L'oeuvre Les recherches de la France de Étienne PASQUIER
Ecrit par Étienne PASQUIER
Date : 1557-1615
Citations de "Les recherches de la France"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
AFFRONT | Faire un affront pour braver un homme est de notre siecle [est une expression nouvelle] |
AIGRISSEMENT | Aimoin, qui, dans son quatrieme livre, chapitre premier, prit un singulier plaisir au recit et aigrissement de cette accusation |
AMUSOIRE | Je vous ferai voir une Sicile jouet de la ville de Rome, amusoir des princes estrangers... |
APOSTOLISER | Il eust trouvé que c'estoit non pas apostoliser, mais apostasier.... |
ARBORER | Je n'avois leu [lu] arborer une enseigne, sinon aux ordonnances que fit l'amiral de Chastillon, exerçant lors la charge de colonel de l'infanterie |
ARMET | Ce que nos anciens appellent heaume, on l'appela sous François 1er armet ; nous le nommons maintenant habillement de teste |
AVANT-PROPOS | Le premier qui mit en oeuvre avant-propos pour prologue, fut Louis Lecharrond en ses Dialogues ; dont on se mocquoit au commencement ; et depuis je vois cette parole receue, sans en douter ; non sans cause : car nous avons plusieurs mots de mesme parure : avant-garde, avant-jeu, avant-bras |
BAGUENAUDE | Entre les especes de nostre poesie, il y en eut une que l'on appeloit baguenaude, qui sembloit avoir esté de propos delibéré introduite en despit de la vraye poesie |
BESICLES | Besicle, que nous appelons autrement lunettes |
BIGOT, OTE | Bigot denote celui qui avec une trop grande superstition s'adonne au service divin |
BLOTTIR (SE) | Une infinité de voleurs n'eussent eu moyen de se blottir en lieux forts |
BOUCASSIN | Son estendart estoit de toille ou boucassin bordé de veloux |
BOUCHE | Comment ? ay-je laissé quelque mauvaise bouche [bruit] de moy après ma mort ? |
BOURSIER | Boursiers furent en la ville de Tholose appelez collegiaux, comme enfans des colleges, et en l'université de Paris boursiers, comme estant nourris et alimentez de la bourse commune de leurs fondateurs |
BRIMBORION | Briborions [prières mal prononcées], OUDIN., Le mot de brimborium dont nous usons quand nous disons que quelqu'un dit ses brimborions, vient du latin breviarium |
BRIS | Je prend à très grande obligation l'injustice que l'on exerce en ma personne, par le moyen de la quelle je ferai un bris de prison à tous mes malheurs, pour entrer en une beatitude eternelle |
BRODEUR, EUSE | Bordeur que nous employons pour un insigne menteur, quand, un homme nous ayant payé d'une bourde, nous en souhaitons autant pour le brodeur |
BRUSQUE | Ainsi que le diamant brusque [non poli] |
CAGNARD, ARDE | Quant au mot de caignard, cela depend d'une histoire dont je puis estre temoin ; de tant qu'en ma grande jeunesse, ces faineants avoient accoustumé au temps d'esté de se venir loger sous les ponts de Paris.... ce lieu estoit appelé le caignard |
CAGOT, OTE | Got, en langue germanique, signifioit Dieu ; et delà nous tirons les mots de bigot et cagot, pour denoter ceux qui avec une trop grande superstition s'addonnent au service de Dieu |
CAMUS, CAMUSE | Voulez-vous en françois braver un homme, vous dites que vous le ferez bien camus, ou que vous lui rendrez le nez aussi plat comme une andouille |
CAQUETER | Je ne veux oublier le coqueter des coqs et poules ; qui est le langage dont ils nous rompent la tête quand ils s'entrefont l'amour, et dont nous avons formé, par une belle métaphore, caqueter, lorsque quelques babillards nous repaissent de paroles vaines ; et de là mesme, les medisans ont appelé le caquet des femmes, mesme que l'on appelle une femme coquette qui parle beaucoup sans sujet |
CATHÉDRATIQUE | Du masque de ces louables coustumes prirent leur source les decimes, les annates de la cour de Rome, les deports des archidiacres, les proficiats et cathedratiques que les evesques prenoient pour leur bienvenue |
CAVALIER, IÈRE | De chevalerie nous avons faict cavallerie, de chevalier cavalier |
CEINTURE | Pourquoy, en matiere de cession de biens, l'on fait abandonnement de la ceinture devant la face du juge |
CHARITÉ | C'est une charité que l'on luy preste quand on l'accuse de cruauté |
CHAUDEAU | Il descouvroit les discours qu'ils avoient eus ensemblement le premier soir de leurs nopces, nommoit ceux qui leur avoient apporté le chaudeau le lendemain matin |
CHEVALER | Ce pauvre esprit, de ceste façon chevalé, se laisse aller à la volonté et discretion de celui qui le mene d'une parole amadouante |
CHIRURGIEN | Nous defendons et inhibons par tous les trois edits (porte le langage latin) que, dans la ville et vicomté de Paris, nuls chirurgiens et chirurgiennes ne puissent exercer l'art de chirurgie, soit publiquement ou en privé, s'ils n'ont esté prealablement examinez et approuvez par les autres maistres chirurgiens jurez demeuranz à Paris, à ce expressement appellez. Chose de prime face estrange et toutefois excusable, si par nos anciens romans (images de nos coustumes anciennes) nous trouvons que nos chevaliers ayans esté casuellement blessez par la campagne, ils avoient recours aux plus proches chasteaux, dans les quels ils trouvoient leur guerison par le ministere des preudes dames et damoiselles |
CLOU | Il sembloit que cette ordonnance, tant de fois reiterée, eut esté, comme l'on dit, fichée à cloux de diamans |
COEUR | Il a eu le coeur de ce faire |
COLIN-TAMPON | Ainsi le palalalalan a emprunté ce nom du tambour des François ; ainsi le colin tampon de celuy des Souisses |
COLLÉGIAL, ALE | Ces escoliers furent en la ville de Tholose appellez collegiaux, comme enfans des colleges, et, en l'université de Paris boursiers, comme estans nourris et alimentez de la bourse commune de leurs fondateurs |
COLONEL | De la mesme façon que depuis nous appelasmes coronal de l'infanterie celuy qui la conduisoit : mot qui approche de la royauté |
COLPORTEUR | Les revendeurs de livres, qui les portent à leur col par la ville, sont appellez contreporteurs, d'un mot corrompu au lieu de colporteurs |
COMMIS | Le roy declara qu'il supprimoit tous autres thresoriers et generaux, et qu'il n'y en auroit plus que deux, par devers les quels resideroit toute la charge des finances, de quelque nature qu'elles fussent, qui seroient appellez commis des finances, lesquels seroient eleus en la chambre des comptes par le chancelier |
CONFINEMENT | Fut condamné à mort, qui luy fut neantmoins eschangée par la douceur de l'empereur en un confinement de religion et monastere |
CONTRACTER | Nous disons communément rompre la paille ou le festu avec quelqun, quand nous nous disposons de rompre l'amitié que nous avions contractée avec lui |
COQUELUCHE | Nous vismes en l'an 1557 en plain esté s'elever par quatre jours entiers un reume qui fut presque commun à tous, par le moyen duquel le nez distilloit sans cesse comme une fontaine, avecque un grand mal de teste, et une fievre qui duroit aux uns douze, aux autres quinze heures, que plus que moins ; puis soudain, sans oeuvre de medecin, on estoit guery ; la quelle maladie fut depuis par un nouveau terme appellé par nous coqueluche |
COQUETER | Coqueter des coqs et poulles qui est le langage dont ils nous rompent la teste, quand ils s'entrefont l'amour et dont nous avons formé par une belle métaphore caquetter, lorsque quelques babillards nous repaissent de parolles vaines |
COQUIN, INE | Coquin, c'est un mendiant volontaire qui haleine ordinairement les cuisines que les latins appellent coquinas |
CORPS | Dans les livres de la discipline militaire de Langey vous ne trouverez ny corps de garde ny sentinelle, ains au lieu du premier il l'appelle guet, et le second estre aux escoutes |
COURTISER | Le premier où j'ay leu courtizer est dans la poesie d'Olivier de Magny, parole qui nous est pour le jour d'hui fort familiere |
COUVERTURE | Leur commune voix [des chirurgiens] est que ce fut le roy St Louys, le tirant en couverture [preuve] de l'appointé qui fut fait entre maistre François Fromond et Robert de Langres, chirurgiens du roy jurez du chastelet d'une part, et maistre François de Troyes prevost d'autre |
CRÉCELLE | Et ce petit moulinet dont nous usons le jeudy et vendredy de la sepmaine sainte au lieu de cloches, que nous appellons cresserelle, a emprunté ce nom du son qu'il produit |
CROTTER | Nous disons qu'un homme qui est fort crotté est crotté en archidiacre |
CROUPE | Tous mes parents [c'est Alexandre qui parle après sa mort] demeurerent non seulement en croupe, mais aussi furent miserablement meurtris par ceux que j'avois eslevez |
CRUAUTÉ | Je ne leu jamais tant de rigueur (je ne dirai cruauté) comme celle qui fut exercée contre cette dame [Marie Stuart], ny de constance comme celle qui se trouva en elle |
CUSTODE | On entreprend contre Charles une tragedie [les Vêpres siciliennes] qui fut jouée à trois personnages dont Prochite estoit sous la custode.... |
DÉCHEVÊTRER | Dès lors il est pris aux rets, sans qu'il s'en puisse dechevestrer, tout le demeurant de sa vie |
DÉSAPPOINTEMENT | L'on y mesloit de la vengeance contre uns et autres grands seigneurs, dont on requeroit le desapointement |
DIGESTE | Sçavoir si la science des loix reduite en digestes sous l'authorité de Justinien a esté autrefois enseignée en l'université de Paris |
DISSENTIR | Afin qu'il vienne consentir ou dissentir |
DORER | Les mots et sentences dorées |
ÉCHANTILLON | Après tant de travaux et de fatigues [c'est Alexandre qui parle après sa mort], ne me contes qu'un chacun fit eschantillon de mon empire à son profit |
ÉCHANTILLONNER | Ces nations estrangeres eschantillonnerent en parcelles l'estat de Rome |
ÉCOLÂTRE | Il n'y avoit eglise cathedrale en laquelle n'y eust prebende affectée pour le salaire de celui qui enseigneroit les lettres ordinaires, et une autre pour celui qui vacqueroit à l'enseignement de la theologie ; le premier estoit appelé escolastre, le second theologal |
ÉCORNER | Ce grand personnage, se voiant ainsi escorné [moque] par son client |
ÉLOQUENCE | Je ne douteray de donner ici à chacun d'eux son eloquence [éloge] |
EMPIÉTER | Après qu'il se fut empieté de deux royaumes |
EMPORTER | Philippe, pour la grandeur de ses mérites, emporta, par la voix des doctes, le surnom d'Auguste |
ÉNERVATION | Qui venoit grandement à l'enervation de la juridiction temporelle |
ENTRE-LIGNE | Premier que de passer outre, je vous prierai me permettre de faire icy cette entre-ligne pour puis reprendre à mon point le fil de cette genealogie |
ESSOR | Nous sommes en un royaume auquel, pour la facilité de nos rois, les choses viennent aisément à l'essor [au désordre] |
ÉTANCHER | Disant ces paroles, elle fondoit en larmes, de telle sorte qu'on ne la pouvoit estancher |
ÉTENDARD | Estendart, banniere ou enseigne, que nous disons aujourd'hui drapeau |
EXORBITANT, ANTE | Privilege par luy produit, exhorbitant neantmoins du sort commun de la justice |
EXTERMINER | L'a fait bannir et exterminer du pays |
FAUBOURG | Faubourgs sont toutes les maisons hors l'enceinte de la ville |
FESTINER | Avec terme plus propre nous ne pouvons nommer celui qui fait le banquet que festinant |
FEU, FEUE | Eu esgard mesmement à son contract de mariage et testament de feue sa femme |
FIDÉLIUM | Comme il advient que l'on ait fondé plusieurs obits en une eglise, esquels, par long laps de temps et la multitude d'iceux, il seroit impossible de fournir, nos anciens dirent que tout cela se passoit par un fidelium, qui est la derniere oraison dont on ferme les prieres des morts |
FIN, FINE | L'ordinaire de nos anciens estoit d'employer le mot de fin pour bon en toutes les occurrences qui se presentoient |
FINESSE | Finesse est une parolle mitoyenne entre la prudence et la tromperie |
FLOTTER | Pour n'estre grands fleuves, ne sont flotez de grands bateaux |
FONCER | Pour se redimer de cette vexation [refus de sépulture], les amis et heritiers du defunt estoient contraints foncer le poignet des officiaux, archidiacres et autres juges d'eglise [leur payer une somme] |
FORLIGNER | Vois tu combien est demeurée en son entier cette monarchie de France ; et, bien que pour l'imbecillité de quelques rois, le royaume ait forligné en deux familles, toutefois ne se trouvera que, depuis unze cent ans, ait passé en main de nation estrangere, fors quelque vingtaine d'ans sous les Anglois |
FOURNIR | Fournir à nature [mourir] |
FRAMBOISE | Les bons gourmets tastans du bon vin disent qu'il sent la framboise, lorsqu'ils le veulent haut louer, ne s'advisans pas toutefois que, si un vin sentoit sa framboise, il n'y a celuy qui en voulust boire aisément ; par quoy il faut indubitablement dire, d'un bon vin qu'il sent son franc boire, c'est à dire qu'il n'y a aucun vice |
GALOCHE | Le docte Baïf remarque que gallicae estoient une espece de souliers dont les Gaulois usoient pendant la pluie ; nous l'appelons encore aujourd'hui galloches |
GALOCHIER | Il y a encore des escoliers qui demeurent hors des colleges, qui vont ouir les leçons d'uns et autres regens, selon que l'opinion leur en prend et aux maistres qui les gouvernent, les jeunes appellez martinets par nous et les autres galochiers |
GARGOUILLE | [Gondebaut] attira plusieurs grands seigneurs à sa cordelle, qui excita une estrange gargouille en France |
GIBELIN | Au regard des Guelphes et Gibelins, encore que nous soyons asseurez que ces deux paroles eussent pris leur commencement de la querelle du pape avec l'empereur Frederic, si est-ce que, quand vous aurez bien recherché tous les autheurs qui en ont escrit, malaisement que puissiez sçavoir qui donna la premiere entrée à ces deux mots |
GINGUET, ETTE | Il y a des mots qui naissent entre nous par hazard et auxquels le peuple donne cours sans savoir pourquoi. En l'an 1554 nous eusmes des vins infiniment verds, que l'on appela ginguets. En l'an 1557 il survint un mal de teste, accompagné d'une perpetuelle fluxion de pituite par le nez, que l'on nomma coqueluche. Il est impossible de rendre raison de l'un et de l'autre |
GOUVERNER | Tous ces seigneurs estans en sa chambre avec leur greffier, il [St-Valier, détenu pour un procès capital] les pria de se retirer, desirant gouverner [entretenir] à part monsieur le premier president |
GRÉCISER | On disait aussi grecaniser : Le tout sans grecaniser ou latiniser, permettez-moi d'ainsi le dire |
GROS, OSSE | Se trouvans de gros chrestiens [mauvais chrétiens] qui estiment que l'eau beniste est un amusoir du peuple, emprunté de ceremonies payennes |
GUILLERI | Guillery du passereau |
HALENER | Je ne vy jamais grand seigneur accompagné de plus grande prud' hommie que luy, et en ay halené plusieurs |
HARENGAISON | Les pescheurs de la coste de Normandie, qui es dittes années ont esté aux harangaisons |
HÉRÉSIE | Ce mot d'heresie, grec, depuis transplanté dedans Rome, qui signifioit opinion, et par succession de temps nous l'avons tourné en si mauvaise part, que nous n'en usons que contre ceux qui nous contreviennent à la foy et religion catholique |
HOCHER | Il ne falloit grandement hocher la bride aux autres princes |
HOLÀ | La reyne estimant pour ce hola et taisible reconciliation toutes choses luy estre asseurées |
HONNÊTE | De notre temps ce mot d'honneste, auquel, en ma jeunesse, j'ay veu prononcer la lettre de s, s'est maintenant tourné en un e fort long |
HUIS | Constantin favorisa à huis ouvert la religion chrestienne, au desavantage du paganisme |
ILLETTRÉ, ÉE | Conferoient le plus de temps à gens illettrés |
IMPATRONISER | Au temps que les François s'impatroniserent de cette Gaule |
INFIRME | Par succession de temps nous avons repris l'i latin ; car nous disons aujourd'hui infirme, infirmité |
INHABITUÉ, ÉE | Inhabitué en tels actes |
INVIOLÉ, ÉE | Obliger les roys futurs par l'authorité du saint siege apostolique à les conserver [les priviléges] inviolez, sans les entamer par aucun sacrilege |
JEAN | Nous avons deux noms desqueIs nous baptisons en commun ceux qu'estimons de peu d'effet, les nommons Jeans ou Guillaumes |
JÉSUITE | Quand en l'an 1564 je plaiday la cause de l'université de Paris contre les jesuistes, depuis apelez jesuites.... |
JEU | Voyant que ce lui estoit jeu forcé |
JUGEUR | Lors s'estoit evanouie la difference de jugeurs et rapporteurs d'enquestes |
LETTRE | De vous dire par quels moyens, ce me sont lettres clauses |
LIGUEUR, EUSE | Troubles non seulement de catholique à huguenot, mais de catholique à catholique, sous mots de faction malheureusement controuvez de ligueur, politique, maheustre |
LUTHÉRIEN, IENNE | Telles manieres de gens avoient esté appellez, de nostre jeunesse, lutheriens à cause de Martin Luther, depuis calvinistes, et d'un mot general sacramentaires |
MACARONÉE | Une vingtaine de vers macaronées |
MACHIAVÉLISER | Le malheur de nostre siecle aujourd'hui est tel que, pour acquerir reputation d'habille homme, il faut machiavelizer |
MAINMORTE | Nos coustumes appellent les serfs gens de mortemain ou main morte par une metaphore hardie |
MAÎTRE | Quant au mot de maistre, si est-ce que nous rapportons aujourd'hui ceste qualité aux moindres, comme sont les escoliers et maistres es arts et maistres des mestiers |
MALEBOUCHE | Je tomberois en la male bouche de tous |
MALTÔTE | Ces levées, qui estoient quelque fois extraordinaires, furent anciennement appelées maletoultes, comme si le peuple eust voulu dire qu'elles estoient mal prises |
MANDAT | Mandats et graces expectatives, quand commencerent de venir en desordre |
MARQUER | Nous appellons marcher ou marquer, toutes et quantes fois que par un signal, affiche, reconnaissance ou autrement, nous assignons certains buts, limites et separations entre les personnes |
MARTINET | Il y a encore des escoliers qui demeurent en ville hors les colleges, qui vont ouir les leçons d'uns et autres regens, selon que l'opinion leur en prend, ou aux maistres qui les gouvernent ; les jeunes appelez martinetz par nous, et les autres galoches |
MÉNAGERIE | Feignans de faire la menagerie du roy, ils ne firent autre chose qu'une mangerie pour eux au prejudice des seigneurs et de leurs sujets |
MÉTAYER, ÈRE | Metayer nous est aussi propre que le partiaire pour le latin, l'un prenant sa derivation de partiri, et l'autre du mot de moitié |
MÉTIER | Toutes ces considerations mises en balance firent condamner ce pauvre malheureux à estre roué, et, auparavant estant mis sur le mestier [à la question], il confessa le tout à la descharge de la conscience de ses juges |
MIEUX | Estant le mieux que bien venu, fut par plusieurs jours festoyé avec toutes les allegresses que l'on pourroit souhaitter |
MONSIEUR | Il n'y a presque gentilhomme de la France, qui ne pensast avoir fait tort à sa noblesse, s'il n'estoit appelé par ses enfans monsieur, au lieu de ce doux nom de pere |
MORT | On dit en commun proverbe que telle vie, telle mort |
NAPLES | Au voyage que fit Charles huictienne en Italie, la pluspart de ses soldats, pour avoir mal couché avecques des femmes impudiques, rapporterent une maladie contagieuse que nous appellasmes mal de Naples, parce que ce fut le lieu où il commença ; et les Italiens, mal françois, d'autant que les François en furent les premiers partis |
NEVEU | Fut à nos anciens fort familier et frequent, pour la proximité de parentage, le mot de nepveu, non pour le regard de l'oncle, ains de l'ayeul, c'est à dire pour ce que nous disons, par un contour de langage, petit-fils |
NEZ | Epigramme que je vous estale tout de son long, non que j'y trouve aucun nez [finesse, esprit] |
NEZ | Voulez-vous en françois braver un homme, vous dites que vous le ferez bien camus, ou que vous lui rendrez le nez aussi plat comme une andouille |
NOËL | Dans ma jeunesse, c'estoit une coustume que l'on avoit tournée en ceremonie, de chanter tous les soirs, presque en chaque famille, des nouels qui estoient chansons spirituelles faites en l'honneur de nostre Seigneur ; lesquels on chante encore en plusieurs eglises, pendant que l'on celebre la grand messe le jour de Noel, lorsque le prestre reçoit les offrandes |
NORMAND, ANDE | Et croy que pour cette mesme raison le simple peuple ait esté induit de dire au desavantage des Normands : qui fit normand, il fit truand, parce que sur tous les peuples de la France ceux-cy ont esté chargez de truz et imposts |
NOURRITURE | La princesse devisa longuement avecque sa nourriture [celui qu'elle avait élevé] |
NUMÉRO | ....De l'Italien introducteur de ce jeu [la blancque], nous usasmes du mot de numero au lieu de nombre, qui nous est naturel françois, et dismes celuy entendre le numero, qui n'avoit oublié le nombre sous lequel sa devise estoit enregistrée : et depuis accomodasmes cette maniere de parler en toute autre chose, disans qu'un homme entendoit le numero, quand il avoit certaine information et connoissance d'une chose |
OBLAT | Oblat est le soldat ou gendarme pauvre qui au service du roy est demeuré perclus et estropié de l'un de ses membres, en reconnoissance de quoy le roy luy peut assigner ses aliments sur quelques abbayes ou monasteres qui se trouvent de la nature |
ODE | Introduisismes entre autres deux nouvelles especes de poesie : les odes dont nous empruntasmes la façon des Grecs et Latins.... |
ONCLE | Clitus, qui estoit ton oncle de lait [parlant à Alexandre], et frere de ta mere nourrisse |
ORDINAIRE | Cette liberté [de l'Église gallicane], tant rechantée par les nostres, n'est autre chose que le droit commun et ordinaire ; et c'est la cause pour laquelle chacun, par un consentement, s'est induit d'appeller les evesques ordinaires, comme ne faisans rien dans leurs dioceses qui ne fut de droit ordinaire, et que ce que l'on entreprenoit sur eux estoit extraordinaire |
PAILLARD, ARDE | Galsonde, soeur aisnée de Brunehaud, deuxième femme de Chilperic, est estranglée dans son lit à l'instigation de Fredegonde, lors sa paillarde et depuis sa femme et espouse |
PAILLE | Nostre langue n'est moins capable que la latine des traits poetiques hardis ; car, quant à moy, je ne voy rien en quoy le romain nous fasse passer la paille devant les yeux |
PALATIN | Palatin de l'empire, ainsi appeloient les empereurs ceux qui estoient leurs conseillers ordinaires |
PÂQUE | Il luy arriva de jurer à la chaude cole [en grande colère] son grand Pasque-Dieu, et dire que s'ils n'obeissoient à son vouloir, il les feroit mourir |
PARACLET | Nom particulierement attribué en nostre eglise au benoist saint Esprit ; l'ignorance du commun peuple le nomma paraclit ; comme aussi ay je veu qu'en mes jeunes ans, dans les eglises, on appelloit le Saint Esprit spiritum paraclytum, non paracletum |
PARADOXE | François Ier, pour les paradoxes vertus qu'il reconnut en lui [Bayard], le choisit pour recevoir l'ordre de chevalerie par ses mains |
PARANGON | Quiconque a voulu parachever le Pseautier [de Marot], n'a pu atteindre à son parangon |
PARANYMPHE | Il y a es femmes parfois des defaus, parfois aussi des vertus non moindres qu'aux hommes ; j'ayme mieux estre le paranymphe, que ressembler Jean de Mehun, qui, en son roman de la Rose, fit profession expresse de les blasmer |
PARFUM | Pithou, qui ne fut jamais vendeur de parfums [donneur de galbanum] |
PARRAIN | Opinion certes qui peut trouver divers parrains, pour le soustennement du pour et du contre |
PASSE-PORT | Le mot de passe port, qui nous a esté si familier pendant nos derniers troubles, est une abreviation de passe par tout, qui est un buletin que nous obtenons des gouvernemens, afin qu'il nous soit loisible de passer partout sans prix |
PATELINER | Nos ancestres trouverent ce maistre Pierre Patelin avoir si bien representé le personnage pour lequel il estoit introduit, qu'ils mirent en usage ce mot de patelin pour signifier celui qui par beaux semblants enjauloit, et de lui firent un pateliner et patelinage pour mesme sujet |
PAVOIS | Il repondit qu'il faisoit pavois de sa conscience contre tous les juges |
PÉDANÉ | Tant à l'endroit des juges royaux qu'autres juges guestrez et pedanez |
PENDRE | Qui a à pendre n'a pas à noyer |
PÈRE | De nostre temps, le roy Henri II, voulant eriger un magistrat en chaque baillage qui eut l'oeil sur les baillifs et prevosts, pour en faire son rapport au conseil privé du roy, le voulut intituler pere du peuple |
PITAUD, AUDE | Des pitaux de village battant le blé dans une grange |
PLACARD | Mon opinion n'est pas de vous bastir icy une histoire entiere de sa vie, ains de vous en remarquer quelques signalez placards |
PLEIGER | Elle but sur la fin du souper à tous ses gens, leur commandant de la pleger [de lui faire raison] |
POÉSIE | Il se presentoit tant de petits avortons de poesie, qu'il fut un temps que le peuple se voulant mocquer d'un homme, il l'appelloit poete |
POLICE | Promit d'empoisonner le roy, et pour y parvenir voicy la police qu'il y tint |
POLITIQUE | Il n'est pas qu'en nos derniers troubles le party catholique ne fut encore subdivisé en politique (que l'on estimoit de pire condition que le huguenot, parce qu'il plaidoit pour la paix) et le ligueur |
POPULACE | Populace, mot que nous avons esté contraincts d'innover par faute d'autre pour denoter un peuple sot |
POSTE | À chaque bout de champ les uns et les autres faisoient des chevaliers à leur poste [à leur gré] |
PRÉDICANT | Ministres. qui furent par nous appelez predicanz |
PRINCE | Ainsi gouverne-t-on les princes dès leur premiere enfance, de cette façon que, commettans aucune faute, l'on chastie en leur presence, pour la faute par eulx commise, leurs pages et serviteurs, les accoustumans dès lors à faire les pechez dont leurs subjets portent puis après la penitence |
PROCURATION | Le droict de ces visitations appellées procurations |
PROFICIAT | Du masque de ces louables coustumes prirent leur source les decimes, les annates de la cour de Rome, les depors des archidiacres, les proficiats et cathedratiques que les evesques prenoient pour leurs bienvenues |
PROIE | Tant pour sauver ma vie et à ma femme et enfants, qui seroient en peril et danger indubitable, et nos biens en proie, que pour tascher.... Protestation de Brisson, dans Journ. de l'Estoile. t. I, p. 387. Le peuple romain qui s'etoit donné toute nation en proie |
PROVERBE | La connoissance tant des mots que des proverbes nous apporte le plus du temps certaine connoissance de l'histoire |
PUCEAU | Par maniere de gausserie on appelle puceaux ceux qui au souffle de leur haleine rallument une chandelle esteinte |
Q | J'ay leu quelques vieux romans françois, esquels les autheurs plus hardiment, au lieu de q, à la suite duquel nous emploions l'u sans le proferer, usoient de k |
RACE | Et vous, messieurs, n'en devez pas moins attendre de ces jésuites, si n'en extirpez dès le commencement et la race et la racine |
RAISON | Quand celuy auquel on avoit beu ne vouloit faire raison à l'autre, tel est le terme dont usent les bons biberons |
RAQUETTE | Lorsque les tripots furent introduits par la France, on ne savoit que c'estoit que de raquette, et y jouoit on seulement avec le plat de la main |
REBLANDIR | Pour reblandir le menu peuple d'un mot plus doux, nous disons tiers-estat |
RÉGENT, ENTE | Le premier prince qui se feit appeller regent de nostre France fut Philippe le Long pendant la grossesse de la royne Clemence sa belle soeur veufve du roy Louys Hutin |
RÉGIMENT | Il n'en prit pas ainsi à nostre Budé dans nostre France ; d'autant qu'une infinité de bons esprits se mirent sous son regiment [direction] |
RELAXER | Le pape la relaxe du voeu |
REMUGLE ou REMEUGLE | Je remarque en la plupart d'eux un fil de langage mal tissu, une liaison mal cousue, un certain defaut d'entregent, et à peu dire un tout qui sent son remeugle |
RÉSILIER | Ayant une fois promis, il ne lui est pas, puis après, loisible se resiler de sa parole |
RESSÉANT, ANTE | Le parlement n'estoit lors resseant en la ville de Paris, ains suivoit la cour du roi |
RETENTUM | Fut le 16e janvier 1523 prononcé l'arrest contre le duc de Bourbon par le chancelier du Prat, et quelques jours après celuy de Saint-Valier, portant condamnation de mort, au-dessus duquel estoit un retentum, qu'avant de l'exposer au dernier supplice, il seroit appliqué à la question ordinaire et extraordinaire |
RETOUR | L'on dit qu'il n'y a rien tant à craindre que le retour de matines, c'est à dire que, quand un religieux porte quelque inimitié à un autre, il lui est lors plus aisé de le surprendre, pour l'obscurité de la nuit qui le garantit des tesmoins |
REVERDIR | La mesme haine qui y estoit se reverdit de jour à autre |
RIBAUD, AUDE | Et est une chose esmerveillable qu'avec le temps l'estat de ce roi des ribauds alla tellement au raval, que je le voy avoir esté pris pour executeur de la haute justice |
RIGUEUR | Je ne leu [lus] jamais tant de rigueur, je ne dirai cruauté, comme celle qui fut exercée contre cette dame [Marie Stuart], ni de constance comme celle qui se trouva en elle |
RIVAL, ALE | Rivaux, que nous appellons corrivaux |
ROGER-BONTEMPS | Roger bon temps, que nous pratiquons pour denoter l'homme de bonne chere, est ainsi dit par abus, au lieu de rouge bontemps |
ROGNONNER | La seigneurie de Venise les a chassez [les jésuites], et m'asseure que quelque jour la ville de Rome n'en fera pas moins, et trouvera qu'elle nourrit dedans son sein un ver qui à la longue rongnonnera son estat |
ROI | Il n'y a dignité temporelle en France qui entre en comparaison avec celle du roy ; et neantmoins il n'y a parole en laquelle nos devanciers se soient tant licentieusement desbordés qu'en cette-ci : roy des merciers, roy des barbiers, roy d'armes, roy des ribaux.... |
ROMAN, ANE | On appella roman nostre nouveau langage, pour ce qu'il estoit corrompu du vray romain ; je trouve un passage où on l'appelle rustique roman |
ROMAN | Ceux qui s'amusoient d'escrire les faits heroïques de nos chevaliers, premierement en vers, puis en prose, appellerent leurs oeuvres romans |
ROMPRE | Nous disons communement rompre la paille ou le festu avec quelqu'un, quand nous nous disposons de rompre l'amitié que nous avions contractée avec luy |
ROND | Abelard avait le rond et accomplissement de toutes sciences |
ROQUETTE | Cette princesse qui s'estoit retirée dedans la roque de Chasteau-Neuf |
SAGE | Bien dirai je que dedans sa religion il y avoit beaucoup du sage mondain et de l'homme d'estat |
SAILLIE | Voilà comme Paris fut reduit ; mais je vous supplie me permettre de faire icy une saillie [digression].... |
SCEAU | Que le roi Charles VI seroit sacré en la ville de Reims.... que le fait de la justice se conduiroit sous son nom et scel |
SCRIBE | De là vient qu'encore es jurisdictions ecclesiastiques nous appelons scribe celuy qui est le greffier |
SECRÉTAIRE | Ces clers du secré furent contraints d'apporter une autre qualité au mot de secretaires, et s'appelerent secretaires des commandements, à la difference des autres ; ce qui fut continué en eux jusque vers la fin du regne de Henri II, lorsque nous traitasmes la paix avec Philippes roy d'Espagne vers l'an 1559, parce que ceux qui la negotierent, oyans que les secretaires des commandemens de l'espagnol s'appeloient secrestaires d'estat ; comme naturellement les François sont soucieux de nouveautez, nous quitasmes le mot de commandement en ces secretaires, et commenceasmes de les nommer secretaires d'estat, ainsi que nous les appellons encore aujourd'hui, ayans laissé ce qui estoit de nostre creu |
SERGENT | Sergens, quasi serre-gens, d'autant que leur estat est voué à la capture des malgisans |
SERVANTE | La chambriere estoit destinée pour servir sa maistresse en la chambre ; maintenant les damoiselles prendroient à honte d'appeler celles qui les suivent chambrieres, ains les appellent servantes, mot beaucoup plus vil que l'autre, que l'on approprie à celles qui servent à la cuisine |
SIMAGRÉE | Ces nouveaux hostes gagnent le coeur du peuple par chimagrées et belles paroles |
SIRE | Le roy, qui, pour son excellence et prerogative de dignité, est par ses sujets appellé sire, n'a peu empescher que ce mesme tiltre n'ait esté baillé aux simples marchands ; et de là est venu ce gaillard epigramme de Clement Marot, où il appelle deux marchands ses creanciers : sire Michel, sire Bonaventure |
SONNET | Sonnets que nous tirasmes des Italiens, mot toutesfois qu'ils tiennent de nostre ancien estoc |
SOPHISTIQUERIE | De là s'estoit introduite la raquette telle que nous voyons aujourd'hui, en laissant la sophistiquerie du gand |
SOURCILLER | Je serois toujours d'avis qu'on ne doit sourciller contre la venerable ancienneté |
SOUVERAIN, AINE, | Voilà comme d'un mot de souverain qui s'employoit communement à tous ceux qui tenoient les premieres dignités de la France, mais non absolument, nous l'avons avec le temps accommodé au premier de tous les premiers, je veux dire au roy |
SUGILLER | Non, toutefois, que je veuille.... suggiler son honneur |
SUIVANT, ANTE | Ces seigneurs [les maîtres des requêtes] estoient quelquesfois appellez suivans, mais d'ordinaire poursuivans, non pour les vilipender, ains par un tiltre special d'honneur, parce que leurs charges entre toutes les autres estoient necessairement affectées à la suitte du roy pour recevoir les requestes qui luy estoient faites |
SUPERCHERIE | Faire une supercherie à un homme quand on luy fait un mauvais tour à l'impourveu |
SUPERLATIF, IVE | Il fait trophée de ses tromperies, es quelles il estoit un superlatif |
SUZERAIN, AINE | Les juges royaux souverains que nous appelons maintenant suzerains |
SYNDÉRÈSE | Meu d'une synderese de sa conscience |
TABLIER | Ils poursuivirent leurs desseins avecques telle opiniastreté, qu'en fin de jeu ils demeurerent maistres du tablier, c'est à dire paisibles possesseurs du royaume d'Angleterre |
TAC-TAC | Faisant jouer les marteaux de nos portes, ils font un tac tac |
TAPIS | Quand, voyant un homme au-dessous de toutes affaires, nous le disons estre reduit au tapis, maniere de parler que nous empruntasmes des joueurs, lesquels jouans sur un tapis verd, quand ils n'ont plus d'argent devant eux pour mestier mener, ils sont contraints desemparer la table, on les dit estre reduits au tapis verd |
TARE | Il y avoit six aunes de tare [manque] en la piece de drap |
TARE | Faire tomber toute la tare et coulpe sur la cour |
TERRASSEMENT | Ceux qui se sont separez de nostre religion tendent principalement au terrassement du saint siege de Rome |
TESTIMONIAL, ALE | Rapportans bonnes et seures testimoniales de tout ce que dessus |
TIERS, ERCE | Survint en tiers pied [en tiers, entre deux] |
TINTIN | Tintin de la cloche |
TONDRE | Nous usons encore d'une signification de ce mot tondre contre celuy qui a perdu sa brigue, ou est descheu de son entreprise, quand nous disons qu'il a esté tondu de sa brigue ou de son entreprise |
TOUX | Es registres du parlement on trouve que le vingt-sixième jour d'avril, l'an 1403, y eut une maladie de teste et de toux qui courut universellement, si grande que ce jour là le greffier ne put rien enregistrer, et fut on contraint d'abandonner le plaidoyer |
TRAVERSIER, IÈRE | Ores qu'ils eussent la fortune rebourse et traversiere à leurs desseins |
TRIBUT | Tributs et impositions faites sur le peuple |
TRICTRAC | Il ne faut pas obmettre nostre jeu de tric et trac ; car, s'il nous plaist considerer le son que rapportent les dez estans jettez dans le tablier, il n'est autre que de tric et trac |
TRISAÏEUL, EULE | Après que vous avez nommé aïeul, pere, fils et petit-fils, vous demeurez court ; et, si vous n'aviez retabli le mot neveu en sa primitive et plus vieille signification, il vous seroit loisible de dire pour les ascendans pere, aïeul, bisaïeul et peut-estre trisaïeul, et pour les descendants fils, neveu et arriere-neveu ; et sais bon gré à Denis Sauvage, lequel, en sa traduction de Paul Jove, appelle Mahomet bisayeul, Amurath trisayeul de Soliman empereur de Constantinople |
TROUBADOUR | Leurs poetes estoient appelez troubadours à cause des inventions qu'ils trouvoient |
VALET | Valet anciennement s'adaptoit fort souvent à titre d'honneur près des roys ; car non seulement on disoit valets de chambre ou garde robe, mais aussi valets trenchants et d'escurie ; et maintenant le mot de valet se donne dans nos familles à ceux qui entre nos serviteurs sont de moindre condition |
VAUDEVILLE | Il estimoit cette opinion n'estre fondée que sur un simple vaudeville [bruit de ville] |
VEAU | Celui qui, pour estre estimé un gros lourdaut, est par nous appellé veau de disme |
VÊPRES | Quand, par quelques sourdes pratiques, advint un inopiné massacre à ceux qui pensoient estre à l'abry du vent, les doctes appellent cela les vespres siciliennes, proverbe vrayement nostre, pour nous avoir esté cher vendu |
VICOMTE | En tout le pays de Normandie les vicomtes sont les mesmes qu'ailleurs les prevosts et viguiers |
VILLACE | Il s'est vanté estre issu non seulement de l'Italie, mais aussi de cette grande villasse ou ville gaste de Rome |
VOIE | S'il [Calvin] eust tourné son esprit à la bonne voye, il pouvoit estre mis au parangon des plus signalés docteurs de l'eglise |
VOLEUR, EUSE | Quant au mot de voleur, l'ordonnance du roy François premier faite contre eux nous enseigne l'origine, quand elle dit qu'il y avoit des meschans hommes, lesquels, faisant semblant de voler l'oyseau, aguetoient des marchands sur les chemins ; si cela n'est vray, il est bien trouvé |
WALLON, ONNE | Aux Pays-Bas ils se disent parler le walon, et que nous parlons le roman |
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