
XIIIe s.
En une cave [lieu creux] firent lor agait embuschier
dans Ch. d'Ant. VII, 71
Et pour destourber la chauciée que le roy fesoit, les Sarrazins fesoient fere caves en terre par devers leur ost
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 221
3
XIVe s.
Adont le va li keus [le cuisinier] à la cave menant
dans Baud. de Seb. VIII, 1016
4
XVe s.
Je avois bien ouï dire que telle chose avoit ceans, mais point n'y pensois ni ne m'en donnois de garde que ceux qui s'en sont allés s'en dussent partir par la cave
de Jean FROISSART dans II, III, 23
5
XVIe s.
Dame j'estois, maintenant suis esclave, Du solier suis descendue en la cave
de Jean des Mares ou Des Marets, dit Jean MAROT dans V, 45
Il venoit du temple de Lebadie et de la cave de Trophonius de bonnes nouvelles aux Romains
de Jacques AMYOT dans Sylla, 37
Après s'être bien antidoté l'estomac de coudigna de four [pain] et d'eau benite de cave [vin]
de François RABELAIS dans I, dans LE ROUX, Dict. com.
En basse cave le bon vin
dans Récréation de devis amoureux, p. 49, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Cave, adjectif ; picard, gove ; provenç. espagn. et ital. cava. D'après Chifflet, on prononçait au XVIIe siècle kâve.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Le cellier diffère de la cave en ce qu'il n'est pas aussi enfoncé au-dessous du sol, et que d'ordinaire il n'est pas voûté

Synonymes de CAVE

Phonétiquement proche de CAVE