Définition de FRAYER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : frè-yé ; d'après Chifflet, Gramm. p. 197, on prononçait fra-yer

DÉFINITIONS

1
Rendre praticable par les pas et le cheminement. Frayer une voie, un sentier, un chemin.
Sémantique : Fig. Frayer le chemin, aplanir les difficultés, faciliter l'accès.
Elle [la raison] ne nous est donnée que pour nous frayer le chemin à la foi
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Vérité de la relig.
Ce sont des vues de fortune qui vous ont frayé la route par où vous marchez
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Voc.
Le général de la couronne, Jean Sobieski, lava la honte de son pays dans le sang des Turcs à la célèbre bataille de Choczim, qui lui fraya le chemin au trône
On dit de même : frayer l'accès.
La vertu frayait l'accès au trône
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Or. fun. Louis XI
Frayer le chemin, signifie quelquefois simplement précéder.
....Pour moi s'il n'est point d'autre foudre, J'aurai pour ce départ [la mort] du temps à m'y résoudre ; D'autres vous enverraient leur frayer le chemin
Nos ancêtres nous en frayèrent hier le chemin [de l'éternité] ; et nous allons le frayer demain à ceux qui viendront après nous
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Sur la mort.
Marchant dans les sentiers que fraya mon courage
Se frayer, frayer à SOI, rendre praticable pour soi un chemin, une voie. Se frayer un passage dans le fourré.
À travers les vainqueurs il se fraye un passage
de BRIFFAUT dans Ninus II, v, 1
Sémantique : Fig. Se frayer le chemin à une dignité, disposer ses moyens pour y parvenir.
Des voies que vos passions se sont frayées
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Prosp.
On dit de même : se frayer le chemin des honneurs ; se frayer un chemin au trône.
2
Faire une rainure sur le bord d'une lame de couteau, de canif, etc.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Et donc se retourna sur destre et sa route, et prirent un chemin assez frayé qui les mena droit....
2
XVIe s.
L'ambition fraya le chemin à l'envie
de CASTELN. dans 62
Je fuy les grands chemins frayez du populaire
de Pierre de RONSARD dans 236

ÉTYMOLOGIE

1
Wall. frot ; bourguign. froyé. L'origine de ce mot présente des doutes. Il n'est pas très ancien, du moins on ne l'a pas au delà de Froissart. 1° On peut croire qu'il est le même que froier (voy. le suivant), et qu'il vient, comme lui, du latin fricare, frotter ; mais le sens de frottement suffit-il pour expliquer le sens de frayer un chemin ? 2° On peut penser qu'il est l'équivalent de l'ancien verbe froer, briser ; ici le sens serait bon, car route est via rupta ; dans ce cas, l'assimilation aurait agi pour transformer froer en frayer. 3° Enfin faut-il y voir un dérivé irrégulier de fractus, brisé ? Le sens serait bon ; quant à la forme, elle serait bonne aussi ; car on l'a dans frayant et dans l'ancien verbe fraier, qui proviennent de fractus (voy. FRAYANT et FRAIS 2).

Synonymes de FRAYER

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Phonétiquement proche de FRAYER