Définition de NOM

DÉFINITIONS - PROVERBES - REMARQUE - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : non

DÉFINITIONS

1
Mot qui désigne une personne. Un nom de famille. Un nom de baptême.
Quel abus de quitter le vrai nom de ses pères Pour en vouloir prendre un bâti sur des chimères !
Des noms de femmes que les Latins terminent en o, il n'y a guère que Dido qui prenne l'n pour faire Didon ; on dit Calypso, Ino, Io et Sapho, et non pas Calypson, Inon, Ion et Saphon
dans Acad. Observ. sur Vaugelas, p. 86, dans POUGENS
Que dites-vous du nom de M. le Prince qui leur a fait lever le siége d'Haguenau, comme il fit fuir les ennemis l'année passée à Oudenarde ?
Voilà votre fils [vous madame de Coligny] dans le nom naturel de sa maison [Langhac] ; il en a les terres
De telles vengeances rudes et basses [contre Foucquet] ne sauraient partir d'une âme comme celle de notre maître [Louis XIV] ; on se sert de son nom et on le profane comme vous voyez
Vous l'avez cherché [Pierre Corneille] en moi [Th. Corneille], et, n'y pouvant trouver son mérite, vous vous êtes contentés d'y trouver son nom
de Thomas CORNEILLE dans Disc. de réc. à l'Acad. franç.
Comme les rois d'Orient prenaient plusieurs noms, ou, si vous voulez, plusieurs titres, qui ensuite leur tenaient lieu de nom propre, et que les peuples les traduisaient ou les prononçaient différemment, selon les divers idiomes de chaque langue, des histoires si anciennes dont il reste si peu de bons mémoires ont dû être par là fort obscurcies
On y voit un autre Gustave, non moins fier ni moins hardi ou moins belliqueux que celui dont le nom fait encore trembler l'Allemagne
On dit tout, quand on prononce seulement le nom de Louis de Bourbon, prince de Condé
Pour ne voir pas votre nom terni, votre mémoire abolie
Jules Mazarin, dont le nom devait être si grand dans notre histoire
Justice.... qui tombe et disparaît tout à coup, quand on allègue, sans ordre même et mal à propos, le nom de César [l'empereur, le souverain]
Tu n'es pas encore, lui disait-il [le Seigneur], mais je te vois, et je t'ai nommé par ton nom : tu t'appelleras Cyrus
D'un seul nom quelquefois le son dur ou bizarre Rend un poëme entier ou burlesque ou barbare
Et, sur le nom de son ambassadeur [de la Grèce], J'avais dans ses projets conçu plus de grandeur
Elle m'a fatigué de ce nom ennemi
On ne voit point le peuple à mon nom s'alarmer
de Jean RACINE dans ib. IV, 3
Et ton nom [Néron] paraîtra dans la race future Aux plus cruels tyrans une cruelle injure
de Jean RACINE dans ib. V, 6
Il ne répond encor qu'au nom d'Éliacin
Votre nom est comme un parfum délicieux qui s'exhale de pays en pays chez les peuples les plus reculés
Ils avaient pris des noms de terres ; et du véritable, je crois qu'ils ne s'en souvenaient plus eux-mêmes
Les noms, qui donnent aux hommes l'idée d'une chose qui semble ne devoir pas périr, sont très propres à inspirer à chaque famille le désir d'étendre sa durée ; il y a des peuples chez lesquels les noms distinguent les familles ; il y en a où ils ne distinguent que les personnes ; ce qui n'est pas si bien
Les païens portaient la superstition jusqu'à croire qu'il y avait des noms plus agréables aux dieux les uns que les autres, et sous lesquels ils aimaient mieux être invoqués
de DUMARS. dans Oeuv. t. I, p. 66
J'apprends que Platon est revenu de chez Denys de Syracuse ; ce n'est pas que je ne vous croie au-dessus de Platon, et l'autre au-dessus de Denys ; mais les vieux noms font un merveilleux effet
Votre nom seul ici manquait à ces grands noms
La Vénus de Lemnos fut le seul ouvrage auquel Phidias osa mettre son nom
de Denis DIDEROT dans Observ. sur la sculpt. Oeuv. t. XV, p. 310, dans POUGENS.
M. de Thury, fils de Jacques Cassini, et troisième du nom, imagina de mesurer....
de BAILLY. dans Hist. astr. mod. t. III, p. 6, dans POUGENS
C'est une vérité reconnue que tous les noms propres ont été jadis significatifs
de BAILLY. dans Atlant. lett. 21
Tu voudrais cependant que sur un cénotaphe La gloire t'inscrivît ta ligne d'épitaphe, Et promît à ton nom, de temps en temps cité, Ses heures de mémoire et d'immortalité
Tu sais que tôt ou tard, dans l'ombre de l'oubli, Siècles, peuples, héros, tout dort enseveli ; Qu'à cette épaisse nuit qui descend d'âge en âge, A peine un nom par siècle obscurément surnage
de BAILLY. dans ib. II, 12
Avoir nom, porter le nom.
Elle avait nom Philis, son voisin Eurylas
de Jean de LA FONTAINE dans Gascon.
Je veux qu'il [un ornement] ait nom mouche ; est-ce un sujet pourquoi, Vous [mouche] fassiez sonner vos mérites ?
Comment vous nommez vous ? - J'ai nom Éliacin
Simple nom, nom que l'on n'accompagne pas de monsieur ou de quelque autre désignation.
Je me suis toujours révolté contre cette coutume impolie qu'ont prise plusieurs jeunes gens d'appeler par leur simple nom des auteurs illustres qui méritent des égards
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Mél. litt. aux aut. nouv. Parnasse.
Changer de nom, se dit d'une femme qui se marie et qui perd son nom pour prendre celui de son mari.
Mettre les noms sur les visages, savoir nommer les gens en les voyant.
Je n'ai pas le don de placer si vite les noms sur les visages ; au contraire, je fais tous les jours mille sottises là-dessus
Sous le nom de quelqu'un, en prenant son nom.
Quelque autre aura fait cette histoire sous leur nom
Et, sous des noms romains faisant notre portrait, Peindre Caton galant et Brutus dameret
J'apprends que, pour ravir son enfance au supplice, Andromaque trompa l'ingénieux Ulysse, Tandis qu'un autre enfant arraché de ses bras Sous le nom de son fils fut conduit au trépas
Ce qu'on se défend sous un nom, On se le permet sous un autre
de LAMOTTE dans Fabl. I, 8
Le cordelier Perreti, devenu pape sous le nom de Sixte V, envoyait un légat à Paris, et lui donnait une juridiction entière sur les laïques
Les tragédies de l'abbé Abeille étaient données sous le nom du comédien la Thuillerie
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Gasp. Abeille.
Prêter son nom, se dit de celui qui permet qu'une personne prenne son nom pour faire quelque chose.
Atalide a prêté son nom à cet amour
On se servait d'un Latin ou d'un allié qui prêtait son nom et paraissait être le créancier
Sémantique : Familièrement. Décliner son nom, dire qui l'on est, afin de se faire connaître.
J'aimerais mieux encor qu'il déclinât son nom, Et dît : je suis Oreste ou bien Agamemnon, Que d'aller par un tas de confuses merveilles, Sans rien dire à l'esprit, étourdir les oreilles
Je réussirai, ou j'y perdrai mon nom, c'est-à-dire je suis décidé à tout sacrifier pour réussir dans cette affaire.
2
Sémantique : Fig. Personnage, homme. Son nom figure souvent dans l'histoire. On a mêlé son nom à d'assez tristes aventures.
Et j'ose me flatter qu'entre les noms fameux Qu'une pareille haine a signalés contre eux [les Romains], Nul ne leur a plus fait acheter la victoire
Les grands noms, les personnes illustres par la noblesse et le rang.
J'aperçus en ce temps-là que les grands noms, quoique peu remplis et même vides, sont toujours dangereux
Les grands noms sont toujours de grandes raisons aux petits génies
de Jean-François Paul de Gondi, cardinal de RETZ dans ib. t. IV, liv. V, p. 22
Sémantique : Fig.
Vous savez, mon cher ami, que mes grands noms sont ceux de Newton, de Locke, de Corneille, de Racine, de la Fontaine, de Boileau
3
Sémantique : Familièrement, petit nom se dit pour prénom, nom de baptême. Mon petit nom est Paul, est Alice.
Petit nom est aussi un nom d'amitié par lequel on désigne une personne avec qui on vit familièrement. Le petit nom est souvent un nom d'enfance.
Elle lui dit publiquement mille choses tendres, et lui donne de petits noms
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Lett. galant. II, 1
Le nom de cette aimable personne était Gaucher ; son nom d'enfance et de caresse était Lolote
Nom de guerre, voy. GUERRE, n° 9.
Nom de religion, voy. RELIGION.
4
Les Romains avaient trois noms, le prénom (praenomen), qui désignait l'individu, le nom (nomen), qui distinguait la gens (voy. GENS 2), et le troisième nom (cognomen), qui marquait la branche, la famille, par exemple : Caïus Julius Caesar ; et quelquefois quatre, le quatrième (agnomen) étant un surnom, par exemple : Publius Cornelius Scipio Africanus.
Dans le monde moderne, l'origine des noms de famille remonte à l'établissement de la féodalité et aux croisades.
Ce ne fut que vers la fin de la seconde race que, les fiefs, qui n'étaient auparavant qu'à vie, étant devenus héréditaires, on prit le nom du fief que l'on possédait, et ce nom devint aussi héréditaire dans les familles
de SAINT-FOIX dans Ess. Paris, Oeuv. t. IV, p. 254, dans POUGENS
En France on a deux noms, le ou les prénoms et le nom.
Sémantique : Terme d'antiquité. Nom diacritique, celui par lequel une personne était généralement désignée, entre les noms qu'elle portait.
5
Le nom de Dieu, le mot par lequel on le désigne.
J'ai fait à David un serment irrévocable par mon saint nom, et je ne lui mentirai point
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Psaume LXXXVIII, 36
J'y écrirai, dit-il [le Sauveur], le nom de mon Dieu, la nouvelle Jérusalem, et mon nouveau nom
[Ô Dieu] Tu vois nos pressants dangers, Donne à ton nom la victoire
Que son nom [du Seigneur] soit béni, que son nom soit chanté ; Que l'on célèbre ses ouvrages, Au delà du temps et des âges, Au delà de l'éternité !
de Jean RACINE dans ib. III, 9
Ce doux repos du coeur qui suit un saint soupir, Ces troubles que d'un mot ton nom vient assoupir, Mon Dieu, donnent à l'âme ignorante et docile Plus de foi dans un jour qu'il n'est besoin pour mille
Son nom [de Dieu] tel que la nature Sans paroles le murmure, Tel que le savent les cieux ; Ce nom que l'aurore voile, Et dont l'étoile à l'étoile Est l'écho mélodieux
de Alphonse de LAMARTINE dans ib. II, 13
6
Il se dit aussi du nom propre que l'on impose aux animaux soit pour leur parler soit pour les désigner. Les chiens entendent leur nom.
7
Mot qui désigne un être, un objet, une chose. Le nom d'une ville, d'un pays, d'une rivière, d'une montagne, d'une plante.
J'y consens, leur dis-je ; car je ne dispute jamais du nom, pourvu qu'on m'avertisse du sens qu'on lui donne
On ne reconnaît en géométrie que les seules définitions que les logiciens appellent définitions de nom, c'est-à-dire que les seules impositions de nom aux choses qu'on a clairement désignées en termes parfaitement connus
Nous ne pensons jamais ou presque jamais à quelque objet que ce soit, que le nom dont nous l'appelons ne nous revienne ; ce qui marque la liaison des choses qui frappent nos sens, telles que sont les noms, avec nos opérations intellectuelles
Quand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l'appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu'elle en entende seulement le nom
De même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l'Océan avec les rivières les plus inconnues
Sa Majesté veut qu'il fasse peindre et dorer le nom à la poupe de chacun de ses vaisseaux ; et, si les étrangers n'en usent ainsi, elle est bien aise de leur en donner l'exemple, sa marine étant plus belle et plus parfaite qu'aucune de celles des nations étrangères
dans Ordre du roi, 1678, dans JAL
Le pays a pris le nom du fleuve
Si l'étoile Canope avait donné son nom à la ville, ou si la ville avait donné le sien à l'étoile
Toutes les villes avaient un nom mystérieux que l'on cachait soigneusement aux ennemis, de peur qu'ils ne mêlassent ce nom dans des enchantements, et par là ne se rendissent les maîtres de la ville
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Philos. Exam. milord Bolingbroke, IV
Les noms composés de sons imitatifs de la voix, du chant, des cris des animaux sont, pour ainsi dire, les noms de la nature ; ce sont aussi ceux que l'homme a imposés les premiers
Je pourrais ajouter que les premiers noms des animaux en imitèrent vraisemblablement le cri ; remarque qui convient également à ceux qui furent donnés aux vents, aux rivières et à tout ce qui fait quelque bruit
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Conn. hum. II, I, 2
Il y a des philosophes qui ont pensé que les noms de la langue primitive exprimaient la nature même des choses ; ils raisonnaient sans doute d'après des principes semblables à ceux que je viens d'exposer, et ils se trompaient
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Gramm. I, 2
Pourquoi le prononcer ce nom de la patrie ? Dans son brillant exil mon coeur en a frémi
Nommer les choses par leur nom, donner sans ménagement aux choses et aux personnes les noms qu'elles méritent.
Je ne puis rien nommer si ce n'est par son nom, J'appelle un chat un chat, et Rollet un fripon
Mon dessein a été de vous accoutumer à entendre nommer les choses par leur nom
Nommer les choses par leur nom, signifie aussi employer dans la conversation des termes que la bienséance en a bannis.
N'avoir pas de nom, se dit d'une chose qui ne peut être qualifiée assez sévèrement. Sa conduite n'a pas de nom.
C'est un excès qui n'a pas de nom
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 5e avert. 53
8
Le nom chrétien, le nom romain, le nom français, etc. tout ce qui porte le nom de chrétien, de Romain, de Français, etc. c'est-à-dire tous les chrétiens, le christianisme ; tous les Romains, l'empire romain ; tous les Français, la monarchie française, etc.
Que ne doit point le royaume à un prince qui a honoré la maison de France, tout le nom français, son siècle....
C'est là [en Italie] qu'en arrivant, plus qu'en tout le chemin, Vous trouverez partout l'horreur du nom romain
Les Turcs, fiers de leurs conquêtes passées, menaçaient le nom chrétien
9
En style de pratique, qualité, titre en vertu duquel on agit, on prétend à quelque chose. Il procède au nom et comme tuteur. Ès noms qu'il procède.
Répondre d'une chose en son propre et privé nom, en être personnellement responsable.
Céder ses droits, noms, raisons et actions, transporter les droits et titres en vertu desquels on prétend quelque chose.
On dit aussi : être attaqué, poursuivi en son propre et privé nom, être attaqué, poursuivi directement et personnellement.
On dit : Mme B...., en son nom [de demoiselle] Mlle X....
10
Sémantique : Terme de commerce. Nom social, le nom que des associés doivent signer pour représenter la raison de leur commerce. Être en nom dans une affaire, dans une maison de commerce. Il fait partie de telle maison, de telle société commerciale, mais il n'est pas en nom, c'est-à-dire la maison de commerce ne porte pas son nom.
11
Réputation. Il a laissé un nom détesté. Cet auteur a déjà quelque nom.
Ma reine acquiert à ses mérites Un nom qui n'a point de limites
de François de MALHERBE dans III, 3
Et ne prétends avoir.... Qu'un simple bénéfice et quelque peu de nom
Ce nom qu'il s'est acquis chez les peuples d'Espagne
Moi qui depuis dix ans ai gagné sept batailles, N'ai-je acquis tant de nom que pour prendre la loi De qui n'a commandé que sous Procope ou moi ?
Mon crime véritable est d'avoir aujourd'hui Plus de nom que mon roi, plus de vertu que lui
Aucun législateur n'a jamais eu un si grand nom parmi les hommes [que Moïse]
Ce sera de nos jours s'être fait un nom que d'avoir servi sous le prince de Condé
Worms, Spire, Mayence, Landau, vingt autres places de nom ouvrent leurs portes
Ne laisser aucun nom, et mourir tout entier
La sotte vanité semble être une passion inquiète de se faire valoir par les plus petites choses, ou de chercher, dans les sujets les plus frivoles, du nom et de la distinction
de Jean de LA BRUYÈRE dans Théophr. XX
Il n'est pas si aisé de se faire un nom par un ouvrage parfait, que d'en faire valoir un médiocre par le nom qu'on s'est déjà acquis
Il n'y a point au monde un si pénible métier que celui de se faire un grand nom : la vie s'achève que l'on a à peine commencé son ouvrage
de Jean de LA BRUYÈRE dans II
Il [Philopémen] s'en retourna chez les Achéens avec un si grand nom, qu'à son arrivée il fut fait général de la cavalerie
À quoi nous sert un nom stérile ? Ce n'est plus qu'un bruit inutile, Qui n'est pas même un bruit pour nous
de LAMOTTE dans Odes, t. I, p. 341, dans POUGENS
Ô qu'un grand nom, dit-il, est un poids incommode !
La gloire de son nom, se dit de la gloire, de la réputation qu'une personne s'est acquise.
La gloire de mon nom vaut bien qu'on le retienne
Cet homme est sans nom, c'est un homme sans nom, c'est-à-dire on ne le connaît point dans le monde, il est sans crédit, sans autorité, sans réputation.
Sémantique : Par extension.
Notre vie est semblable au fleuve de cristal Qui sort humble et sans nom de son rocher natal
12
Noblesse, qualité.
Polyeucte a du nom et sort du sang des rois
Vous avez tant de nom que tous les rois voisins Vous veulent comme Orode unir à leurs destins
Les grands noms abaissent au lieu d'élever ceux qui ne les savent pas soutenir
Il n'y eut qu'un homme de quelque nom de tué, c'est Beauregard, qui avait été page du roi
Toute mon ambition est de rendre service aux gens de nom et de mérite
Le monde aujourd'hui n'est plein que.... de ces imposteurs qui ... s'habillent insolemment du premier nom illustre qu'ils s'avisent de prendre
Elle [la victoire] ne nous coûte que quelques soldats et pas un homme qui ait un nom
Avez-vous pu penser qu'au sang d'Agamemnon Achille préférât une fille sans nom ?
De bien des gens il I 'y a que le nom qui vaille quelque chose ; quand vous les voyez de fort près, c'est moins que rien
de Jean de LA BRUYÈRE dans II
Si vous portez un grand nom, on le dispute à vos ancêtres
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Avent, Bonh.
Il avait une figure noble et belle, beaucoup d'esprit, un grand nom, une fortune indépendante
Ton nom ? - Je n'en ai pas ; mais tu vas m'en faire un
de Casimir DELAVIGNE dans la Fille du Cid, II, 11
13
Personnes du même nom, famille.
Je vous embrasse en pleurant [à cause de la mort d'un Grignan], comme si j'avais l'honneur d'être de votre nom
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à M. de Grignan, 18 mars 1689
Je suis persuadée que vous êtes aimée dans votre famille [de Grignan].... par votre conduite et vos actions vous avez acquis un droit sur tout ce nom
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à Mme de Grignan, 1er nov. 1688
Sa femme [de Charles de Sévigné], qui est d'un des bons noms de la province [Bretagne]
14
Dénomination, qualité.
Si l'on doit le nom d'homme à qui n'a rien d'humain, à ce tigre altéré de tout le sang romain
Pompée : Elle paraît ma femme et n'en a que le nom. - Aristie : Et ce nom seul est tout pour celles de ma sorte
Ils [les hommes] vont tous se confondre dans ce gouffre infini du néant, où l'on ne trouve plus ni rois, ni princes, ni capitaines, ni tous ces autres augustes noms qui nous séparent les uns des autres
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Gornay.
Des extravagants qui prirent le nom de philosophes
Peut-être avant la nuit, l'heureuse Bérénice Change le nom de reine au nom d'impératrice
Fille d'Agamemnon, c'est moi qui la première, Seigneur, vous appelai de ce doux nom de père
De l'honneur ottoman ses successeurs jaloux Ont daigné rarement prendre le nom d'époux ?
Mais sous un autre nom n'est-il pas roi lui-même ?
Il faut un nouveau nom pour un nouvel empire, Un nom plus grand, plus saint, moins sujet aux revers
On nomme ce tyran du nom de roi des rois
15
Qualification morale, appliquée soit aux personnes, soit aux choses. Ce prince a mérité le nom de grand.
La reine, sa belle-mère, malgré ce nom odieux, trouva en elle non-seulement un respect, mais encore une tendresse...
La première [de ses bonnes oeuvres] fut d'acquitter ce qu'elle devait avec une scrupuleuse régularité, sans se permettre ces compositions si adroitement colorées qui souvent ne sont qu'une injustice couverte d'un nom spécieux
Qui leur résoudra ces doutes, puisqu'ils [les esprits forts] veulent les appeler de ce nom ?
Je sais que vous leur donnez [à certaines liaisons] de beaux noms, et que, pour en étouffer tous les remords, vous les qualifiez sans scrupule d'amitiés honnêtes
de Louis BOURDALOUE dans Myst. Pentecôte, t. I, p. 459
Il faut en France beaucoup de fermeté... pour se passer des charges et des emplois... il ne manque cependant à l'oisiveté du sage qu'un meilleur nom, et que méditer, parler, lire et être tranquille s'appelât travailler
de Jean de LA BRUYÈRE dans II
Vous me donnez des noms qui doivent me surprendre, Madame ; on ne m'a pas instruite à les entendre
16
Sémantique : Terme de grammaire. Mot qui sert à désigner ou à qualifier une personne ou une chose, les personnes ou les choses. Nom substantif. Nom adjectif. Nom masculin. Nom féminin. Nom neutre.
Et transportant cent fois et le nom et le verbe, Dans mes vers recousus mettre en pièces Malherbe
Un nom, pour le définir philosophiquement, est un mot qui sert à exprimer ou le sujet ou l'attribut d'une proposition, et souvent aussi des circonstances qui tiennent à l'un ou à l'autre
de D'OLIVET dans Ess. gramm. I, 2
Nom propre, nom qui sert à désigner les personnes.
Tout nom propre est déterminé par lui-même ; l'article lui est donc inutile, et on dira César, Alexandre
de Etienne Bonnot de CONDILLAC dans Gramm. II, 14
Nom commun, nom qui convient à tous les êtres, à tous les objets de la même espèce.
Nom de nombre, nom qui sert à désigner les nombres. Trois, quatre, dix sont des noms de nombre.
17
Le nom, ce qui n'est pas effectif, par opposition à ce qui est réel.
Elle se défend du nom, mais non pas de la chose
Non, après ce que nous venons de voir [la mort rapide de Madame], la santé n'est qu'un nom, la gloire n'est qu'une apparence....
Saint Chrysostome a bien compris cette vérité quand il a dit : Gloire, richesse, noblesse, puissance pour les hommes du monde ne sont que des noms ; pour nous, si nous servons Dieu, ce sont des choses ; au contraire la pauvreté, la honte, la mort sont des choses trop effectives et trop réelles pour eux ; pour nous ce sont seulement des noms
Il est question de la chose et non pas du nom
Soyons justes, aimons le vrai, ne nous laissons pas séduire, jugeons par les choses et non par les noms
Les noms, en tout genre, font plus d'impression que les choses
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Mél. hist. Mens. impr. doutes test. Richel.
N'être qu'un nom, n'avoir point de réalité.
Croire que les vertus les plus pures ne sont que des noms
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Avent, Bonh.
Nous les accoutumons à penser que la vertu n'est qu'un nom
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Panégyr. St Louis.
Être Bonaparte, et se faire sire.... il croit monter en s'égalant aux rois, il aime mieux un titre qu'un nom
Un Brutus qui, mourant pour la vertu qu'il aime, Doute au dernier moment de cette vertu même, Et dit : tu n'es qu'un nom !
18
Sémantique : Terme d'algèbre ancienne. S'est dit pour désigner une quantité qui a devant elle le signe + ou le signe -.
On dit aujourd'hui terme ou monôme.
Quantité de deux noms, un binôme.
19
Nom de Jésus, petite peinture ou chiffre où ce nom est en abrégé.
Nom de Jésus, sorte de papier fin.
20
Au nom de, loc. prép. De la part de.
Oui, mais je viens encore Vous saluer au nom du seigneur Polydore
Au nom de l'empereur j'allais vous informer D'un ordre qui d'abord a pu vous alarmer
Le petit avertissement que j'ai reçu de la nature, d'aller trouver Horace, au nom de qui vous m'écrivîtes une si jolie lettre
On dit de même : en mon nom, en son nom, etc.
Sémantique : Fig.
Notre religion, comme celle des anciens, anime les arts... la nôtre [le catholicisme] parle au nom de l'amour, la vôtre [le protestantisme] au nom du devoir
Il signifie aussi : en considération de.
Au nom d'une amitié si constante et si belle, Employez le pouvoir que vous avez sur elle
Au nom de votre fils, cessons de nous haïr
Au nom du Pinde et de Cythère, Gentil Bernard, sois averti Que l'Art d'aimer doit samedi Venir souper chez l'Art de plaire
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Billet à Bernard (auteur de l'Art d'aimer) pour l'inviter à souper chez Mme du Châtelet
Au nom de Dieu, en invoquant le nom de Dieu.
Servez ce roi immortel et si plein de miséricorde [Dieu], qui vous comptera un soupir et un verre d'eau donné en son nom plus que tous les autres ne feront jamais tout votre sang répandu
La formule de foi que nous prononçons en confessant la Trinité, et qui est conçue en ces termes : au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit
de Louis BOURDALOUE dans Myst. Trinité, t. I, p. 493
Au nom de Dieu n'est quelquefois qu'une simple supplication.
Mon frère, au nom de Dieu, ne vous emportez pas
Je suis fort contente de ce que vous me dites de votre santé, mais au nom de Dieu, si vous m'aimez, conservez-vous
Au nom des dieux, se met dans la bouche des païens.
Phoedime, au nom des dieux, fais ce que je désire
21
De nom, par le nom.
Ces deux dames se connaissaient de nom, et par là savaient les égards qu'elles se devaient l'une à l'autre
De nom, se dit aussi par opposition à réellement et de fait.
Ils combattent sous lui, sous son ordre ils s'unissent, Et tous ces rois de nom en effet obéissent
Votre grâce qui n'est suffisante que de nom
N'ose-t-il être Auguste et César que de nom ?
Reine longtemps de nom, mais en effet captive
La France était expirante sous le règne de Charles le Simple, roi de nom, et dont la monarchie était encore plus démembrée par les ducs, par les comtes et les barons ses sujets que par les Normands

PROVERBES

1
Exemple : Je ne lui ai jamais dit pis que son nom, c'est-à-dire je ne lui ai jamais rien dit d'injurieux.
2
Exemple : On ne saurait lui dire pis que son nom, se dit de quelqu'un qui est connu comme un malhonnête homme, comme un scélérat.
3
Exemple : C'est un homme à qui il ne faut pas dire plus haut que son nom, c'est-à-dire c'est un homme qui s'offense aisément.
4
Exemple : On ne lui a pas dit plus haut que son nom, c'est-à-dire on ne lui a fait ni observation ni reproche.
Notez que le dit Caveirac est l'auteur de l'apologie de la Saint-Barthélemy, pour laquelle on ne lui a pas dit plus haut que son nom
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Lett. à Voltaire, 12 janv. 1763
5
Cette expression a aussi un sens tout différent : Vous ne lui direz pas plus haut que son nom, signifie que ce nom est si illustre qu'on n'en peut pas trouver de plus élevé.

REMARQUE

1
1. Le nom propre, étant destiné à distinguer une personne d'une autre, n'est susceptible ni de l'idée ni de la marque du pluriel. Mais il y a quatre exceptions à cette règle :
1° on le considère comme le nom propre de toute une classe d'hommes et non plus seulement comme le nom propre d'un individu ; dans ce cas on dit au pluriel et avec l's : les Henris, les Bourbons, les Stuarts, les douze Césars, etc.
La Seine a des Bourbons, le Tibre a des Césars
2° on l'emploie par antonomase, c'est-à-dire comme un nom commun, pour distinguer tous les individus semblables à celui dont ils empruntent le nom : alors les Corneilles se prend pour les grands poëtes tragiques, les Mécènes pour les protecteurs des lettres, etc. ;
3° quelquefois les noms propres se mettent au pluriel, mais sans prendre l's, quand il s'agit, il est vrai, d'une seule personne, mais quand pourtant on veut citer ceux-là entre autres et non d'une manière exclusive.
Les expressions heureuses qui font l'âme de la poésie et le mérite des Homère, des Virgile, des Tasse, des Milton, des Pope, des Corneille, des Racine, des Boileau
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Mél. litt. aux auteurs du nouv. Parnasse
4° quand on nomme des personnes qui ont porté le même nom, on emploie le pluriel, mais sans mettre l's : les deux Richelieu ; quatre Mathusalem.
2
2. Les noms propres ne prennent point d'article, excepté en trois cas :
1° on met l'article avec un nom de femme dans un parler très familier : la Grand-Guillaume, la femme de Grand-Guillaume ; ou par mépris : la Brinvilliers, Mme de Brinvilliers, célèbre empoisonneuse ; on le met aussi devant les noms de chanteuses ou de danseuses en renom : la Taglioni, la Grisi, la Patti ;
2° on met l'article quand le nom propre désigne le livre de la personne nommée : le Cicéron que vous m'avez envoyé ; donnez-moi un Tacite ; on dit aussi : cela est du Bossuet, du Racine, c'est-à-dire cela est tiré de Bossuet, de Racine ;
3° enfin l'article défini se joint à quelques noms italiens : l'Arioste, le Tasse. On remarquera que les Italiens ne joignent l'article qu'aux noms de famille et jamais aux prénoms ; ce serait une faute de dire le Torquato, pour le Tasse ; c'en est une de dire le Dante ; Dante est un prénom ; et, quand les Italiens mettent l'article au nom de leur grand poëte, ils disent l'Alighieri, qui était son nom de famille. On a pris l'habitude de dire également le Poussin (Nicolas Poussin ayant longtemps vécu en Italie). Au XVIIe siècle, on a essayé d'introduire cet usage en France :
À mon gré, le Corneille est joli quelquefois

SYNONYME

1
SUBSTANTIF, NOM. Le substantif désigne les êtres par l'idée de leur nature ; à cause de cela on l'appelle souvent nom, parce qu'il paraît nommer les personnes et les choses. On peut presque toujours employer sans inconvénient sensible ce mot de nom pour celui de substantif ; toutefois, dans la rigueur des termes, le substantif n'est qu'une espèce du genre nom, lequel comprend, en outre, les adjectifs et les pronoms, JULLIEN.

HISTORIQUE

1
Xe s.
S. El [il] li enorte.... Qued elle fuiet lo nom christien
dans Eulalie
2
XIe s.
Par nun [à condition] d'ocire i enverrai le mien [fils]
dans Ch. de Rol. III
Li niés [le neveu de] Marsile, il a num Astaroth
dans ib. XCI
Et de m'espée ancoi [aujourd'hui] sauras le nom
dans ib. CXL
Li nums Joyeuse à l'espée fut donet
dans ib. CLXXIX
3
XIIe s.
Deus, dist li quens [comte], par ton santisme nom....
dans Ronc. 67
Et se je truis [trouve] ma dame o [avec] le douz non, Pleine d'orgueil et dame sans guerdon
dans Couci, II
Las ! pourquoi l'ai de mes euz [yeux] regardée, La douce rien qui fausse amie a non ?
dans ib. VI
[Le souvenir] me fait renouvelemens De toute joie sans non
dans ib. X
Et la guerre dura tante mainte saison ; Li uns rois après l'autre la reprist en son nom
dans Sax. III
Seignor, dist li cuens [comte] Hues, par le nom de Jhesu....
dans ib. XXVIII
4
XIIIe s.
Pape Adriens el roi Carlon Se plaint de Desiier par non [nominativement, en détail], Qui tenoit Pulles et Lombardie, Qui la guerre ot recomancie
de PH. MOUSKES dans ms. p. 114, dans LACURNE
Comment avez à nom, que bien seiez venue ?
dans Berte, LII
Au nom à ce Seigneur [par le nom de ce Seigneur] qui se laissa pener Ens en la sainte croi
dans ib. CXII
Marie ai num, si sui de France
de MARIE dans t. II, p. 401
Entre vous chrestiens estes fiz de Dieu, et de son nom de Criste estes appelez chrestiens
Il estoit home de grant non et de grant valeur
5
XVe s.
Ceux de Karentan n'avoient point de capitaine de nom
Et en nom de remuneration je vous donne....
Et avec ce il avoit le nom d'estre le plus appert homme d'armes qui fust au pays....
Toute joye est descendue sur my, Quant j'ai oy de ma dame nouvelle ; Car elle m'a appelé nom d'amy
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 180
La craincte fut plus grande que la perte des deux costez ; car il ne se perdit nul homme de nom
de Philippe de COMMINES dans I, 9
Moult furent joyeulx dames et damoiselles et les chevaliers de la feste, pour ce que grant temps avoit que le roy ne avoit fait feste de nom
dans Perceforest, t. IV, f° 57
Moult nice est celuy qui ne scet son nom nommer
dans ib. t. II, f° 21
Et ce jour fut en l'hostel de la dicte ville pour les affaires du roy, et là lui fut baillé le nom de la nuit [le mot d'ordre pour la nuit] comme à prevost de Paris
dans Chron. scandal. an 1465, p. 88, dans LACURNE
6
XVIe s.
Au temps que le destin en Gaule fera naistre Henry second du nom, des autres rois le maistre
de Pierre de RONSARD dans 873
... Pour me tuer, deschirer et humer Mon sang, trahy dessous le nom d'aimer
de ID. dans 952
Tel a le nom qui l'effect non
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 419
Le creancier puet commencer son execution, si bon luy semble, sur les debtes, noms [titres] et actions de son debteur
dans Coust. gén. t. II, p. 458

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, no ; provenç. nom ; anc. esp. nome ; esp. mod. nombre ; ital. nome ; du lat. nomen ; sanscr. naman (1er a accent long) ; les étymologistes rapportent ce mot à jna, connaître, à cause du g initial qui se trouve dans co-qnomen.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
XIIe s. Ajoutez :
Tant com ensi [avec ses armes à l'envers] chevaucerai, Jà chevalier n'enconterrai Qui me die pis que mon nom
dans Perceval le Gallois, V. 42175

Synonymes de NOM

Phonétiquement proche de NOM