Définition de ATTRIBUER

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : a-tri-bu-é

DÉFINITIONS

1
Attacher, annexer, conférer. Attribuer au Conseil d'État la connaissance de telles et telles affaires. Les anciens attribuaient une nature divine à la terre.
C'est contre cette puissance absolue qu'on veut attribuer aux décemvirs, que je m'élève aujourd'hui
Le roi défendit aux princes et aux pairs d'aller opiner dans le parlement de Paris sur des affaires dont il attribuait la connaissance à son Conseil privé
2
Rapporter à, imputer. Attribuer à quelqu'un le salut de l'empire. Il attribuait tous nos succès au hasard. On vous attribue beaucoup de propos que vous n'avez jamais tenus. On lui attribue le pamphlet qui vient de paraître.
On ne se trompe pas, chrétiens, quand on attribue tout à la prière ; Dieu, qui l'inspire, ne lui peut rien refuser
Dans ma confusion que Roxane, madame, Attribuait encore à l'excès de ma flamme
3
S'attribuer, attribuer à soi, revendiquer. Il s'attribue plus d'habileté qu'aux autres. Chacun s'attribue l'honneur du bien qui se fait. De sorte que des deux côtés on s'attribua l'avantage de la journée.
Il n'a pas cru s'attribuer trop, quand il s'est dit l'égal de Dieu
4
S'attribuer, Nature : v. réfl. Être attribué. Le nom de père du peuple s'attribue justement à Louis XII.

SYNONYME

1
ATTRIBUER, IMPUTER. Imputer veut dire que l'on met sur le compte de ; attribuer, que l'on attache à, que l'on rapporte à. Par conséquent, attribuer a une signification plus générale. Ce qu'on attribue n'implique rien de favorable ni de défavorable. Ce qu'on impute n'est pas indifférent, c'est un blâme, ou quelquefois une louange ; car on impute aussi à bien, à mérite. Attribuer des vers à quelqu'un, c'est dire seulement, à tort ou à droit, qu'il en est l'auteur ; imputer des vers à quelqu'un, ce serait faire entendre que les vers dont on parle méritent l'animadversion.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Que ce qui estoit le fourfait de Appius Claudius, il ne vousissent atribuer à lui
de Pierre BERCHEURE dans f° 67, recto.
Felicité qui est si très grant bien et qui ne doit pas estre attribuée à fortune
Et entre les premieres et les plus nobles conditions que il lui attribuet
de Nicolas ORESME dans ib. 28
2
XVe s.
Le roi Philippe a acquis le chastel de Arleux en Pailluel, qui est terre de l'empire, et l'a attribué au royaume de France
Ainsi s'en vouloit chacune partie attribuer l'honneur
Attribuer à Dieu [les grâces et honneurs qu'il avait reçus]
de Philippe de COMMINES dans V, 9
3
XVIe s.
Et de fait, le nom de seigneur ne s'attribue particulierement à Jesus Christ pour autre raison, sinon....
Les privileges qu'ils s'attribuent
de Jean CALVIN dans ib. 911
Attribuer au rang le loz qui appartient au merite
de Michel de MONTAIGNE dans I, 4
Aulcuns attribuoient la cause de la mort du jeune Caton à la crainte
de Michel de MONTAIGNE dans I, 265
Ils attribuoient la divinité, non seulement aux vertus, mais aussi aux vices
de Michel de MONTAIGNE dans II, 251
Le juge ne peult attribuer à punition ce qui vient à gré à celuy qui le souffre
de Michel de MONTAIGNE dans II, 258
Nous en attribuerons justement la coulpe à nous-mesmes
de Jacques AMYOT dans Démosth. 1

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. attribuir ; espagn. atribuir ; ital. attribuire ; de attribuere, de ad, à, et tribuere, accorder (voy. TRIBUT).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Ajoutez :
Attribuer à négligence, regarder la négligence comme cause de.
Je ne supporterais pas l'idée que vous attribuassiez à négligence ou à indifférence un silence que je compte parmi les malheurs de mon état

Synonymes de ATTRIBUER

Termes proches de ATTRIBUER