L'oeuvre Lettres de France et d'Italie de Paul Louis COURIER
Ecrit par Paul Louis COURIER
Date : 1828
Citations de "Lettres de France et d'Italie"
Utilisé pour le mot | Citation |
MORCELÉ, ÉE | Adieu bosquets, parterres, gazons, allées d'arbrisseaux et de fleurs ; tout cela morcelé entre dix paysans |
MORDICUS | Je vous soutiendrai mordicus, jusqu'à mon dernier syllogisme, que ce siècle-là [de Louis XIV] est en tout supérieur au vôtre |
MORT, ORTE | Mon père regarde comme mal employé le temps que je donne aux langues mortes |
MORT | Les jeunes gens quelquefois se passionnent pour l'étude : c'est la mort à tout avancement |
MOT | Prendre le mot de, subir les ordres de... Il dit, et croit bien dire, parlant de moi, le loustic du parti national, et fait là une faute, sans s'en douter, le bonhomme ; le mot est étranger ; lorsque l'on prend le mot des puissances étrangères, il ne faut pas le changer |
MOULÉ, ÉE | C'est l'imprimerie qui met le monde à mal ; c'est la lettre moulée qui fait qu'on assassine depuis la création ; et Caïn lisait les journaux dans le paradis terrestre |
MOULÉ, ÉE | L'emploi de garde des manuscrits, d'habiles gens le demandaient ; on le donne à Gail, qui ne lit pas même la lettre moulée [les imprimés] |
MOULINET | Voyant à mes trousses chiens et gens, j'ai fait le moulinet avec mon bâton, sans trop regarder où je frappais |
MUABLE | [Les Français] peuple charmant, volage, muable, variable, mais toujours payant |
MUSER | Je m'en vais musant et baguenaudant jusqu'à Naples |
MUTILÉ, ÉE | Le 1er livre [de Longus], que tout le monde sait être mutilé dans les éditions, me parut entier dans ce manuscrit |
NAPLES | Tu pourras lui dire que, sans ma maladie de Naples (qui n'était point le mal de Naples), j'aurais fait, il y a six mois, cette demande |
NEZ | Je lui mis, comme on dit, le nez sur ce morceau de grec, qu'il n'avait pu voir sans moi |
NOBLESSE | Il n'y a de bon que les moines, la noblesse présentée.... |
NOEUD | Ne puis-je pas m'appliquer ce que disait Cicéron, ayant proposé aux antiquaires de son temps quelque noeud qu'ils ne pouvaient résoudre ? |
NOEUD | J'ai ici à ma disposition une bonne bibliothèque, et ce m'est un grand secours pour la petite bagatelle que je vous destine ; cependant il me manque encore des outils pour enlever certains noeuds |
NOIR, OIRE | Voici un petit échantillon de mon histoire ; mais c'est du noir, prenez-y garde |
NOM | Être Bonaparte, et se faire sire.... il croit monter en s'égalant aux rois, il aime mieux un titre qu'un nom |
NU, NUE | J'ai la nue propriété d'un des plus jolis objets qui soient sortis des mains de la nature |
NUIRE | Nous venons de faire un empereur, et pour ma part je n'y ai pas nui |
NYMPHE | À la vérité, on le chicane [le ministre] sur l'emploi de ces neuf cents millions [du budget] ; le meilleur usage qu'il en pût faire, ce serait, selon moi, de les jouer au biribi ou d'en entretenir des nymphes d'opéra |
OBLONG, ONGUE | Périclès avait la tête singulièrement oblongue |
OCCASION | Périclès se réservait, comme la galère sacrée, pour les grandes occasions |
OCTOGÉNAIRE | La mort fait-elle moins crier l'octogénaire que l'homme de vingt ans ? |
OFFICE | Ils n'ont, dit-il [Commines], souci de rien, parlant des Français de son temps, sinon d'offices et états... les choses ont peu changé ; seulement cette convoitise des offices et états, curée autrefois réservée à nobles limiers, est devenue plus âpre encore, depuis que tous y peuvent prétendre |
OPINER | Messieurs, qu'opinez-vous ? |
ORTHOGRAPHE | Je vous répondrai comme Brunet : Tu veux de l'orthographe avec une méchante plume d'auberge ! |
PALETTE | J'ai vu des peintres jeter là la palette et conduire des troupes à la guerre |
PANDOUR ou PANDOURE | [Elles] lèveront au ciel leurs innocentes mains en faveur des pandours |
PARADE | L'esprit de Bonaparte n'est pas à Sainte-Hélène, il est ici dans les hautes classes ; on rêve, non des conquêtes, mais la grande parade ; on donne le mot d'ordre, on passe des revues, on est fort satisfait |
PARISIS | Vous nous plaignez beaucoup, nous autres paysans.... mais songez donc, monsieur, qu'autrefois on nous tuait pour cinq sous parisis |
PAROLE | Il y a eu véritablement des paroles portées à M. Schweighaeuser pour un Démosthène qu'on voudrait imprimer en Angleterre |
PARQUET | On a lu avant-hier ma brochure au parquet du procureur du roi |
PARTIE | Celui qui étudie néglige ses protecteurs, et ne fera jamais rien dans la partie des lettres |
PASSE-PORT | Si vous savez un tel pays [sans gendarmes, maire, procureur du roi, etc.] sur la mappemonde, montrez-le moi et me procurez un passe-port |
PASTORAL, ALE | Lisez Daphnis et Chloé, madame, c'est la meilleure pastorale... |
PÂTÉ | À un si horrible spectacle (il parle de ce pâté que je fis sur son bouquin), mon sang se gela dans mes veines....voyez-vous, monsieur ? ce pâté, c'est pour lui [Furia, bibliothécaire] la tête de Méduse |
PATOIS | Ce texte [un texte grec] a des délicatesses bien difficiles à rendre, et notre maudit patois [le français] me fait donner au diable |
PATRIARCHE | Coraï, heureux et tranquille à la tête des hellénistes, patriarche de la Grèce savante |
PATTE | Le colonel Faure s'en va et me laisse sous la patte du major |
PAYS | Dis au général d'Anthouard que, si je ne vais au pays, je suis ruiné sans ressource |
PEAU | Grabinski est un homme qui ira loin, je t'en réponds, sans risquer sa peau |
PÉDANTAILLE | Ce qu'on vous a conté de mes querelles avec cette pédantaille [les bibliothécaires] n'est pas loin de la vérité |
PÊLE-MÊLE | Je lis un livre saisi ; ce sont les mémoires de Madame, duchesse d'Orléans, mère du duc d'Orléans régent ; il n'y est question que d'empoisonnement, de débauche de toute espèce, de prostitution : ils vivaient vraiment pêle-mêle |
PENSER | Que vous dirais-je ? je restai respirant à peine, tout mon corps froid comme marbre.... Dieu ! quand j'y pense encore ! |
PÉQUIN | Si vous reculiez [étrangers envahissant la France], peu d'entre vous iraient conter à leurs enfants ce que c'est que la France en tirailleurs, n'ayant ni héros, ni péquins |
PERCÉ, ÉE | Figurez-vous un pauvre diable percé jusqu'aux os par douze heures de pluie |
PERLE | Ce marquis [Tacconi] vaut de l'or, c'est la perle des hommes |
PERTE | Les jeunes gens quelquefois se passionnent pour l'étude ; c'est la perte assurée de quiconque aspire aux emplois de la littérature, c'est la mort à tout avancement |
PÉTITION | Il y avait plaisir alors à gouverner : point de pamphlets, point de journaux, point de pétitions pour la charte |
PLANTER | Ils ont voulu m'emmener au spectacle, mais je les ai plantés là |
PLAT, ATE | Ce bon temps-là [l'ancien régime]... c'était le temps des coups de plat de sabre [pour les soldats] |
PLÂTRER | Qui diantre me poussait à vouloir être de l'Académie ? de raisons je n'en ai point pour plâtrer cette sottise |
PLEUVOIR | Mes lettres vous pleuvront, une page pour une ligne, et dans peu vous en aurez haut comme cela |
PLEUVOIR | Une fois de l'Académie, les places et les honneurs vous pleuvent |
POINT | Concevez, Monsieur, huit pages sans points ni virgules, partout des mots estropiés.... |
POINT | S'il n'y avait que trois hommes au monde, ils s'organiseraient ; l'un ferait la cour à l'autre, l'appellerait monseigneur, et ces deux unis forceraient le troisième à travailler pour eux ; car c'est là le point |
POINTILLER | C'était la figure de ces bâtiments [vaisseaux d'une figure particulière] que l'on pointillait sur le visage des prisonniers samiens |
POLENTA ou POLENTE | La principale nourriture de M. d'Agincourt est la polenta qu'on appelle en Languedoc milasse |
POLISSONNERIE | Je ne laisse pas, tout diables qu'ils sont [vos enfants], de leur enseigner quelquefois des polissonneries de mon temps |
POTAGE | Tu seras Paul-Louis pour tout potage, id est rien ; terrible mot ! |
POULS | Je ne sentis point mon sang se glacer, je ne demeurai pas un instant sans voix, sans pouls et sans haleine |
POUSSÉ, ÉE | Vous concevez l'effet d'une pareille figure poussée jusqu'où elle peut aller et dans la bouche d'un homme comme Foy |
POUSSER | Poussez à Marcassus, poussez à Marcellus la métaphore, l'antithèse, l'hypotypose |
POUSSER | Chacun se lance ; non, à la cour on se glisse, on s'insinue, on se pousse |
PRÉDICTION | Ce qui me fâche le plus, c'est que je vois s'accomplir cette prédiction que me fit autrefois mon père : tu ne seras jamais rien |
PREMIER, IÈRE | Je ne partirai de Thionville que quand je me trouverai lieutenant en premier |
PRENDRE | Un des plus effrontés coquins de la lie du peuple se prit à outrager Périclès de paroles |
PRÉSENT, ENTE | Mon général, M. Pigalle, mon parent, qui vous remettra la présente, vous expliquera l'embarras où je me trouve |
PRÉSENTATION | M. Decazes, absorbé tout entier dans la contemplation de l'étiquette, des présentations, du tabouret, des préséances |
PRÉSENTER | Dés qu'un jeune homme sait faire la révérence, riche ou non, peu importe, il se met sur les rangs ; il demande des gages en tirant un pied derrière l'autre : cela s'appelle se présenter |
PRÉSENTER | Tout me favorisait, tout m'appelait au fauteuil [académique].... je n'avais qu'à me présenter, je me présentai donc, et n'eus pas une voix |
PRÉVÔTAL, ALE | Notre jurisprudence, nos lois sont prévôtales ; nos magistrats aussi doivent être expéditifs |
PRIER | [Le peuple] prie les gouvernements de l'épargner un peu, et il croit qu'on l'écoute ; en un mot le peuple est toujours priant et croyant ; croire et prier, c'est son état, sa façon d'être de tout temps |
PRODUIRE | Il pouvait, comme un autre, apprendre en étudiant ; mais bien vite il vit que cela ne le menait à rien, et il aima mieux se produire que s'instruire |
PROMENER | Furia se fâcha, je m'emportai, et l'envoyai promener en termes qui ne se peuvent écrire |
PROPRIÉTAIRE | Faire proriétaire, sans dépouiller personne, l'homme qui n'est que mercenaire ; donner la terre au laboureur, c'est le plus grand bien qui se puisse faire en France depuis qu'il n'y a plus de serfs à affranchir |
PROPRIÉTÉ | Ils achètent de grands biens pour les revendre en détail, et, de profession, décomposent les grandes propriétés |
PROTE | Il sait graver, et les planches d'un livre font foi qu'il est bon prote en taille-douce |
PROVISION | Je voudrais, comme M. Jourdain, avoir le fouet devant tout le monde, et savoir non pas le latin, mais quelque peu de chicane, assez pour ma provision |
PURGÉ, ÉE | Si cet homme a vu les livres, en Italie, purgés, c'est-à-dire biffés, raturés, mutilés par la cagoterie, il cessera de se plaindre de nos bibliothèques |
QUADRAGÉNAIRE | M. de Fervières a tant veillé sa femme dans sa dernière maladie, qu'il s'en va mourir à quarante-cinq ans ; ceci a l'air d'un conte inventé à la gloire des quadragénaires |
QUELQUE | Si un sauteur saute dix pas, tous ceux qui viendront après lui sauter quelque cinq ou six pas, fussent-ils dix mille, ne feront rien |
QUINE | Rien n'est si rare qu'un ami, et en trouver deux en sa vie, ce serait gagner deux fois le quine |
QUITTER | Qui vous céderait pour ce siècle-ci [le XIXe] la guerre et les sciences, ne quitteriez-vous pas à l'autre [le XVIIe] les arts, la politesse et le goût ? |
RAILLERIE | La maison du garde.... réellement nous appartient comme ayant de tout temps fait partie de la forêt ; c'est une raillerie de prétendre avoir vendu le pot et non l'anse |
RAISON | Ils lui demandaient raison. Je vois bien, dit-il, que c'est ce qui vous manque |
RAISON | Le budget.... a continuellement augmenté en raison composée, disent les géomètres, de l'avidité des gens de cour et de la patience du peuple |
RAPETASSER | C'est [M. Schoeffer] un fort habile homme ; aussi l'ai-je suivi en beaucoup d'endroits où j'ai rapetassé Amyot |
RAPPORT | Courier la blâmait : Ceux-ci [Jean-Jacques, Diderot, d'Alembert] sont tous ânes bâtés sous le rapport de la langue, pour me servir d'une de leurs phrases |
RAVAUDAGE | Vous avez l'air de parler froidement de mon Longus, comme si j'y avais fait quelque petit ravaudage |
RAVOIR | Je pense à ravoir mon prieuré et je crois que je le raurai |
REBATTRE | Il doit y avoir à limer et rebattre avant de livrer mon ouvrage au public |
RECOIN | Le pauvre Rodio, depuis pris dans un recoin de la Calabre, fut jugé par une commission militaire |
RÉCRIER (SE) | Tous les vieillards qui avaient connu Pisistrate se récriaient sur la ressemblance [de Périclès avec lui] |
RÉGALER | Aujourd'hui c'est ma démission dont je régale Son Excellence |
RÉGION | Il [le ministre] nous voit si petits de ces hautes régions où la faveur l'emporte, qu'à peine il nous distingue |
REJUGER | L'empereur fit reprendre et rejuger Rodio par les mêmes juges |
REMONTRER | Il n'est vilain qui n'en ait fait son apprentissage [des armes], et qui là-dessus n'en remontre aux descendants de Duguesclin |
RENFORT | Il faut être sorcier pour le lire [le manuscrit de Longus] ; j'espère pourtant en venir à bout, à grand renfort de besicles, comme dit maître François |
RÉPRIMER | Si on eût réprimé dès le commencement ces coupables excès de l'esprit anarchique, et mis au secret le premier qui s'avisa de dire ba, be, bi, bo, bu, le monde était sauvé |
RÉPUBLIQUE | Voyez ce que c'est, et la différence qu'on fait du gentilhomme au roturier dans le pays même de l'égalité, dans la république des lettres |
RÉQUISITION | Voici une réquisition de mille boeufs pour conduire de Toulouse à Pau votre artillerie |
RESPECT | Je ne pouvais, sauf respect, faire mon grand tour sans l'assistance de ces deux messieurs [gendarmes] |
REVENIR | Pour être de votre académie, il ne faut que plaire à deux hommes, M. de Sacy et M. Quatremère de Quincy, et, je crois, encore à un troisième dont le nom me reviendra |
RÉVÉRENCE | Mais d'où vient donc, dis-moi, quelque part qu'on s'arrête, en Calabre ou ailleurs, tout le monde se met à faire la révérence, et voilà une cour ; c'est instinct de nature, nous naissons valetaille |
RHÉTORIQUE | Ils ne savent pas faire usage de l'apostrophe, une des plus puissantes machines de la rhétorique |
RIEN | Je vois s'accomplir cette prédiction que me fit autrefois mon père : tu ne seras jamais rien |
RIEN | Chardon de la Rochette.... paysan comme moi malgré ce nom pompeux, n'ayant que du savoir, de la probité, des moeurs, enfin un homme de rien |
RIGUEUR | La noblesse n'est pas de rigueur pour entrer à l'Académie |
RIRE | Plutarque à présent me fait crever de rire : je ne crois plus aux grands hommes |
ROSSER | Ceux-là ont pris Gaëte ; nous, on nous a rossés |
ROTURE | Lorsqu'un fief tombe en roture, malheur si commun de nos jours.... |
RUSTRE | Et moi, je reste sergent ? - Quoi ? ce n'est pas assez pour un homme de ta sorte, né rustre, fils d'un rustre |
SABRER | Francisque, viens, sabrons tous ces vilains avec leur Benjamin [Constant] |
SANS | Je me suis présenté [à l'Académie], mais une fois sans plus, messieurs |
SATRAPE | Je suis fort aise de me voir loué par un homme comme vous ; cela pourra engager les satrapes de la littérature à me laisser en paix |
SENTIMENTAL, ALE | Des vers sentimentaux En style sentimental, je pourrais vous dire que je me plais parmi les tombeaux |
SÉRÉNADE | Perceval n'ose, dit-on, revenir ici de peur de la sérénade ; quelle faiblesse ! je me moquerais de la sérénade et de mes commettants |
SIGNIFIANCE | Je veux vous bailler ici quelque petite signifiance de ce que j'ai remarqué de la littérature actuelle |
SINGULIÈREMENT | En ne faisant rien, je pouvais parvenir à tout, et singulièrement à être de l'Académie |
SIRE | Un homme comme lui, Bonaparte, soldat, chef d'armée, le premier capitaine du monde, vouloir qu'on l'appelle Majesté ; être Bonaparte, et se faire sire ! il aspire à descendre ! |
SOMME | Le laboureur, l'artisan, qui chaque soir prend somme et répare la nuit les fatigues du jour |
SORCIER, IÈRE | Il faut être sorcier pour le lire [ce manuscrit de Longus] ; j'espère pourtant en venir à bout |
SORT | J'ai écrit maintes lettres à M. Basili ; mais il y a un sort sur toute ma correspondance |
SOU | Je voudrais être assez riche pour pouvoir disposer de tous les exemplaires ; ce serait une demi-publicité qui me conviendrait fort, mais je n'ai jamais un sou |
SOUS-SEING | J'ai broché un sous-seing, comme j'ai pu ; il fallait bien signer quelque chose |
SPÉCULER | Accusé de spéculer avec vous sur ce fragment de Longus, dont je vous faisais présent |
STÉRÉOTYPE | Je sais que la préface du petit stéréotype donné par Renouard est de M. Clavier |
STUPIDE | L'abbé Marini, quand je lui présentai cette inscription, demeura stupide comme le Cinna de Corneille |
SURPRENANT, ANTE | Cela n'est pas surprenant qu'ayant à parler de tant de choses, de tant de gens, vous vous mépreniez, et trompiez quelquefois le public |
TACHYTYPIE | Une nouvelle presse dont l'usage est tel qu'on écrit comme on parle, aussi vite, aisément ; c'est une tachytypie |
TACTICIEN | Il y a quelques tacticiens qui s'écrieront à la lecture d'une relation : Oh la belle bataille ! |
TAILLABLE | Nous étions la gent corvéable, taillable et tuable à volonté, nous ne sommes plus qu'incarcérables |
TALON | Dès que le général eut les talons tournés, je voulus aller dire un mot à la belle |
TALON | La Tulipe, homme de cour, a quitté son briquet pour se faire talon rouge.... on n'a pas meilleur ton que monsieur ou monseigneur le comte de la Tulipe |
TANT | Voilà le propos du lieutenant que je ne trouve point tant sot |
TÂTER | La noblesse n'est pas une chimère, mais quelque chose de très réel, très solide, très bon, dont on sait tout le prix, chacun en veut tâter |
TEL, ELLE | Monsieur le commandant, veuillez faire arrêter et conduire en prison un tel de tel endroit |
TÉMÉRAIRE | Si on les écoutait, ils [les savants] prétendraient encore à être seuls professeurs, sous prétexte qu'il faut savoir pour enseigner, proposition au moins téméraire, mal sonnante |
TEMPS | Si des regards il [Furia] eût pu mordre, j'aurais mal passé mon temps |
TENDANCE | Débarrassé de mille sottises qui me tiraillaient en tous sens, je reprends aussitôt ma tendance naturelle vers le lieu que vous habitez |
TERME | Je ne suis pas ici en termes de pouvoir faire le modeste ; un accusé sur la sellette, qui voit que son affaire va mal, se recommande par où il peut |
TERRE | Il [M. Millin] écrit à Paris qu'on lui envoie, ventre à terre, par une estafette, ses autres habits habillés |
TERRE | Ils [les gens de la bande noire] achètent de grands biens pour les revendre en détail, et, de profession, décomposent les grandes propriétés ; c'est pitié de voir quand une terre tombe dans les mains de ces gens-là ; elle se perd, disparaît |
TIRER | Il faut mettre de l'encre et tirer avec soin ; dites cela à votre imprimeur |
TITRE | être Bonaparte et se faire sire ! Il aspire à descendre : mais non, il croit monter en s'égalant aux rois ; il aime mieux un titre qu'un nom |
TORT | Il y fallait regarder, élire entre les doctes, sans faire tort aux autres, les deux plus doctes |
TOUCHANT, ANTE | Les habitants de Lassano ne nous reconnurent que quand nous fîmes feu sur eux à bout touchant |
TOUCHE | J'ai heureusement donné quelques touches imperceptibles à ma lettre à Renouard |
TOUPET | Madame mère se plaignait à lui [un colonel] de quelques procédés de son fils [Napoléon Ier] : " ....Si j'étais de vous, madame, je lui relèverais le toupet avec de la pommade forte, " |
TOUR | Tout à l'heure encore deux gendarmes me gardaient à vue jour et nuit.... je ne pouvais, sauf respect, faire mon grand tour sans l'assistance de ces deux messieurs |
TOUT, TOUTE | Ce n'est pas tout pour un magistrat d'être serviteur des gendarmes ; il faudrait être bon et ami de l'équité |
TRAIN | Portier, lieutenant du train, voit dans les mains de l'un d'eux [habitants de Cassano] ses propres pistolets |
TRAÎNEUR | Cent voitures à trois chevaux portent chacune plusieurs quintaux d'écriture ronde et bâtarde, faite par des gens en uniforme, fumeurs de pipes, traîneurs de sabres |
TRAIT | J'espère que les mains de Mlle Henriette vont reprendre cette plume dont les traits sont divins |
TRAITEMENT | Un homme comme Gail doit rire dans sa barbe, quand il touche cinq à six traitements |
TRANCHE | Le père saisit un jambon qui pendait au plancher, en coupe une tranche et se retire |
TRANCHER | Nous souffrons des choses, des gens.... quinze ans de galère, tranchons le mot, ont abaissé notre humeur fière |
TRAVERSIN | Mon camarade parla de la valise ; il ne voulait point, disait-il, d'autre traversin |
TREMBLER | Chacun baise en tremblant la main qui nous enchaîne : avec la permission du poëte, cela est faux ; on ne tremble point ; on veut de l'argent, et on ne baise que la main qui paye |
TREMPER | J'ai vu, monsieur, votre notice d'un fragment de Longus nouvellement découvert, c'est-à-dire votre apologie au sujet de cette découverte dans laquelle on vous accusait d'avoir trempé pour quelque chose |
TRÉPIED | Puisque, de ce moment, vous m'érigez en oracle, me voilà sur mon trépied |
TRÉSOR | Adieu ! trésor [à sa femme] ; embrasse le cher Paul |
TRÉTEAU | Un homme ne saurait aujourd'hui s'élever sur les tréteaux de l'ambition qu'à l'aide de quelqu'un qui y est déjà monté |
TROMPETER | N'en donne [des exemplaires de mon mémoire] qu'à ceux qui peuvent trompeter cela |
TROPE | Je vous donne toutes les figures de Quintilien, tous les tropes de Dumarsais, et tout le sublime de Longin.... pas un ne vous écoutera [dans la chambre des députés] |
TROTTER | Quand je veux tirer de mes parents quelque service, je fais mon testament, et aussitôt ils trottent |
TROUSSE | J'ai deux ministres à mes trousses, dont l'un veut me faire fusiller comme déserteur |
TROUVAILLE | On y a fait [dans un manuscrit] cette trouvaille [du fragment de Longus], au moment précisément où le seigneur Furia venait de donner une notice très exacte, selon lui, de ce même manuscrit |
TROUVER | Mon style lui déplaît ; il trouve ma phrase obscure, confuse, embarrassée |
TUABLE | Autrefois on nous tuait pour cinq sous parisis.... nous étions la gent corvéable, taillable et tuable à volonté ; nous ne sommes plus qu'incarcérables |
TULIPE | La Tulipe, homme de cour, a quitté son briquet pour se faire talon rouge.... on n'a pas meilleur ton que monsieur ou monseigneur le comte de la Tulipe |
UN, UNE | Sauriez-vous un pays où il n'y eût ni gendarmes, ni rats de cave, ni maire, ni procureur du roi, ni zèle, ni appointements (je voulais dire dévouement ; n'importe, c'est tout un) |
UNI, IE | M. d'Autichamp est vraiment aimable, tout uni et fort à la main |
US | Non pas l'Académie française.... mais la vôtre, messieurs, l'Académie en us, celle des Barthélemy, des Dacier |
USÉ, ÉE | Ce César l'entendait bien mieux, et aussi c'était un autre homme [que Napoléon] ; il ne prit point de titres usés, mais il fit de son nom même un titre supérieur à celui de roi |
USURPATEUR, TRICE | Il n'est vilain qui, pour se faire un peu décrasser, n'aille du roi à l'usurpateur et de l'usurpateur au roi |
VALETAILLE | C'est un instinct de nature, nous naissons valetaille |
VARIANTE | Je fis imprimer à mes frais le texte de cet auteur [Longus] avec les variantes de Rome et de Florence |
VARIATION | Ne sachant à qui m'en prendre des variations de votre santé |
VENANT, ANTE | Plusieurs Français, non des plus huppés, tiennent table ouverte à tous venants |
VENIR | Mais d'où vient donc, dis-moi ? quelque part qu'on s'arrête, en Calabre ou ailleurs, tout le monde se met à faire la révérence, et voilà une cour |
VENTRE | Trouvez-moi une tournure plus propre [que l'apostrophe] à remuer une assemblée, à étonner la droite, à émouvoir le ventre |
VER | Vous pouvez penser la mine qu'il [Longus] ferait à M. Furia, qui le laissait manger aux vers dans le vénérable bouquin |
VERBALISER | En prison le bal et les violons ; un maire verbalise ; un procureur du roi voit là dedans des complots |
VILAIN, AINE | Il n'est vilain qui, pour se faire un peu décrasser, n'aille du roi à l'usurpateur et de l'usurpateur au roi, ou qui, faute de mieux, ne mette du moins un de à son nom |
VINAIGRÉ, ÉE | Mes parents ont eu bon espoir [que je mourusse], lorsque j'étais en Pouille ; mes lettres arrivaient percées et vinaigrées |
VIVRE | On est nourri, vêtu, logé bien mieux qu'on ne l'était, et les moeurs s'améliorent avec le vivre physique |
VOLATILISÉ, ÉE | Je me rappelai une historiette où la même pensée se trouve bien moins subtilisée ou volatilisée, comme parlent les chimistes |
VOUS | Ce n'est pas vous [Boissonade] qui succédez à M. Ameilhon, ni Coraï non plus ? il y a en France quelqu'un plus habile que vous deux ? |
VRAI, AIE | Galilée trouva le vrai système du monde, il en fut quitte pour la prison |
ZÉPHIRE ou ZÉPHYR | Un petit zéphyr de fortune lui tourne la tête comme aux autres |