Définition de ESCLANDRE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : è-sklan-dr'

DÉFINITIONS

1
Bruit scandaleux à propos de quelque accident fâcheux, désagréable.
Je ne veux point d'esclandre dans ma maison ; ni moi ni Toinon, nous n'en avons que faire
Il n'y aura pas d'esclandre ; mais toute la société est au fait
Croyez-moi, sans esclandre, à nous seuls, étouffons la flamme
Faire esclandre ou causer de l'esclandre, faire du tapage.
Tous les amours y [dans mon gîte] mettent garnison ; En vrais soudards ils y faisaient esclandre
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Métempsych.
Faire esclandre, éclater d'une façon scandaleuse. Les désordres de sa vie ont fini par faire esclandre.
Faire un esclandre à quelqu'un, lui faire une querelle publique et scandaleuse.
2
Attaque, rixe.
Le pauvre loup dans cet esclandre, Empêché par son hoqueton, Ne peut fuir ni se défendre
Quand on n'a qu'un endroit à défendre On le munit de peur d'esclandre
de Jean de LA FONTAINE dans ib. X, 9
Ce n'est coup sûr encontre tous esclandres
de Jean de LA FONTAINE dans On ne s'avise

REMARQUE

1
Esclandre a été du féminin :
La fortune lui trame en secret cette esclandre
de Jean de LA FONTAINE dans Fianç.
Si vous vous en étiez souvenu, vous n'auriez pas fait une pareille esclandre
de ANCELOT dans
Une camarade de pension
de DUPORT dans II, 13
Ah ! ah ! c'est pour cela que vous voulez, ma toute belle, une bonne petite esclandre
de FR. SOULIÉ dans Les quatre soeurs, part. IV, § 5
Condamnons par maintes esclandres....
de SCRIBE dans Nouv. Pourc. sc. 3

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Encuntre tun frere parlowes [tu parlais], e encuntre le fil ta mere posowes [tu mettais] escandle
dans Liber psalm. p. 67
De sa mortel ovre haïe E de sa laide felonie, Dunt par le munt fu grant esclandres....
de Benoît de Sainte-Maure dans II, 13417
De la descorde sunt entur de conseillier ; Wai [malheur à] celui par qui vient escanles d'escunbrier
dans Th. le mart. 89
2
XIIIe s.
Mener une vie si deshoneste que ce soit escanlles à li et à son lignage
de Philippe de BEAUMANOIR dans XII, 17
Mès s'il fussent garnis de meurs et bien letrez, Jamais par symonie ne fussent enmitrez, Dont Diex et la gent laie les tiennent en viltez Por l'erreur et l'esclandre où il se sunt boutez
3
XVe s.
Et tous ces appareils et l'esclandre qui s'en faisoit estoient pour retraire hors le duc de Lancastre et sa route du royaume de Castille
4
XVIe s.
....Pour avoir esté si hardis, que d'avoir fait cette esclandre si près du roi
de Jacques YVER dans p. 615

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. escandol ; espagn. escandalo ; ital. scandalo ; du latin scandalum, qui, ayant l'accent sur scan, a donné e-sclandre (avec épenthèse de l'e comme dans e-sprit), et qui, beaucoup plus tard, a fourni scandale.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Désastre, destruction (sens vieilli).
Gravelines a reçu un horrible esclandre du feu qui a pris aux poudres ; plus de la moitié de la ville a été renversée

Synonymes de ESCLANDRE

Termes proches de ESCLANDRE