Définition de AVEU

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-veu, au plur. a-veû, la prononciation étant comme dans affreux

DÉFINITIONS

1
Sémantique : Terme de féodalité. Acte établissant une vassalité.
Homme sans aveu, vagabond, homme qui n'a ni feu ni lieu ; proprement, homme qui n'est avoué d'aucun seigneur féodal.
Sémantique : Par extension, en parlant des choses, qui n'est reconnu de personne.
Une telle aventure [Philippe III soumis à l'inquisition] n'est rapportée que dans des livres sans aveu
2
Agrément, approbation, consentement. Je n'en puis user sans ton aveu. Il a fait cela avec l'aveu ou de l'aveu du gouvernement.
Si vos amis de Rome en ont pris quelque soin, C'était sans mon aveu, je n'en ai pas besoin
Si vos promesses n'ont l'aveu de Viriate
Et par son propre aveu la reine d'Arménie Est due à l'héritier du roi de Bithynie
Je crains que ce don n'ait jamais son aveu
Jusqu'à ce que ma flamme ait eu l'aveu d'un père
J'ai besoin pour cela de l'aveu de quelque autre
Ils ont un ordre de ne rien imprimer sans l'aveu de leurs supérieurs
J'obtins l'aveu d'Agrippa votre frère
de Blaise PASCAL dans Bérén. I, 4
Sans votre aveu l'on me fait prisonnier
de Blaise PASCAL dans Plaid. II, 9
Quelle verve indiscrète, Sans l'aveu des neufs soeurs, vous a rendu poëte
Par un écrivain estimable, qui avait l'aveu du public
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Acad. fr. V, p. 160
3
En jurisprudence, reconnaissance que fait une partie du droit prétendu par son adversaire. L'aveu d'une dette.
4
Action d'avouer, de confesser, de convenir. Après l'aveu de sa faute. Arracher ou tirer des aveux. Leur silence paraissait un aveu.
Les mauvais succès sont les seuls maîtres qui peuvent nous reprendre utilement et nous arracher cet aveu d'avoir failli, qui coûte tant à notre orgueil
Que de peine à faire un aveu sincère !
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Euch. 2
Dieu, reçois son aveu du sein de ton empire
C'est le sincère aveu que je voulais vous faire
.... Elle vous veut faire l'aveu fidèle D'un secret....
Je meurs pour ne point faire un aveu si funeste
Ce franc aveu sied bien aux grands courages
De l'aveu de, avec le témoignage de.
Il est certain, de l'aveu des Juifs....
Il est certain, de leur aveu propre, que....
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans ib. III, 6
La chose s'était passée, de son aveu, en tout bien tout honneur

SYNONYME

1
AVEU, CONFESSION. Aveu est plus général que confession ; il s'applique à tout ce que l'on avait le dessein de cacher, bon ou mauvais. La confession ne s'applique qu'au mal, à un tort, à un méchef. Aussi la torture, la menace arrachent non une confession, mais des aveux.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Et en tel cas, est il bon as tenans, qu'il ne facent nus aveus ; car il pourroient perdre
de Philippe de BEAUMANOIR dans XLV, 4
2
XVe s.
Advint que aulcuns larrons bourguignons sans maistre ne adveu, se mirent sur les champs
de J. DE TROYES dans Chron. 1474
3
XVIe s.
Sans l'adveu de nostre volonté
de Michel de MONTAIGNE dans I, 98
Le seigneur et le vassal sont tenus reciproquement s'entre-communiquer, de bonne foi, leurs aveus, denombremens et autres lettres ; ou s'en purger par serment
de Antoine LOYSEL dans 593
Un seigneur ne peut contraindre son vassal de bailler aveu [état, dénombrement de ce qu'il avoue tenir de lui] plus d'une fois en sa vie
de Antoine LOYSEL dans 599
Pour simples meubles, on ne peut intenter complainte ; mais en iceux, echet aveu [revendication] et contre-aveu
de Antoine LOYSEL dans 754
Ilz demandoient en courroux à Phoebidas par commandement et adveu de qui il avoit fait ceste surprise
de Jacques AMYOT dans Agésil. 38

ÉTYMOLOGIE

1
À et voeu (voy. AVOUER). La série des sens est : action de vouer, et proprement, de vouer service féodal ; puis approbation ; puis reconnaissance de ce qui est dû ; et finalement confession.

Synonymes de AVEU