Définition de ADMETTRE

DÉFINITIONS - REMARQUE - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-dmè-tr'. Se conjugue comme mettre

DÉFINITIONS

1
Nature : V. a. Laisser entrer, recevoir. Admettre dans sa maison. J'entends qu'on n'admette personne chez moi. Il ne m'admit pas en sa présence. Refuser d'admettre un suppliant. On l'admit à l'audience du pape. Ils furent admis au pied du trône. Être admis devant quelqu'un.
Caron admet dans sa barque le jeune Grec
En vous le produisant, je ne crains pas le blâme D'avoir admis chez vous un profane, madame
C'est ainsi qu'elle parle, et j'ai dû lui promettre Qu'à vos pieds en ces lieux vous daigneriez l'admettre
Respectant ce vieillard qui daigne ici t'admettre
.... devant moi je veux qu'il soit admis
2
Sémantique : Fig. Admettre quelqu'un parmi ses amis. Ceux que l'Église admettait au nombre des siens. Les plébéiens furent admis aux honneurs. Il admet dans sa confiance ceux qui.... On ne doit admettre dans cette école que les jeunes gens qui.... Il fut admis dans l'amitié de ce grand homme. Ils l'admettaient dans tous leurs conseils. Il déclara qu'il n'admettrait personne à partager le prix de la victoire.
Idoménée régla sa table, où il n'admit que du pain excellent, du vin du pays....
L'admettre dans sa confidence et dans sa plus entière familiarité
de Louis BOURDALOUE dans Pensées, t. II, p. 433
Dans un désir ardent d'être admise à la béatitude céleste
de Louis BOURDALOUE dans ib. p. 447
Rome.... N'admet avec son sang aucun sang étranger
Admettons-nous quelque autre à cet honneur suprême ?
Digne, un jour, d'être admis parmi nos citoyens
On le leur amène, cet homme propre à parer les avenues d'une foire, et à être montré en chambre pour de l'argent ; ils l'admettent dans leur familiarité
de Jean de LA BRUYÈRE dans 13
3
Admettre à, permettre de. Il fut admis à défendre son projet. Admettre quelqu'un à se justifier.
Admettez l'innocence à réprimer l'outrage
Il n'y avait point d'homme si souille que la religion du Christ n'admît à repentir
4
Reconnaître pour véritable. Admettre un privilége. Les épicuriens admettaient des dieux oisifs. Les astronomes admettent la gravitation pour cause du mouvement des corps célestes. Tout le monde admet aujourd'hui que le soleil est au centre du monde.
.... Mon coeur, qui s'ignore, Peut-il admettre un Dieu que mon amant abhorre ?
L'esprit docile admet la vraie religion, et l'esprit faible ou n'en admet aucune ou en admet une fausse
de Jean de LA BRUYÈRE dans 16
Admettre les pensées creuses, écartées des notions communes, ou tout au plus les subtiles et les ingénieuses
de Jean de LA BRUYÈRE dans ib.
...ou, comme vous parlez quelquefois, les merveilles du hasard que vous admettez seul pour cause première de toutes choses
de ID. dans ib.
Les admettre tous [les récits de magie] ou les nier tous, paraît un égal inconvénient
de Jean de LA BRUYÈRE dans 14
5
Tenir pour bon, agréer pour valable. J'admets vos raisons. Ses excuses furent admises. L'action judiciaire ne fut pas admise.
Mon esprit n'admet point un pompeux solécisme, Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux barbarisme
6
Supposer. Admettre qu'il en soit ainsi. Admettons qu'il y ait des auspices. J'admets qu'il y ait six mille graines semées qui meurent.
7
En parlant des choses, comporter, souffrir. Cette affaire n'admet point de retard. L'adverbe admet le comparatif.
Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur
L'hymen chez les Romains n'admet qu'une Romaine

REMARQUE

1
1. On dit admettre à quand la chose où l'on admet ne se présente pas facilement à l'esprit comme un lieu : Admettre aux honneurs, au consulat ; admettre au nombre. Avec un infinitif, c'est toujours à : On l'admit à siéger. Admettre dans, quand la chose où l'on admet peut se présenter comme un lieu : Admettre dans un séjour, dans la familiarité ; mais même alors la préposition à n'est pas exclue : Admettre à sa familiarité. Admettre parmi, entre, quand une idée de nombre se présente à l'esprit : On les admit parmi les privilégiés.
2
2. Admettre que, au sens de reconnaître pour vrai, veut l'indicatif, s'il n'y a pas de négation ; et, s'il y en a, le subjonctif : j'admets qu'il en est ainsi ; je n'admets pas qu'il en soit ainsi. Au sens de supposer, il veut toujours le subjonctif : admettant que cela soit vrai.

SYNONYME

1
ADMETTRE, RECEVOIR. C'est donner entrée ou accès. La différence est que celui qui admet prend une détermination qui lui est propre, et que celui qui reçoit consent à ce qui lui est proposé. On admet quelqu'un qu'on désire, qu'on trouve digne, etc. On reçoit celui qui est présenté. On admet une vérité qu'on a examinée. On reçoit une opinion sur parole, par tradition.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Le nid ne peult recevoir ny admettre que l'oyseau qui l'a basti
de Michel de MONTAIGNE dans II, 198
Le peuple ne voulut point admettre ny recevoir son excuse
de Jacques AMYOT dans Cam. 53

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. Amettre et admettre ; espagn, admitir ; portug. admittir ; ital. ammittere ; de admittere, de ad, à (voy. à), et mittere, envoyer (voy. METTRE). On voit que l'espagnol et le portugais ont changé la conjugaison, et supposent une forme bas-latin admittire.

Synonymes de ADMETTRE

Termes proches de ADMETTRE