Définition de SOUILLER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : sou-llé, ll mouillées, et non sou-yé

DÉFINITIONS

1
Couvrir de ce qui fait tache, de ce qui est ordure. Souiller de boue ses vêtements. Souiller ses mains de sang.
[Il] Souille ses cheveux blancs d'une horrible poussière
Sémantique : Fig. Souiller ses mains du sang innocent, faire mourir un innocent.
2
Sémantique : Fig. Gâter par une sorte de souillure.
Participe à ma gloire au lieu de la souiller
Ne crains point de succès qui souille ta mémoire
Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme, mais c'est ce qui sort de la bouche de l'homme qui le souille
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Évang. St Matthieu XV, 11
Elle était naturellement libérale, même dans son extrême vieillesse, quoique cet âge soit ordinairement souillé des ordures de l'avarice
Que ce style [le burlesque] jamais ne souille votre ouvrage
Et nous, dont cette femme impie et meurtrière A souillé les regards et troublé la prière....
Si vous en exceptez Julien et deux ou trois autres, quel empereur ne souilla pas le trône d'abominations et de crimes ?
Le corps de l'histoire est souillé de contes qu'une vieille femme rougirait de répéter aujourd'hui
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Pyrrh. hist. 3
Oui, c'est pitié.... D'entendre autour de lui [du peuple] mille bouches mielleuses, Souillant le nom de citoyen, Lui dire que le sang orne des mains calleuses
Souiller le lit nuptial, la couche nuptiale, commettre un adultère.
3
Se souiller, Nature : v. réfl. Se rendre coupable de quelque chose qui souille.
Tout se souille, tout se corrompt dans cette tête [d'un pédant]
Le jour même qu'ils se sont souillés par des péchés
J'ignore si la nature a défait un grand homme [le czar Pierre Ier] d'un fils qui ne l'eût pas imité, ou si le père s'est souillé d'un crime horrible

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Soillié le voit [son tinel, massue], si commence à plorer ; Vient à une eve, si le corut laver
dans Bat. d'Aleschans, v. 4092
2
XIIIe s.
Se aucuns soelle le temple Dieu, ce est soi meisme, par pecié, Diex li demandera
dans Arch. des missions scient. t. v, p. 155
Comment portez vos cele andoille ? Ne veez-vos com elle soille ? Por la podre la traïnez
dans Ren. 2254
Qui veïst nos barons Antioche cerchier, Et ces paiens ocirre, et les membres trenchier, L'uns par deseure l'autre verser et tresbuchier, De sanc et de cervele font tous lor brans soiller
dans Ch. d'Ant. VI, 893
Elles se soillent en l'ordure De lecherie et de luxure Et des autres vilains pechés Dont tout li mons [monde] est entichés
dans Hist. litt. de la Fr. t. XVIII, p. 792
Pechié soilla tous ceulx qui oncques porent nestre
3
XVIe s.
Plustost que d'aller souiller dans le sang, comme feroit un pourceau dans la fange
S'il est de ceux qui n'ont que le titre de noblesse, laquelle il va souillant par actions pleines de vitupere....
Les pourceaux souillent [couvrent la truie]
dans Moyen de parvenir, p. 171
Si l'ardeur de M. de Foix ne l'eust emporté à poursuyvre trop asprement les restes de la victoire de Ravenne, il ne l'eust pas souillé de sa mort
de Michel de MONTAIGNE dans I, 351

ÉTYMOLOGIE

1
Même radical que pour souille ;prov. sulhar, solar ; portug. sujar ; vénit. sogiare. Il n'est pas besoin de recourir au germanique : goth. bi-sauljan ; allem. mod. sich suhlen, se vautrer.

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