Définition de PERCER

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : pèr-sé. Le c prend une cédille devant a et o : perçant, perçons

DÉFINITIONS

1
Faire une ouverture, un trou. Percer une planche.
Un gentilhomme qui crut que le parti janséniste ferait sa fortune s'il délivrait le chef, perça les murs et fit évader Quesnel
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Louis XIV, 37
Cette habitude de percer les arbres n'est pas le seul trait de ressemblance qu'ils ont avec les pics
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Ois. t. V, p. 173
Sémantique : Terme de marine. Percer un navire, y faire des sabords.
Percer un tonneau, etc. y faire une ouverture pour en tirer le vin.
Sémantique : Par extension, percer du vin, percer un tonneau de vin. ....Défenses [aux voituriers] de s'éloigner desdits grands chemins ....de percer et beuveter lesdits vins, Arrêt du parlement, 19 juin 1610.
Percer une porte, une croisée, faire l'ouverture nécessaire pour l'établissement d'une porte, d'une fenêtre.
Percer à jour, voy. JOUR, n° 30.
2
Blesser, tuer avec un instrument tranchant ou piquant.
L'autre jour, en entrant dans un bal, un gentilhomme breton fut poignardé par deux hommes habillés en femme ; l'un le tenait, l'autre lui perçait le coeur à loisir
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 409
Par les traits de Jéhu je vis percer le père
de Jean RACINE dans Athal. I, 1
Tu seras bien surpris quand tu sauras que j'ai été percé d'autant de coups, au milieu du sénat, par mes meilleurs amis
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Dial. des morts anc. Dial. 39 (César et Caton)
Les bêtes qu'elles [les nymphes] avaient percées de leurs flèches
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. I
Cyrus courut un grand danger ; son cheval, qu'un soldat avait percé sous le ventre, s'étant abattu...
de Charles ROLLIN dans Hist. anc. Oeuv. t. II, p. 217, dans POUGENS
Sémantique : Fig.
Elle n'a pas souffert de ces cruelles pointes de douleur qui percent le corps, qui déchirent l'âme....
de Esprit FLÉCHIER dans Mme de Mont.
Se percer le coeur, percer à soi le coeur.
Le premier.... se perça le sein à ses pieds
de Jean de LA BRUYÈRE dans III
Sémantique : Par exagération. Les os lui percent la peau, se dit d'une personne très maigre.
3
Faire des ouvertures, des chemins à travers des constructions, à travers un terrain.
Quelle main a percé ces longues avenues ?
de Florent Carton, sieur d'Ancourt, dit DANCOURT dans Céphale et Procris, I, 1
Le tout fut vendu en 1651 à différents particuliers, qui commencèrent à bâtir et à percer les rues que nous voyons
de SAINT-FOIX dans Ess. Paris, Oeuvr. t. III, p. 72, dans POUGENS
Percer un pays, y faire des routes.
On dit dans le même sens : percer une forêt, un bois.
4
Passer à travers.
Un jour ou deux de pluie, mais non pas assez forte pour percer les tentes, ni les manteaux
de Paul PELLISSON dans Lett. hist. t. I, p. 64, dans POUGENS
Mes sueurs sont si extrêmes, que je perce jusqu'à mes matelas
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 281
On dit dans le même sens : percer quelqu'un.
Qui sont percés par les pluies des montagnes, et qui, se trouvant sans vêtements, se mettent à couvert sous les rochers
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Job, XXIV, 8
Le soleil perce le nuage, les rayons du soleil passent à travers le nuage.
La lumière perce les ténèbres, se fait apercevoir malgré les ténèbres, les écarte, les dissipe.
Ce bois formait une nuit que les rayons du soleil ne pouvaient percer
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. I
Un rayon de lumière perce l'horreur des cachots
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Or. fun. Villars.
J'aime à revoir encor pour la dernière fois Ce soleil pâlissant dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois
de Alphonse de LAMARTINE dans Méd. l'Automne
Sémantique : Fig.
La vérité a percé les ténèbres de l'idolâtrie
dans Dict. de l'Académie
5
Passer au travers d'une troupe, en s'y ouvrant un passage.
Il pousse dans nos rangs, il les perce, et fait voir Ce que peut la vertu qu'arme le désespoir
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. V, 3
Je n'ai percé qu'à peine Les flots toujours nouveaux d'un peuple adorateur
de Jean RACINE dans Bérén. I, 3
Trois jeunes Hébreux percent l'armée ennemie
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Prosp.
Impuissant à percer une telle cohue
de BOISSY dans Impatient, III, 4
Sémantique : Fig.
Quelle foule de concurrents faut-il percer pour en venir là !
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Pet. carême, Drap.
Passer à travers un pays, un espace.
D'où vient donc que son influence [d'une planète] Agit différemment sur ces deux hommes-ci ? Puis comment pénétrer jusques à notre monde ? Comment percer des airs la campagne profonde ? Percer Mars, le soleil, et des vides sans fin ?
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VIII, 16
Le comte d'Harcourt se dérobe de l'armée, perce le royaume nuit et jour, et arrive aux portes de Brisach
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 9, 110
Quel est cet inconnu dont la vue indiscrète Ose troubler la reine, et percer sa retraite ?
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Mérope, III, 2
Percer les buissons, les halliers, les forêts, passer au travers des buissons, des halliers, etc.
6
Percer l'air, le ciel de cris, pousser des cris qui se font entendre au loin.
Elle perçait le ciel de ses plaintes
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Zadig, 1
Qui perçaient l'air de leurs cris
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. II
Les femmes, perçant l'air d'horribles hurlements, Dans l'enceinte royale errent désespérées
de Jacques DELILLE dans Énéide, II
Ses cris percent l'air, percent la nue, se font entendre au loin.
Sémantique : Fig.
Ils auront beau faire : je me ris des machines qu'ils entassent sans cesse autour de moi.... le cri de la vérité percera le ciel tôt ou tard
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Lett. à M. de Tonnerre, Corresp. t. VII, p. 95, dans POUGENS
Crier à percer les oreilles, pousser des cris aigus.
Des cris pitoyables percèrent ses oreilles
de Paul SCARRON dans Rom. com. II, 14
Un cri qui perce les oreilles
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Sermons, Tristesse, 2
7
Percer les nuits, les passer sans dormir, en parlant d'une occupation quelconque.
Une femme.... qui, n'ayant pas, à l'entendre parler, assez de force pour soutenir quelques moments de réflexion sur les vérités du salut, trouve néanmoins assez de santé pour percer les nuits, dès qu'il est question de son jeu
de Louis BOURDALOUE dans Dimanches, 3e dim. après Pâq. Divert. du monde.
8
Sémantique : Fig. Faire éprouver une vive affliction.
Et vous, madame, Retenez des soupirs dont vous me percez l'âme
de Pierre CORNEILLE dans Nicom. IV, 1
Je viens percer un coeur que j'adore, qui m'aime ; Et pourquoi le percer ? qui l'ordonne ? moi-même
de Jean RACINE dans Bérén. IV, 4
Ces paroles percèrent Télémaque jusqu'au fond du coeur
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. VII
La fable des deux pigeons lui perça le coeur ; il était bien loin de pouvoir revenir à son colombier
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Ingénu, 12
9
Sémantique : Fig. Découvrir, apercevoir par les yeux de l'esprit.
N'est-ce pas l'homme.... Dont la vaste science, embrassant toutes choses, A fouillé la nature, en a percé les causes ?
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. VIII
Perce la sainte horreur de ce livre divin [la Bible]
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans ib.
Déjà de sa naissance et de votre dessein On commence, seigneur, à percer le mystère
de Jean RACINE dans Athal. III, 6
Percer les motifs, les pénétrer.
Ce grand juge des coeurs perce d'un oeil sévère Les plus secrets motifs de nos intentions
de Pierre CORNEILLE dans Imit. I, 15,
Percer l'avenir, le prévoir.
Protée, à qui je dois le jour, Du plus sombre avenir perce la nuit obscure
de QUIN. dans Phaét. I, 3
10
Nature : V. n. Se faire ouverture. L'abcès a percé de lui-même.
M. le Dauphin a été enrhumé ; mais on croit que c'est une de ses dernières dents qui ont percé
de Françoise d'Aubigné, marquise de MAINTENON dans Lett. à la reine d'Angleterre, 18 juin 1715
En ce sens, percer se construit avec l'auxiliaire avoir quand on veut exprimer l'action : la dent a percé ce matin ; avec l'auxiliaire être, quand on veut exprimer l'état : la dent est percée depuis ce matin.
11
Pénétrer. Le coup perce dans les chairs.
12
Percer, se laisser traverser par l'eau, par un liquide. Cette étoffe, ce cuir ne perce point.
L'impôt sur les papiers a tellement dénaturé leur fabrication, que je n'en puis plus trouver pour noter qui ne perce pas
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Lett. à M. de M***, sur la bot. Mél. t. VII, p. 182, dans POUGENS
13
Cette maison perce dans deux rues, perce d'une rue à l'autre, elle a issue dans deux rues différentes.
14
Percer, se faire un chemin au travers de.
Battre toujours les Perses en plaine, en défilé, prendre leurs villes, percer jusqu'aux Indes
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Dial. des morts anc. Dial. XXIX.
Quand on eut perce en Amérique jusque sous la ligne
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 145
Condé, suivi de deux mille chevaux, perça à travers l'armée des assiégeants
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Louis XIV, 6
Percer au delà des cieux, s'élever plus haut que les cieux.
La foi, dont l'humble vol perce au delà des cieux, Pour cette vérité trouve seule des yeux
de Pierre CORNEILLE dans Oeuv. div. Louanges de la Vierge.
15
Il se dit de la lumière, des rayons qui pénètrent. Le soleil perce à travers les nuages.
Un rayon de lumière commence à percer dans l'horreur de ces ténèbres
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Prière 2
Il se dit de nuances qui se font voir à travers d'autres.
Cette même couleur olive perce dans le brun noirâtre des pennes des ailes
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Ois. t. IX, p. 464
16
En vénerie, le cerf perce, il tire de long.
Il se dit aussi du loup.
On peut chasser le loup avec des chiens courants ; mais, comme il perce toujours droit en avant, et qu'il court tout un jour sans être rendu....
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Quadrup. t. II, p. 100
Percer au fort, piquer au fort, passer à travers les endroits les plus fourrés.
Perce, perce ! se dit aux chiens lorsqu'ils traversent une route.
17
Sémantique : Fig. Percer dans, percer jusqu'à, apercevoir au loin des yeux de l'esprit.
Oh ! que cela me plaît ! lui répondis-je, que j'en vois de belles conséquences ! je perce déjà dans les suites ; que de mystères s'offrent à moi !
de Blaise PASCAL dans Prov. IV
Il perçait dans tous les secrets et démêlait toutes les intrigues, découvrait les entreprises les plus cachées et les plus sourdes machinations
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans le Tellier.
Combien de fois, perçant jusqu'au fond de vos consciences....
de Esprit FLÉCHIER dans I, 159
Soit qu'il rappelle le passé, soit qu'il considère tout ce qui se passe à ses yeux, soit enfin qu'il perce dans cet avenir formidable auquel il touche
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Avent, Mort du péch.
Percez jusque dans les motifs des actions les plus éclatantes et des plus grands événements
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Petit carême, Fauss. de la gloire.
18
Sémantique : Fig. Percer, se déceler, se manifester.
Cependant le vrai avait percé à la longue
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Geoffroy.
Il fallait bien que mon histoire eût percé
de Pierre de MARIVAUX dans Marianne, 7e part.
Le naturel et les grâces de la nation perçaient encore à travers tant de calamités et de fureurs
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 173
Tout le premier, lui-même, il en raille [de critiques], il en rit ; Grimace ! l'auteur perce, il les lit, les relit
de Alexis PIRON dans Métr. I, 3
Dans Marivaux, l'impatience de faire preuve de finesse et de sagacité perçait visiblement
de Jean-François MARMONTEL dans Mém. IV
Va, va, le caractère enfin perce toujours
de Jean-François COLLIN D'HARLEVILLE dans Chât. en Espagne, II, 5
L'amour du plaisir perçait au milieu de tant d'excellentes qualités, mais il n'en troublait pas l'exercice
de Auguste Marseille BARTHÉLEMY, dit L'ABBÉ BARTHÉLEMY dans Anach. ch. 5
Le vrai système du monde, qui perçait de toutes parts dans les phénomènes
de LAPLACE dans Expos. V, Préface
Ce siècle avait deux ans, Rome remplaçait Sparte, Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte
de Victor HUGO dans F. d'aut. 1
Percer, arriver jusqu'à, se faire jour.
Que de belles nouvelles envoyées de canaille à canaille, et perçant chez les oisifs honnêtes gens du beau monde de Paris !
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Argental, 15 mars 1751
19
Sémantique : Fig. Percer, sortir de la foule, se faire connaître. On a bien de la peine à percer.
Le génie de Shakspeare perça au milieu de la barbarie
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 121
Aujourd'hui on est très disposé à permettre que ce livre [un livre sur la tolérance] perce dans le public avec quelque discrétion
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Alembert, 1er mars 1764
Votre mérite a déjà percé
de POINSINET dans Cercle, sc. 5
20
Se percer, Nature : v. réfl. Être percé. Ces sortes de bois se percent facilement.
21
Se traverser le corps avec une arme.
Je me perçai moi-même à Utique après la bataille de Thapse, pour ne point survivre à la liberté
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Dial. des morts anc. Dial. XXXIX (César et Caton).
Sémantique : Fig. Il s'est percé de ses propres traits, c'est-à-dire en voulant nuire à autrui, il s'est nui à lui-même.
Se percer l'un l'autre, se dit de personnes qui se blessent ou tuent réciproquement avec des armes tranchantes.
22
Sémantique : Fig. Être touché, ému.
J'en verse [des larmes], et plût à Dieu qu'à force d'en verser Ce coeur trop endurci se pût enfin percer !
de Pierre CORNEILLE dans Poly. IV, 3

REMARQUE

1
Cet enfant a percé ses premières dents ; dites : les premières dents ont percé à cet enfant.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Ma hanste est fraite, et percet mon escut
dans Ch. de Rol. CL
2
XIIe s.
Que l'aive [eau] seut [a coutume de] percier la pierre bise
dans Couci, X
3
XIIIe s.
Maint hiaume decoupé, mainte targe percie
dans Berte, CXLIV
Et les autres gens deivent aveir persiées les paumes d'un fer chaut
dans Ass. de J. 112
4
XIVe s.
Et toutes autres monoies contrefaittes.... dès maintenant chiessent [tombent] et soient percées et du tout abbatues, et n'aient point de cours, fors que au marc pour billon
dans Ordonn. 5 janv. 1315
5
XVe s.
Je sens ces mots mon cuer percer Si doulcement, que ne sauroye Le confort au vray vous mander, Que votre messaige m'envoye
de Charles D'ORLÉANS dans Bal. 36
Lorsqu'on perce chez mon voisin Un tonneau de bon cidre plein....
de BASSELIN dans XXXIII
Bas percé [réduit]
dans Vigiles de Charles VII, p. 11, dans LACURNE
Il fit trop grande pluie, dont elle eut bien sa part, car elle fut percée et baignée jusques à la peau
de LOUIS XI dans Nouv. XL.
6
XVIe s.
D'ung sault persoyt [franchissait] ung fossé, volloyt sus une haye
de François RABELAIS dans Garg. I, 23
J'auray saulté trenchées, et percé oultre tout leur camp, d'avant que ilz m'ayent apperceu
de François RABELAIS dans Pant. II, 24
Cela perçoit le cueur à Agesilaus
de Jacques AMYOT dans Agésil. 50
S'il y a quelque esperance qui luy rie, incontinent soing et sollicitude perce, qui comme une nuée vient à brouiller et troubler toute la serenité du beau temps
de Jacques AMYOT dans Du vice et de la vertu, 5
Maison mal aërée, mal percée, obscure, froide, et mal saine
de Jacques AMYOT dans De la curios. 1
La nuit d'après, la garnison perce et s'en va
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. II, 92
Par la sueur, la peste s'en ira sans percer
de Olivier DE SERRES dans 949

ÉTYMOLOGIE

1
Picard, percher et puter ; bourg. parcé ; sicilien, pirciari ; angl. to pierce. Ménage, et, à sa suite, Diez et Burguy tirent percer de pertuiser (voy. PERTUIS) ; provenç. pertusar, ital. pertugiare ; mais c'est là une contraction excessive qu'on ne peut admettre sans des intermédiaires, qui manquent ici. On trouve dans du Cange persicior, signifiant très aigu, en un texte très ancien puisqu'il est de Hincmar : persiciorem romphaeam, non obtusiorem ; dans Festus, la glose persicus, expliquée par peracutus ; y aurait-il là quelque rapport à percer ? Percidere, qui signifie percer, aurait donné percire, comme occidere, occire. Scheler est tenté d'y voir un verbe formé de la préposition par, comme avancer de abante ; cette conjecture est digne d'attention ; l'exemple de Rabelais : percer un fossé, le franchir, la favorise.

Synonymes de PERCER

Termes proches de PERCER