Définition de FRAYEUR

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : frè-ieur

DÉFINITIONS

1
Grande peur.
Grâces aux dieux, Cinna, ma frayeur était vaine
Ce monarque étonné à ses frayeurs déjà s'était abandonné
Mais enfin, dans l'obscurité, Je vois notre maison, et ma frayeur s'évade
La conscience du parricide [Caïn] agitée de continuelles frayeurs
Comme les magistrats, après avoir fait rouer quelques malfaiteurs, ordonnent que l'on exposera en plusieurs endroits, sur les grands chemins, leurs membres écartelés, pour faire frayeur aux autres scélérats
Voici ce qui glacera le coeur, ce qui achèvera d'éteindre la voix, ce qui répandra la frayeur dans toutes les veines : je m'en vais vo comment Dieu me traitera
Les chrétiens ne connaissent plus la sainte frayeur dont on était saisi autrefois à la vue du sacrifice [l'hostie]
Il donne à la frayeur ce qu'il doit au respect
Par de vaines frayeurs cessez de m'offenser
La frayeur les emporte [les chevaux]
de Jean RACINE dans ib. V, 6
Et lorsque avec frayeur je parais à vos yeux
Ah ! sais-tu mes frayeurs ? sais-tu que dans ces lieux J'ai vu du fier Orcan le visage odieux ?
Que ne peut la frayeur sur l'esprit des mortels ?
Que la pénitence dans ce dernier moment [à l'agonie] n'est plus qu'un désespoir sans confiance ou qu'une frayeur sans mérite
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Inconst.
Sémantique : Par exagération. Faire frayeur, exciter un sentiment de malaise que l'on compare à une grande crainte.
La longueur de nos réponses fait frayeur
Il y eut l'autre jour une vieille décrépite qui se présenta au dîner du roi ; elle faisait frayeur
Racine a dit : la frayeur d'un jour, pour la frayeur que cause ce jour.
Nous voici donc, hélas ! à ce jour détestable Dont la seule frayeur me rendait misérable

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Naymes li dus fu moult en grant freor
dans Ronc. p. 138
N'aiez pas freor, Que tres qu'au jor [vous] Poez demener joie
dans Romancero, p. 67
2
XIVe s.
À Poitiers [ils] puent bien cheminer sans freour ; Entre Englois et François estoit l'eaue grignour
dans Guesclin. 19543
3
XVe s.
Frayeur souvent l'omme devoye
dans Myst. du siége d'Orléans, p. 697

ÉTYMOLOGIE

1
Picard, freu ; prov. freior, frior. D'après le provençal esfreidar, effrayer, qui a un d, Diez voit dans ces mots le radical latin frigidus, froid, et tire frayeur du latin frigorem, frigdorem, froid, frisson, la frayeur causant du froid, du frisson. On a proposé aussi le latin fragor, fracas ; mais, outre le sens, qui ne cadre pas très bien, on ne voit pas comment le d serait venu dans le provençal.

Synonymes de FRAYEUR

Termes proches de FRAYEUR