Définition de AVERSION

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-vèr-sion ; en poésie, de quatre syllabes

DÉFINITIONS

1
Sentiment qui fait qu'on se détourne d'une personne ; haine, antipathie. Le peuple l'avait en aversion. Prendre quelqu'un en aversion. Inspirer à quelqu'un de l'aversion pour un autre.
Intéresser l'État dans votre aversion
de Jean de ROTROU dans Vencesl. II, 2
Combats pour m'affranchir d'une condition Qui me livre à l'objet de mon aversion
de Pierre CORNEILLE dans Cid, V, 1
Mais cette indifférence est une aversion Lorsque je la compare avec ma passion
de Pierre CORNEILLE dans Rodog. I, 7
De cette aversion mon coeur préoccupé
de Pierre CORNEILLE dans Nicom. IV, 2
Et les aversions entre eux deux mutuelles Les font d'intelligence à se montrer rebelles
de Pierre CORNEILLE dans Héracl. I, 1
Pour qui elle a de l'aversion
de Pierre CORNEILLE dans Ex. du Cid.
Elle n'a pas pour moi d'aversion si forte
de Pierre CORNEILLE dans le Ment. IV, 6
Ils demeurent l'objet de l'aversion du peuple
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. II, 10
Je ne sais quelle aversion pour Ulysse
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. X
Peut-être convaincu de votre aversion, Il va donner un chef à la sédition
de Jean RACINE dans Phèd. I, 5
Pour lui des Persans bravant l'aversion, J'ai chéri, j'ai cherché la malédiction
de Jean RACINE dans Esth. III, 1
Sémantique : Familièrement. C'est ma bête d'aversion, se dit d'une personne pour laquelle on a une insurmontable répugnance.
2
En parlant des choses, répugnance extrême. Aversion pour le travail.
J'ai eu toujours aversion à cela
de Vincent VOITURE dans Lettr. 110
Alexandre obligeait aussi ses capitaines de s'habiller à la persienne, à quoi ils avaient grande aversion
de VAUG. dans Q. C. 252
J'ai eu et j'aurai pour lui [le mariage] toute ma vie une aversion effroyable
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Am. méd. III, 6
Le ciel a semblé mettre en nous mêmes attachements pour notre liberté et même aversion pour l'amour
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans la Princ. d'Élide, IV, 1
Vous n'en avez pas d'aversion
de Blaise PASCAL dans Prov. 10
Vos décisions sont en aversion à tout le monde
de Blaise PASCAL dans Prov. 14
J'ai une grande aversion pour cette saleté
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 77
De là ces aversions qu'on a du seul objet légitime qu'on doit aimer
de Esprit FLÉCHIER dans I, p. 131
Rappelez en votre mémoire combien elle avait d'aversion pour les discours empoisonnés de la médisance
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Reine d'Anglet.

REMARQUE

1
On dit dans le même sens aversion pour une chose et aversion d'une chose.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Il faut craindre de faire aversion [détournement] du sang vers les parties nobles
de Ambroise PARÉ dans IX, 10

ÉTYMOLOGIE

1
Aversio, de a, désignant éloignement, et vertere, tourner (voy. VERSION) : mot à mot, détournement.

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