Définition de SI

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : si

DÉFINITIONS

1
En cas que, pourvu que, supposé que. Il viendra s'il fait beau. Si on vous dit que je ne suis pas votre ami, ne le croyez pas.
J'ai cru qu'il ne serait pas contre le devoir d'un philosophe, si je faisais voir....
de René DESCARTES dans Épit.
Si nous ouvrons un peu les yeux, et si nous considérons la suite des choses, ni ce crime des Juifs ni son châtiment, ne pourront nous être cachés
Le bien qu'on fait n'est jamais perdu : si les hommes l'oublient, les dieux s'en souviennent et le récompensent
Philippe, irrité, répliqua : Si j'entre dans la Laconie, je vous en chasserai tous. Ils lui répondirent : Si
Nature : Elliptiquement. Il parle comme s'il était le maître (comme il parlerait s'il était....) Il est plus content que si on lui donnait un trésor (qu'il ne serait content si on....)
2
Si gouverne l'indicatif : S'il venait, il me ferait plaisir ; s'il était venu, je l'aurais su.
Cependant on peut mettre aussi le plus-que-parfait du subjonctif au lieu du plus-que-parfait de l'indicatif : S'il fût venu, je l'aurais su.
Sage s'il eût remis une légère offense
Si vous fussiez venue à Vichy et de là ici, c'était une chose naturelle
Si l'on eût fait cette question [sur Dieu] aux gens du peuple, ils n'auraient su que répondre ; si à des étudiants, ils auraient parlé sans s'entendre
Si tu fusses tombée en ces gouffres liquides
Si ne prend ce subjonctif qu'avec les verbes auxiliaires : Si je vous eusse trouvé, ou si vous avais trouvé ; si j'y fusse allé, ou si j'y étais allé.
3
Il y a quelques exemples de si avec le conditionnel.
Que te sert de percer les plus secrets abîmes Où se perd à nos sens l'immense Trinité, Si ton intérieur, manquant d'humilité, Ne lui saurait offrir d'agréables victimes !
Si vous auriez de la répugnance à me voir votre belle-mère, je n'en aurais pas moins sans doute à vous voir mon beau-fils
Il est utile de le lire de suite [un ouvrage]... et, si l'on y désirerait plus de solidité et de profondeur, on peut profiter beaucoup en le lisant...
de D'AGUESSEAU dans Instit. sur l'étude et les exerc. propres à former un magistr.
Cette tournure a vieilli ; cependant elle serait encore de mise en certains cas, par exemple dans la phrase de d'Aguesseau.
4
Au lieu de répéter le si, on peut se servir de que avec le subjonctif.
Observe que, bien qu'on puisse répéter le si, la manière la plus ordinaire et la plus naturelle est de se servir de que
Ce serait chose plaisante si les malades guérissaient et qu'on m'en vînt remercier
Si Babylone eût pu croire qu'elle eût été périssable comme toutes les choses humaines, et qu'une confiance insensée ne l'eût pas jetée dans l'aveuglement....
Quand la construction est négative, au lieu d'un second si, ou de son remplaçant que, on peut mettre ni.
Si on n'aimait pas les justes, ni on ne les protégeait pas pour eux-mêmes, il les faudrait protéger pour le bien public
5
Si peut se répéter devant deux substantifs.
Et je serais heureux, si la foi, si l'honneur, Ne me reprochaient point mon injuste bonheur
On peut mettre le verbe au singulier, si les deux substantifs sont pris dans un sens disjonctif : Si votre père, si votre mère vient à mourir, c'est-à-dire si votre père meurt, ou si votre mère meurt ; c'est l'un des deux substantifs qui est sujet. Mais on dira : Si l'amour, si la reconnaissance m'attachent à vous, parce que ces deux choses existent ensemble et que les deux substantifs sont le sujet complexe de la proposition.
6
Si, dans une construction elliptique où il n'y a pas de membre principal, exprime une sorte de souhait.
Si j'arrondissais mes États ! Si je pouvais remplir mes coffres de ducats ! Si j'apprenais l'hébreu, les sciences, l'histoire ! Tout cela c'est la mer à boire
Encore s'il eût plu à Dieu de lui conserver ce goût sensible de la piété qu'il avait renouvelé dans son coeur au commencement de sa pénitence !
Encor si ce banni n'eût rien aimé sur terre !
Dans une construction semblable, il exprime quelquefois une forte affirmation et comme une sorte d'indignation de ce qu'on met la chose en doute.
Comment, coquine, si je suis malade, si je suis malade, impudente !
Albert : Vous avez donc guéri de ces maux quelquefois ? - Crispin : Moi ? si j'en ai guéri ! ah ! vraiment je le crois
Quoi ! vous regrettez Minutolo ? - Isabelle : Si je le regrette !
de LA MOTTE dans Minutolo, sc. 14
Vous vous en souvenez ? - Si je m'en souviens !
de BRUEYS dans Avoc. Pat. I, 6
Zaïre, vous m'aimez ? - Dieu ! si je l'aime, hélas !
Ah si !.... avec une suspension, exprime un souhait qu'on ne veut ou n'ose exprimer.
Ils s'aiment jusqu'au bout, malgré l'effort des ans ; Ah ! si.... mais autre part j'ai porté mes présents
de Jean de LA FONTAINE dans Phil. et Bauc.
7
Avec si on peut quelquefois sous-entendre un verbe antécédent.
Je ne puis dire assurément quand je partirai d'ici, si dans un mois, dans deux ou dans trois
Vous m'aimez, je l'ai su de votre propre bouche ; Je l'ai su de Dorante, et votre amour me touche, Si trop peu pour vous rendre un amour tout pareil, Assez pour vous donner un fidèle conseil
Si l'on considère son ouvrage incontinent après l'avoir fait, on en est encore tout prévenu ; si trop longtemps après, on n'y entre plus
Si j'épouse une femme avare, elle ne me ruinera point ; si une joueuse, elle pourra m'enrichir ; si une savante, elle pourra m'instruire ; si une prude, elle ne sera point emportée ; si une emportée, elle exercera ma patience ; si une coquette, elle voudra me plaire ; si une galante, elle le sera peut-être jusqu'à m'aimer
de Jean de LA BRUYÈRE dans III
Chacun peut écrire chez nous [Anglais] ce qu'il pense, à ses risques et périls ; c'est la seule manière de parler à sa nation ; si elle trouve que vous avez parlé ridiculement, elle vous siffle ; si séditieusement, elle vous punit ; si sagement et noblement, elle vous aime et vous récompense
Vous êtes digne ou indigne de la grâce que vous implorez ; si digne, il [Dieu] le sait mieux que vous ; si indigne, on commet un crime de plus en demandant ce qu'on ne mérite pas
Sur cette construction, Condillac remarque : La Bruyère paraît aimer ce tour, et en fait usage assez souvent ; mais il ferait encore mieux de supprimer les si et de dire : si j'épouse, Hermas, une femme avare, elle ne me ruinera pas ; une joueuse, elle pourra m'enrichir, Art d'écr. I, 10. La construction conseillée par Condillac est bonne sans doute ; mais l'autre est meilleure.
8
Si admet aussi d'autres ellipses de verbes.
M. le Prince avait convié plusieurs gentilshommes à son ballet ; mais ils s'en excusèrent ; si par faute d'argent ou pour autres considérations, c'est à vous à le deviner
de François de MALHERBE dans Lett. à Peiresc, 13 févr. 1615
Tessé fut déclaré plénipotentiaire du roi à Rome avec pouvoir de prendre le titre d'ambassadeur si et quand il le jugerait à propos
9
Si s'emploie pour exprimer non une supposition, mais une chose certaine. Si je suis gai, c'est que j'en ai le sujet ; cela veut dire : je suis gai et j'en ai sujet.
S'il est pauvre, faut-il le mépriser ? Comment oses-tu dire que tu es de noble race, si tu es le plus traître de tous les hommes ?
Si la lune est pesante à la manière des corps terrestres ; si elle est portée vers la terre par la même force qui les y porte ; si, selon l'expression de M. Newton, elle pèse sur la terre, la même cause agit dans tout ce merveilleux assemblage de corps célestes
10
D'autres fois si marque opposition.
Si la vie et la mort de Socrate sont d'un sage, la vie et la mort de Jésus sont d'un Dieu
11
S'il le fut, si jamais il le fut, et autres locutions de ce genre équivalent au superlatif.
Ce chasseur perce donc un gros de courtisans, Plein de zèle, échauffé, s'il le fut de sa vie
12
Et, ou si quelque autre chose.... et, ou si rien...., se disent pour exprimer en bloc tout ce qu'on ne veut pas énumérer. Un torrent, ou s'il est rien de plus impétueux.
Elle redevient rose, Oeillet, aurore, et si quelque autre chose De plus riant se peut imaginer
de Jean de LA FONTAINE dans Abbesse.
13
Que si s'emploie quelquefois au commencement des phrases pour si. Que si vous m'alléguez cette raison, je dirai.... voy. QUE 2, n° 18.
14
Combien. Vous savez si je vous aime.
15
Si construit de façon que le membre de phrase qu'il gouverne, joue le rôle de substantif composé.
Tout ce que je lui demande [à M. de Grignan], c'est de conserver votre coeur et le mien.... songez que je recevrai comme une grâce s'il m'oblige à l'aimer toujours
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à Mme de Grignan, 13 oct. 1673
16
Il marque le doute, l'interrogation. Je ne sais s'il est arrivé. Je doute si vous viendrez à bout de cette affaire. Dites-moi si vous irez là.
Je laisse au jugement de mes auditeurs si je me suis assez bien acquitté de ce devoir pour justifier par là ces deux scènes
Et je remets, madame, au jugement de tous Si qui donne à vos gens est sans amour pour vous, Et si ce traitement marque une âme commune
Et je suis en suspens si, pour me l'acquérir, Aux extrêmes moyens je ne dois point courir
Je suis dans l'incertitude si, pour me venger de l'affront, je dois me battre avec mon homme, ou bien le faire assassiner
17
Ou si, ou bien si, forme interrogative.
Justes cieux ! me trompé-je encore à l'apparence, Ou si je vois enfin mon unique espérance ?
Tombé-je dans l'erreur, ou si j'en vais sortir ?
Avez-vous oublié que vous parlez à moi, Ou si vous présumez être déjà mon roi ?
Mandez-moi les sentiments de ma tante sur notre succession : veut-elle suivre mon exemple, ou si elle veut retirer ma part ?
Hé bien, seigneur, hé bien trouvez-vous quelques charmes à voir couler des pleurs que font verser vos armes, Ou si vous m'enviez, en l'état où je suis, La triste liberté de cacher mes ennuis ?
Tout genre d'écrire reçoit-il le sublime, ou s'il n'y a que les grands sujets qui en soient capables ?
A-t-elle [la loi] introduit les fidéicommis, ou si elle les tolère ?
de Jean de LA BRUYÈRE dans XIV
Voilà, dit le chevalier, un réveil assez gai et assez bouffon ; et à qui en as-tu donc, ou si c'est aux anges que tu ris ?
Enfin exigea-t-il vos hommages comme un tyran, ou s'il mérita votre tendresse comme un vrai père ?
À propos des vers de Corneille cités ci-dessus : tombé-je dans l'erreur, ou si j'en vais sortir, etc. ? Voltaire dit : " Il faut : ou bien vais-je en sortir ? Il n'y a qu'un cas où ce si est admis, c'est en interrogation : si je parle ? si j'obéis ? si je commets ce crime ? On sous-entend : qu'arrivera-t-il ? qu'en penserez-vous ? " Comm. Corn. Rem. Héracl. IV, 4. Il est impossible de donner son assentiment à la critique de Voltaire. La tournure qu'il blâme est bonne en soi, et a pour elle les meilleurs auteurs.
18
Si tant est que, avec le subjonctif, s'il est vrai que, avec le sens d'une concession que l'on fait, sans être bien convaincu soi-même. Si tant est que la chose soit comme vous dites, il faudra....
19
Si ce n'est, excepté. Si ce n'est eux, quels hommes eussent osé l'entreprendre ? Il vous ressemble, si ce n'est qu'il a les cheveux plus noirs.
Si ce n'est toi, c'est donc ton frère
20
Si ce n'était.... sans.... Si ce n'était la crainte de vous déplaire. Dans ce cas on peut supprimer si. N'était la crainte de vous déplaire, je parlerais hardiment.
21
Si.... ne, à moins que. Si je ne me trompe.
22
Nature : S. m. Un si, une objection.
L'un alléguait que l'héritage Était frayant et rude, et l'autre un autre si
Les si, les car, les contrats sont la porte, Par où la noise entra dans l'univers
de Jean de LA FONTAINE dans Belph.
Ces protestations ne coûtent pas grand'chose, Alors qu'à leur effet un pareil si s'oppose
Que le diable t'emporte avec tes si et tes mais
Je vous félicite d'avoir obtenu pleine et entière justice, et d'avoir été loué de vos contemporains sans si, ni mais, ni car
de Denis DIDEROT dans Lett. à Falconet, févr. 1766
J'en ai deux autres [lettres] que, quoi que tu puisses croire, je ne changerais sûrement pas contre celles-là, quand tous les si du monde y seraient
Les si, les mais, les oui, les non, Toujours à contre-sens, toujours hors de saison, Échappent, au hasard, à sa molle indolence
On dit de même : Il a toujours des si, des mais.
23
Si, substantif, s'emploie populairement aussi pour marquer un défaut dans la chose dont il s'agit. Voilà un bon cheval ; il n'y a point de si. Quel si y trouvez-vous ?

REMARQUE

1
Si perd son i devant il et ils : s'il vient, s'ils viennent. Mais il ne le perd devant aucun autre mot, par quelque voyelle que ce mot commence.

HISTORIQUE

1
IXe s.
Si Loddwigs sagrament que son fradre Karlo jurat, conservat
dans Serment
2
Xe s.
[Elle] Volt lo seule [siècle] lazsier, si ruovet [l'ordonne] Crist
dans Eulalie
3
XIe s.
Sed il fut graim [chagrin], ne l'estut [il n'est besoin] demander
dans St Alexis, XXVI
S'en volt ostages [s'il en veut otages], e vos l'en enveiez
dans Chans. de Rol. III
Se il fust vif, je l'eüsse amenet
dans ib. LIII
4
XIIe s.
Nule chançon ne m'agrée, S'el ne vient de fine amor
dans Couci, I
Je chantasse volentiers liement, Se j'en trouvasse en mon cuer l'achoison [l'occasion]
dans ib. IX
Mais je ne puis dire, se je ne ment [à moins de mentir], Qu'aie [que j'aie] d'amors nule rien se mal non
dans ib.
Se j'avoie [quand même j'aurais] le sens qu'ot Salemons, Si me feroit Amors pour fol tenir
dans ib. XII
J'ai assez plus de duel [deuil] et de pesance, Que n'auroit jà li rois, s'il perdoit France
dans ib. XXIV
5
XIIIe s.
Je n'entreprendrai cestui plait ne autre, se parvos consaus non
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans XLVIII
Je verroie tes membres et ta teste trancher, Se jamais ne devoie [quand je ne devrais jamais] en France repairer
dans Berte, XI
Dont doi je prendre en gré se j'ai froid et pouverte [pauvreté]
dans ib. XXX
Ahi ! mere, fait-ele, com auriez coeur marri, Se vous saviez....
dans ib. LIX
Car se ne fust mal et pechiés Dont li mondes est entechiés, L'en eüst onques roi veü, Ne juge en terre congneü
dans la Rose, 5591
6
XVe s.
Si vous plait, vous nous direz quelle chose ceux de la Calongne ont dit ni fait envers vous
Fiez vous y ; à qui ? en quoy ? Comme je voy, riens n'est sans sy
de Charles D'ORLÉANS dans Rondeau.
Brief, c'est une droicte plaisance, Que d'ouyr mignons en bancquetz ; Car en celle où l'on met l'advance, Il y a toujours sy ou mès
de COQUILL. dans Droits nouv.
Et que se ledit bastard ne se trouvoit point chargé d'avoir voulu..., que incontinent le feroit delivrer
de Philippe de COMMINES dans I, 1
7
XVIe s.
Si tu es de Dieu, si parle ; si tu es de l'aultre, si t'en va
En vos propositions tant y a de si et de mais, que je ne sçaurois rien fonder
de François RABELAIS dans ib. III, 10
Où il n'y a nulle promesse asseurée, nous avons à prier Dieu sous si et condition
Bref, on l'eust pris pour paradis terrestre, S'Eve et Adam dedans eussent esté
de Clément MAROT dans I, 168
Mais si tu m'en eusses parlé, Ton affaire en fust mieux allé
de Clément MAROT dans I, 199
Ô si tant vivre en ce monde je peusse, Qu'avant mourir loisir de chanter j'eusse Tes nobles faits...
de Clément MAROT dans I, 229
La dame sans si [sans défaut]
de Clément MAROT dans II, 319
Croyés que sy ce n'estoit le service que je sçay bien que vous faictes à Madame, je....
J'espere, si le temps s'adoulcist ou qu'elle [la reine malade] fasse une pierre, que ce sera la guerison
. si ce n'est à fin que....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 100
Si l'affection est parfaicte, et qu'on la surcharge encores....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 225
S'elle de loing voit quelque arme qui luise, S'elle voit rien qui façon d'armes aye, Lors son Roger elle croit qu'elle advise
Si leurs forces de terre sont grandes, celles de mer ne le sont moins
Si ce mien labeur sera si heureux que de vous contenter, à Dieu en soit la louange
de Jacques AMYOT dans Préf. XXVII, 55
S'Europe avoit l'estomach aussi beau....
de Pierre de RONSARD dans 32
Mais abaye de loin, si de quelque personne... Au mi lieu de nos jeux nous estions espiez....
de Pierre de RONSARD dans 744
Je veux entonner ta louange, Et l'envoyer de Loire à Gange, Si tant loin peut aller ma voix
de Pierre de RONSARD dans 456
Et bien ! vous, conseillers des grandes compagnies, Fils d'Adam qui jouez et des biens et des vies, Dittes vrai, c'est à Dieu que compte vous rendez, Rendez-vous la justice, ou si vous la vendez ?
Que si Dieu prend en gré ces premices, je veux, Quand mes fruicts seront meurs, lui paier d'autres voeux
On ne peut rien objecter à cette reyne [Catherine de Médicis], sinon le seul si de vengeance, si la vengeance est un si, puisqu'elle est si belle et si douce
Si on y employera les armes
dans Mém. de Bellièvre et de Sillery, p. 203, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et espagn. si ; portug. et ital. se ; du lat. si, archaïque, sei ; ombrien, svê ; osque, svai. Les formes svê, svai font conjecturer que sei ou si représente le locatif de sva, et signifie en soi, étant que.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Si.... ou non, se dit, quand, dans une alternative, la seconde partie est négative.
Si vous me blâmerez, ou non, c'est ce que je ne puis dire
de LETOURNEUR dans Trad. de Clarisse Harlowe, lett. 86
2
Si se disait autrefois se, et l'e s'en élidait devant une voyelle. Cet archaïsme était encore conservé au commencement du XVIIe siècle.
S'on lui fait au palais quelque signe de tête
Et s'elle est moins louable, elle est plus assurée
3
Si ne veut pas le futur après soi, du moins dans la langue actuelle ; car au XVIe siècle on usait du futur avec si. Pourtant Letourneur a mis le futur, comme on vient de le voir dans l'exemple ci-dessus. C'est que, dans cet exemple, si est un si dubitatif entre deux verbes. La construction rétablie donne : Ce que je ne puis dire, c'est si vous me blâmerez.

Phonétiquement proche de SI