L'oeuvre Bajazet de Jean RACINE
Ecrit par Jean RACINE
Date : 1672
Citations de "Bajazet"
Utilisé pour le mot | Citation |
À | Je méditais ma fuite aux terres étrangères |
À | Moi-même la cherchant aux climats étrangers |
À | Les gardes, sans tarder, l'ont ouverte à genoux |
ABUSER | Vois si je m'abuse |
ABUSER | Mais moi-même.... me serais-je abusée ? |
ACCÈS | Et depuis quand, Seigneur, entre-t-on dans ces lieux, Dont l'accès même était interdit à nos yeux |
ACCESSIBLE | Il se rend accessible à tous les janissaires |
ACCOMMODER | Est-ce ainsi qu'à nos voeux il sait s'accommoder ? |
ACCOMPLIR | Une esclave empressée Qui courait de Roxane accomplir le désir |
ACCOMPLIR | Rien ne me retient plus, et je puis dès ce jour Accomplir le dessein qu'a formé mon amour |
ACCORDER | La vérité s'accorde avec la renommée |
ACCOUTUMER | Et l'indigne prison où je suis renfermé, A la voir de plus près m'a même accoutumé |
ACCUSER | Ah ! si nous périssons, n'en accusez que vous |
ACHETÉ, ÉE | Ce reste malheureux [de vie] serait trop acheté, S'il faut le conserver par une lâcheté |
ACQUITTER | Trop heureux d'avoir pu, par un récit fidèle, De leur paix en passant vous conter la nouvelle, Et m'acquitter vers vous de mes respects profonds |
ADORER | Je sais rendre aux sultans de fidèles services ; Mais je laisse au vulgaire adorer leurs caprices |
ADRESSE | Le ciel punit ma faute et confond votre adresse |
ADRESSER | Montrons l'ordre cruel qui vous fut adressé |
AFFECTER | Il affecte un repos dont il ne peut jouir |
AFFECTER | Oui, je te le confesse, J'affectais à tes yeux une fausse fierté |
AFFERMI, MIE | Ce même Bajazet, sur le trône affermi, Méconnaîtra peut-être un inutile ami |
AFFLIGER | Ne nous affligeons point vainement l'un et l'autre |
AFFRANCHI, IE | Promettez : affranchi du péril qui vous presse, Vous verrez de quel poids sera votre promesse |
AFFRANCHIR | J'aurai d'une rivale affranchi votre amour |
AFFRONT | Mais si dans le combat le destin plus puissant Marque de quelque affront son empire naissant |
AFFRONTER | Vous allez de la mort affronter la présence |
AGITÉ, ÉE | Elle finit le cours d'une vie agitée |
AH ! | Ah ! si d'une autre chaîne il n'était point lié |
AINSI | Ainsi donc mon amour était récompensé |
AISÉMENT | Mais qu'aisément l'amour croit tout ce qu'il souhaite ! |
AJOUTER | Ajoutez cette grâce à tant d'autres bontés |
ALLÉGUER | S'il ose m'alléguer une odieuse loi |
AMANT, ANTE | J'aime assez mon amant pour renoncer à lui |
AMBITIEUX, EUSE | Coeur ambitieux |
ÂME | Que vous et Bajazet vous ne faites qu'une âme |
AMOUR | À peine cependant Bajazet m'a parlé ; L'amour fit le serment, l'amour l'a violé |
AMOUR | Votre amour de la mienne eût dû se défier |
AMOUR | Avant que dans son coeur cette amour fût formée |
AMOUR | N'allez point par vos pleurs déclarer vos amours |
AMOUREUX, EUSE | Fatime, Bajazet en est-il amoureux ? |
APPARENCE | Croyais-tu que son coeur, contre toute apparence, Pour la persuader trouvât tant d'éloquence ? |
APPARENCE | Du prince, en apparence, elle reçoit les voeux, Mais elle les reçoit pour les rendre à Roxane |
APPARTENIR | Il ne m'appartient point de vous offrir l'appui De quelques malheureux qui n'espéraient qu'en lui |
APPAS | Ses périls, ses respects et surtout vos appas, Tout cela de son coeur ne vous répond-il pas ? |
APPÂT | Je reconnais l'appât dont ils m'avaient séduite |
APPLIQUER | Je me suis appliquée à chercher les moyens De lui faciliter tant d'heureux entretiens |
APPRENTISSAGE | Voudrais-tu qu'à mon âge Je fisse de l'amour le vil apprentissage ? |
APPRENTISSAGE | Mais moi, qui vois plus loin ; qui par un long usage, Des maximes du trône ai fait l'apprentissage |
APPROCHE | De son coeur le trop juste reproche Lui fait peut-être, hélas ! éviter cette approche |
APPROCHER | Le frère rarement laisse jouir ses frères De l'honneur dangereux d'être sorti d'un sang Qui les a de trop près approchés de son rang |
APPROCHER | Par elle, Bajazet, en m'approchant de lui, Me va contre lui-même assurer un appui |
APPUYER | La sultane, à ce bruit, feignant de s'effrayer, Par des cris douloureux eut soin de l'appuyer |
APPUYER | Cependant, cher Osmin, pour s'appuyer de moi, L'un et l'autre ont promis Atalide à ma foi |
ARBITRE | Et des jours de son frère arbitre souveraine |
ARDENT, ENTE | Ardente à me l'offrir, Vous ne craigniez rien tant que d'être refusée.... |
ARDENT, ENTE | Depuis six mois entiers j'ai cru que, nuit et jour, Ardente elle veillait au soin de mon amour |
ARDENT, ENTE | Amurat plus ardent, et seul jusqu'à ce jour A voulu que l'on dût ce titre à son amour |
ARDEUR | Mon importune ardeur ne s'est point ralentie |
ARDEUR | Après tant de bontés, de soins, d'ardeurs extrêmes, Tu ne saurais jamais prononcer que tu m'aimes ! |
ARME | Un espoir.... Qui lui fasse tomber les armes de la main |
ARRÊTÉ, ÉE | Quel surcroît de vengeance et de douceur nouvelle De voir sur cet objet ses regards arrêtés |
ARRÊTER | Car enfin qui m'arrête ? et quelle autre assurance Demanderais-je encor de votre indifférence ? |
ARRÊTER | Ne vous arrêtez point à ses froideurs passées |
ARRIVER | Voici tout ce qui vient d'arriver devant moi |
ASPIRER | Il m'a plu sans peut-être aspirer à me plaire |
ASSERVI, IE | Du Danube asservi les rives désolées |
ASSOCIER | À son trône, à son lit daigna l'associer |
ASSUJÉTIR et aussi ASSUJETTIR | De ne point à l'hymen assujettir leur foi |
ASSURER | Vous pourriez l'assurer de la foi conjugale |
ASSURER | Mais je m'assure encore aux bontés de ton frère |
ASSURER | J'aimais, et je pouvais m'assurer d'être aimée |
ATTACHÉ, ÉE | Une esclave attachée à ses seuls intérêts |
ATTACHER | Montrez à l'univers, en m'attachant à vous, Que, quand je vous servais, je servais mon époux |
ATTENDRE | Il ne faut plus qu'un pas, mais c'est où je l'attends |
ATTENDRE | À me chercher lui-même attendrait-il si tard ? |
ATTENTAT | Il nous a déployé l'ordre dont Amurat Autorise ce monstre à ce double attentat |
ATTENTE | Mon bonheur surpassait mon attente |
ATTENTIF, IVE | Roxane, attentive, écoutait son amante |
ATTENTIF, IVE | Attentive au soin de son trépas |
ATTRAIT | Ma rivale, accablant mon amant de bienfaits, Opposait un empire à mes faibles attraits |
ATTRIBUER | Dans ma confusion que Roxane, madame, Attribuait encore à l'excès de ma flamme |
AUDACE | À la haine bientôt ils ne joignent l'audace |
AUTANT | Que vous ne respirez qu'autant que je vous aime |
AUTORISÉ, ÉE | Les chefs des janissaires.... Se crurent à sa perte assez autorisés Par le fatal hymen que vous me proposez |
AUTORISER | Elle l'aime, un empire autorise ses pleurs |
AVANCE | Du trouble de mon coeur jouissant par avance |
AVANT | Avant que Babylone éprouvât ma puissance |
AVERTI, IE | Osmin était mal averti, Et depuis son départ cet esclave est parti |
AVEU | .... Elle vous veut faire l'aveu fidèle D'un secret.... |
AVEUGLE | Ou plutôt trop aveugle ministre |
AVEUGLE | Vous les verrez soumis rapporter dans Bysance L'exemple d'une aveugle et basse obéissance |
BALANCER | Les bienfaits dans un coeur balancent-ils l'amour ? |
BARRIÈRE | Des murs de ce palais ouvrez-lui la barrière |
BAS, BASSE | Mais je m'étonne enfin que.... Vous ayez si longtemps, par des détours si bas, Feint un amour pour moi que vous ne sentiez pas |
BASSESSE | Et j'irais l'abuser d'une fausse promesse ! Je me parjurerais ! et par cette bassesse.... |
BEAU ou BEL, BELLE | Par un beau désespoir me secourir moi-même |
BÉNIR | De bénir mon trépas quand ils l'ont prononcé |
BESOIN | Prends soin d'elle, ma haine a besoin de sa vie |
BESOIN | Laissez-moi ; j'ai besoin d'un peu de solitude |
BIEN | Ma vie est votre bien |
BIEN | Ne voyais-tu pas bien, quand je l'allais trouver Que j'allais avec lui me perdre ou me sauver ? |
BIENFAIT | Les bienfaits dans un coeur balancent-ils l'amour ? |
BIENHEUREUX, EUSE | Et je croyais toucher au bienheureux moment |
BILLET | J'ai trouvé ce billet enfermé dans son sein.... |
BOUT | Poussons à bout l'ingrat |
BRAVE | Que faisaient cependant nos braves janissaires ? |
BRIGUE | Pour moi j'ai su déjà, par mes brigues secrètes, Gagner de notre loi les sacrés interprètes |
BRUIT | Croyez-moi, hâtons-nous d'en prévenir le bruit |
BRUIT | Ils ont à soutenir le bruit de leurs exploits |
BRÛLANT, ANTE | Né sous le ciel brûlant des plus noirs Africains |
BRÛLER | Mais quelque ambition, quelque amour qui me brûle |
CACHÉ, ÉE | Songez combien de fois vous m'avez reproché Un silence témoin de mon trouble caché |
CACHER | Bajazet ne sait point se cacher |
CALME | Mais en vain par ce calme il croit nous éblouir |
CALMER | Ira-t-il voir Roxane et calmer ses soupçons ? |
CARESSE | Ses caresses n'ont point effacé cette injure |
CARRIÈRE | Vous n'entreprenez point une injuste carrière |
CÉDER | J'ai cédé mon amant, tu t'étonnes du reste |
CÉLÉBRER | Et que deviendrez-vous, si dès cette journée Je célèbre à vos yeux ce funeste hyménée ? |
CELER | Récit menteur ! soupçons que je n'ai pu celer ! |
CEPENDANT | Que faisaient cependant nos braves janissaires ? |
CERCUEIL | Rhodes, des Ottomans ce redoutable écueil, De tous ses défenseurs devenu le cercueil |
CHAGRIN | J'ai, comme Bajazet, mon chagrin et mes soins |
CHAÎNE | Ah ! si d'une autre chaîne il n'était point lié |
CHAMP | Et si l'effet enfin suivant mon espérance Eût ouvert un champ libre à ma reconnaissance |
CHANGER | La fortune est changée |
CHARGÉ, ÉE | Que chargé malgré moi du nom de son époux |
CHARGÉ, ÉE | Il te sied bien d'avoir en de si jeunes mains, Chargé d'ans et d'honneurs, confié tes desseins |
CHARGER | Alors qu'aura servi ce zèle impétueux, Qu'à charger vos amis d'un crime infructueux ? |
CHARME | À ma douleur je chercherai des charmes |
CHARME | Je plaignis Bajazet, je lui vantai ses charmes, Qui, par un soin jaloux dans l'ombre retenus, Si voisins de ses yeux, leur étaient inconnus |
CHEMIN | Le reste m'a suivi par un autre chemin |
CHEMIN | Le chemin est encore ouvert au repentir |
CHER, CHÈRE | Et la plus prompte mort dans ce moment sévère Devient de leur amour la marque la plus chère |
CHER, CHÈRE | Soit que le temps trop cher la pressât de se rendre... |
CHER, CHÈRE | Les moments sont trop chers pour les perdre en paroles |
CHER, CHÈRE | Je connus votre erreur ; mais que pouvais-je faire ? Je vis en même temps qu'elle vous était chère |
CHER, CHÈRE | Vous m'avez vendu cher vos secours inhumains |
CHÉRIR | Je chéris, j'acceptai, sans tarder davantage, L'heureuse occasion de sortir d'esclavage |
CHOISIR | Quoi ! Roxane, Seigneur, qu'Amurat a choisie Entre tant de beautés.... |
CHUTE | Par une belle chute il faut me signaler |
CLIMAT | Dans leurs climats brûlants les Africains domptés |
COEUR | Emporter après lui tous les coeurs des soldats |
COEUR | Si l'heureux Amurat, secondant leur grand coeur, Aux champs de Babylone est déclaré vainqueur |
COLORER | Dans leur rébellion les chefs des janissaires Cherchent à colorer leurs desseins sanguinaires |
COMBLE | La mort n'est point pour moi le comble des disgrâces |
COMMETTRE | Défendre jusqu'au bout les jours qu'ils m'ont commis |
COMMETTRE | Mais à d'autres périls je crains de le commettre |
COMMUN, UNE | L'exemple en est commun |
COMPLICE | Et livrant sans regret un indigne complice |
CONCEVOIR | Il est vrai, je n'ai pu concevoir sans effroi Que Bajazet pût vivre et n'être plus à moi |
CONCEVOIR | Je conçois vos raisons mieux que vous ne pensez |
CONDAMNÉ, ÉE | Ô ciel ! si notre amour est condamné de toi |
CONDAMNER | Je condamnai mes pleurs, et jusques aujourd'hui Je l'ai pressé de feindre et j'ai parlé pour lui |
CONDITION | Quelles conditions elle veut imposer |
CONDUIRE | N'eût-il pas jusqu'au bout conduit son artifice ? |
CONDUITE | Il te sied bien d'avoir en de si jeunes mains, Chargé d'ans et d'honneurs, confié tes desseins, Et laissé d'un vizir la fortune flottante Suivre de ces amants la conduite imprudente |
CONFIER | Pour vous, si vous voulez qu'en quelque autre contrée Nous allions confier votre tête sacrée |
CONFONDRE | Le ciel punit ma feinte et confond votre adresse |
CONFONDRE | Quel malheur imprévu vient encor me confondre ? |
CONFONDRE | Il n'est pas condamné puisqu'on veut le confondre |
CONFUS, USE | D'ailleurs un bruit confus par mes soins confirmé |
CONFUSION | Dans ma confusion que Roxane, madame, Attribuait encore à l'excès de ma flamme |
CONJUGAL, ALE | Vous pouviez l'assurer de la foi conjugale |
CONJURER | Elle me conjurait de me donner à vous |
CONNAÎTRE | Nourri dans le sérail, j'en connais les détours |
CONSEIL | Le conseil le plus prompt est le plus salutaire |
CONSERVER | Ce reste malheureux [de vie] serait trop acheté, S'il le faut conserver par une lâcheté |
CONSTANT, ANTE | Ô trop constante foi ! |
CONSTERNÉ, ÉE | Ne vous figurez point que, dans cette journée, D'un lâche désespoir ma vertu consternée.... |
CONSULTER | Madame, consultez |
CONSULTER | Sans consulter enfin si je me perds moi-même |
CONSULTER | Il faut vous rendre ; il faut me quitter et régner. - Vous quitter ? - Je le veux ; je me suis consultée |
CONTENIR | Cette lettre sincère D'un malheureux amour contient tout le mystère |
CONTER | Trop heureux d'avoir pu par un récit fidèle, De leur paix en passant vous conter la nouvelle |
CONTRAINTE | Mais enfin bannissez cette importune crainte Qui dans nos entretiens jetait trop de contrainte |
CONVAINCRE | Tout ce qui convaincra leurs perfides amours |
CONVIER | Faut-il qu'à feindre encor votre amour me convie ? |
CORPS | Son inimitié Voulut de ce grand corps retrancher la moitié [des janissaires] |
CÔTÉ | Pour moi, demeuré seul, une juste colère Tourna bientôt mes voeux du côté de son frère |
COULEUR | Ne prétendrais-tu point, par tes fausses couleurs, Déguiser un amour qui te retient ailleurs ? |
COUP | Madame, encore un coup c'est à vous de choisir |
COUPER | Ses pleurs précipités ont coupé mes discours |
COURIR | Roxane est offensée et court à la vengeance |
COURIR | Bajazet vit encor ; vizir, courez à lui |
COURIR | Je cours tout le sérail |
COURONNER | Mais ce même Amurat ne me promit jamais Que l'hymen dût un jour couronner ses bienfaits |
COURROUX | Poursuivez, s'il le faut, un courroux légitime |
COÛTER | Je l'ai voulu sans doute, Et je le veux toujours, quelque prix qu'il m'en coûte |
CRAINDRE | Comme il les craint sans cesse, ils le craignent toujours |
CRAINTIF, IVE | Je cours, et je ne vois que des troupes craintives D'esclaves effrayés, de femmes fugitives |
CRÉDULE | Je ne puis plus tromper une amante crédule |
CRÉDULITÉ | Avec quelle insolence et quelle cruauté Ils se jouaient tous deux de ma crédulité ! |
CRÉDULITÉ | Moi-même, rougissant de sa crédulité |
CROIRE | J'ai prononcé sa grâce et je crois sa promesse |
CROÎTRE | [Cet amour] Dont les feux avec nous ont crû dans le silence |
CROÎTRE | Je ne prends point plaisir à croître ma misère |
CRUEL, ELLE | Non, vous ne verrez pas cette fête cruelle |
DANGEREUX, EUSE | Et ne prolongez point de dangereux adieux |
DANS | Il a voulu Qu'elle eût dans son absence un pouvoir absolu |
DE | Ô ciel ! si notre amour est condamné de toi |
DÉCIDER | Il faut de nos destins que Bajazet décide |
DÉCLARER | Il faut qu'un fils naissant la déclare sultane |
DÉCLARER | Oui, vous serez content, je vais me déclarer |
DÉCLARER | Le ciel s'est déclaré contre mon artifice |
DÉCOUVRIR | Vos femmes dont le soin à l'envi la soulage, Ont découvert son sein pour leur donner passage [aux soupirs] |
DÉCOUVRIR | Enfin avec des yeux qui découvraient mon âme |
DÉÇU, UE | âme lâche et trop digne enfin d'être déçue |
DÉFAILLIR | J'ai senti défaillir ma force et mes esprits |
DÉFENSE | Jugez après cette insolence Si nous devons d'un traître embrasser la défense |
DÉFENSEUR | Rhodes, des Ottomans ce redoutable écueil, De tous ses défenseurs devenu le cercueil.... |
DÉFIER | Roxane, qui depuis, loin de s'en défier, à ses desseins secrets voulut m'associer |
DÉGUISER | Ne prétendaistu point par tes fausses couleurs Déguiser un amour qui te retient ailleurs ? |
DÉGUISER | J'irai, bien plus content et de vous et de moi, Détromper son amour d'une feinte forcée, Que je n'allais tantôt déguiser ma pensée |
DÉMENTIR | Tiens, perfide, regarde, et démens cet écrit |
DÉPENDRE | Il vit que son salut dépendait de lui plaire, et bientôt il lui plut |
DÉPEUPLER | Quoi ! Roxane, seigneur, qu'Amurat a choisie Entre tant de beautés dont l'Europe et l'Asie Dépeuplent leurs états et remplissent sa cour |
DÉPLOYER | Déployez en son nom cet étendard fatal |
DÉPOSITAIRE | De la religion les saints dépositaires |
DÉPOUILLE | Un vizir aux sultans fait toujours quelque ombrage.... Sa dépouille est un bien qu'ils veulent recueillir, Et jamais leurs chagrins ne nous laissent vieillir |
DERNIER, IÈRE | Elle m'a déclaré sa volonté dernière |
DÉSABUSÉ, ÉE | Roxane méprisée Bientôt de son erreur sera désabusée |
DÉSABUSER | À l'erreur de Roxane ai-je dû m'opposer, Et perdre mon amant pour la désabuser ? |
DÉSARMÉ, ÉE | Mais, malgré ses soupçons, le cruel Amurat N'osait sacrifier ce frère à sa vengeance Ni du sang ottoman proscrire l'espérance ; Ainsi donc pour un temps Amurat désarmé Laissa dans le sérail Bajazet enfermé |
DESCENDU, UE | J'aime en elle le sang dont elle est descendue |
DÉSESPÉRER | Ne désespérez point une amante en furie |
DÉSIR | Une esclave empressée Qui courait de Roxane accomplir le désir |
DÉSOLÉ, ÉE | Du Danube asservi les rives désolées |
DÉSOLÉ, ÉE | Sa présence a surpris mon âme désolée |
DÉSORDRE | Et ma bouche et mes yeux du mensonge ennemis, Peutêtre dans le temps que je voudrais lui plaire, Feraient par leur désordre un effet tout contraire |
DESSEIN | Qui peut de vos desseins révéler le mystère, Sinon quelques amis engagés à se taire ? |
DESSEIN | Rien ne me retient plus, et je puis dès ce jour Accomplir un dessein qu'a formé mon amour |
DESSEIN | Orcan, qui me dictait ce cruel stratagème, La servait à dessein de la perdre elle-mème |
DESTINÉE | Mais enfin le succès dépend des destinées |
DESTINER | Quoi ! ce prince aimable.... qui vous aime, Verra finir ses jours qu'il vous a destinés ? |
DESTINER | Je sais à son retour l'accueil qu'il me destine |
DÉTESTABLE | Moi seule, j'ai tissu le lien malheureux Dont tu viens d'éprouver les détestables noeuds |
DÉTOUR | Nourri dans le sérail, j'en connais les détours |
DÉTOUR | Ah ! loin de m'ordonner cet horrible détour, Si votre coeur était moins plein de son amour, Je vous verrais sans doute en rougir la première |
DÉTROMPÉ, ÉE | Qui lui-même craignait de se voir détrompé |
DÉTROMPER | J'irai, bien plus content et de vous et de moi, Détromper son amour d'une feinte forcée Que je n'allais tantôt déguiser ma pensée |
DEVANT | .... Et devant que votre âme, Prévenant mon espoir, m'eût déclaré sa flamme |
DEVENIR | Que sont devenus vos serments ? Ne vous informez pas ce que je deviendrai |
DEVOIR | [Les gardes du sérail] Sortis de leur devoir, n'osèrent y rentrer |
DÉVOTION | Je sais combien crédule en sa dévotion Le peuple suit le frein de la religion |
DICTER | .... Mais quels discours faut-il que je lui tienne ? - Ah ! daignez sur ce choix ne me point consulter ; L'occasion, le ciel pourra vous les dicter |
DIFFÉRER | Mais qui me vient ici différer ma vengeance ? |
DIFFICILE | Peut-être trop d'amour me rend trop difficile |
DIGNE | Mais si par d'autres soins plus dignes de mon âge |
DIRE | Et peut-être, après tout, que, sans trop se forcer, Tout ce qu'il a pu dire, il a pu le penser |
DISCOURS | Madame, quel regard et quelle voix sévère Malgré votre discours m'assure du contraire ! |
DISCOURS | Mais quels discours faut-il que je lui tienne ? - L'occasion, le ciel pourra vous les dicter |
DISCRET, ÈTE | L'amour le plus discret Laisse par quelque marque échapper son secret |
DISGRÂCE | La mort n'est point pour moi le comble des disgrâces |
DISPERSER | Vous, cependant, allez Disperser promptement vos amis assemblés |
DISPOSER | À marcher sur mes pas Bajazet se dispose |
DISPUTER | Mais par de vrais combats, par de nobles dangers, Leur disputer les coeurs du peuple et de l'armée |
DISTINGUER | Élevée avec lui dans le sein de sa mère, J'appris à distinguer Bajazet de son frère |
DONNER | Loin de me retenir par des conseils jaloux, Elle me conjurait de me donner à vous |
DONT | L'ordre dont Amurat Autorise ce monstre à ce double attentat |
DONT | Rentre dans le néant dont je t'ai fait sortir |
DOUBLE | Il nous a déployé l'ordre dont Amurat Autorise ce monstre à ce double attentat |
DOULEUR | Elle aura devant lui fait parler ses douleurs |
DOULOUREUX, EUSE | La sultane, à ce bruit feignant de s'effrayer, Par des cris douloureux eut soin de l'appuyer |
DOULOUREUX, EUSE | Tant de jours douloureux ! tant d'inquiètes nuits ! |
DUR, DURE | Mais il m'est désormais trop dur de reculer |
ÉBLOUIR | Inventez des raisons qui puissent l'éblouir |
ÉBRANLER | Et les dons achevant d'ébranler leur devoir |
ÉCARTÉ, ÉE | Et quoiqu'après sa mort l'un de l'autre écartés, Nous avons su toujours nous aimer et nous taire |
ÉCARTÉ, ÉE | Elle-même a choisi cet endroit écarté |
ÉCARTER | J'écarte de vos jours un péril manifeste |
ÉCHAPPER | Je vois que rien n'échappe à votre prévoyance |
ÉCHAUFFER | Échauffant par mes pleurs ses soins trop languissants |
ÉCLAIRCIR | Ô ciel ! combien de fois je l'aurais éclaircie, Si je n'eusse à sa haine exposé que ma vie |
ÉCLAIRCIR | Quoi ! de vos sentiments je ne puis m'éclaircir ? |
ÉCLAIRER | Ceux même dont les yeux les devaient éclairer |
ÉCLATANT, ANTE | Mais moi qui.... Ai vu de mes pareils les malheurs éclatants |
ÉCOUTER | Il est vrai, si le ciel eût écouté mes voeux.... |
ÉCOUTER | J'écoute trop peut-être une imprudente audace |
ÉCRIT, ITE | Mon malheur n'est-il pas écrit sur son visage ? |
ÉCRIT | Tiens, perfide, regarde et démens cet écrit |
ÉCUEIL | Rhodes, des Ottomans ce redoutable écueil |
EFFACER | Ses caresses n'ont point effacé cette injure |
EFFAROUCHER | Je connais sa vertu prompte à s'effaroucher |
EFFET | J'impute à son amour l'effet de son caprice |
EFFRAYER | La sultane à ce bruit feignant de s'effrayer |
EFFROI | Il est vrai, je n'ai pu concevoir sans effroi Que Bajazet pût vivre et n'être plus à moi |
ÉLEVER | Nul n'éleva si haut la grandeur ottomane |
ÉLOQUENCE | Croyais-tu que son coeur.... Pour la persuader trouvât tant d'éloquence ? |
ÉLOQUENT, ENTE | L'autre, avec des regards éloquents, pleins d'amour, L'a de ses feux, madame, assurée à son tour |
ÉMOUVOIR | Quand mes larmes en vain tâchaient de l'émouvoir |
EMPIRE | Songez-vous.... Que j'ai sur votre vie un empire suprême ? |
EMPIRE | Mais hélas ! de l'amour ignorons-nous l'empire ? |
EMPLOI | Mais quel indigne emploi moi-même m'imposé-je ? |
EMPLOI | Moi... Qui, d'emplois en emplois vieilli sous trois sultans, Ai vu de mes pareils les malheurs éclatants |
EMPLOYER | Allons, employons bien le moment qui nous reste |
EMPLOYER | On l'a employé dans de grandes négociations.... de tous ceux que le sultan emploie, Orcan le plus fidèle à servir ses desseins |
EMPORTEMENT | N'attendez pas de moi ces doux emportements Tels que j'en vois paraître au coeur de ces amants |
EMPORTER | Toi-même tu l'as vu courir dans les combats Emportant après lui tous les coeurs des soldats |
EMPORTER | Et d'un trône si saint la moitié n'est fondée Que sur la foi promise et rarement gardée ; Je m'emporte, seigneur |
EMPRESSEMENT | L'ingrat est-il touché de mes empressements ? |
EN | Nourri dans le sérail, j'en connais les détours |
ENCORE | Mes malheurs font encor toute ma renommée |
ENDURCIR | Un coeur qu'ont endurci la fatigue et les ans |
ENFANCE | L'imbécile Ibrahim... Traîne dans le sérail une éternelle enfance |
ENFERMÉ, ÉE | J'ai trouvé ce billet enfermé dans son sein |
ENFIN | Tu soupires enfin et sembles te troubler |
ENFLAMMÉ, ÉE | Madame, doutez-vous des soupirs enflammés De deux jeunes amants l'un de l'autre charmés ? |
ENGAGEMENT | Et ne t'a-t-on point dit par quel engagement Bajazet a pu faire un si prompt changement ? |
ENGAGER | Et, libre d'un amour à ta gloire funeste, Viens m'engager ta foi, le temps fera le reste |
ENNEMI, IE | Ne craignez plus ; votre ennemie expire |
ENNEMI, IE | Et ma bouche et mes yeux du mensonge ennemis |
ENTENDRE | Si sans trop vous déplaire, .... J'osais vous faire entendre une timide voix |
ENTENDRE | Je vais de ce signal faire entendre la cause |
ENTRÉE | Mon entrée en ces lieux ne te surprendra plus |
ENTRÉE | [Ils] Sont prêts à vous conduire à la porte sacrée D'où les nouveaux sultans font leur première entrée |
ENTREPRENDRE | On ne peut sur ses jours sans moi rien entreprendre |
ENTREPRENDRE | Vous n'entrepreniez point une injuste carrière |
ENTRER | L'ingrat est-il touché de mes empressements ? L'amour même entre-t-il dans ses raisonnements ? |
ENTRETENU, UE | Entretenue en son erreur fatale |
ENTREVOIR | J'ai cru dans son désordre entrevoir sa tendresse |
ENTREVOIR | Leurs captifs dans ce trouble osèrent s'entrevoir |
ENVIE | N'eût-il pas sans regret secondé mon envie ? |
ENVOYER | On craignait qu'Amurat par un ordre sévère N'envoyât demander la tête de son frère |
ÉPARGNER | D'un coeur trop faible encore épargnez la faiblesse |
ÉPERDU, UE | La sultane éperdue N'eut plus d'autres désirs que celui de sa vue |
ÉPOUSER | Tu vois que c'en est fait, ils se vont épouser |
ÉPUISER | Et ne m'exposez plus aux plus vives douleurs Qui jamais d'une amante épuisèrent les pleurs |
ÉPUISER | Je suis la plus coupable ; épuise tout sur moi |
ESCLAVAGE | Mais si, par d'autres soins plus dignes de mon âge, Par de profonds respects, par un long esclavage |
ESCLAVE | De mon rang descendue, à mille autres égale, Ou la première esclave enfin de ma rivale |
ESCLAVE | Le sang des Ottomans Ne doit point en esclave obéir aux serments |
ESPRIT | J'ai senti défaillir ma force et mes esprits : Ses femmes m'entouraient quand je les ai repris |
ESPRIT | Quoi donc ! à me gêner appliquant mes esprits, J'irai faire à mes yeux éclater ses mépris ! |
ESTIMER | Roxane s'estimait assez récompensée |
ÉTENDARD | Déployez en son nom cet étendard fatal, Des extrêmes périls l'ordinaire signal |
ÉTERNEL, ELLE | Un obstacle éternel rompt notre intelligence |
ÉTONNEMENT | De quel étonnement, ô ciel ! suis-je frappée ! |
ÉTONNER | Observons Bajazet, étonnons Atalide |
ÉTONNER | J'ai cédé mon amant, tu t'étonnes du reste |
ÉTONNER | Mais je m'étonne enfin que pour reconnaissance, Pour prix de tant d'amour, de tant de confiance, Vous ayez si longtemps par des détours si bas.... |
ÉVANOUI, IE | Toujours évanouie, Madame, elle ne marque aucun signe de vie |
ÉVÉNEMENT | Ce combat doit, dit-on, fixer nos destinées ; Et même, si d'Osmin je compte les journées, Le ciel en a déjà réglé l'événement |
EXCLU, UE | Pourquoi de ce conseil moi seule suis-je excluse ? |
EXEMPT, EMPTE | Exempte des soupçons dont je suis tourmentée |
EXEMPT, EMPTE | L'imbécile Ibrahim, sans craindre sa naissance, Traîne, exempt de péril, une éternelle enfance |
EXERCÉ, ÉE | Sur qui sera d'abord sa vengeance exercée ? |
EXERCER | Il me laisse exercer un pouvoir inutile |
EXERCER | Hé ! laissez-les entre eux exercer leur courroux |
EXPÉRIENCE | Il vint chercher la guerre au sortir de l'enfance, Et même en fit sous moi la noble expérience |
EXPLIQUER | ....Ne doutez point que, fiers de sa disgrâce, à la haine bientôt ils ne joignent l'audace, Et n'expliquent, seigneur, la perte du combat Comme un arrêt du ciel qui réprouve Amurat |
EXPOSER | Juste ciel ! où va-t-il s'exposer ? |
EXTRÊME | Des extrêmes périls l'ordinaire signal |
FACILITÉ | ....Nous engagea tous deux par sa facilité à la laisser jouir de sa crédulité |
FAIBLE | Ma rivale.... Opposait un empire à mes faibles attraits |
FAIBLESSE | Zaïre, il faut pourtant avouer ma faiblesse ; D'un mouvement jaloux je ne fus pas maîtresse |
FAIRE | .... Par quel charme.... Bajazet a pu faire un si grand changement |
FAIRE | Le sang des Ottomans dont vous faites le reste |
FAIT, AITE | S'il m'échappait un mot, c'est fait de votre vie |
FATIGUE | Un coeur qu'ont endurci la fatigue et les ans |
FAUX, FAUSSE | J'affectais à tes yeux une fausse fierté |
FAVORABLE | Je donne à ses discours un sens plus favorable |
FÉLICITÉ | De toi dépend ma joie et ma félicité |
FEMME | Femmes, gardes, vizir, pour lui j'ai tout séduit |
FERMÉ, ÉE | À tout autre désir mon coeur était fermé |
FERMER | Sur tout ce que j'ai vu, fermons plutôt les yeux |
FÉROCITÉ | Il garde au milieu de son amour la férocité de sa nation |
FEU | L'autre avec des regards éloquents, pleins d'amour, L'a de ses feux, madame, assurée à son tour |
FIDÈLEMENT | Qu'elle soit cependant fidèlement servie |
FIER, IÈRE | S'il fuit, ne doutez point que, fiers de sa disgrâce, à la haine bientôt ils ne joignent l'audace |
FIERTÉ | ....Oui, je te le confesse, J'affectais à tes yeux une fausse fierté, De toi j'attends ma joie et ma félicité, De ma sanglante mort ta mort sera suivie |
FINIR | Une mort qui prévient et finit tant de pleurs |
FINIR | Tout cela finirait par une perfidie ! |
FIXE | Tantôt à me venger fixe et déterminée, Je jurais qu'il voyait sa dernière journée |
FIXER | Car on dit qu'elle seule a fixé son amour |
FIXER | Le combat doit, dit-on, fixer nos destinées |
FLATTER | Quoi ! tu crois, cher Osmin, que ma gloire passée Flatte encor leur valeur et vit dans leur pensée ? |
FLATTEUR, EUSE | Je ne retrouvais point ce trouble, cette ardeur Que m'avait tant promis un discours trop flatteur |
FOI | Et moi, si mon devoir, si ma foi ne l'arrête.... |
FOI | Oui, je vous ai promis et j'ai donné ma foi de n'oublier jamais tout ce que je vous dois |
FOI | Je sais qu'ils [les sultans] se sont fait une superbe loi De ne point à l'hymen assujettir leur foi |
FOI | Sur la foi de ses pleurs ses esclaves tremblèrent |
FOND | Un ordre, cher Osmin, L'a fait précipiter dans le fond de l'Euxin |
FONDEMENT | Ô ciel ! de ce discours quel est le fondement ? |
FORCÉ, ÉE | J'irai, bien plus content et de vous et de moi, Détromper son amour d'une feinte forcée |
FORCÉ, ÉE | Ne m'importune plus de tes raisons forcées ; Je vois combien tes voeux sont loin de mes pensées |
FORCER | Du sérail, s'il le faut, venez forcer la porte |
FORCER | Ses criminels amis en ont forcé l'entrée [du sérail] |
FORCER | C'est en vain que forçant ses soupçons ordinaires |
FORMÉ, ÉE | Déjà plein d'un amour dès l'enfance formé |
FORTUNE | Laissons de leur amour la recherche importune ; Poussons à bout l'ingrat et tentons la fortune : Voyons si, par mes soins sur le trône élevé, Il osera trahir l'amour qui l'a sauvé |
FRAPPER | De quel étonnement, ô ciel, suis-je frappée ! |
FRAYEUR | Ah ! sais-tu mes frayeurs ? sais-tu que dans ces lieux J'ai vu du fier Orcan le visage odieux ? |
FREIN | Je sais combien crédule en sa dévotion, Le peuple suit le frein de la religion |
FRÈRE | Tu sais de nos sultans les rigueurs ordinaires : Le frère rarement laisse jouir ses frères De l'honneur dangereux d'être sorti d'un sang Qui les a de trop près approchés de son rang |
FRIVOLE | Je ne vous ferai point de reproches frivoles |
FUGITIF, IVE | Je cours et je ne vois que des troupes craintives D'esclaves effrayés, de femmes fugitives |
FUITE | Je méditais ma fuite aux terres étrangères |
FUREUR | Ma tranquille fureur n'a plus qu'à se venger |
FUREUR | L'auriez-vous cru, madame, et qu'un si prompt retour Fît à tant de fureur succéder tant d'amour ? |
FURIEUX, EUSE | Puisque malgré mes pleurs mon amant furieux Se fait tant de plaisir d'expirer à mes yeux.... |
GAGNÉ, ÉE | Mes esclaves gagnés, que le reste va suivre, Sont les premiers sujets que mon amour vous livre |
GAGNER | Dois-je irriter les coeurs, au lieu de les gagner ? |
GARDÉ, ÉE | Et d'un trône si saint la moitié n'est fondée Que sur la foi promise et rarement gardée |
GENOU | Les gardes sans tarder l'ont ouverte [la porte] à genoux |
GLACÉ, ÉE | Quel est ce sombre accueil et ce discours glacé Qui semble révoquer tout ce qui s'est passé ? |
GLACER | Pourquoi frémir ? et quel trouble soudain Me glace à cet objet, et fait trembler ma main ? |
GLORIEUX, EUSE | Commencez maintenant : c'est à vous de courir Dans le champ glorieux que j'ai su vous ouvrir |
GRANDEUR | Nul n'éleva si haut la grandeur ottomane |
HABITER | Tout ce peuple nombreux dont il [le sérail] est habité, Assemblé par mon ordre, attend ma volonté |
HARDI, IE | D'amis et de soldats une troupe hardie Aux portes du palais attend notre sortie |
HASARD | Et bientôt les deux camps au pied de son rempart Devaient de la bataille éprouver le hasard |
HÂTER | Hâtons-nous l'un et l'autre D'assurer à la fois mon bonheur et le vôtre |
HAUT, AUTE | Nul n'éleva si haut la grandeur ottomane |
HEURE | Tu me retiens en vain, et dès cette même heure Il faut que je la voie ou du moins que je meure |
HEUREUX, EUSE | C'est moi.... Qui me suis appliquée à chercher les moyens De lui faciliter tant d'heureux entretiens |
HOLÀ | Holà ! gardes, qu'on vienne |
HONNEUR | De l'honneur ottoman ses successeurs jaloux |
HONTE | Je veux voir son désordre et jouir de sa honte |
HORREUR | Mais à mes tristes yeux votre mort préparée Dans toute son horreur ne s'était pas montrée |
IDÉE | Crois-tu.... Que.... D'une si douce erreur si longtemps possédée, Je puisse désormais souffrir une autre idée ? |
IGNOMINIE | Et ce sont ces périls et ce soin de ma vie Qui d'un servile hymen feraient l'ignominie |
IMBÉCILE | L'imbécile Ibrahim, sans craindre sa naissance, Traîne, exempt de péril, une éternelle enfance |
IMPATIENCE | Que ton retour tardait à mon impatience ! |
IMPÉTUEUX, EUSE | Alors qu'aura servi ce zèle impétueux ? |
IMPITOYABLE | D'une esclave barbare, esclave impitoyable |
IMPORTUN, UNE | Laissons de leur amour la recherche importune |
IMPUISSANT, ANTE | Et, sans renouveler ses assauts impuissants, Résolu de combattre, attendait les Persans |
INCERTAIN, AINE | J'entretins la sultane, et, cachant mon dessein, Lui montrai d'Amurat le retour incertain |
INCERTAIN, AINE | Infortuné, proscrit, incertain de régner, Dois-je irriter les coeurs au lieu de les gagner ? |
INDIGNE | De quoi nous a servi cette indigne contrainte ? |
INDIGNE | Indigne également de vivre et de mourir, On l'abandonne aux mains qui daignent le nourrir |
INFAILLIBLE | Une esclave attachée à ses seuls intérêts.... Qui m'offre ou son hymen ou la mort infaillible |
INFIDÈLE | Et qui sait si déjà quelque bouche infidèle Ne l'a point averti de votre amour nouvelle ? |
INFIDÈLE | Qui peut vous avoir fait ce récit infidèle ? |
INFLEXIBLE | Ô courage inflexible ! ô trop constante foi ! Que, même en périssant, j'admire malgré moi ! |
INFORMER | De tout ce qui s'y passe êtes-vous informée ? |
INFORTUNÉ, ÉE | Vos bontés pour une infortunée Ont assez disputé contre la destinée |
INFRUCTUEUX, EUSE | Alors, qu'aura servi ce zèle impétueux Qu'à charger vos amis d'un crime infructueux ? |
INGRAT, ATE | Laissez-moi le plaisir de confondre l'ingrat |
INHUMAIN, AINE | Je suis libre, et je puis contre un frère inhumain.... Disputer en ces lieux le coeur de sa maîtresse |
INJURE | Ses caresses n'ont point effacé cette injure |
INQUIET, ÈTE | Osmin a vu le sultan et l'armée ; Le superbe Amurat est toujours inquiet |
INSENSÉ, ÉE | Je ne me pique point du scrupule insensé De bénir mon trépas quand ils [les sultans] l'ont prononcé |
INSOLENCE | Lisez : jugez après cette insolence Si nous devons d'un traître embrasser la défense |
INTELLIGENCE | Tout semblait avec nous être d'intelligence |
INTERDIRE | Et depuis quand, seigneur, entre-t-on dans ces lieux Dont l'accès même était interdit à nos yeux ? |
INTÉRÊT | Je ne puis séparer tes intérêts des miens |
INTERPRÉTE | Pour moi j'ai déjà su par mes brigues secrètes Gagner de notre loi les sacrés interprètes |
INVINCIBLE | Bajazet, à vos soins tôt ou tard plus sensible, Madame, à tant d'attraits n'était pas invincible |
IRRITANT, ANTE | L'embarras irritant de ne s'oser parler |
JALOUX, OUSE | Comment pouvez-vous croire Que je sois moins que vous jalouse de ma gloire ? |
JALOUX, OUSE | Mais pouvaient-ils tromper tant de jaloux regards ? |
JALOUX, OUSE | De mille soins jaloux jusqu'alors agitée |
JANISSAIRE | C'est en vain que forçant ses soupçons ordinaires, Il se rend accessible à tous les janissaires |
JEUNE | Il te sied bien d'avoir en de si jeunes mains, Chargé d'ans et d'honneur, confié tes desseins |
JEUNE | Et goûter tout sanglant le plaisir et la gloire Que donne aux jeune coeurs la première victoire |
JOINDRE | Ne doutez point.... Qu'à la haine bientôt ils ne joignent l'audace |
JOUER | Avec quelle insolence et quelle cruauté Ils se jouaient tous deux de ma crédulité ! |
JOUIR | Roxane.... Nous engagea tous deux par sa facilité à la laisser jouir de sa crédulité |
JOUIR | Laissez-moi le plaisir de confondre l'ingrat ; Je veux voir son désordre, et jouir de sa honte |
JOUIR | Vous jouirez bientôt de son aimable vue |
JOURNÉE | Je jurais qu'il voyait sa dernière journée |
JUGE | Je puis.... Lui disputer les coeurs du peuple et de l'armée, Et pour juge entre nous prendre la renommée |
JURER | Je sais bien qu'Amurat a juré ma ruine |
JUSQUE et JUSQUES | Oui, puisque jusque-là l'ingrat m'ose outrager |
JUSQUE et JUSQUES | Et jusques aujourd'hui Je l'ai pressé de feindre et j'ai parlé pour lui |
JUSTIFIER | Justifiez la foi que je vous ai donnée |
JUSTIFIER | Et ta mort [de Bajazet] suffira pour me justifier [devant Amurat] |
LÂCHETÉ | Ce reste malheureux [de vie] serait trop acheté S'il faut le conserver par une lâcheté |
LAISSER | Laissons de leur amour la recherche importune |
LANGUISSANT, ANTE | Que ne puis-je moi-même, Échauffant par mes pleurs ses soins trop languissants, Mettre dans ses discours tout l'amour que je sens ? |
LARME | Vos larmes, que ma main pouvait seule arrêter |
LASSÉ, ÉE | Mais pourquoi vos bontés seraient-elles lassées ? |
LAVER | Et jusqu'au pied des murs que la mer vient laver |
LAVER | Laissez-moi nous laver l'un et l'autre Du crime que sa vie a jeté sur la nôtre |
LE, LA, LES | Chargeant de mon débris les reliques plus chères |
LE, LA, LES | Songez-vous que je tiens les portes du palais ? Que je puis vous l'ouvrir ou fermer pour jamais ? |
LÉGITIME | Daignez m'ouvrir au trône un chemin légitime |
LETTRE | J'ai trouvé ce billet enfermé dans son sein [d'Atalide] ; Du prince votre amant j'ai reconnu la lettre, Et j'ai cru qu'en vos mains je devais la remettre |
LIBÉRAL, ALE | Et si, de mes bienfaits lâchement libérale, Sa main en osera couronner ma rivale |
LIBERTÉ | Elle-même a choisi cet endroit écarté Où nos coeurs à nos yeux parlent en liberté |
LIBRE | Et, libre d'un amour à ta gloire funeste, Viens m'engager ta foi... |
LIER | Mais toi, dont la valeur, d'Amurat oubliée, Par de communs chagrins à mon sort s'est liée |
LIRE | Dans le secret des coeurs, Osmin, n'as tu rien lu ? |
LIVRER | Roxane, se livrant tout entière à ma foi, Du coeur de Bajazet se reposait sur moi |
LOI | Je sais qu'ils se sont fait une superbe loi De ne point à l'hymen assujettir leur foi |
LOI | Quoiqu'à regret, seigneur, ils [les janissaires] marchent sous ses lois [d'Amurat] |
LOI | La plus sainte des lois, ah ! c'est de vous sauver |
LOIN | Mais moi qui vois plus loin, qui par un long usage Des maximes du trône ai fait l'apprentissage |
LOIN | Lui-même, d'aussi loin qu'il nous a vus paraître : Adorez, a-t-il dit, l'ordre de votre maître |
LONG, ONGUE | Toujours évanouie, Madame, elle ne marque aucun reste de vie Que par de longs soupirs et des gémissements |
LORSQUE | Ils regrettent le temps à leur grand coeur si doux, Lorsque, assurés de vaincre, ils combattaient sous vous |
LUMIÈRE | Souffrez que Bajazet voie enfin la lumière ; Des murs de ce palais ouvrez-lui la barrière |
MAIN | Vous, si vous avez soin de votre propre vie, Ne vous montrez à moi que sa tète à la main |
MAIN | Du cruel Amurat je reconnais la main |
MAIN | Elle met dans ma main sa fortune, ses jours |
MAIN | ....Savez-vous si demain Sa liberté, ses jours seront en votre main ? |
MAINTIEN | J'ai longtemps, immobile, observé leur maintien |
MAÎTRESSE | D'un mouvement jaloux je ne fus pas maîtresse |