Définition de EFFAROUCHER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : è-fa-rou-ché

DÉFINITIONS

1
Effrayer, faire fuir, en parlant des animaux. Effaroucher du gibier.
Les cris effrayants de l'armée ennemie, joints à une grêle de traits et de pierres lancées de divers côtés par les archers et les frondeurs, les troublaient [les éléphants], les effarouchaient, les mettaient en fureur, et souvent les obligeaient de se tourner contre leurs propres troupes
2
Mettre en crainte et en défiance.
Il faut, si vous m'en croyez, n'effaroucher personne
Phelippeaux acheva d'effaroucher son père par tous les détails qu'il lui rapporta
C'était la funeste régence de Brunehault qui avait surtout effarouché la nation
Trop d'éclat l'effarouche ; il voit d'un oeil sévère Dans le bien qu'on lui fait le mal qu'on peut lui faire
Nature : Absolument.
Un homme de talent, s'il est austère, il effarouche
de Jean de LA BRUYÈRE dans XII
Sémantique : Fig. Effaroucher les pigeons, éloigner d'une maison les personnes qui y apportent profit.
3
Sémantique : Fig. Rendre quelqu'un moins traitable, le choquer.
Et ceux que vos rigueurs ne font qu'effaroucher
Et je n'ai plus un coeur que le crime effarouche
Ils [les épicuriens] n'ont reconnu des dieux que par bienséance, pour ne pas effaroucher la canaille d'Athènes
Un front cicatrisé par la guerre et le temps Effarouchait en vain mon coeur et mes beaux ans
Elle ne fut ni surprise de sa conquête ni effarouchée d'une prompte déclaration
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Mme de Maintenon, t. II, p. 3, dans POUGENS
4
S'effaroucher, Nature : v. réfl. Être effarouché. Ce cheval s'est effarouché.
Sémantique : Fig.
Mon coeur s'en effarouche, et j'en frémis d'horreur
Vous lui cachez, madame, un secret qui le touche ; Je crains qu'en l'apprenant son coeur ne s'effarouche
Ne t'effarouche pas d'un feu dont je fais gloire
C'est un étrange fait qu'avec tant de lumières Vous vous effarouchiez toujours sur ces matières
Les hypocrites n'ont point entendu raillerie ; ils se sont effarouchés d'abord et ont trouvé étrange que j'eusse la hardiesse de jouer leurs grimaces
Je sais que vos attraits, encor dans leur printemps, Pourraient s'effaroucher de l'hiver de mes ans
Le lecteur se scandalise et s'effarouche de tout
Il se dit aussi des sentiments.
Que ton ambition ne s'effarouche pas
Je connais sa vertu prompte à s'effaroucher

HISTORIQUE

1
XVIe s.
S'effaroucher de voir un homme mort
de Michel de MONTAIGNE dans I, 80
Cette sotte humeur de s'effaroucher des formes contraires aux notres
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 123
Sans raison quelconque, comme bestes effarouchées, ilz s'alloient eulx mêmes enferrer
de Jacques AMYOT dans P. Aemil. 33
Au lieu qu'il avoit trouvé l'isle toute effarouchée, sauvage et haïe par les naturels habitans mesme
de Jacques AMYOT dans Timol. 46
Ce boeuf s'effaroucha lors contre le bouvier qui le menoit
de Jacques AMYOT dans Dion, 49
S'effaroucher ou s'offenser des paroles, est preuve de grande foiblesse ou d'estre touché de la maladie

ÉTYMOLOGIE

1
É- pour es- préfixe, et farouche ; Berry, effourâcher.

Synonymes de EFFAROUCHER