Définition de BESOGNE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : be-zo-gn'

DÉFINITIONS

1
Ce qui est de besoin, affaire, apprêt.
Le galant [le renard] pour toute besogne Avait un brouet clair ; il vivait chichement
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. I, 18
2
Ce qu'il est nécessaire de faire, travail, ouvrage. Celui qui ne serait propre à aucune autre besogne. Achever sa besogne. Se partager la besogne.
Elle fait la grosse besogne
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 221
S'endormir sur la besogne, ne pas avancer dans un travail.
Sémantique : Familièrement. Aimer besogne faite, ne pas aimer le travail.
N'avoir pas besogne faite, avoir beaucoup d'embarras.
Qui vit céans, ma foy, n'a pas besogne faite
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. X
MM. les gens du roi, entre la chancellerie et la grande aumônerie, n'ont pas besogne faite
de Paul Louis COURIER dans II, 291
Abattre de la besogne, faire beaucoup de travail.
Aller vite en besogne, être expéditif ; agir avec précipitation ; dissiper promptement ses ressources.
Faire plus de bruit que de besogne, parler beaucoup et ne pas agir ; se donner beaucoup de mouvement et ne pas faire grand'chose.
Donner, tailler de la besogne à quelqu'un, lui préparer sa tâche, et fig. lui donner de la peine, lui susciter des embarras.
Faire de la bonne besogne, de la belle besogne, travailler d'une façon utile ; et ironiquement, vous avez fait là de la belle besogne, vous avez fait une maladresse, une sottise, etc.
Dépêcher besogne, dégrossir une besogne.
Ils [ceux qui sont chargés des recherches de noblesse] dépêchent besogne et leurs secrétaires la défrichent
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 143, 82

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Et Gilemers l'Escot dit outrage et folie, Quant de ceste besoigne devant tous vous desfie
dans Sax. X
[Trois messagers] qui fassent vo [votre] besoigne bien et hardiement
dans ib. XX
Seigneur, fait-il à els, tut senz [sans] en plait entrer, Ne me deit pas mis sires acuinte demander ; Car tut cest grant aveir que ci vus oi numer, En ses busoignes l'oi fait metre e aluer
dans Th. le mart. 43
2
XIIIe s.
D'aprocher [avancer] la besoigne plus ne detrierai
dans Berte, VII
Bien [je] ferai la besoigne, de ce n'esteut douter
dans ib. XVII
Et eslurent li prison deux d'eaus [deux d'entre eux] pour porter ceste besoigne
dans Chron. de Rains, p. 97
Du païs gaires ne t'esloigne ; Et se tu as si grant besoigne Que esloigner il te conviengne, Garde bien que tes cuers remaigne
dans la Rose, 2584
Cil qui est tuteres por enfans sous aagiés, n'est pas tenus à fere les besongnes des enfans à son coust
de Philippe de BEAUMANOIR dans XVII, 8
Homs de religion ne doit pas estre receus en office d'avocat en ceste cort laie, se ce n'est por la besogne de s'eglise
de Philippe de BEAUMANOIR dans V, 18
Sa besoigne atira [disposa] en tel maniere que toute sa gent qui estoient mal armée, il les envoia par une valée mal couverte
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 271
Je ne weil pas oublier aucunes besoignes qui avindrent en Egypte, tandis que nous y estions
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 251
Si dit au roi : Sire, je venrai demain parler à vous de mes besoignes [affaires]
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 288
3
XVe s.
Renvoyerent leurs harnois, sommes, malles et habits par mer ; si arriverent ces besognes à l'Escluse en Flandre
de Jean FROISSART dans I, I, 44
Mets-y donc une chançonnette ; S'en voudra mieuls ta besongnette
de Jean FROISSART dans Espinette amour.
Lors congneut le dit duc que ses besongnes alloient mal, car il n'avoit ame avec lui
de Philippe de COMMINES dans III, 2
Il m'a autreffois dit qu'il congnoissoit ses subjectz et qu'il les trouveroit bien si les besongnes se portoient mal [si les affaires devenaient mauvaises]
de Philippe de COMMINES dans IV, I
Or vous en allez à l'heure que vous devez faire vos besongnes ou jamais, veu les grandes choses qui tombent entre les mains du roy dont il peult agrandir ceulx qu'il ayme
de Philippe de COMMINES dans V, 13
4
XVIe s.
Faire ses besongnes [ses affaires, un profit]
de Jacques AMYOT dans Cam. 19
Ceste desfaitte donna matiere de parler de son excellente et admirable vertu à ceulx qui l'avoient veu en besogne
de Jacques AMYOT dans Pyrrhus, 15

ÉTYMOLOGIE

1
Autre forme de besoin ; bourguig. besongne ; provenç. besonha ; ital. bisogna. Chifflet, Gramm. p. 200, remarque, au XVIIe s. qu'on écrit besoigne, et qu'on prononce besogne.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Sorte de grand bateau, dit aussi bateau normand, ou chaland besogne.

Synonymes de BESOGNE

Termes proches de BESOGNE