Définition de TENDARD

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DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : é-tan-dar ; le d ne se lie pas : un é-tan-dar orné ; au pluriel, l's ne se lie pas : des é-tan-dar o

DÉFINITIONS

1
Toute sorte d'enseigne de guerre.
Et voyant pour surcroît de douleur et de haine Parmi ses étendards porter l'aigle romaine
de Jean RACINE dans Mithr. v, 4
Déployez en son nom cet étendard fatal, Des extrêmes périls l'ordinaire signal
de Jean RACINE dans Baj. I, 2
Cet étendard était un aigle d'or au bout d'une pique avec les ailes déployées, et, depuis ce temps-là, les rois de Perse n'en ont point pris d'autres
de Charles ROLLIN dans Hist. anc. Oeuv. t. II, p. 212, dans LACURNE
Le dieu dont j'ai porté les sacrés étendards
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Fanat. II, 1
2
Aujourd'hui, en termes militaires, étendard ne se dit que des enseignes de la cavalerie. Se ranger sous l'étendard.
3
Sémantique : Fig. L'étendard, le parti sous lequel on se range.
L'étendard d'un faux prophète réunit des pâtres errants dans les déserts de l'Arabie
de TURGOT dans 2e disc. en Sorbonne.
Suivre les étendards de, se ranger sous les étendards de, combattre sous les étendards, arborer l'étendard de, c'est-à-dire embrasser le parti de, s'attacher à.
N'arboreront-ils point l'étendard de Pompée ?
de Pierre CORNEILLE dans Sertor. I, 1
Il obligea les Grecs à marcher sous ses étendards contre l'ennemi
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. III, 5
Mais sous ses étendards l'ai déjà su ranger Un peuple obéissant et prompt à vous venger
de Jean RACINE dans Athal. IV, 2
Lever l'étendard, se déclarer chef d'un parti, d'une faction.
Mathatias leva l'étendard de la liberté
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Avert. 5
Contre nous de la tyrannie L'étendard sanglant est levé
dans Marseillaise
Lever, arborer l'étendard de la révolte, se révolter.
Lever l'étendard, pratiquer avec ostentation quelque chose.
On peut être homme de bien sans lever l'étendard, sans courir à toutes les dévotions
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Culte.
4
Étendard désignait autrefois, sur les galères, ce qu'on nomme aujourd'hui pavillon sur les vaisseaux.
5
Sémantique : Terme de botanique. Pétale supérieur des fleurs papilionacées.
6
Sorte de papier.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Et l'estandart Tervagan et Mahom
dans Ch. de Rol. CCXXXVII
2
XIIe s.
Nostre emperere fist l'estendart venir [le chariot qui portait l'étendard], Mult l'a bien fait de chevaliers emplir Et de serjans, pour le fais soustenir
dans Garin, dans DU CANGE, standardum
Quant il ont en bataille fiché leur estandart
dans Sax. XI
3
XIIIe s.
Oïl, se Diex me saut : nous n'avons chi autre fremeté [forteresse], ne autre estendart fors Dieu tant seulement et vous
de H. DE VALENC. dans IV
4
XVe s.
L'estendart du roy qui estoit de satin vermeil cramoisy
de Alain CHARTIER dans Hist. de Charles VII, p. 182, dans LACURNE
Dame Ysengrine y vint accompagnée de plusieurs de sa congnoissance, qui toutes apporterent leurs quenoilles, lin, fuiseaux, estendars, happles, et toutes agoubilles servans à leur art
dans les Evang. des quenouilles, p. 13
5
XVIe s.
Alors fit le seigneur de la Tremouille sonner à l'estendart pour rassembler ses gens
de J. D'AUTON dans Annales de Louis XII, p. 109, dans LACURNE
Estendart, banniere ou enseigne, que nous disons aujourd'hui drapeau
de Étienne PASQUIER dans Recherches, dans LACURNE
Il n'est umbre que d'estendarts, il n'est fumée que de chevaux, et clicquetis que de harnois
de François RABELAIS dans II, 27
À l'estendard tard va le couard
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 79
Avant, avant, gendarmes, à cheval ; boute selle, boute selle, tost à l'estendard
dans Chanson de la bataille de Marignan

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. estandart, estandard ; espag. estandarte ; ital. stendardo ; angl. standart. Diez le tire du latin extendere, étendre, déployer ; du Cange, du germanique stand, être debout. Le fait est que, à part l'italien, c'est l'a qui est dans le vieux français, dans le provençal et l'espagnol. De plus, l'étendard était quelque chose de fixé et d'immobile durant la bataille, ce qui va à stand ; enfin l'anglais signifie à la fois étendard et étalon [de mesures], ce qui ne paraît se concilier qu'avec une racine analogue à celle qui est dans étalon lui-même. Ces raisons font pencher la balance du côté de stand. Cependant remarquez que, dans certaines provinces, étendard, comme drapeau, signifie un lange.

Synonymes de ÉTENDARD

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