L'oeuvre Dialogues des morts de François de Salignac de La Mothe FÉNELON

Ecrit par François de Salignac de La Mothe FÉNELON

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Citations de "Dialogues des morts"

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CEC'est elles [les femmes] qui ont accompli votre voeu
CRAINDRELa construction de craindre, suivi de que et d'un verbe, est le subjonctif ; il faut donc se garder d'imiter ces phrases de Fénelon : Je crains bien que tous ces petits sophistes grecs achèveront de corrompre les moeurs romaines
DANSAprès la mort de Ferdinand je fus régent dans l'absence du jeune prince Charles
DÉBITEUR, TRICEPour me rendre maître de Rome, je [César] travaillai à être le débiteur universel de toute la ville
DÉCHARGERJ'ai relevé toutes vos bonnes qualités ; je vous ai déchargé de toutes les choses odieuses ; que pouvais-je faire de mieux ?
DÉCHEVELÉ, ÉEVous faisiez [Henri III] mille grimaces : courir la bague en femme, faire des repas avec vos mignons, où vous étiez servi par des femmes nues et déchevelées ; puis faire le dévot
DÉCHIRERCe prince du plus noble sang qu'il y ait dans le monde et qui travaille à déchirer de ses propres mains sa patrie et le royaume de ses ancêtres
DÉCRIÉ, ÉETu as été beau, mais décrié pour avoir fait de honteux usages de ta beauté
DÉFAIREVous vous étiez défait des deux Guises à Blois, mais vous ne pouviez jamais vous défaire de tous ceux qui avaient horreur de vos fourberies
DÉFAITEVous n'osiez résister en face ; c'est ce qui vous faisait promettre trop facilement, et éluder ensuite toutes vos paroles par cent défaites captieuses
DÉFENSELes impériaux ne pourront jamais oublier cette vigoureuse défense de Mézières contre eux
DÉGUISÉ, ÉENe m'aurait-il pas mieux valu passer une longue et délicieuse vie chez le roi Lycomède, déguisé en fille, avec les princesses filles de ce roi ?
DÉLATEURMais pourquoi être encore le délateur universel à quatre-vingt-dix ans ? c'est un beau métier à cet âge-là
DÉLICATESSECette délicatesse qui vous rend si facile à être blessé est une véritable imperfection
DEMEURERAprès avoir quitté la suprême puissance, vous êtes demeuré avili, obscur, inutile, abattu
DÉMONTÉ, ÉEAvec beaucoup de finesse et de vivacité, vous aviez beaucoup de choses d'une tête un peu démontée
DÉNATURÉ, ÉEElle vous avait appris à être dénaturé, vous le fûtes contre elle
DENIERÀ peine étiez-vous hors de l'enfance que vous conseillâtes à votre oncle Périclès d'engager la guerre pour éviter de rendre compte des deniers publics
DÉPENSERIl n'y a qu'à dépenser ; les richesses nous viennent comme un torrent
DÉPLORABLELe monde est ridicule, et j'en ris ; il est déplorable, et vous en pleurez
DÉPOSSÉDÉ, ÉEToi qui devais toujours craindre d'être trahi, dépossédé et puni de ton usurpation
DÉRAISONLa raison parfaite va plus loin : elle supporte en paix la déraison d'autrui
DÉSABUSERLa mort donne les plus grandes leçons pour désabuser de tout ce que le monde croit merveilleux
DESCENTEOn ne peut pas même vous ôter la louange d'avoir fait la descente d'Énée aux enfers plus belle que n'est l'évocation des âmes qui est dans l'Odyssée
DÉSERTVoici le plus beau désert qu'on puisse voir ; n'admirez-vous pas ces ruisseaux qui tombent des montagnes, ces rochers escarpés, et en partie couverts de mousse ?
DÉTOURNÉ, ÉECe n'est que par faiblesse et faute de connaître le droit chemin qu'on prend des chemins détournés et qu'on a recours à la ruse
DISCOUREUR, EUSEJe frémis quand je pense que les armes [d'Achille] faites par le dieu Vulcain et que ma mère m'avait données, ont été la récompense d'un discoureur artificieux [Ulysse]
DISPUTEUR, EUSEIls étaient vains, indiscrets, disputeurs, toujours occupés de mots et de faits inutiles, pleins de subtilités qui ne persuadent personne
DISSOLU, UEQui porte, dans toutes les nations étrangères, des moeurs dissolues
DURERAurait-on pu durer huit jours chez vous avec un coeur droit et sincère ?
ENIVRERTu avais un peu négligé mes préceptes quand la trop grande prospérité enivra ton coeur
ENLEVERJe fis enlever et exécuter le duc de Glocester, mon oncle, qui ralliait tous les mécontents contre moi
ENTREPRENDREDès qu'il entreprend sur la vie des autres, la sienne n'a plus un quart d'heure d'assuré
EXPÉDIENTTout cela s'est fait par mon génie, fertile en expédients
FAVORI, ITEVotre compère le prévôt Tristan, votre médecin Coitier, votre barbier Olivier le diable étaient vos favoris et vos ministres
FERVENT, ENTEVous dormez trop pour un jeune novice qui doit être fervent
FERVEURLe sommeil n'est point incompatible avec la ferveur
FEUVous avez trouvé tout votre royaume soumis, et vous l'avez laissé tout en feu par une cruelle guerre civile
FLOTTANT, ANTEEnfin vous avez toujours été flottant en politique et en philosophie
FOIJ'ai tenu ma parole, j'ai été ami et ennemi de bonne foi
FORCERForcer le passage du Granique avec très peu de troupes contre une multitude infinie de soldats
FORMERNous avons discipliné nos soldats, formé des officiers
FORMERQuand un prince aime les lettres, il se forme pendant son règne beaucoup de grands hommes
FOU ou FOL, FOLLEPour moi, je suis content de rire des fous ; tous les hommes ne le sont-ils pas ?
FOUETTERTu n'étais pas plus emporté quand tu faisais fouetter la mer ; en vérité, tu méritais bien d'être fouetté toi-même pour cette extravagance
FRAUDECroyez-vous qu'il soit permis de repousser la fraude par la fraude ?
FRIPON, ONNEDès qu'on est fripon, on l'est pour tout le monde
GAGEVous supposiez qu'on ne pouvait être bon français sans être à vos gages
GAGNERCaron, je te conjure de le passer le plus vite que tu pourras ; car nous ne gagnerons rien avec lui
GALIMATIASJe n'ai point pris le style poétique, en cherchant le sublime ; je ne suis point tombé dans le galimatias
GARDEJe redeviens homme, et homme en garde contre les plaisirs
GARDERChacun doit garder son caractère, vous, gardez le vôtre
GÂTÉ, ÉETu aurais fait quelque autre faute ; car il fallait que tu en fisses, étant aussi gâté que tu l'étais par la mollesse, par l'orgueil, et par la haine des conseils sincères
GENREChacun doit incomparablement plus au genre humain, qui est la grande patrie, qu'à la patrie particulière dont il est né
GLISSERUn serpent qui se glisse entre les fleurs est plus à craindre qu'un animal sauvage qui s'enfuit vers sa tanière dès qu'il vous aperçoit
GLOIREÔ Pisistrate, la gloire est belle ; heureux ceux qui la savent trouver, mais qu'il est pernicieux de la vouloir trouver où elle n'est pas !
GOUVERNERUne liberté modérée par la seule autorité des lois, dont ceux qui gouvernent ne devraient être que les simples défenseurs
GRAND, ANDERacontez des fables, flattez, amusez ; grands et petits courent après vous
GRAVITÉHérodote : Ne serait-il pas temps que ton ombre eût un peu de gravité ? - Lucien : Gravité, j'en suis las à force d'en avoir vu
GROGNONNERJ'aime mieux grognonner [moi Grillus] que d'être aussi éloquent que vous [Ulysse]
GROINAssurément [Grillus, métamorphosé en cochon] vous n'avez pas la taille belle ; un gros corps couché vers la terre ; de petits yeux à peine entr'ouverts, un groin horrible, une physionomie très désavantageuse
GROS, OSSEEn gros j'ai fait de vous un portrait fort avantageux
GUERRELa guerre est un mal qui déshonore le genre humain
GUINDÉ, ÉEIl n'a rien de vrai, ni de naturel, il est guindé, et outré en tout
HABILEJe crois que le plus habile homme doit se rendre le maître et puis gouverner sagement
HABILETÉLa vraie habileté consiste à comprendre qu'à la longue la plus grande de toutes les ressources dans les affaires est la réputation universelle de probité
HARANGUERJ'ai harangué César pour obtenir la grâce de Marcellus et de Ligarius
HAUTAIN, AINEMaintenant que je ne suis plus que l'ombre d'Alexandre, je reconnais qu'Alexandre était trop hautain et trop superbe pour un mortel
HAUTEURVous m'avez vu en France chercher du secours pour ma nation, sans me mettre en peine de votre hauteur, qui avait nui aux intérêts de votre maître
HÉRISSÉ, ÉEAllez, grande barbe, pédant hérissé de grec ; vous perdez le respect qui m'est dû
HONNÊTESi tu n'avais pas été un roi trop puissant et trop heureux, tu aurais été un assez honnête homme
HONTECe n'est pas le vrai honneur, c est une mauvaise honte qui me retient
HUGUENOT, OTEAvez-vous renversé le parti huguenot, que j'avais affaibli ?
HYSTÉRO-PROTON ou HYSTÉRO-PROTERONIl ne fallait pas qu'un cardinal envoyé par le pape pour faire rentrer le duc de Bourgogne dans mes bonnes grâces allât le voir avant que de venir chez moi. - J'avais cru pouvoir suivre l'usteron-proteron des Grecs
IMMORTALISERLes Muses seules peuvent immortaliser les grandes actions
IMPLACABLEIl fallait s'accommoder d'un maître jaloux, impérieux, implacable sur tout ce qui blessait sa jalousie
IMPRATICABLECe roi toujours caché, toujours impraticable comme les rois de l'Orient
IMPRIMÉ, ÉEIl y aura toujours la raison et la vertu imprimées par la nature dans les coeurs des hommes ; s'ils abusent de leur liberté, tant pis pour eux
INCOMPATIBLEVaut-il mieux être farouche, dédaigneux, incompatible et toujours mordant ?
INDIGNÉ, ÉEJe crains que l'ombre de Brutus ne soit indignée, si elle me voit parler avec toi
INFÂMEJ'ai su qu'il a mené une vie infâme ; mais pourquoi as-tu négligé son éducation ?
INGÉNU, UEIl est ingénu et sans malice
INNOCENCEL'innocence est une santé précieuse de l'âme ; c'est une ressource et une consolation dans les plus affreuses douleurs
INNOCENT, ENTEOn vous soupçonna même d'être coupable de sa mort. - J'en suis aussi innocent que vous
INQUIÉTUDEC'est par inquiétude que vous avez désiré le repos
INSENSÉ, ÉESe régler par l'autorité et par l'exemple du commun des hommes, c'est le partage des insensés
INSINUERJ'ai commencé par m'insinuer dans l'esprit de la reine
INSTRUIREJe suis ravi de voir mon disciple ; quelle gloire pour moi d'avoir instruit le vainqueur de l'Asie !
INTERCEPTERJ'avoue que mon unique faute fut de ne vous tromper pas avec assez de précaution, et de laisser intercepter mes lettres
INVESTITUREVous aviez promis de donner l'investiture du duché de Milan au plus jeune de mes trois fils
INVOQUERIls aimèrent mieux m'invoquer [moi Romulus] comme dieu, que de m'obéir comme à leur roi
IRRÉMISSIBLES'il [Henri III] n'eût fait tuer que le duc de Guise, il en eût eu meilleur marché ; mais attaquer la sacrée pourpre [faire tuer le cardinal de Lorraine], c'était un crime irrémissible
JAMAISVous avez toujours été orateur et jamais philosophe
JARGONAvec ce jargon un homme se croit grand philosophe, et méprise le vulgaire
JOLI, IENéron : Tel serait sage dans une condition médiocre, qui devient insensé quand il est le maître du monde. - Caligula : Cette folie serait bien jolie si elle n'avait rien à craindre ; mais les conjurations, les troubles, les remords, les embarras d'un grand empire gâtent le métier
JOUERAristophane t'a joué [Socrate] sur le théâtre, tu as passé pour un impie, et on t'a fait mourir
JOUERVous vous jouiez de la vie des hommes ; vous n'aimiez personne ; qui vouliez-vous qui vous aimât ?
JURERIl [Amilcar] me fit jurer [à moi Annibal] sur les autels, à l'âge de neuf ans, que je serais jusqu'à la mort ennemi des Romains
JURISCONSULTERome a produit de savants jurisconsultes ; Sparte n'avait que des soldats ignorants
LÂCHEJ'aimerais mieux périr encore une fois de la main du lâche Pâris
LAISSERJe [Marc-Aurèle] lui [à Commode] ai laissé trop de puissance, pour lui laisser de la modération et de la vertu
LANGAGEHo ! voilà le langage de l'avarice, qui croit toujours être prodigue
LANGUEURL'état de langueur qui me menaçait d'une mort prochaine
LÉGISLATEUR, TRICECommander des armées et remporter des victoires, n'est rien en comparaison de la gloire d'un législateur
LIBRELe libertinage des fous et des méchants qui ne se croient libres que quand ils peuvent impunément mépriser la raison et les lois
LIBREFrançois 1er : Est-on libre en prison ? - Charles V : Les hommes faibles n'y sont pas libres ; mais, quand on a un vrai courage, on est libre partout
LIBREMENTJe [Charles Quint] passais librement en France sur votre parole ; vous [François 1er] n'étiez pas venu librement en Espagne sur la mienne
LIÈVREUn capitaine qui n'ose rien tenter, qui a peur de son ombre comme un lièvre
LIVREMes derniers livres [de l'Énéide] sont négligés ; je ne prétendais pas les laisser si imparfaits ; vous savez que je voulais les brûler
LOILes Grecs ont seuls la gloire d'avoir fait des lois fondamentales pour conduire un peuple sur des principes philosophiques, et pour régler toute sa politique et tout son gouvernement
MAGICIEN, ENNEOn dit que tu étais magicien, que tu avais une biche qui venait dans ton camp te dire tous les desseins de tes ennemis
MAINDonner à pleines mains aux particuliers pour enlever leurs suffrages
MANQUEMENTToute votre vie n'est-elle pas un continuel manquement de parole ?
MASSACRENon, je ne serai jamais amie d'un homme qui a conseillé l'horrible massacre de Blois [le meurtre des Guise]
MÉCOMPTETous nos mécomptes sont venus de l'idée que nous avions conçue de vous dans votre jeunesse
MÉDIATIONIl s'était réconcilié avec vous par la médiation de la reine mère
MÉDIOCRECe n'est pas sur une personne médiocre que je prétends avoir la supériorité
MÉLANGECes âmes faibles et vaines dont la vie est un mélange perpétuel de bien et de mal
MERVEILLEBelles merveilles ! assembler des voleurs, des scélérats, se faire chef de bandits
MÉTIERVous faisiez des livres de dévotion sans être dévot ; vous vouliez être de tous les métiers
MIGNON, ONNEPasser sa vie avec ses infâmes mignons, découper, coller des images, et se jeter en même temps dans les curiosités de la magie
MOLLESSECe faste, ces mollesses, ces soupçons, ces cruautés, ces colères, ces emportements furieux contre tes amis
MONTERVoilà un bel honneur pour un empereur romain que de monter sur le théâtre comme un bouffon
MORT, ORTELes vivants, quand ils sont bien fâchés, disent : je voudrais être mort ; et moi, je dirais volontiers au contraire : je voudrais me porter bien
MUTINERIEC'est qu'un enfant qui joue dans un chemin et qui ne veut pas interrompre son jeu pour laisser passer une charrette, fait par dépit et par mutinerie ce qu'un homme ne fait point par raison
NÉANTLe néant ne peut dormir, ni rêver, ni se tromper, ni ignorer, ni se douter, ni dire peut-être
NERVEUX, EUSETout ton mérite était dans tes bras nerveux et dans tes épaules larges
NIERVous ne sauriez nier qu'un homme n'apprenne bien des choses quand il voyage
NOMIl est question de la chose et non pas du nom
NOMBREUX, EUSERien n'est si doux et si nombreux que vos vers
NOTRE-DAMEVous avez fait mention de ma petite Notre-Dame de plomb, que je baisais dès que je voulais faire un mauvais coup
OCCUPERTu occupais l'assemblée de toi-même, et moi je ne l'occupais que des affaires dont je parlais
ODEVos odes sont tendres, gracieuses, souvent véhémentes, rapides, sublimes
OREILLELes oreilles y sont bouchées et les coeurs de fer
OUBLIERIl est vrai qu'on oublie bientôt les gens qui se sont dépouillés
PALETAchille dans les champs Élysées joue au palet sur l'herbe
PANNEAUY a-t-il en Sorbonne une porte ou un panneau de vitre où vous [Mazarin] n'ayez fait mettre vos armes ?
PANTALONNADEUn honnête homme eût mieux aimé que vous [Mazarin] lui eussiez dit : j'ai eu tort de vous promettre, que d'ajouter au manquement de parole des pantalonnades pour vous jouer des malheureux
PARFAIT, AITESi vous étiez parfaits, vous pardonneriez sans peine aux hommes d'être imparfaits comme les dieux les font
PARTAGETu savais l'art de te défaire d'un frère pour avoir son partage
PARTIETu as été sans doute un orateur célèbre ; tu avais de grandes parties ; mais souvent tu t'es écarté du point en quoi consiste la perfection
PASConduisant tout, et n'ayant point là de roi qui eût part à cette action comme vous à la Rochelle et au pas de Suse
PASSERL'autorité n'a fait que passer dans vos mains ; elle vous a échappe comme un songe
PASSERVoilà de l'argent pour en prêter à tous les morts qui n'en auront point dans la bouche pour passer la barque de Charon
PASSERJe vous ai fait passer de mauvais jours et de mauvaises nuits ; avouez-le de bonne foi
PASSEROn assure que vous avez raconté bien des choses, dont je me serais passé volontiers
PASSIONNERVous embellissez et vous passionnez toute la nature
PATIENT, ENTELes aventures du sage et patient Ulysse valent bien la colère de l'impétueux Achille
PAYSPerpenna le traître me fit mourir ; sans lui j'aurais fait voir bien du pays à mes ennemis
PENCHERMon naturel penchait à la mollesse
PÉNITENT, ENTEAller en masque le mardi gras, et le jour des cendres à la procession en sac de pénitent, avec un grand fouet
PERCERTu seras bien surpris quand tu sauras que j'ai été percé d'autant de coups, au milieu du sénat, par mes meilleurs amis
PERCERBattre toujours les Perses en plaine, en défilé, prendre leurs villes, percer jusqu'aux Indes
PERCERJe me perçai moi-même à Utique après la bataille de Thapse, pour ne point survivre à la liberté
PÈREJ'aimerais mieux encore que vous eussiez été le père du peuple que le père des lettres
PERROQUETÀ quoi sert-il qu'ils parlent dans leur jeunesse comme des perroquets pour approuver tout ce qui est bon ?
PERSUADERJe ne veux persuader personne, je n'ai que faire d'être persuadé
PEURJe suis surpris, mon cher Socrate, de voir que vous ayez tant de goût pour ce misanthrope qui fait peur aux petits enfants
PHILANTHROPECe faux philanthrope est comme un pêcheur qui jette un hameçon avec un appât : il paraît nourrir les poissons, mais il les prend et les fait mourir
PHILANTHROPIELa philanthropie est une vertu douce, patiente et désintéressée, qui supporte le mal sans l'approuver
PIQUERLe connétable de Montmorency aida à me tromper : il me persuada qu'il fallait vous piquer d'honneur, en vous laissant passer sans condition
PISVous avez bien fait pis aux Français que de répandre leur sang ; vous avez corrompu le fond de leurs moeurs
PLAISANT, ANTEPlaisant homme pour dompter la mer !
POLICERJ'ai conclu au dehors une solide paix, au dedans j'ai policé l'État, et je l'ai rendu florissant
PONCTUELLEMENTJe ne savais que trop que Pythias reviendrait ponctuellement, et qu'il craindrait bien plus de manquer à sa parole que de perdre la vie
POPULACELa populace soulevée contre les lois est le plus insolent de tous les maîtres
POURServitude pour servitude, ne valait-il pas mieux rendre le Milanais à son maître ?
POUSSERPuisque vous me poussez, je vous dirai que le désintéressement et la modération valent mieux qu'un peu de naissance
POUSSERCe n'est que mon éloquence [de moi, Cicéron] qui a causé ma mort ; et, si j'avais moins poussé Antoine, je serais encore en vie
PRAGMATIQUEVous étiez d'intelligence avec le pape, pour me faire abolir la pragmatique, sans consulter si cela s'accordait avec les véritables intérêts de la France
PRENDREElle prend tout sur elle, et ne songe qu'à faire du bien
PRENDRETu [Ulysse] as pris les amants [de Pénélope] en trahison, c'étaient des hommes amollis par les plaisirs
PRÉVALOIRBientôt j'aperçus que vous prévaudriez sur la ligue, et votre courage me donna bonne opinion de vous
PROCÈSQuand je sens réveiller en moi l'intérêt, la volupté, la sensibilité pour une vaine réputation parmi les sots et les méchants, je me trouve presque semblable à eux, je me fais mon procès, je m'abhorre, et je ne puis me supporter
PROPOSEROn me proposera dans la suite des siècles comme le modèle d'un bon et sage roi
PROTÉEVous [Alcibiade] êtes un protée qui prenez indifféremment toutes les formes les plus contraires, parce que vous ne tenez à aucune
QUEÔ mon pauvre tyran, que tu as perdu à être si riche, et que Diogène a gagné à ne posséder rien !
QUERELLEQuand est-ce que je m'en suis moqué ? tu cherches querelle
RAGOÛTERIls essayent de nouveaux remèdes pour se guérir, et de nouveaux mets pour se ragoûter
RAISONTu n'as plus d'autres armes à employer que de bonnes raisons
RAMASSÉ, ÉEAvec des barbares ramassés, je [Sertorius] me jouais de ces deux capitaines et de leurs légions [Métellus, Pompée]
RANGÉ, ÉEAu dedans de l'État, les grands rangés à leur devoir
RECEVOIRSi j'eusse vécu, je vous aurais reçu à l'abjuration sans vous faire languir
RÉCONCILIERS'il y avait au monde dix hommes comme lui, en vérité, je crois qu'ils me réconcilieraient avec l'humanité
RÉCONCILIERIl faudrait vous réconcilier avec vous-même, avec qui vous dites que vous êtes si souvent brouillé
RECONNAISSANCEOn s'irrite contre les ingrats, parce qu'on veut de la reconnaissance par amour-propre
REDRESSERAprès m'être condamné, je me redresse et me corrige
RÉDUIREÉtudier la philosophie, non pour découvrir les vérités qu'elle enseigne, afin d'en raisonner comme font la plupart des hommes, mais pour la réduire en pratique
RELEVERJe crois que cette action est belle, et elle vous relève plus que la prise de Veies
RENARDTant que vous me donnerez des hommes qui ne sont pas hommes ; des renards en finesse, des tigres en cruauté
RENARDUn gouvernement n'est point faible quand il mène les affaires au but par souplesse, sans cruauté ; il vaut mieux être renard que lion ou tigre
RENGAGERJe ne vous conseillerai jamais de vous rengager, ni dans les assemblées du peuple, ni dans les festins pleins de licence
RENONCERPour moi, je vous le dis encore, je me suis bien trouvé d'avoir renoncé aux affaires avant ma mort
RÉSERVÉ, ÉEChaque jour il se corrige, et il est réservé pour de grandes choses
RESPECTERQuoi, l'histoire ne doit-elle pas respecter les rois ? - Commines : Les rois ne doivent-ils pas respecter l'histoire et la postérité ?
RESSOURCEJ'avais de la pénétration, du courage, de la ressource dans l'esprit
RETRANCHERCelui à qui on ne peut rien retrancher n'a rien dit que de parfait
RÉVEILToute la vie n'est peut-être qu'un songe continuel ; peut-être que le moment de la mort sera un réveil soudain
ROBEOh ! tu n'es plus au temps de cette belle robe traînante de pourpre, avec laquelle tu charmais toutes les femmes d'Athènes et de Sparte
ROULERN'aviez-vous pas Tortenson, Bannier et le duc de Weimar, sur qui tout roulait ?
ROULERJe me roulais de désespoir sur le sable du rivage comme un insensé
RUDEVous avez soutenu de rudes guerres, je l'avoue
RUDEQuand on a assez d'élévation de génie et d'éloquence pour gouverner, il est bien rude de passer sa vie dans la dépendance d'un peuple capricieux
RUISSELEROn a vu ruisseler le plus pur sang des citoyens par d'innombrables proscriptions
SACRÉ, ÉEJe vous entends, Sacrée Majesté, quand vous vous êtes levé ici de bon matin, vous y trouvez la journée bien longue
SAIGNERUne autre fois, saignant du nez, il croyait que son âme allait sortir dans son mouchoir
SANGLANT, ANTEHélas ! les pauvres gens [de Rome], quand on leur présenta ma robe sanglante, voulurent me venger
SAUVERTous ceux qui ont passé le Styx après moi m'ont assuré que tu n'as pas même sauvé les apparences
SAVOIRN'est-ce pas savoir beaucoup que de savoir qu'on ne sait rien ?
SCÉLÉRATESSEN'était-on pas déclaré scélérat dès qu'on parvenait à votre faveur, puisqu'on n'y parvenait jamais que par la scélératesse ?
SECOND, ONDEJe viens à la hâte vous donner un avis, César, et je mène avec moi un bon second pour vous persuader ; c'est Catilina
SEINJ'ai porté la guerre jusque dans le sein de la maison d'Autriche
SÉRIEUX, EUSEVous prenez les choses d'un trop grand sérieux ; cela fait mal
SERVIRNous servions tous deux l'État, et, le servant, nous voulions l'un et l'autre tout gouverner
SONGETu n'étais qu'un philosophe chimérique ; ta république n'était qu'un beau songe
SORDIDEOn ne peut t'excuser sur ton avarice sordide [de Caton l'ancien]
SOULEVERPar mes émissaires secrets, je soulevai les Gantois contre lui [Charles le Téméraire]
SOUPIRERJe t'entends soupirer, et je suis sûr que tu soupirais aussi dans ta gloire ; pour moi, je ne soupirais point dans mon tonneau, et je n'ai que faire de soupirer ici-bas ; car je n'ai laissé en mourant aucun bien digne d'être regretté
SOUPLEJamais homme n'a été si souple, il prenait toutes sortes de formes comme Protée
SOUTENIRJ'ai soutenu une honorable guerre contre Charles-Quint empereur et roi d'Espagne
SUBORDINATIONIl n'y aura plus sur la terre ni police, ni sûreté, ni subordination, ni société réglée, ni principes certains de bonnes moeurs
SUBSTITUTIONJe ne voudrais ni disposition par testaments, ni adoptions, ni exhérédations, ni substitutions, ni emprunts, ni ventes, ni échanges
SUEUREn vérité, sire, je n'en puis plus ; me voilà tout en sueur et hors d'haleine
SUITEIl ne faut pas mentir, j'ai toujours aimé la gloire comme une suite de la vertu
SUPPORTERAprès cela, faut-il s'étonner si Archestrate disait que la Grèce entière n'était pas assez puissante pour supporter deux Alcibiades ?
SÛRETÉLa vraie sûreté [d'un roi] est de ne faire que du bien, et d'intéresser le monde entier à sa conservation
SURMONTERN'avez-vous pas cru que Pompée mettrait Rome dans la servitude, s'il surmontait César ?
TABLETous les plaisirs en foule venaient s'offrir à moi : ma musique était admirable ; j'avais une table exquise
TARIRNe sais-tu pas que mon armée ne pouvait en un repas se désaltérer sans faire tarir des rivières ?
TEMPORISEURSi Néron [le consul] n'eût défait Asdrubal avant qu'il pût se joindre à son frère [Annibal], tout était perdu ; Fabius le Temporiseur l'eût été sans ressource
TENIRL'art que j'avais de tenir toujours les hommes dans quelque nouvelle espérance
TENIRJe donnais des plaisirs aux gens débauchés et de la dévotion aux dévots pour les tenir tous
TENIRJe m'en tiens à ma première maxime : quand on a affaire à un homme aussi violent et aussi brouillon que vous l'étiez, assassiner est le plus sûr
TERREIl faut en ce monde une philosophie qui aille plus terre à terre
TONDREJe n'ai point oublié ces ciseaux que vous montriez à tout le monde, disant que vous les portiez pour me tondre
TONNEAUEst-il vrai que tu étais heureux dans ton tonneau ?
TORTU, UEComme une règle véritable redresserait une ligne tortue que j'aurais tracée
TOUCHERLe désir de la gloire m'a touché, j'ai cru qu'il était beau de gouverner un peuple par mon éloquence
TRAVERSQuand on est sage, on ne voit rien dans le monde qui ne paraisse de travers et qui ne déplaise
TRAVESTIRIl n'y a dans votre coeur qu'un seul homme toujours souple et dépravé, qui se travestit en cent façons pour faire toujours également le mal
TRIUMVIRATQuand ce monstrueux triumvirat fut formé, vous vous demandâtes des têtes les uns aux autres
TROMPERIl m'a trompé une fois, ce monde ingrat ; il ne me trompera plus
TROUBLERAprès avoir si longtemps troublé le repos du monde entier, ne sauriez-vous me laisser le mien ?
TROUVERLes affaires me sont venues trouver, et je n'y ai regardé que le bien public
TYRANC'est ce qu'on appelle un tyran ; il ne fait pas le mal par le seul plaisir de le faire ; mais le mal ne lui coûte rien, toutes les fois qu'il le croit utile à l'accroissement de sa grandeur
TYRANNIEJe l'avoue franchement, la tyrannie ne me donnait aucun plaisir
VACANT, ANTEPour lui ôter [à Denis] l'ennui de son palais doré, le mettre dans mon tonneau vacant depuis ma mort
VAINCREAllons au Capitole remercier les dieux de ce qu'en un jour semblable à celui-ci, je [Scipion] vainquis Annibal et les Carthaginois
VALOIRLes choses ne valent que ce qu'on les fait valoir
VÉHÉMENT, ENTEJ'ai attaqué Antoine ; qu'y a-t-il de plus véhément que mes harangues contre lui, semblables à celles de Démosthène contre Philippe ?
VERTUCes vertus fondées sur la coutume et sur les préjugés d'un peuple sont toujours des vertus estropiées, faute de remonter jusqu'aux premiers principes....
VIGOUREUX, EUSEJ'aime les gens vigoureux qui savent se rendre maîtres des autres
VOLERElle [Élisabeth d'Angleterre] savait se faire craindre et faire voler les têtes

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