Définition de CLAMEUR

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : kla-meur

DÉFINITIONS

1
Ensemble de cris tumultueux, souvent de mécontentement, de réprobation. Une bruyante clameur. Il s'éleva une clameur universelle.
Une montagne en mal d'enfant Jetait une clameur si haute Que chacun au bruit accourant Crut qu'elle accoucherait sans faute D'une cité plus grosse que Paris
Les bons papes trouveront l'Église en clameurs
Partout où il a passé ç'a été des clameurs [cris de douleur]
Justice qui fait semblant d'être vigoureuse, à cause qu'elle résiste aux tentations médiocres et peut-être aux clameurs d'un peuple irrité
J'entends de tous côtés les clameurs des soldats
Les clameurs des soldats par la crainte étouffées
2
Réclamation à haute voix.
Les dieux plus pitoyables à nos justes clameurs se rendent exorables
La forte clameur que vous poussez pour eux vers le trône de votre fils
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Pass. 2
Les grenouilles, se lassant De l'état démocratique, Par leurs clameurs firent tant Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique
La clameur publique, l'indignation publique.
Clameur de haro, terme de pratique, qui se disait autrefois, en Normandie, de la sommation de comparaître sur-le-champ devant le juge. Voy. HARO.
3
Criaillerie. Braver les clameurs des sots. Il a trop craint les clameurs de la cabale.
Osant braver les clameurs de leur sexe
À ces vaines clameurs on ne répondait pas

SYNONYME

1
CRI, CLAMEUR. Cri est le mot général ; clameur le particularise. Le cri est la voix poussée avec effort, mais sans être nécessairement articulée. Un homme qui souffre beaucoup peut jeter des cris, mais non des clameurs ; la clameur suppose toujours un sens et des paroles ; elle emporte l'idée de plainte, de demande, d'accusation, de réclamation.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Cent solz al clamur por la teste
dans Lois de Guill. 4
2
XIIe s.
Les meies paroles o tes oreilles receis, sire ; entent la meie clamur
dans Psautier, dans Missions scientifiques, t. V, p. 146
Un en doit faire clamour
dans Couci, III
Ne jà certes [je] n'en feïsse clamor, Se j'eüsse de moi venger puissance
dans ib. XVI
3
XIIIe s.
Grains [attristé] et marriz, [il] fist tant par sa maistrise [adresse], Que à sa dame en un destour A fait sa plainte et sa clamour
de AUDEFR. LE BAST. dans Romancero, p. 6
Li mestre marischaus a la joustice de tous les forfais apartenans à leur mestiers, et de toutes les clameurs qu'il i font li uns seur l'autre
dans Liv. des mét. 46
Je vous ains [aime], dit-il, par amors ; Si en ai fait maintes clamors
dans Ren. 410
Comment, par le conseil d'Amours, L'amant vint faire ses clamours à ami, à qui tout compta
dans la Rose, 3120
Quant le [la] clameurs est d'aucun cas qui touque à l'eritage de son seigneur
Et se il est requerant, qu'il die le plus brief qu'il pora ; car en brieve clamor a deus proufiz ; l'un est que la court retient et recorde mieus le court que le lonc
dans Ass. de Jér. 46
4
XVIe s.
Petits plaisirs, longues clamours, Or taschons à trouver la chose Que je cherche au temple d'Amours
de Clément MAROT dans I, 191
Et alors se leva une clameur de joye que le peuple jetta si haulte, qu'elle fut entendue jusques en la mer
de Jacques AMYOT dans Flamin. 20

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et espagn. clamor ; ital. clamore ; du latin clamorem, cri.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
CLAMEUR. Ajoutez : - REM. Clameur est noté par Malherbe comme hors d'usage :
Je vous conseille de ne parler point de clameurs
de François de MALHERBE dans Comment. sur Desportes, t. IV, p. 384, édit. Lalanne
2
Ajoutez : Le lat. clamare, d'où clamor, représente un ancien thème clama ou clamo, venant de calare, appeler, par syncope de l'a ; comparez nomenclator (voy. CALENDES) : cla-mor, de cla-re, comme fa-ma de fa-ri.

Synonymes de CLAMEUR

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