Définition de COLORER

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ko-lo-ré

DÉFINITIONS

1
Donner de la couleur. Le soleil colore les fruits.
J'ignorais [ce] que ce pouvait être, Qui lui colorait ce beau teint
de François de MALHERBE dans IV, 1
Cette noble pudeur colorait son visage
Il le revit [l'incendie de Moscou] dans toute sa violence ; toute cette cité lui parut une vaste trombe de feu qui s'élevait en tourbillonnant jusqu'au ciel et le colorait fortement
2
Sémantique : Fig. Embellir. Son imagination lui colore tout.
3
Présenter sous un jour, sous un aspect favorable.
Je n'ai point d'éloquence Pour colorer un fait, ou détourner la foi
Je ne sais pas ce qu'on peut dire pour colorer tant de violences
de PATRU dans Plaid. V, dans RICHELET
Pour en rompre les noeuds et colorer ses crimes
Et pour en colorer l'emportement honteux
L'ingrat d'un faux respect colorant son injure
Et par là de son fiel colorant la noirceur
Dans leur rébellion les chefs des janissaires Cherchent à colorer leurs desseins sanguinaires
Quelle excuse pouvons-nous trouver pour colorer nos rébellions ?
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Purif. 2
Le monde n'a plus rien à nous dire pour colorer ses déréglements
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Panég. St-Louis.
Des raisons dont la flatteuse adresse à mes yeux éblouis colorant vos refus....
Que d'un prétexte heureux la trompeuse apparence Colore ces apprêts....
4
Se colorer, Nature : v. réfl. Prendre de la couleur. Les raisins commencent à se colorer.

SYNONYME

1
COLORER, COLORIER. Colorer, c'est donner une couleur naturelle ou artificielle, mais sans autre intention que cette couleur même. Colorier, c'est apposer avec art des couleurs sur quelque chose. Un verre coloré est un verre qui a une teinte de couleur quelconque comme un verre bleu, un verre rouge, et en général les vitraux de nos églises ; un verre colorié est un verre qui représente quelque dessin qu'on a tracé dessus, comme les verres de la lanterne magique, sur lesquels on a peint en couleurs transparentes des figures qui se reproduisent amplifiées sur un linge blanc.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Trois fois se pasme sur l'erbe colorie
dans Ronc. p. 115
Blanche char [elle] ot comme flors espanie ; Face vermelle com rose coulorie
dans Raoul de C. 143
2
XIIIe s.
[La femme] Or est un peu descolorée ; Par temps sera bien colorée
dans Contenance des femmes
3
XIVe s.
Ce que il dit eust aucune couleur, mais comme pourroit il coulourer son dit ?
Les petiz [corps], disons nous que il sunt bien formez, bien mesurez ou bien colorez
de Nicolas ORESME dans ib. 118
Il le dist pour applaudir [faire approuver] et coulourer son fait
4
XVe s.
Et leur fit dire et demontrer tant de belles raisons colorées que....
Ne jamais il ne doibt estre receu à dire le contraire de sa confession, ne à la coulourer ou justifier autrement
de Jean JUVÉNAL DES URSINS dans Charles VI, 1411
Tous se coulouroient sur le bien publique du royaulme
de Philippe de COMMINES dans I, 2
5
XVIe s.
Il employoit à tout propos ce qu'il avoit appris de Anaxagoras, coulourant ses raisons de philosophie naturelle par l'artifice de rhetorique
de Jacques AMYOT dans Péricl. XII
Ces beaux pavois de pourpre coulourez, D'yvoire et d'or richement labourez....
de Jacques AMYOT dans Timol. 41
Luy qui ne demandoit que quelque occasion colorée
de Jacques AMYOT dans César, 16

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, couleurer ; Saintonge, coulourer ; provenç. et espagn. colorar ; portug. corar ; ital. colorare ; du latin colorare, de color, couleur.

Synonymes de COLORER

Termes proches de COLORER