Définition de AVOUER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-vou-é. Dans j'avouerai et temps analogues l'e ne se prononce pas et ne compte pas dans les vers ;

DÉFINITIONS

1
Dans le langage de la féodalité, faire voeu à un supérieur, le reconnaître pour seigneur ou protecteur.
2
Sémantique : Par extension, et dans le langage actuel, avouer une personne, approuver ce qu'elle a fait en notre nom.
Parle, écris, je t'avouerai de tout, pourvu que tu m'aides à sortir de cette botte [l'Italie]
Je t'avouerai de tout
Et sans doute son coeur vous en avouera bien
Alors, sans consulter si Phébus l'en avoue
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Disc. au roi.
Quels doctes vers me feront avouer Digne de te louer ?
de François de MALHERBE dans III, 4
Et si ta faveur tutélaire Fait signe de les avouer [les Muses], Jamais ne partit de leur veilles Rien qui se compare....
de François de MALHERBE dans III, 2
Approuver, ratifier, en parlant des choses. Des moyens que l'honneur avoue.
Les dieux n'avoueront point un combat plein de crimes
Me voyant froidement ses oeuvres avouer, Il les serre
3
Reconnaître qu'une chose est ou n'est pas. Avouer sa faute. Il avoua ses méfaits. Vous avouerez que votre conduite a été blâmable.
Ceux qui sont instruits des affaires étant obligés d'avouer que le roi n'avait point donné d'ouverture ni de prétexte aux excès sacriléges....
J'avouerai les rumeurs les plus injurieuses
4
Reconnaître comme sien. Avouer un enfant. Il n'ose avouer un parent pauvre. Il n'avoua jamais ce pamphlet.
Une lettre que l'on m'a assuré que vous aviez avouée
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. 181
Mon père ne peut plus l'avouer pour sa fille
Rome ne voudra point l'avouer pour Romaine
Avouer une dette, la reconnaître.
Sémantique : Fig.
Ma foi, madame, avouons la dette [ne dissimulons pas], vous voudriez qu'il fût à vous
5
S'avouer, Nature : v. réfl. S'avouer de quelqu'un, le prendre à garant. Il s'est avoué d'un banquier de cette ville.
Se reconnaître. S'avouer coupable. S'avouer vaincu.
6
S'avouer, être confessé, en parlant d'une chose. Cela ne s'avoue pas.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Ha ! sire Diex, fait ele, mon cuer à vous [j'] avo
dans Berte, XXXII
Com celle qui du tout à vous servir m'avo
dans ib.
Car nus ne puet Dieu trop loer, Ne trop por seignor avoer, Trop criendre, ne trop obeir
dans la Rose, 7078
Et doit mander que cil qui en est porsivis en avoue tel garant quiconque
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXXIV, 44
2
XVIe s.
Je advoue Dieu, sil ne la faisoyt bon veoir
En bonne foi, dit Emarsintte, j'avoue cette dame du tour qu'elle a fait
Entre tous les philosophes qui ont advoué des dieux
de Michel de MONTAIGNE dans I, 47
Lachès se radvisant advoue cet usage aux Scythes [reconnaît qu'ils ont cet usage]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 48
La vertu n'advoue rien que ce qui se faict par elle et pour elle
de Michel de MONTAIGNE dans I, 263
Ils souffroient tout, avant que d'advouer estre vaincus
de Michel de MONTAIGNE dans I, 307
C'estoit heresie d'advouer des antipodes
de Michel de MONTAIGNE dans II, 332
Il faut que vous avouez que la possession de ces seuls biens est suffisante pour vous faire benir le donateur
Le vassal est tenu avouer [reconnaître] ou desavouer son seigneur, sinon qu'il y eust contention de tenure entre deux seigneurs
de Antoine LOYSEL dans 645
Non seulement il sauva Phoebidas, ains feit que la ville de Sparte prit sur elle et advoua la forfaitture qu'il avoit commise
de Jacques AMYOT dans Agésil. 39
Leotychides sçut si bien faire que Agis, en presence des tesmoings, declara qu'il l'advouoit pour son filz
de Jacques AMYOT dans ib. 3
Ceste proposition ayant esté leue publiquement, le peuple l'advoua et authorisa de merveilleuse affection
de Jacques AMYOT dans Pomp. 39
.... Qui, auparavant sa mort, endura des gehennes inventées pour lui faire advouer le purgatoire

ÉTYMOLOGIE

1
À et vouer ; provenç. avoar.

Synonymes de AVOUER

Termes proches de AVOUER