L'oeuvre La conversation de Jacques DELILLE

Ecrit par Jacques DELILLE

Date : 1812

Citations de "La conversation"

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Utilisé pour le motCitation
APPRIVOISERAu lieu d'apprivoiser ses moeurs, L'âge n'a fait qu'aigrir ses farouches humeurs
CLUBDans les clubs ébranlés par leurs rauques accents Il laisse s'enrouer leurs gosiers glapissants
DÉCLINTelle autrefois dans son brillant déclin J'ai vu la célèbre Geoffrin
DÉHONTÉ, ÉEVoyez cet homme déhonté Qui va portant dans tout son voisinage Et son impudent verbiage Et son caractère effronté
DÉLECTABLEOn parle de banquet ? il vous cite sa table ; De vin ? le sien est délectable
DÉRIDERLe riant Épicurien Y déridait l'âpre Stoïcien
DIGNITÉLà brillaient sans orgueil mais non sans dignité Les Périclès, et les Alcibiades
DISCOUREUR, EUSEL'aimable discoureur jamais ne nous occupe De ses talents, de son emploi
DISPOSL'échange des pensers veut une âme plus vive, Des sens moins paresseux, un esprit plus dispos
DISPUTEUR, EUSEMais je n'ai point encor tracé le disputeur, Dans le choc des avis intrépide lutteur
DOMINATEUR, TRICEDu coeur humain sombres dominatrices, C'est vous surtout, fougueuses passions....
ÉCOUTOIRDéjà, pour secourir son oreille un peu dure, Orgon vers lui tourne son écoutoir
ENFOUI, IED'un trésor enfoui receleur odieux
ENNUYÉ, ÉESi l'homme ennuyeux déplaît tant, L'homme ennuyé prétendrait-il à plaire ?
ENTRETIENSon entretien est un échange
ENVOLÉ, ÉEÀ peine enfin les derniers mots, De leur impulsion tardive Frappant son âme inattentive, Du discours envolé lui portent les échos
ÉPINGLEJ'aime à rêver, mais ne veux pas Qu'à coups d'épingle on me réveille
ESCRIMESa vie est un combat, son commerce une escrime
EXCÉDÉ, ÉEIl ranime vingt fois l'auditoire excédé
FABLIERJadis, quand je traçai les lois du paysage, De notre aimable fablier [la Fontaine] Empruntant le simple langage....
FACONDEDerrière chaque siége exerçant sa faconde, Et d'un vague intérêt fatiguant tout le monde
FLAIRERÀ peine dans la chambre il a fait son entrée, Il flaire votre opinion
FONTEQue les fontes de neige ont enflé la Dordogne
FORUMSi du forum les fougueuses cabales Ou du sénat les discordes fatales....
GAZETIERGazetier scandaleux, sur la liste inhumaine Il enregistre à son retour, Nuit par nuit, jour par jour, semaine par semaine, Les revers de l'hymen, les exploits de l'amour
GORGEEt des monts du Frioul, des gorges du Tyrol, L'aigle rapide a déjà pris son vol
GRONDERLaissez-le seul [le mécontent], il se gronde lui-même
HISTORIETTEIl compile, chaque matin, Quelque sentence ou quelque historiette ; Puis, quand il a rassemblé son butin, De salon en salon, à quiconque l'approche, De son savoir d'emprunt il prodigue l'ennui
HUMORISTECet humoriste Dont la hargneuse déraison Dans la société vient verser son poison
IMMORTALITÉLe dogme consolant de l'immortalité
IMPROMPTUD'avance il aiguisa tous les traits qu'il décoche, Et tout son esprit impromptu Était en brouillon dans sa poche
INATTENTIF, IVEEt de la phrase fugitive à peine enfin les derniers mots, Frappant son âme inattentive...
INCENDIAIREJe maudis les bibliothèques, Et suis près d'excuser l'incendiaire Omar
INDISCRET, ÈTEL'homme indiscret, par un défaut contraire, Prend plaisir à tout révéler
INDISCRET, ÈTEUn indiscret est toujours curieux
INTERROGEROubliant que ce ton léger Dans un étranger est blâmable, Et que l'amitié seule a droit d'interroger
INTRAITABLEDe l'intraitable vérité L'incommode sévérité
IRONIEEt l'ironie au ris moqueur
IRRITABILITÉDe sa vanité chatouilleuse La prompte irritabilité D'une exigence pointilleuse Fatigue la société
JETERPuis tout à coup se jetant sur eux deux : Monsieur, dit-il, s'adressant à l'un d'eux...
LÂCHERSitôt qu'il lâche une parole, [il] Veut lire dans vos yeux l'effet de son discours
LIVRE.... Un beau jour, de rentiers naufragés Tous les débris à la fois submergés Allèrent se noyer dans la mer du grand-livre
LUCUBRATEURL'orgueil discret, la morgue taciturne De ce savant, lucubrateur nocturne
LUIVide de vous et rempli de lui-même
MARAISImmobile au milieu de ses dormantes eaux, Le marais paresseux tranquillement sommeille Sur le limon fangeux qui nourrit ses roseaux
MÉTICULEUX, EUSEAjoutons le calme stupide, Le ton méticuleux et l'orgueil circonspect De ce mortel, pour lui plein de respect, Qui croit en conversant sa gloire compromise
MOIÀ tout propos, dans chaque phrase, Le moi régnant, le moi vainqueur, Est dans sa bouche ainsi que dans son coeur
MONDEÀ propos, c'est lundi la fête de Chloé ; Sa maison, on le sait, est l'arche de Noé ; La ville, les faubourgs, chez elle tout abonde ; De ce chaos il faudra faire un monde
MONOLOGUEJadis, quand de la scène il imagina l'art, Thespis, dit-on, créa le dialogue ; Mais l'inventeur du monologue Fut probablement un bavard
MOTEt faisait jaillir à propos Le feu de la saillie et l'éclair des bons mots
MOURIRTremble qu'une pensée, une maxime, un mot N'aille mourir dans l'oreille d'un sot !
MUTILERMutilait sans pitié les tiges inégales Dont la tête orgueilleuse ombrageait leurs rivales
NÉ, NÉEMais pour lui rien n'émeut son âme appesantie ; N'en soyez pas surpris, il est né fatigué
NÉGLIGENCEMais le dédain, la tiède négligence, Et d'un coeur froid le calme injurieux
NOMÔ qu'un grand nom, dit-il, est un poids incommode !
OBLIGEANCEDe ma longue obligeance enfin je me sens las ; Pour y suffire il faudrait un Atlas
OISIF, IVEMais non : il faut que le public essuie Le mal contagieux d'un oisif qui s'ennuie
ORGANEL'organe humain ne veut ni raideur, ni mollesse ; Trop faible il nous échappe, et trop fort il nous blesse
PAPILLOTER[Le babillard] Parce qu'il fait du bruit, il croit faire merveille, Papillote à mes yeux, et lasse mon oreille
PARIl enregistre à son retour Nuit par nuit, jour par jour, semaine par semaine, Les revers de l'hymen, les exploits de l'amour
PARLERLe doux parler nous plaît ; et, toujours redouté, L'homme le plus bruyant est le moins écouté
PARLEUR, EUSEAinsi nous plaît le parleur agréable ; Son amabilité rend tout le monde aimable
PARTOUTIl a partout affaire, il a partout accès
PEUPeu dit beaucoup à qui sait écouter
PHOSPHOREL'un veut qu'on l'aime et l'autre qu'on l'admire ; L'un se fait craindre et l'autre nous attire ; L'un est le phosphore brillant Qui luit sans échauffer....
PINCEEt comme ces pinces fidèles, Qui des tisons de mon ardent foyer, De temps en temps, pour m'égayer, Font pétiller les vives étincelles
POLI, IELe discoureur aimable est ce mortel charmant Qui, poli sans fadeur, confiant sans audace, Répond avec justesse, interrompt avec grâce
POMPEUSEMENTRoulant pompeusement ses flots majestueux
PONTIFICATIl [un érudit] sait par coeur les noms des princes du sénat, Tous les Romains promus au grand pontificat
POPULACIER, IÈREIl [le rabâcheur] hante tous les lieux propres à son métier, Et des salons Trublet populacier, Emmagasine à l'aventure Le bel esprit dont il est le courtier
PRÊCHEREt, pour prêcher d'exemple, éteint une bougie Qui brûle sans nécessité
PRÉCIEUX, EUSEMais il hait encor plus le jargon précieux
PRÊTE-NOMRéclame le mot s'il prospère, Et, s'il déplaît, le laisse au prête-nom
PROIERegardez cet avare en proie à sa richesse, Et d'un gros revenu puni par sa tristesse
PROMU, UE[Il connaît] Tous les Romains promus au grand pontificat, Au rang d'édile, au tribunat
PROPOSLe tact de l'à-propos, le soin des convenances
QUESTIONNEUR, EUSEUn sot questionneur, Malgré nous introduit, trouble notre bonheur
RABÂCHEUR, EUSEMais où trouver des antidotes Contre ce rabâcheur d'anciennes anecdotes... ?
RACHETERPense, à force de bruit, racheter sa bêtise, Et m'afflige de sa gaieté
RACONTERIl va pour voir, revient pour raconter, Et raconte pour qu'on l'admire
REFROGNER ou RENFROGNERPuis renfrognant sa maigre et dolente effigie, Qui par le chambertin ne fut jamais rougie
RENCONTRESa rencontre [d'un homme chagrin] est un choc, sa visite un danger ; On l'évite avec soin, on l'aborde avec crainte
RÉPÉTÉ, ÉEMais tout récit déplaît s'il est trop répété
ROUGIRVous mentirez pour moi, je rougirai pour vous
RUMEURCes petits intérêts, ces nouveautés futiles, Qui des grandes cités composent les rumeurs
SCÈNE[Il] Met son âme en parade et son esprit en scène
SCOLASTIQUESouvent encore avec délices, De nos scolastiques essais Nous nous rappellions les esquisses
SELDe sel sans âpreté, de gaîté sans grimace [il] Assaisonne ses moindres mots
SILes si, les mais, les oui, les non, Toujours à contre-sens, toujours hors de saison, Échappent, au hasard, à sa molle indolence
SINGERDes travers étrangers [il] fait nos amusements, Singe les lords anglais, les barons allemands
SOLÉCISMEQuelquefois à la langue, en dépit du purisme, Ose faire présent d'un heureux solécisme, Scandale du grammairien
SOUSCRIPTEURVeuillez bien m'inscrire d'avance Sur la liste des souscripteurs
SPLEENLe spleen gagne partout, sitôt qu'on vous annonce
SUCCOMBERHarassé, fatigué, je succombe au sommeil
SUCREL'écrivain à la mode, entre un double flambeau, Et son verre, et son sucre, et sa carafe d'eau
TÂTERTâte tous les sujets et guette tous les mots
TONMonsieur, dit-il, haussant le ton, Je ne suis plus de mon opinion
TORTURE[Ils] Mettaient la langue à la torture, Et triomphaient de n'être pas compris
TREILLELe pardon sur la bouche et le verre à la main, Se verser en riant le doux jus de la treille
VANITEUX, EUSEEh ! pourrais-je oublier la faiblesse honteuse De cet homme alarmé d'un rien, Qui, de sa crainte vaniteuse, Trouble le plus doux entretien ?
VERMINEUX, EUSE[Lui dans le fond de son docte réduit] De ses tablettes vermineuses Ayant compilé jour et nuit Les richesses volumineuses
VIDEVide de vous et rempli de lui-même, Son amour-propre extrême, Au plus touchant récit, au trait le plus brillant, à l'éloquence la plus vive Refuse de prêter une oreille attentive

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