L'oeuvre Lettres de France et d'Italie de Paul Louis COURIER

Ecrit par Paul Louis COURIER

Date : 1828

Citations de "Lettres de France et d'Italie"

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Utilisé pour le motCitation
ÀHélène adorée vit les peuples et les dieux combattre à qui la posséderait
ABONNÉ, ÉEL'enfer a trouvé cette invention de distribuer, chaque matin, à 20 ou 30 mille abonnés une feuille où se lit tout ce que le monde dit et pense
ACCESSIBILITÉDans ce qui s'écrit sur la religion maintenant, de quoi est-il question ? De la lumière du Thabor, de l'immaculée conception, de l'accessibilité
ACCOSTABLESi le maire était noble de son chef, nous le trouverions accostable
ACCOUTREMENTL'intendant qui devait accompagner le roi fut choqué de l'accoutrement de MM. les Scrittori
ACERBITÉL'obligation de raconter le fait lui rappelle la mémoire plus vive de l'acerbité d'un événement qui....
ACÉTATEDe l'acétate de morphine, un grain dans une cuve se perd, en une cuillerée tue
ACHEVÉ, ÉEC'est une pièce achevée dans le style de Diafoirus
ADEPTEJe montrerai la copie de votre inscription d'Oropus aux adeptes, s'il y en a en ce pays-ci
ADMINISTRÉ, ÉEIls [le procureur du roi et le commandant de la gendarmerie] sont serviteurs l'un de l'autre contre l'administré qui les paye tous deux
ADONCAdonc Darius pousse sa dague, et d'aventure n'atteignit que le mage
AD REMCe raisonnement parut si fort, si lumineux, si ad rem.... que veux-tu ? j'entraînai l'assemblée
ADRESSEJe ne doute pas que ce grand pays [la Grande-Grèce], où tout est grec, ne me fournît aisément de quoi vous intéresser et rendre mes lettres dignes de leur adresse
AFFAIREL'adjudication est remise à quinzaine ; mais je crois que je ferai affaire avant ce temps
AFFILIATIONOn ne voit pas grande affiliation apparente entre la famille de Rosny de Sully et la vôtre
AILEIl n'est fils de bonne mère qui n'abandonne tout pour être présenté, avec l'espoir fondé d'emporter pied ou aile, comme on dit, du budget
AISCe fut bien pis quand l'homme de Mayence [Gutenberg] eut imaginé de serrer entre deux ais la feuille qu'un autre fit de chiffons réduits en pâte
AISEVotre lettre me trouvera bien sain et me fera bien aise
ALGUAZILJ'aurais pu rester longtemps dans les griffes des alguazils, si on n'eût pas parlé de moi
ALLERIl s'en va temps, monsieur, que je parte
ALLERCambyse embrassant Nitétis l'appelait du nom de son père, et elle s'en va lui dire : ô roi, tu ne vois pas qu'on te trompe
AMBAGESEmprisonnez, tuez, on n'aurait jamais fait, s'il fallait tant d'ambages et de circonlocutions
AMOURPâris n'ignorait aucune de ses amours [d'Hélène] quand il lui sacrifia les siennes
AMPLIFIERL'un écrivait sous sa dictée [de Napoléon] les phrases ampoulées dont il amplifiait ses ordres du jour
AMULETTEThéophraste raconte que Périclès malade montrait à un de ses amis certains amulettes que les femmes lui avaient attachés au cou
ANNous payons [au gouvernement], bon an mal an, 900 millions
ANALYSECette tache était d'une encre tout extraordinaire, qui résistait à l'analyse
ÂNERIEDe pareilles âneries font grand tort, et voilà ce que c'est que d'enchaîner la presse
ANIMALNous avons un colonel aide de camp de Masséna, assez mal plaisant animal
ANSELa maison du garde fait partie de la forêt ; c'est une raillerie de prétendre avoir vendu le pot et non l'anse
ANTHOLOGIEM. de La Rochette nous donnera-t-il enfin cette anthologie ?
ANTIQUELe comte de Bussy traduisit de l'antique les amours d'Hélène
APOSTILLERVous verrez des officiers qui passent leur vie à apostiller en marge les lettres à répondre
APPAROIRVotre respectable père signa toujours de Rony, ainsi qu'il appert sur votre propre extrait de baptême
APPORTERJe mange chez moi ; on m'apporte de chez un restaurateur assez passable
APPRIS, SEDès l'enfance appris à cela [mendier]
APPROCHANT, ANTEVous vous rappelez le mot des Espagnols : Non comme Français, mais comme hérétiques ; ces messieurs [Furia, etc.] disent bien ici quelque chose d'approchant
APPROCHANT, ANTEJean Choinart, approchant l'août, va voir ses blés, trouve sa moisson trop belle
ARCHERVoilà dans quelle misère il m'a fallu travailler ; dans les transes d'un homme qui voit les archers à ses trousses
ARCHONTELes charges nécessaires pour faire partie de l'aréopage, c'étaient celles d'archonte, de thesmothète et de polémarque
ARGOTIl n'y a pas un paysan qui ne dise que Bonaparte vit et qu'il reviendra ; c'est entre eux une espèce d'argot, de mot convenu pour narguer le gouvernement
ARRIÉRÉ, ÉEAu retour de l'expédition, vous recevrez tout l'arriéré des coups de bâton qui vous sont dus depuis 1789
ASPIRANT, ANTEJe n'ai fait que 40 visites, 80 révérences ; ce n'est rien pour un aspirant aux emplois académiques
ASSEMBLÉELes filles n'étaient pas chères à l'assemblée de Veretz, les garçons hors de prix
ASSERVIRInsensé qui croit asservir et se dispenser d'obéir !
ATTRAIRELa fille de Périandre disait à Lycophron ce qu'elle croyait plus capable de l'attraire et fléchir son coeur
AUBADELes gentilshommes de la garnison attaquent les donneurs d'aubade
AUCUN, UNEAucuns disent, et je n'ai pas de peine à le croire, que....
AUCUNEMENTPar maints propos, il [Courier] aurait essayé de troubler aucunement les gens de cour dans l'antique possession où ils sont de tout temps de partager entre eux les revenus publics
AUDIENCEIl faut employer quelque moyen tel qu'en fournit l'art oratoire pour avoir audience de l'assistance
AUDITIONJe fus condamné sans preuves, sans audition des témoins
AVENTURELes autres princes connus sous les noms de héros ou de princes d'aventure ne valent rien du tout
AVISM'est avis que cet enchaînement de sottises et d'atrocités qu'on appelle histoire ne mérite guère l'attention des hommes sensés
AVOUERParle, écris, je t'avouerai de tout, pourvu que tu m'aides à sortir de cette botte [l'Italie]
AVRILJe vais à l'autre bout de la ville, on se met à rire, et l'on me dit : Poisson d'avril !
BAGUENAUDERJe m'en vais musant et baguenaudant jusqu'à Naples
BAILLERJe veux vous bailler ici quelque petite signifiance de ce que j'ai remarqué de la littérature actuelle
BAILLERNapoléon ne nous baillait pas le lièvre par l'oreille, jamais ne nous leurra de la liberté de la presse
BALIVEAUOn coupa et enleva, dans ma forêt de Larçai, quatre gros chênes baliveaux de quatre-vingts ans
BALLOTTERThucydide et lui [Périclès] étant ballottés aux suffrages du peuple pour le ban de l'ostracisme, ce fut Thucydide qui succomba
BANDamon [maître de musique de Périclès] fut mis au ban de l'ostracisme
BANDERGarde que les Perses un jour ne se bandent contre toi
BARAGOUINVoici ce notable discours brièvement, compendieusement traduit de baragouin en français
BARBEUn homme comme Gail doit rire dans sa barbe quand il touche cinq à six traitements
BARGUIGNERC'est Mme Shoenée qui achète notre filonnière ; mon homme barguignait un peu ; je craignais des difficultés
BÂTÉ, ÉECeux-ci [J. J. Rousseau, Diderot, d'Alembert] sont tous ânes bâtés, sous le rapport de la langue, pour me servir d'une de leurs phrases
BÂTONVous voyez comme je travaille ; tout ce qu'on appelle décousu, bâton rompu, n'est rien en comparaison
BÂTONNERAnglais, Suisses, Allemands, Russes, Prussiens, tous bâtonnent le soldat
BAVETTEDe Maurice de Saxe vainqueur au prince à la bavette il y a quelque différence
BEAU ou BEL, BELLENous les avons menés de la belle manière
BEAU ou BEL, BELLEIl serait étrange.... Il ferait beau alléguer l'opinion publique à Mademoiselle de Pisseleu
BEAU ou BEL, BELLEFaites un soupir ou un sourire, et dites que le temps est au beau
BEAUCOUPToutes vos lettres me font plaisir et beaucoup, mais non pas toutes autant que la dernière
BECJ'en reviens toujours à vous dire qu'il ne faut jamais se prendre de bec avec la canaille
BENACEChaque paysan possède ce que nous appelons sa goulée de benace, un ou deux arpents de terre en huit ou dix morceaux
BENACEQu'il se vende un quartier de pré, c'est un paysan qui l'achète ; chacun a maintenant sa goulée de benace
BESICLESIl faut être sorcier pour le lire [ce manuscrit] ; j'espère pourtant en venir à bout, à grand renfort de besicles
BESOGNEMM. les gens du roi, entre la chancellerie et la grande aumônerie, n'ont pas besogne faite
BÊTEJ'aime bien moins mon peuple et la religion que je ne hais la révolution, qui est proprement ma bête noire
BÊTISEIl y a en moi, pauvre et simple homme de village, plus de bêtise que de méchanceté
BIBLIOMANIAQUEAuriez-vous cru que la fureur bibliomaniaque pût aller jusque-là ?
BIFFURECes trois exemplaires sont condamnés à toutes les ratures et biffures que j'y pourrai faire
BIPÈDETout tient au caprice de deux ou trois bipèdes sans plumes qui se jouent de l'espèce humaine
BIRIBILe meilleur usage qu'il [le ministre] pût faire de ces 900 millions, ce serait de les jouer au biribi
BISCORNU, UE: en tout 71875 : tu me demanderas pourquoi ce compte biscornu....
BISTOURNÉ, ÉELes Français, domptés aujourd'hui, abattus, mutilés, bistournés par Napoléon, se laissent ferrer et monter à tous venants
BIVAQUER ou BIVOUAQUERCertes, quand je bivouaquais sur les bords du Danube, mon domicile n'était pas là
BLANCJe laissais aux endroits qu'ils [les bibliothécaires] n'avaient pu lire des espaces en blanc
BLEU, BLEUEMessire Jean Chouart n'a pas peur, tout prêt à faire feu sur les bleus, au premier signe de son évêque
BOMBÉ, ÉEM. de Colbert trouve dur de suivre le quartier général sans sa voiture bombée
BONNEMENTD'Anthouard nous assemble et nous dit de quoi il s'agissait [le vote pour faire Napoléon 1er empereur], mais bonnement, sans préambule ni péroraison
BONNETM. le marquis sera dispensé de parler, et peut opiner du bonnet
BOSSEIl me fallut d'abord apprendre le dessin ; je dessinai d'après la bosse ; je dessinai d'après nature
BOTTEPoint de politique, tout le monde en bottes [sans gêne] ; quelles délices
BOTTELEURLes rédacteurs sont gens connus, vignerons, bûcherons et botteleurs de foin
BOUFFONNERIEUne notice d'un livre par quelqu'un qui ne l'a point lu est une bouffonnerie toute neuve
BOUILLOTTE[à Paris] vous avez bien d'autres affaires [que de songer à nous] : la hausse et la baisse, les faillites, la bouillotte
BOULANGERLa petite Madelon refuse 25 écus de Jean Bedout, encore elle ne sait ni boulanger ni traire
BOUQUETLa simplicité des temps héroïques, aussi supérieure à tout le clinquant d'aujourd'hui que la poésie d'Homère l'est aux bouquets à Iris
BOUQUINÀ un si horrible spectacle (il parle de ce pâté que je fis sur son bouquin), mon sang se gela dans mes veines
BOURRÉESi je n'arrivais pas le 2 ou 3 avril, fais vendre les bourrées par Blondeau
BOUTE-SELLEÉperonné, botté, prêt à monter à cheval, il [Dorante] attend le boute-selle
BOUTONNERLa duchesse de Bourgogne vint au sermon en habit de chasse qui boutonnait jusqu'au menton
BRAGUEL'écuyer de Darius tint sa main cachée sous ses bragues
BRAILLARD, ARDEJe fis entendre aux braillards que je soupçonnais quelque autre [du vol du manteau]
BRAIREIl faut hurler avec les loups, d'autres disent braire avec les ânes
BRAISELes Calabraises sont noires dans la plaine, blanches sur les montagnes, amoureuses partout ; Calabraise et braise, c'est tout un
BRANCHEJ'étais un conjuré, j'avais entrepris de faire passer la couronne dans une autre branche
BRANLEcierges allumés, faux-bourdon, procession, cloches en branle
BRASSERJ'étais venu afin de brasser mort à ce mage [Smerdis]
BRIBESi j'avais le moindre crédit, quelques bribes à leur jeter, ils seraient tous à mes pieds
BRIQUETPrends ton briquet, Francisque, et allons assommer ce Benjamin Constant
BRIQUETLa Tulipe, homme de cour, a quitté son briquet pour se faire talon rouge
BRISÉESChaque coupe forme un carré dont les quatre angles sont marqués par des fossés, des brisées
BROCHÉ, ÉECherchez parmi mes livres deux volumes in-8°, brochés en carton vert
BROCHERJ'ai broché un sous-seing comme j'ai pu ; il fallait bien signer quelque chose
BRUITLes uns mentent pour abuser, les autres veulent acquérir bruit de sincérité
BUDGETQu'on mette un roi à Genève avec un gros budget, chacun quittera l'horlogerie pour la garde-robe
BULLETINQue deviendront vos Mémoires [de l'Académie], quand ils ne présenteront plus que le rituel du Lamisme ou l'ennuyeux bulletin des conquérants tartares ?
CADUCÉEL'éloquence est ce caducée de Mercure qui conduit les âmes
CAILLEUn dimanche M. le maire chassait aux cailles dans mon pré
CALEMBOURIl n'est sorte de calembours et de mauvaises plaisanteries qu'on n'ait faits là-dessus
CAMPERIl m'a fallu livrer bataille, sans cela on me campait sur le dos la perte des douze canons
CANAILLEC'était [MM. les chambellans], vous disais-je, une canaille qu'il fallait laisser aboyer
CARABINIERDans cette foule trois carabiniers se trouvaient en sale veste d'écurie
CARIERL'os s'étant carié, la cuisse fut tantôt pourrie et le mal emporta Cambyse
CARTELe duc d'Angoulême a carte blanche pour les récompenses
CARTELes ordres que j'ai reçus m'ont obligé de partir si précipitamment que j'eus à peine le temps de porter chez vous ma carte
CARTONM. Bossi a découvert, je ne sais où, les cartons et les études de Léonard même
CASERNEVoilà Dorante husard, sentant la caserne, si ce n'est peut-être le bivouac
CASSERCe n'est pas moi qui ai trouvé le secret de faire traîner deux mois cette opération, presque terminée en huit jours, quand le roi et l'état-major me vinrent casser les bras
CATACHRÈSEPoussez à Marcassus, poussez à Marcellus l'antithèse, l'hypotypose, la catachrèse
CAUSEJ'avais deux coupes de bois à vendre, à cause que je n'avais point coupé l'année précédente
CAVEAllez chez le ministre, vous y verrez de vastes bâtiments comblés de nos productions depuis la cave jusqu'au faîte
CELe pauvre homme [Courier] reçut un long papier dans lequel on l'accusait d'avoir offensé la morale publique, et de ce non content, d'avoir provoqué à offenser le roi
CÉDERLe parti le plus sûr, c'est de respecter fort les procureurs du roi et leurs clercs, de fuir toute rencontre avec eux, tout démêlé, de leur céder non-seulement le haut du pavé, mais tout le pavé s'il se peut
CÉDULEAu milieu du procès, dans la plus grande rage de ses persécutions, quand son garde champêtre [du maire], ses cédules, ses huissiers ne me donnaient point de relâche
CELAMes lettres vous pleuvront une page pour une ligne, et bientôt vous en aurez haut comme cela
CENSIVELe laboureur cultivant pour soi seul, sans ferme ni censive
CENTEn un mot comme en cent, vous n'aurez jamais dans ce pays une armée à vous
CERF-VOLANTJe revois les endroits où j'ai joué à la fossette et au cerf-volant ; ces souvenirs me font plaisir
CHÂLEVous me tendriez la main, ou bien un bout de votre châle (est-ce le mot ?), sachant que je suis et serai toute ma vie, madame
CHAMBREVous savez bien qui vous nommâtes à la place de Visconti ; ce fut un noble, un vicomte, un gentilhomme de la chambre
CHAMPJe m'arrête vraiment à tout bout de champ ; ici, j'y suis depuis huit jours, et ne sais encore quand j'en partirai
CHAMPIGNONComme Cambyse sauta sur le cheval, du fourreau de son sabre tombe le champignon, le sabre le blesse à la cuisse
CHANCEUX, EUSEIl est vrai que je suis bien chanceux d'avoir cette chambre-ci
CHANDELLEMolière était, lui, chef de sa troupe ; moi, je mouche les chandelles
CHANSONNIER, IÈREJ'ai encore dîné hier avec le chansonnier [Béranger] ; il imprime le recueil de ses chansons
CHARANÇONQue les sauterelles, la grêle, les chenilles, le charançon ne nous pillent pas tous les ans
CHARBONNIER, IÈRELa foi du centenier, la foi du charbonnier sont passées en proverbe ; je suis soldat et bûcheron, c'est comme charbonnier
CHARGEPaul Louis amène, d'un bois non fort voisin, cinq cents charges de gazon ou terre de bruyère
CHARGERendez-moi ce service à la charge d'autant
CHARROITrois mois de fâcheux temps pendant lesquels on n'a pu faire charrois ni labours
CHAUD, CHAUDECela ne vous fait ni chaud ni froid, ni bien ni mal, plaisir ni peine
CHAUSSÉEJean-François Delagorgue, lieutenant général de la chaussée du Boulonnais
CHEPTELUn roi ainsi élevé [aux écoles publiques] jamais ne penserait nous tenir à cheptel de Dieu ni d'aucune puissance
CHEVANCEIl est force que le peuple croisse, ayant repos, biens et chevance, peu de soldats et point de moines
CHEVAUCHERMichel chevauche un cheval de prise qu'il a choisi entre tous
CHIEN, CHIENNEJe cours toujours pour ma chienne de vente ; j'ai eu ce matin de bons renseignements
CHIFFONExcusez le chiffon sur lequel je vous écris, rien n'est plus rare que le papier en ce pays-ci
CHIFFONNIER, IÈRECe monsieur du journal m'appelle jacobin, homme horrible, ordurier, chiffonnier
CHOIRJ'ai très bien pu, par distraction, faire choir sur le bouquin la bouteille à l'encre
CHÔMERAu lieu de chômer les saints et de faire pénitence
CHOSEÀ quoi vous servait d'irriter des gens qui, sans être grand'chose, tiennent à quelque chose ?
CHOSEVous voudriez voir la haute société et ne point restituer ? garder l'hôtel de chose et y recevoir le marquis ?
CHOYERTa mère le choie ; Zara ne le néglige pas
CHRYSALIDEJe veux laisser là mon harnais, comme un papillon dépouille sa chrysalide et s'envole
CLAQUERome verra sa broderie [de M. Millin], son claque et sa dentelle
CLAQUEMURÉ, ÉEQue voudriez-vous que le courtisan fît d'une dame Honesta claquemurée dans son ménage ?
CLARISSIMEJ'ai écrit au clarissime, dont j'ai lu la dissertation avec grand plaisir
CLEF ou CLÉLe premier, mourant de faim, a mis la clef sous la porte et s'en est allé
CLERCQue sûtes-vous par le rapport de votre envoyé ? Peu de chose ; à la fin on imprime, tout devient public, et il se trouve qu'il n'y a point eu de conspiration ; cependant les têtes étaient coupées ; voilà un furieux pas de clerc, une bévue qui coûte cher, et que la liberté des journaux vous eût épargnée
CLIQUEL'offense que j'ai faite au seigneur Furia, lui est particulière ; la rage de toute sa clique a une cause plus générale
CLIQUEPuzzini ameute sa clique, me dénonce au ministre, arme l'autorité pour me persécuter
CLOCHESi Foy eût pu soutenir ce style, la scène changeait ; M. Pasquier, surpris comme un fondeur de cloches, eût remis ses lois dans sa poche, et moi, petit propriétaire, ici je taillerais ma vigne sans crainte
COCAGNELe gouvernement représentatif de la sorte est une cocagne, mon cousin
COEURLes vieilles souches [de vigne] sont pourries jusqu'au coeur, et le fruit n'en vaut guère
COFFRÉ, ÉEUn mot du maire du lieu et me voilà coffré
COFFRERJe voudrais que cela [cette aventure de passe-port] vous dégoûtât d'un pays où l'on coffre les gens pour si peu de chose
COLIN-MAILLARDDeux tables de boston et un colin-maillard dans le salon que tu connais ; tu peux t'imaginer comme on était à l'aise
COLLATIONAprès avoir copié tout le morceau inédit, j'achevai la collation du reste avec ces messieurs
COLLETL'homme élevé dans la crainte des gendarmes, qui craint que son ombre ne le prenne au collet
COMMENTToutes ces gardes, comment qu'elles soient établies, ne sont point difficiles à passer
COMPAGNONJules Mazzarini, arrivant de son pays avec peu d'équipage et petit compagnon, estime les Français
COMPAROIRIls [les juges] ont ajourné le dit Paul-Louis à comparoir devant les assises de Paris
COMPLAIRESe faire petit pour complaire, s'abaisser, s'effacer devant un supérieur
CONCLUSIONOn prend des conclusions, puis on rend un arrêté conforme au bon plaisir du maire
CONFONDU, UEVoyant ce ménage, mon herbe confondue, perdue, si le ne dis mot....
CONGRÛMENTHérodote parle congrûment et surtout noblement
CONNAISSEUR, EUSEMme Pepe veut passer pour connaisseur en peinture et en musique
CONSERVATEUR, TRICEOn savait où ils étaient [les manuscrits perdus] ; c'était matière à exercer le zèle des conservateurs
CONSUMERLa petite fille n'a fait que languir depuis [l'emprisonnement de son père], et se consume peu à peu
CONTORSIONTous les efforts que je ferais pour paraître aimable, ne seraient que des contorsions qui me rendraient plus maussade
CONTRAIREJe vis bien que je déplaisais ; mon camarade, au contraire ; il était de la famille
CONTRARIÉTÉOn vit dans l'assemblée une grande contrariété de sentiments et de volontés
CONTRE-SEINGVous pourriez lui faire parvenir à lui [de Gérando], sous le contre-seing, votre ouvrage et celui de M. Coraï
CORPSHélène, la plus célèbre des belles, à laquelle vous devriez, madame, par le même esprit de corps, vous intéresser aussi bien qu'à la dixième muse
CORRECTIONIl me semble, sauf correction, que ceci ne vous regarde pas
CORVÉABLENous étions la gent corvéable, taillable et tuable à volonté, nous ne sommes plus qu'incarcérables
CORYPHÉEAlexandre, dont nous parlions, c'est le coryphée des destructeurs de l'espèce humaine
COSSERIl ne fait point bon cosser avec de telles gens et j'en sais des nouvelles
COTERIECe qui m'empêchait de vous écrire, c'étaient les coteries [clubs] auxquelles je me trouve livré aujourd'hui
COTERIEQui diantre me poussait à vouloir être de l'Académie, moi qui m'étais moqué quarante ans des coteries littéraires ?
COUDRETTEOn dansa hors du village, sur le gazon, sous la coudrette
COULAGEDéduisez les façons, l'impôt, le coulage [du vin], etc. vous trouverez net 140 ou 150 fr. pour le bonhomme
COUPOn a vu le bossu passer près de la Villeaux-Dames, où il a bu un coup
COUPELe fripon qui me vola la moitié d'une coupe de bois, obtient de l'équité des juges un encouragement de 800 francs
COUPE-JARRETJe vis ces Albanais qui sont des coupe-jarrets enrôlés
COUPUREPour rassurer les imprimeurs, Courier a fait de grandes coupures [dans le Pamphlet des pamphlets]
COURTISANESQUEJ'emploie non la langue courtisanesque, mais celle des gens avec qui je travaille à mes champs
COÛTEt puis, la sainte alliance, que de coûts ! que de dépenses !
COUTUMIÈREMENTOtanès fit demander à sa fille près de qui elle couchait coutumièrement
COUVERTOn m'a déjà adressé quelques volumes sous le couvert du général Miollis
CRASSEChenonceaux, Blois, Amboise que retracent-ils à l'esprit ? Le luxe et la luxure et la crasse ignorance des abbés et des moines
CRATÈRELes Grecs et Cariens placent un cratère entre les deux armées, puis, amenant là les enfants de Phanès, les égorgent jusqu'au dernier
CREVÉ, ÉEDom Joseph portera l'habit que vous lui voyez, à moins que ses parents crevés de la peste n'en aient laissé dont personne ne veuille
CREVERToujours à l'avant-garde, crevant mes chevaux, et me chargeant de toutes les commissions
CREVERLe duc d'Angoulême crève les chevaux sur la route de Bayonne
CRIERJe ne vous ferai sur cela aucun commentaire, la chose crie ; vous en serez révolté
CRISPINLe crispin, c'était Monrose, ne m'a pas paru merveilleux
CROCSi Dieu ne change mes résolutions, je mettrai bientôt mon armure au croc
CROIXCe siècle-là [de Louis XIV] est en tout supérieur au vôtre depuis l'astronomie jusqu'à la croix de par Dieu
CUISTREM. Furia est un cuistre, ancien cordonnier comme son père
CUL ou CUAvancer est chose impossible dans la position où nous nous trouvons ; par pitié ou par amitié, tire-moi de ce cul-de-sac [l'extrémité de l'Italie]
CULBUTERIl faut relever d'anciennes familles qui relèveront la monarchie si elle culbute en Espagne
CULOTTEJe ne lui ai point fait de visite [à M. de Gérando], parce qu'il m'eût fallu pour cela une culotte et un chapeau d'une certaine façon
CURESa femme languit et meurt ; le mari n'en a cure, et c'est là, dit-on, ce qui l'a tuée
CURÉECette convoitise des offices et états (curée autrefois réservée aux nobles limiers) est devenue plus âpre depuis que tous y peuvent prétendre
CURSIF, IVEDe cette espèce d'écriture cursive [des inscriptions] les traits de chaque lettre, à peine ébauchés, se doivent le plus souvent deviner
DAGUECambyse tire sa dague, dont lui voulant donner dans le ventre [au boeuf Apis], il l'atteint à la cuisse
DAGUERGobrias aussitôt repart : Dague, dusses-tu tuer les deux [moi et Smerdis]
DAIGNERHélène fut la seule de son sexe, parmi tant d'enfants de Jupiter, dont ce dieu daigna se déclarer le père
DAMTu as perdu Cyrus qui te crut alors, mais à ton dam
DARDERCambyse, ne pouvant darder Crésus, dit à ses serviteurs de le prendre et le tuer
DAVANTAGELes mages résolurent de se rendre ami Poréxarpe, parce qu'il avait tout sujet de haïr Cambyse, davantage était homme grandement estimé des Perses
DEIl n'est vilain qui faute de mieux ne mette au moins un de à son nom
DEDe lui copier ce griffonnage, ce serait pour en mourir
Chacun après le dé vous montre comment il fallait jouer
DÉBOTTÉ, ÉEAu vrai, je vois que la grande affaire de ce siècle-ci, c'est le débotté et le petit coucher
DÉBOTTERLa nature, pour les courtisans, se borne à l'oeil de boeuf ; la faveur, la disgrâce, le lever, le débotter, voilà les phénomènes
DÉBOTTERCe héros [Bonaparte] gouvernait à cheval, organisait en poste, et fonda en se débottant un empire qui dure encore
DEÇÀExcellents ministres des hautes puissances étrangères, ne vous fiez point trop à vos amis de deçà
DÉCOMPOSERIls achètent de grands biens pour les revendre en détail, et, de profession, décomposent les grandes propriétés
DÉCONFIT, ITELe matin nous autres déconfits [battus], nous sortîmes par cette porte [de Scigliane] à la pointe du jour
DÉCONFORTERLes autres [Égyptiens] assis autour de lui [Psamménite] pleuraient, se déconfortaient
DÉCRASSERIl n'est vilain qui, pour se faire un peu décrasser, n'aille du roi à l'usurpateur et de l'usurpateur au roi
DÉFAIREIls ne songent pas, les bonnes gens qui veulent maintenir toutes choses intactes, qu'à Dieu seul appartient de créer ; qu'on ne fait point sans défaire ; que ne jamais détruire, c'est ne jamais renouveler
DÉFAIREJean Choinart trouve sa récolte trop belle [il avait spéculé sur la hausse des grains], rentre chez lui et se défait
DÉFILEMENTAvec de grandes demi-lunes, des fronts en ligne droite et un bon défilement, on doit tenir un certain temps
DÉGOBILLAGEEn le montrant au doigt, vous lui ferez trop d'honneur ; et puis la belle matière à remuer pour vous que son dégobillage ! Fi ! laissez-le là ; jam foetet [il pue déjà]
DÉGOÛTÉ, ÉEChacun en veut tâter [de la noblesse] ; et ceux qui autrefois firent les dégoûtés, ont bien changé d'avis
DÉGROSSI, IEMa petite drôlerie [traduction] dont vous me demandez des nouvelles, est assez dégrossie
DELÀÀ Fondettes, delà les deux rivières de la Loire et du Cher, toute danse est pareillement défendue
DÉLIBÉRÉ, ÉECambyse délibéré d'envoyer des espions [en Éthiopie] manda d'Éléphantis des hommes ichthyophages
DÉLICATESSECe texte a des délicatesses bien difficiles à rendre, et notre maudit patois me fait donner au diable
DÉMARRERIl n'y eut pas un ouvrier de la ville que je pusse faire démarrer de l'antichambre ou de l'escalier
DEMEUREQuand je retrouvais dans la poussière des bibliothèques d'Italie les chefs-d'oeuvre de l'antiquité grecque, je n'étais pas à demeure [domicilié] dans ces bibliothèques
DENIERDeux cents francs un garçon, sans le denier à Dieu, sabots, blouse et chapeau pour la première année
DENTJe n'ai pas perdu un coup de dent ni une partie de volant, quand j'ai trouvé des joueuses comme Mlles vos filles
DÉPARTEMENTIl faut être un peu de son département pour croire qu'il s'agit du roi, lorsqu'on crie : Vengez le roi
DÉPÔTCourier satisfit à tout et fut mis en dépôt, c'est le mot, à la salle St-Martin
DÉSAGRÉABLELes uns [de nos soldats] crevaient d'indigestion, les autres coulaient des jours fort désagréables (expression que me fournit bien à propos le style moderne)
DESSOUSMonval m'a conté une affaire vive à la Caldiera ; les nôtres auraient eu du dessous
DESTITUÉ, ÉEJe n'ai point d'emploi ; je ne cours aucun risque en ne souscrivant pas [à l'achat de Chambord] d'être destitué
DESTRUCTEUR, TRICEEn somme, ces gens-ci [les gens de la bande noire], ces destructeurs de terres font grand bien à la terre, divisent le travail, aident à la production....
DÉTAILLANT, ANTESans les autres avanies faites par la police au marchand détaillant
DÉTENIRL'on veut absolument que, contre mon intérêt visible, j'aie mutilé ce morceau, que je venais de détenir et dont j'étais maître
DÉTROUSSEROn détrousse les passants, on fait le contraire aux filles ; on vole, on viole, on massacre
DÉTRUIT, ITEUne terre non plus n'est pas détruite, c'est pure façon de parler ; bien le peut être un marquisat, un titre noble, quand la terre passe à des vilains
DÉVALISERUne escorte de 50 hommes armés qui souvent dévalisent ceux qu'ils accompagnent
DEVANTEn France j'ai des parents, à Rome j'ai des amis, et je mets l'amitié bien loin devant la parenté
DEVERSProclès, ayant fait venir ses petits-fils devers lui, les chérissait comme on peut croire
DEVOIRD'Arlincourt est venu à la cour et a dit : Voilà mon Solitaire et mes autres romans qui n'en doivent guère au Christianisme de Chateaubriand
DEVOIRLe grand plaisir que je me promets, c'est de rendre mes devoirs à Mme Clavier
DIABLEVous saviez bien que vous seriez vengé sans coup férir, et que le diable n'y perdrait rien
DIABLEJe ne laisse pas, tout diables qu'ils sont [vos enfants], de leur enseigner quelquefois des polissonneries de mon temps
DIAMÉTRALEMENTLa vérité est diamétralement opposée au ton de la bonne compagnie
DIANTREQui diantre me poussait à vouloir être de l'Académie ?
DIDASCALIELe citoyen Schweigh aeuser rapporte le titre de l'édition d'Alde [d'Athénée] accompagné d'une espèce de didascalie fort curieuse
DIPLOMATIQUEMENTJe te nomme, ou, pour parler diplomatiquement, nous te nommons notre résident à Milan
DISPARAÎTREC'est pitié de voir quand une terre tombe entre les mains de ces gens-là [ceux qui l'achètent pour la revendre par petits lots] : elle se perd, disparaît
DOGUEJe ne réponds pas maintenant, parce que, en vérité, je suis d'une humeur de dogue
DOLENT, ENTEMessire Jean Chouart confortait le dolent, assistait le mourant
DONJONIl conserve les ruines, les restes de donjons, les tours abandonnées, tout ce qui pourrit et tombe
DONNERLes bas officiers ont refusé de donner, ayant peu d'envie de combattre avec la noblesse
DORUREDes soldats ont détruit le fameux Térence de Bembo, pour avoir quelques dorures dont il était orné
DOSSIEROn me dit que le dossier, les pièces [du procès] sont retournées à Paris
DRESSERMais que Foy, dans ce moment de verve applaudi de toute la France, prélude une espèce d'apostrophe, on dresse l'oreille aussitôt, l'alarme est au camp, les muets parlent, tout s'émeut
DROIT, DROITETrouvez-moi une tournure plus propre [que l'apostrophe] à étonner la droite, à mouvoir le ventre ?
DRÔLEPendant que je vous fais ces lignes très sensées, voici une drôle d'aventure
DRÔLERIEMa petite drôlerie [traduction], dont vous me demandez des nouvelles, est assez dégrossie
DRU, DRUECatherine de Navarre, dit-on, fut fille amoureuse et drue, qui eut un mari débile
DRUIDEM. de Marcellus chérit, dans les forêts, le souvenir des druides, et, pour cela, ne veut pas qu'on exploite aucun bois, qu'on abatte même un arbre, le plus creux, le plus caduc....
Ah ! faute irréparable ! moi, domestique renvoyé, lui demander mon dû !
DUIRES'il vous duit, nous pourrons donner au public un joli volume
ÉCARTELERVous verrez ces gens-là [les parvenus] armorier leurs équipages, écarteler leurs écussons
ÉCORCHERToutes deux [ces dames] écorchent l'italien
ÉCORCHERAvec sept hommes nous nous chargeons de tondre et d'écorcher les Français pour votre compte
ÉCRASANT, ANTELe ridicule est d'un poids écrasant chez la nation qui aime le plus à rire en Europe
ÉCRIVAINDes écrivains judicieux et instruits ont à différentes époques écrit l'histoire de votre pays
ÉCUELLEJ'ai vu mille pauvres recevoir mille écuelles de soupe à la porte de Marmoutiers
ÉDUQUERSi je citais une phrase comme celle-ci : Qui profitera d'un bon coup ? les honnêtes gens ? laissez donc, ils sont si bêtes ! Vous la croiriez de quelque valet, et des moins éduqués
EFFETSaint Vincent m'emplit une valise de beaux effets qui me furent volés huit jours après
ÉLIGIBLEC'est la nouvelle fantaisie de Cadet de mettre un de avec son nom, depuis qu'il est éligible, et maire de sa commune
ÉLIRECe n'était pas une chose à faire sans réflexion que de nommer des successeurs à deux hommes aussi savants, aussi célèbres que ceux-là [Clavier et Visconti] ; il y fallait regarder, élire entre les doctes, sans faire tort aux autres, les deux plus doctes
EMBARGOUne diatribe que vous ne recevrez point, vu l'embargo mis à la poste sur tout ce qui vient de moi
EMBARRASSÉ, ÉEMa fiancée, qui avait peur que je ne revinsse pas, étant déjà embarrassée, pensa mourir de tristesse et du regret de sa noce perdue
EMBRENÉ, ÉEOn t'eût admise [à un bal royaliste] à cause de moi, qui suis la pureté même ; car j'ai été pur dans un temps où tout était embrené
EMBUSQUÉ, ÉEOn frémit en voyant la timide gazelle descendre au rivage où le tigre est embusqué
EMPOIGNER[Un gendarme] ne gagne point de batailles, il empoigne les gens
ENOù tout autre aurait trouvé du moins quelque honneur, j'en suis pour mon argent et ma réputation
ENAMOURÉ, ÉEQuelque pauvre enamourée va s'y repaître de doux souvenirs
ENCAPUCHONNÉ, ÉEJe pleure encore un joli Hermès enfant que j'avais vu dans son entier, vêtu et encapuchonné d'une peau de lion
ENCHARGERAinsi m'a enchargé ton père et recommandé de t'aviser et admonester pour ton bien
ENFANCEVoilà ce que c'est que ce gouvernement représentatif dont vous vous faites une peur ; sottise, enfance, mon cousin
ENFANTIl est fort bon enfant et plus uni à ce qu'il me semble que la plupart des jeunes gens
ENFILÉ, ÉEOn me payera mes états de perte, dûment certifiés, visés, enfilés et oubliés dans vos paperasses
ENFILERSi je t'enfile encore celle-là [cette histoire], tu n'en seras jamais quitte
ENGRAVERDarius fit dresser un type de pierre et y fit engraver des lettres
ENJAMBERLa liberté d'écrire enjambe sur la licence par l'excessive indulgence des magistrats
ENNUYERMarquez-moi si je puis compter sur votre libraire, il m'ennuierait fort d'en chercher un autre
ENRAGERCes lentes formalités de justice qui tant de fois le firent enrager [le cardinal de Retz], comme lui-même le raconte
ENSEIGNEJe me suis emparé de vingt paires de mulets que je ne rendrai qu'à bonnes enseignes
ENTENDRELes uns disent que j'ai bien fait d'entendre à un arrangement
ENTENDREJe ne regrette rien de cette Babylone impure que vous habitez ; s'entend, je n'en regrette que vous
ENTERRÉ, ÉEJe ne vois plus ni ta mère, ni.... je suis enterré pour tout le monde
ENTRÉETitus, prince adoré de tout ce qui avait les grandes entrées et qui montait dans les carrosses
ENTRETENU, UEOn sait qu'Aspasie élevait des filles pour être entretenues
ENVELOPPEM. de la Ch.... se charge de vous faire parvenir ce paquet que j'ai mis sous enveloppe avec mon cachet
ENVIRONEnviron ce temps, je trouvai à me placer très avantageusement
ÉPANCHEMENTIl est certain que l'épanchement des conversations ne se concilie guère avec la gravité
ÉPAULETTESous le fardeau de deux énormes épaulettes, il [Dorante] jure comme Lannes
ÉPIDERMEUne petite drôlerie [traduction] dont vous me demandez des nouvelles, est assez dégrossie, j'en suis à l'épiderme
ÉPLUCHEROn a donné ma dernière brochure à éplucher à un substitut
ÉPURÉ, ÉED'autres invités y sont venus [au bal] et s'en sont allés parce qu'ils n'ont pas trouvé le bal assez épuré
ERREURIl se pourrait que vous m'eussiez écrit, car, dans mes longues erreurs, j'ai perdu des lettres
ÉRUDITIONC'est une vieille traduction d'un vieil auteur en vieux français, réimprimé, non pour le public, mais pour mes amis amateurs de ces éruditions
ÈSLe vilain que ledit procureur du roi par son serviteur le gendarme a fait constituer ès prisons
ESCLANDRECroyez-moi, sans esclandre, à nous seuls, étouffons la flamme
ESPRITAnglais, dont on nous vante ici l'esprit public, ayant fait le mot, vous avez la chose sans doute....
ESTROPIÉ, ÉEConcevez, monsieur, huit pages sans points ni virgules, des mots estropiés, transposés....
ÉTATFaites état de me voir arriver au départ des hirondelles
ÉTATCette convoitise des offices et états (curée autrefois réservée aux nobles limiers) est devenue plus âpre depuis que tous les rangs y peuvent prétendre
ÉTIQUETTELe ministre, absorbé tout entier dans la contemplation de l'étiquette, des présentations, des tabourets, des préséances, ne nous méprise pas, à proprement parler, il nous ignore
ÉTOILEJe m'en prends à mon étoile, et j'accuse les dieux qui ne veulent pas nous voir ensemble si près d'eux [au sommet des Pyrénées], non plus que Castor et Pollux
ÊTREIl n'est que de s'entendre ; cet homme-là et moi sommes quasi d'accord
ÉVANGILESes procès-verbaux [du maire] sont paroles d'Évangile pour MM. les juges de Tours
EXCELLENCEJ'ai cru suivre un ami et non un protecteur, un homme et non une Excellence
EXCLUSIONCes gens ne reconnaissent qu'un droit aux emplois littéraires, la capacité de les remplir, qui chez nous est une exclusion
EXERCERLes droits réunis s'en viennent au milieu d'une fête de village exercer (c'est le mot, nous appelons cela vexer)
EXERCICEAutour de nous toute l'Europe en armes fait l'exercice à feu
EXPÉDITIONNAIREIl [Béranger] était là [au ministère] simple copiste expéditionnaire
EXPLOITERM. de Marcellus chérit le souvenir des Druides, et, pour cela, ne veut pas qu'on exploite aucun bois
EXPRESSIVEMENTLabbey a paru assez sensible aux regrets que j'ai témoignés fort expressivement de me le voir enlever
EXTASENous y vîmes [dans les bibliothèques de Toscane] de quoi ravir en extase tous les hellénistes du monde, pour me servir de vos termes
FABRIQUEJ'ai vu Mme la duchesse, marraine de nos cloches, donner à la fabrique cinquante louis en or, et dix écus aux pauvres
FÂCHERLes courtisans enlèvent du produit de nos champs le plus clair, le plus net, dont bien fâche audit seigneur roi
FACILEAgatharque se vantait d'avoir le travail facile, et de finir promptement ses tableaux
FAÇONPour qu'un homme soit peintre, il y faut plus de façon [que pour qu'il soit général]
FAÇONNEROn a laissé Blondeau abattre et façonner tout le bois
FAGOTAGEBlondeau est assigné pour le port d'armes ; il est comme un fou ; je crains que mon fagotage n'en souffre
FAGOTÉ, ÉETalma était fagoté on ne peut pas plus mal ; des draperies si lourdes et si embarrassantes qu'il ne pouvait faire un pas
FAILLIRSi je faux [avec ma flèche], dis qu'ils [les Perses] ont raison, et que je ne sais ce que je fais
FAIRELa postérité ne se doutera jamais combien, dans ce siècle de lumières et de batailles, il y eut de savants qui ne savaient pas lire et de braves qui faisaient dans leurs chausses
FAIREOn fait à savoir à tous qu'un tel n'est pas heureux
FEMMELETTELa moindre femmelette de ce temps-là [siècle de Louis XIV] vaut mieux pour le langage que les Jean-Jacques, les Diderot, d'Alembert
FERRAILLEURBeaumarchais était ferrailleur et souvent cherchait noise
FERRERCe ne sont plus ces guerriers, la terreur de l'Europe, l'admiration du monde ; ils furent grands, fiers, généreux ; mais, domptés aujourd'hui, abattus, mutilés, bistournés par Napoléon, ils se laissent ferrer et monter à tous venants
FERRERJulie marche avec nous, je vois qu'on rôde autour d'elle, mais ma foi elle ne se laisse pas ferrer à tout le monde
FEUNos aimables barons, formés sur le modèle d'Elleviou, vous enseigneront la belle tenue de l'état-major de Berthier et l'étiquette des maréchaux, sans oublier le dévouement, l'enthousiasme, le feu sacré
FEUILLEJe vous transmets ci-joint la feuille de route qui m'a été délivrée à Marseille
FEUILLETONVous avez le sentiment inné de ses divines beautés [de Racine], et cela vaut mieux que le feuilleton [du Journal de l'Empire]
FEUILLU, UELa soeur de Cambyse prit une laitue, lui demandant comment il la trouvait plus belle ou dégarnie ou feuillue
FEUTRELe petit Espagnol vous a diverti avec sa mine étique et son feutre à grand poil
FIERAspathine et Gobrias, les premiers des Perses et de qui plus il se fiait [Otanès]
FIEUXMéot, lui dit le roi, tu me pousses ta famille, tes nièces, tes cousins, tes neveux, tes fieux
FILSIl n'est fils de bonne mère qui n'abandonne tout pour être présenté, faire sa révérence, avec l'espoir fondé, si elle est agréée, d'emporter pied ou aile, comme on dit, du budget
FIN, FINEFaire naître les conspirations, les étouffer, c'est le fort et le fin de la science des hommes d'État
FLAGEOLETJe suis monté sur ce ton-là [pastoral] ; il ne me manque qu'un flageolet et des rubans à mon chapeau
FLEURSi la vigne peut passer fleur et ne point couler, on ne saura où mettre tout le vin de cette année
FLEURI, IEPermis à vous, monsieur, de trouver ces expressions trop fleuries
FOILa foi du centenier, la foi du charbonnier sont passées en proverbe ; je suis soldat et bûcheron, c'est comme charbonnier
FONDRELe château, s'il est vieux, se fond en une douzaine de maisons qui ont des portes et des fenêtres, mais ni tours, ni créneaux, ni ponts-levis, ni cachots, ni antiques souvenirs
FORCEIl est donc force, en toute façon, que le peuple croisse ; ainsi fait-il, ayant repos, biens et chevances
FORTUNEMa coutume est de donner mes griffonnages aux libraires, qui les impriment à leurs périls et fortunes
FORTUNELes gentilshommes seuls en ont eu l'honneur [d'une affaire politique] ; les officiers de fortune et les bas officiers ont refusé de donner, ayant peu d'envie, disaient-ils, de combattre avec la noblesse, et peu de chose à espérer d'elle
FOSSETTEJe revois les endroits où j'ai joué à la fossette et au cerf-volant ; ces souvenirs me font plaisir
FOU ou FOL, FOLLEMa brochure a un succès fou, tu ne peux imaginer cela
FOUILLEJe projette une fouille à [la bibliothèque de] l'abbaye de Florence qui nous produira quelque chose
FOUIRAllées d'arbrisseaux et de fleurs, tout cela morcelé entre dix paysans ; l'un y va fouir des haricots, l'autre de la vesce
FOURBEM. Furia en veut sa part [de la découverte du passage de Longus].... Vous, monsieur, vous voyez la fourbe, et, bien loin de la découvrir, vous tâchez d'en profiter pour vous glisser entre nous deux
FURIEUSEMENTAvoir donné le fouet jadis à un duc et pair, cela vous pousse furieusement
FURIEUX, EUSEVoilà un furieux pas de clerc, une bévue qui coûte cher, et que la liberté des journaux vous eût certainement épargnée
FUSILLERJ'ai deux ministres à mes trousses, dont l'un veut me faire fusiller comme déserteur
GAGNÉ, ÉEJe vous donne gagné, et je tombe d'accord de tout ce que vous voudrez
GALAGrands préparatifs, avec ordre aux scrittori de se mettre en gala pour le jour fixé
GALONUn général emploie chez nous son galon et sa broderie à couvrir une si grossière incapacité
GAUCHELes orateurs de gauche, admirables dans tout ce qu'ils ont dit pour la défense de nos droits
GAUFRERUn ouvrier, un misérable ignoré dans son atelier, de quelques guenilles fait une colle, et de cette colle du papier qu'un autre rêve de gaufrer avec un peu de noir, et voilà le monde bouleversé
GENDARMEUn mot avec paraphe....et aussitôt gendarmes de courir, prison de s'ouvrir ; quand vous y serez, la charte ne vous en tirera pas
GÉNIEParmi les causes d'accroissement de la population, il ne faut pas compter pour peu le repos de Napoléon ; depuis que ce grand homme est là où son rare génie l'a conduit, trois millions de jeunes gens seraient morts pour sa gloire, qui ont femme et enfants maintenant
GÉNIES'il se rencontrait des obstacles imprévus dans la carrière du génie, peut-être pourrais-je tourner mes idées d'un autre côté
GENSOn demandera peut-être (car on devient curieux) combien de gens en France ont le droit ou le pouvoir d'emprisonner qui bon leur semble, sans être tenus de dire pourquoi
GENSLes procureurs du roi ne sont pas seulement d'honnêtes gens ; ce sont encore des gens fort honnêtes ; leur correspondance est civile
GENTILHOMMELe gentilhomme de Louis XVI dit j'attendrai ; le gentilhomme de Bonaparte dit j'attendrons
GENTILHOMMERIESi la roture en France n'eût jamais dérogé, ni dégénéré en gentilhommerie, jamais nos femmes n'eussent entendu battre vos tambours [étrangers]
GENTILHOMMERIEToute la gentilhommerie se sauve des campagnes de peur des paysans [lors de l'insurrection vendéenne en 1815]
GÉODÉSIQUEPar calcul, méthode géodésique et trigonométrique, je suis parvenu à connaître la cour mieux que ceux qui n'en bougent
GÉOGRAPHIQUEMENTAvancer est chose impossible dans la position où nous nous trouvons [au fond de l'Italie] ; cela est vrai, moralement et géographiquement parlant
GLÈBELe vilain acquiert le sol, et n'en demande pas davantage, content de posséder la glèbe à laquelle il fut attaché, il la fait valoir à sa mode, c'est-à-dire par le travail ; or, plus la glèbe est divisée, plus elle s'améliore et prospère
GLOSEConcevez, monsieur, huit pages sans points ni virgules, les gloses confondues avec le texte
GOULÉEChaque paysan possède ce que nous appelons sa goulée de benace, un ou deux arpents de terre en huit ou dix morceaux
GRASSEYER[Au début de la Restauration] On rêve non les conquêtes, mais la grande parade.... le prince de *** couche en bonnet de police ; la vieille garde grasseye et porte des odeurs
GREDIN, INESi vous voulez faire à ces gredins l'honneur de leur répondre, attendez ma demi-feuille de Naples
GRIPPEOui, madame, j'ai pris en grippe l'amitié comme la médecine
GUIGNONVous repartirez sans doute la veille de mon retour ; ce guignon-là, j'espère, ne me durera pas toujours
GUINDERC'est vraiment une plaisante chose à voir que cette cour [de Bonaparte] et comme tout cela se guinde peu à peu
HABILELes habiles en littérature sont ceux qui, comme les Jésuites de Pascal, ne lisent point, écrivent peu et intriguent beaucoup
HABILLÉ, ÉE....il [Millin] arrive n'ayant que trois habits habillés.... M. Millin projette d'aller jusqu'en Calabre, pays où l'on n'a jamais vu d'habits habillés ; à peine y habille-t-on les hommes
HAPPERRespectons les gens du roi ou les gens de l'empereur qui happent au nom du roi
HARNAIS ou HARNOISC'est à la faveur de mon harnais que j'ai parcouru l'Italie, où l'on ne pouvait voyager qu'avec une armée
HAROAffronter le haro, l'indignation publique ! pour qui ? pour des ingrats qui vous payent d'un cordon, et disent....
HAROLa canaille [dans le royaume de Naples] est le parti du roi [le prince Bourbon chassé], et tout propriétaire est jacobin : c'est le haro de ce pays-ci
HELLÉNISTEJe ne suis point non plus helléniste, ou je ne me connais guère ; si j'entends bien ce mot, qui, je vous l'avoue, m'est nouveau, vous dites un helléniste, comme on dit un dentiste, un droguiste, un ébéniste
HERBAGELa biche [qui a perdu son faon] dissipe son chagrin en cherchant d'autres herbages et d'autres forêts
HIATUSVous serez bien aises de savoir que j'arrivai ici hier (voilà un affreux hiatus dont je vous demande pardon)
HIERVoilà ce que me dit mon voisin ; mais, moi, tous ces discours me persuadent peu ; je ne suis pas né d'hier, et j'ai mes souvenirs
HISTOIRENous venons de faire un empereur, et, pour ma part, je n'y ai pas nui : voici l'histoire
HOCHeureux sont les esclaves inconnus à leur maître ; ce bonheur-là vous est hoc, et c'est là peut-être de quoi vous enragez
HOIRRecomposez un peu l'ancien fief, et que chaque portion retourne du propriétaire laboureur à ce bon seigneur adoré de ses vassaux, pour être substitué à lui et à ses hoirs, de mâle en mâle, à perpétuité ; ses hoirs ne laboureront pas, ses vassaux peu
HONNÊTELes procureurs du roi ne sont pas seulement d'honnêtes gens, ce sont encore des gens fort honnêtes
HORSTout propriétaire veut l'ordre, la paix, la justice, hors qu'il ne soit fonctionnaire ou pense à le devenir
HUPPÉ, ÉEPlusieurs Français, non des plus huppés, tiennent table ouverte à tous venants
HURLEUR, EUSEJe prêchais toujours mes hurleurs, qui criaient : Mort aux Jacobins
HUSSARDLe curé ayant appris que j'avais une femme jeune et jolie fit là-dessus des commentaires à la housarde
HYPOTYPOSEPoussez à Marcassus, poussez à Marcellus [députés attachés au parti royaliste sous la Restauration] la métaphore, l'antithèse, l'hypotypose
IGNOBLEIl défend tant qu'il peut, en mémoire du vieux âge, les ronces, les broussailles, les landes féodales que d'ignobles guérets chaque jour envahissent
IMMATRICULÉ, ÉEÀ l'oeuvre on connaît l'ouvrier, sans qu'il faille pour cela être immatriculé dans la profession
IMPATRONISERQuand tous ses gouvernants [du peuple français] s'en allèrent un jour, croyant lui faire pièce et le laisser en peine, d'autres se présentèrent qu'on ne demandait pas, et s'impatronisèrent
IMPOSEROn plaçait auprès des alliés des surveillants capables de leur imposer et de les tenir dans le devoir
IMPOSERL'ascendant de son génie [de Buffon] lui soumit tous les esprits.... son nom seul en imposait aux factieux de la littérature
IMPRIMÉ, ÉEJe copiai de ce manuscrit ce qui manquait dans les imprimés
INCARCÉRABLENous étions la gent corvéable, taillable et tuable à volonté, nous ne sommes plus qu'incarcérables
INDIFFÉRENCEC'est toi qui l'as nommé, docte abbé : notre mal et le tien, l'indifférence pour la religion ; il en a fait un livre, comme ces médecins qui composent des traités sur une maladie dont eux-mêmes sont atteints, et en raisonnent d'autant mieux
INFUS, USEPolissez votre style et choisissez vos termes ; à la force du sens unissez l'harmonie infuse dans vos périodes pour charmer l'oreille....
INFUS, USEToutes vos pensées sont comme infuses de l'un et de l'autre [l'utile et l'agréable]
INSINUERChacun se lance ; non : à la cour, on se glisse, on s'insinue, on se pousse
JOURNALC'est l'imprimerie qui met le monde à mal ; c'est la lettre moulée qui fait qu'on assassine depuis la création ; et Caïn lisait les journaux dans le paradis terrestre
JURERLe président [du bureau d'élection] nous donna des billets... mais il fallait jurer d'abord ; nous jurâmes tous, nous levâmes la main de la meilleure grâce du monde et en gens exercés
LAINEMon père avait toujours quelque procès, c'était pour ne pas se laisser manger la laine sur le dos
LANCERLa princesse de Santa Croce a lancé son fils dans les troupes françaises
LANCERChacun se lance ; non, à la cour, on se glisse, on s'insinue, on se pousse
LARIDONCombien de Laridons passent pour des Césars, sans parler de César Berthier !
LARRON, ONNESSEQuand on veut être le maître, pour la fin le moyen ; maître et bon, maître et juste [il s'agit de cruautés commises en Italie par Napoléon Ier], ces mots s'accordent-ils ? oui, grammaticalement, comme honnête larron, équitable brigand
LATIN, INEPréfets, télégraphes, gendarmes... rien n'y sert ; missionnaires, jésuites, aumôniers, y perdent leur peu de latin
LÉGENDEÀ cette légende de titres que vous trouvâtes si comiques, il vient d'en ajouter un qui donne du lustre à tous les autres
LÉSINEC'est un si brave homme que ce dom Joseph ; que de lésine, que d'usure il va inventer !
LETTREL'emploi de garde des manuscrits, d'habiles gens le demandaient ; on le donna à Gail, qui ne lit pas même la lettre moulée
LIARDBêtise, oui bêtise, j'en demeure d'accord, c'est du style à deux liards
LIASSEAu lieu de variantes d'un seul manuscrit, vous en avez de quatre, et le tout forme une énorme liasse, grand in-folio
LIBREAspasie prêtait son entremise aux intrigues de Périclès avec des femmes libres
LIERSi la paresse vous lie les doigts, faites-moi écrire par l'ami commun
LIGNEPendant que je vous fais ces lignes très sensées, voici une drôle d'aventure
LISIBLEIl faut mettre de l'encre et tirer avec soin ; dites cela, je vous prie, de ma part à votre imprimeur, s'il a quelque envie que ses feuilles sortent lisibles de la presse
LITHOGRAPHIERUn libraire veut avoir mon portrait pour le faire lithographier : je l'ai envoyé promener
LOINCe garçon-là ira loin
LONG, ONGUEAu bout d'un quart d'heure qui fut long [qui me parut long]
LORGNERMaintenant je lorgne la Sicile, je ne rêve que les prairies d'Enna
LOUPJ'ai vite donné toutes les copies dont je me suis pu aviser, pour me tirer, moi, de la gueule du loup
LUCIDEJe n'ai pas, comme Don Quichotte, des intervalles lucides
LUMIÈRELongus m'embrasserait pour avoir enfin remis en lumière son oeuvre amoureuse
LUMIÈRENon ! la postérité ne se doutera jamais combien, dans ce siècle de lumières.... il y eut de savants qui ne savaient pas lire....
LUTTERC'est folie de lutter contre sa destinée
MACHINATIONComme si c'était peu de toutes ces machinations contre les bonnes moeurs
MAGOTAvant de proscrire le grec, y avez-vous pensé ?... quitterez-vous la Vénus de Praxitèle pour les magots de Fo-hi-can ?
MAIGREMa chemise faite et mise sur mon maigre corps....
MAINM. d'Autichamp est vraiment aimable, tout uni et fort à la main
MAINTous les cabarets pendant la messe doivent être fermés ; le maire y tient la main
MAL, ALEC'est l'imprimerie qui met le monde à mal, c'est la lettre moulée qui fait qu'on assassine depuis la création, et Caïn lisait les journaux dans le paradis terrestre
MAL, ALETu pourras lui dire, que sans ma maladie de Naples (qui n'était pas le mal de Naples), j'aurais fait il y a six mois cette demande
MAL, ALEChardon de la Rochette.... se présente à l'Académie, qui toute d'une voix le refuse ; non, c'est mal dire : on ne fit nulle attention à lui
MANGERVa, tu en mangeras de la prison, je te le promets
MANGERMe voici dans mon nouveau logement.... la jardinière me fait mon manger
MARMAILLEJe vous embrasse, vous et eux, j'entends la marmaille et M. Pigalle
MARQUÉ, ÉEAutrefois on nous tuait [nous paysans] pour cinq sous parisis.... maintenant il en coûte à un maire sept sous et demi de papier marqué pour seulement mettre en prison l'homme qui travaille
MARQUERJe t'ai marqué, dans une lettre que Guérin te remettra, comme on m'a reçu
MAZETTEDans vos guerres vous avez affaire à des mazettes qui vous laissent conquérir des royaumes en quinze jours
MÉDIOCRITÉLes uns vous semblaient trop habiles, les autres trop ignorants.... vous cherchiez cette médiocrité justement vantée par les sages
MÉMOIREIl m'appelle jacobin, révolutionnaire, plagiaire, voleur, empoisonneur, faussaire, pestiféré ou pestifère... c'est tout, si j'ai mémoire
MENU, UEIl [Furia] a tenu, feuilleté, examiné, décrit et noté par le menu chaque page de ce petit volume, sans se douter seulement de ce qu'il contenait
MERCENAIREFaire propriétaire, sans dépouiller personne, l'homme qui n'est que mercenaire, donner la terre au laboureur, c'est le plus grand bien qui se puisse faire en France, depuis qu'il n'y a plus de serfs à affranchir
MÉTIERQuelle intrigue peut-on entamer avec espoir de la mener à bien, si tout est affiché le même jour [dans les papiers publics] ? quelle trame saurait-on mettre sur le métier ?
METTREIl [Colbert] n'attacha point de traitement aux places de votre Académie, de peur, disent les mémoires du temps, que les courtisans n'y voulussent mettre leurs valets ; hélas ! ils font bien pis, ils s'y mettent eux-mêmes
MINESi j'avais l'éloquence de M. Furia, j'évoquerais ici l'ombre de Longus.... vous pouvez penser la mine qu'il ferait à M. Furia, qui le laissait manger aux vers dans le vénérable bouquin
MINEJoignez-y une marquise de Céra, figure très agréable, gâtée par des mines et des airs d'enfant qui ont pu plaire en elle à seize ans, et il y a seize ans
MINELes [conspirations] faire naître, les étouffer, charger la mine, l'éventer, c'est le grand art du ministère, c'est le fort et le fin de la science des hommes d'État
MITRAILLERemacle a une grosse mitraille au travers du corps
MIXTO-BARBAREJe ne puis du tout approuver sa préface [de Coraï] mixto-barbare
MONTERLes Français, abattus, bistournés par Napoléon, se laissent ferrer et monter à tous venants
MONUMENTMais une terre est détruite, mais le château, les souvenirs, les monuments, l'histoire... les monuments se conservent où les hommes ont péri, à Balbek, à Palmyre et sous la cendre du Vésuve

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