Définition de DESTINER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : dè-sti-né ; au XVIe siècle, selon Palsgrave, p. 62, on prononçait detiner

DÉFINITIONS

1
Fixer par l'enchaînement des choses.
Dieu ne destine jamais la fin sans préparer les moyens
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Voc.
Les récompenses que Dieu a destinées à ceux qu'il aime
Sémantique : Par extension.
J'étais donc encore destiné à rendre ce devoir funèbre à très haute et très puissante princesse
C'eût été un trop grand soulagement pour un homme qui était destiné à être malheureux
2
Fixer, déterminer l'emploi, l'objet d'une personne. Destiner son fils au barreau.
La jurisprudence à laquelle on le destinait (car quel est le père qui aimât assez peu ses enfants pour les destiner aux mathématiques ?)....
....Bien que leur naissance au trône les destine
Fixer, déterminer l'emploi, l'objet d'une chose. Je destine cette somme à l'achat d'une terre.
Il se vit forcé de destiner sa place à un autre
Hé bien ! filles d'enfer, vos mains sont-elles prêtes ?.... à qui destinez-vous l'appareil qui vous suit ?
Quoi ! ce prince aimable.... qui vous aime, Verra finir ses jours qu'il vous a destinés ?
Préparer, réserver. On lui destinait de grandes récompenses.
Je sais à son retour l'accueil qu'il me destine
Votre père à l'autel vous destine un époux
Destiner avec de et un infinitif, avoir la résolation de. J'ai destiné de faire cela.
3
Se destiner, Nature : v. réfl. Avoir pour vue, pour carrière. Il se destine à l'Église.
Se destiner à quelqu'un, avoir le dessein de s'unir à lui par mariage.
Ce prince.... à qui même en secret je m'étais destinée

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Je prenroie maintenant la crois, et iroie avec vos vivre ou mourir, lequel que Diex m'aura destiné
2
XVe s.
Prince, chascun doit en son josne aé [âge] Prandre le temps qui lui est destiné
de Eustache DESCHAMPS dans Profiter de la jeun.
3
XVIe s.
Pour une plus grande commodité de l'execution qu'il avoit destinée
de Michel de MONTAIGNE dans I, 299
Ce doibt estre une action destinée et rassise [l'étude des saintes Écritures]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 398
Nul vent faict pour celuy qui n'a point de port destiné
de Michel de MONTAIGNE dans II, 9
Les dieux ont fatalement destiné l'estat de Rome pour exemplaire de....
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 85
Dez l'heure que je vous eus veue, je vous destinai un de mes livres
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 336
Quand je les destine [certains de mes membres] à certain poinct et heure de service, cette preordonnance les rebute
de Michel de MONTAIGNE dans III, 55
Numa dit qu'il falloit destiner la fonteinne qui sourdoit au lieu mesme, aux religieuses vestales
de Jacques AMYOT dans Numa, 23
Theatre ou auditoire de musique destiné à ouir les jeux des musiciens
de Jacques AMYOT dans Péric. 29

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et espagn. destinar ; ital. destinare ; du latin destinare, de la préposition de, et stinare, pour stanare, fixer, qui paraît une forme allongée de stare, être debout, ferme.

Synonymes de DESTINER

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