L'oeuvre Correspondance de Jean-Jacques ROUSSEAU

Ecrit par Jean-Jacques ROUSSEAU

Citations de "Correspondance"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
ACHEVÉ, ÉEJe n'aurais pu faire arriver cette addition en Hollande avant que le livre y fût achevé d'imprimer
AGGRAVANT, ANTECe qui lui rend ses maux plus aggravants est qu'ils lui viennent d'une main si chère
AGRÉGATIF, IVEJusqu'à ce que je voie résulter du tout un être non-seulement organisé, mais intelligent, c'est-à-dire un être non agrégatif, et qui soit rigoureusement un
ALLIABLEIl n'y a rien de moins alliable que les deux idées qui me tourmentaient
ALTÉRATIONPour réparer.... dans un climat qui vous était salutaire l'altération que celui d'Édimbourg a faite à votre santé
ALTÉRATIONPuisque vous voilà rétablie, j'aime mieux qu'il y ait eu de l'altération dans votre corps que dans votre coeur
APPARENT, ENTEIl n'est pas apparent [il n'y a pas d'apparence] que, venant tous les mercredis au marché, elle ne se fût pas avisée de venir chez moi demander son dû
ASSEZJe ne serai jamais assez éloigné d'ici que, lorsque vous y viendrez, nous ne puissions pas nous joindre
ASSUJÉTISSEMENT et ASSUJETTISSEMENTIl est certain.... qu'aucun maître ne m'eût reçu sans payer les frais d'un assujettissement
ATTRIBUERJe ne supporterais pas l'idée que vous attribuassiez à négligence ou à indifférence un silence que je compte parmi les malheurs de mon état
AVANTAGEComme il est permis de faire en rechignant son propre avantage, je veux leur obéir [à mes vrais amis], les aimer et les gronder
BAHUTTEJ'ai un peu dérangé ma philosophie pour me mettre comme les autres [à Venise] ; de sorte que je cours la place et les spectacles en masque et en bahutte, tout aussi fièrement que si j'avais passé toute ma vie dans cet équipage
BAILLIVAL, ALELe secrétaire baillival d'Yverdun
BATAILLERCe n'est pas la peine de se batailler pour le reste
BAVARDISEÉchauffez votre tête et travaillez ; vous aurez bientôt oublié ou pardonné mes bavardises, et vous trouverez....
BÉNIRJouissez en paix de la fortune dont la Providence a béni votre travail
BIENVEILLANT, ANTEMoins je l'ai trouvé naturel, dans ma situation présente, de la part d'un bienveillant....
BOUEOn fait circuler.... dans Genève une lettre avec laquelle on achève de me traîner par les boues
BOUELe sexe dévot y [à Neuchâtel, où les dames s'étaient déclarées en sa faveur] traîne les ministres dans les boues
BRÛLANT, ANTELe 22 janvier on a brûlé mon livre à la Haye ; on doit aujourd'hui le brûler à Genève ; on le brûlera, j'espère, encore ailleurs ; voilà, par le froid qu'il fait, des gens bien brûlants
BRÛLERIEIl y a dans toutes ces brûleries [les Lettres de la Montagne brûlées à Genève, à la Haye] quelque chose de si niais et de si bête, qu'il faut être plus qu'enfant pour s'en émouvoir
CALCINÉ, ÉEMon sang est calciné, la fièvre me consume
CAPTÉ, ÉEVous m'avouerez, monsieur, que c'était là une étrange façon de me capter la bienveillance de M. Pennech
CAPTÉ, ÉEL'effet des faveurs du prince n'est guère, en Angleterre, de capter à ceux qui les reçoivent celles du public
CARROSSINIl me faudrait un bon carrossin qui pût charger avec nous cinq ou six malles.... il me faudrait un bon voiturier
CASRien n'est plus commun que de tout gâter en pensant bien faire ; l'assurance que vous me donnez que je ne suis pas dans le cas, m'ôte un grand poids de dessus le coeur
CASSi vous êtes dans le cas
CASOutre qu'il n'est pas possible qu'il ne vous en soit parvenu quelqu'une [de mes lettres], si le cas pouvait être....
CE, CET ; CETTE ; CESIl y a une édition contrefaite de mon livre, laquelle doit paraître ces fêtes
CECICeci sont les données que je peux supposer
CECIMais ceci sont plutôt des souhaits vagues que des projets d'une prochaine exécution
CELALes auteurs, les décrets, les livres, cette âcre fumée de gloire qui fait pleurer, tout cela sont des folies de l'autre monde, auxquelles je ne prends plus de part
CELAMais enfin tout cela ne sont pas des preuves
CERTAIN, AINEEncore ma mémoire trompeuse et vacillante peut-elle souvent m'abuser sur les faits ; les seuls ici qui me sont certains, c'est de n'avoir jamais connu ni Thévenin ni Janin
COMPLOTEURCe n'est pas le compte des comploteurs, qui, ayant une réputation d'honnête homme à détruire....
CONFÉRENTNom donné dans l'ancienne république de Venise à un dignitaire choisi par le sénat pour conférer en certains cas avec les ambassadeurs
CONFIANCEJ'ai confiance que cela n'arrivera pas
CONFLITToutes les fois que l'autorité souveraine voudra s'interposer dans les conflits de l'honneur et de la religion, elle sera compromise des deux côtés
CONSULTEREn voici un exemple plus récent : Je ne prendrai nul parti définitif sans en bien consulter avec vous
CONTROUVERMon prétendu jugement contre vous a été controuvé par le premier, ainsi que mon prétendu voyage à Paris par l'autre
CONVENIRNe reparlons plus de cela, je vous prie ; j'ai convenu de mon tort de trop bonne grâce, pour que vous deviez vous en souvenir
CORNETIl y a dans la Suisse un air célèbre, appelé le ranz des vaches, que les bergers sonnent sur leurs cornets et dont ils font retentir tous les coteaux du pays
COUPLe coup du génie [dans le Misanthrope de Molière] est de l'avoir fait amoureux d'une coquette
COURAGECependant je fais bon courage autant que je le puis
COURBETTECe qui n'empêchera pas que, traité comme Sancho, je ne reçoive partout cent courbettes moqueuses, avec autant de compliments de respect et d'admiration
CRAINDRELa voie que vous avez prise et que vous craignez n'être pas la meilleure, ne le sera pas toujours sans doute
CREVERLe pouvoir et l'impunité rendent les forts audacieux ; le bon droit seul est l'arme des faibles ; et cette arme leur crève ordinairement dans les mains
CRISi quelquefois les femmes sortaient des bornes de cette modestie, le cri public montrait que c'était une exception
CRIÀ l'instant va s'élever contre moi cette philosophie d'un jour qui naît et meurt dans le coin d'une grande ville et veut étouffer de là le cri de la nature
CROCHETEURUn coureur de cabarets, un crocheteur de bourses, qui va pochetant quelques écus çà et là chez le premier venu qu'il rencontre
CROISSANT, ANTEQue Dieu bénisse votre famille croissante et donne à ma patrie, dans vos enfants, des citoyens qui vous ressemblent
CROYANCEOn suppose que la croyance des hommes détermine leur morale, et que des idées qu'ils ont de la vie à venir dépend leur conduite en celle-ci
CROYANT, ANTELe vrai croyant ne peut s'accommoder de toutes ces simagrées ; il sent que l'homme est un être intelligent auquel il faut un culte raisonnable
CRUCHEN'y aurait-il pas moyen de réveiller le deux-cents [nom d'un conseil à Genève] ? s'il ne voit pas ici son intérêt, ses membres ne sont que des cruches
CULTEMoins un culte est raisonnable, plus on cherche à l'établir par la force
CULTIVERL'amitié qui se cultive aux dépens du devoir, n'a plus de charmes
DANSCombien de fois, entrant dans une assemblée, je me suis applaudi de voir étinceler la fureur dans les yeux des fripons, et l'oeil de la bienveillance m'accueillir dans les gens de bien !
DANSJe me suis dit : Je gagne un jeune ami, je me survivrai dans lui
DANSÀ l'âge de trente ans, une pareille coiffure [la coiffure en cheveux] devient indécente et ridicule dans une femme
DEIl y a quelque chose de dur et d'injuste de compter pour rien ce que j'ai fait
DÉBITEUR, TRICEIl faut ou que je tire de ma poche ces cent louis pour vous les rendre, ou que je vous en reste débiteur
DEMI, IEOn est allé jusqu'à près de demi-lieue, Lett. au maréchal de Luxembourg, 28 janv. 1763 ; et : à demi-lieue de la ville
DEMOISELLEJe savais que Mme de Verdelier avait fait inoculer ses demoiselles
DÉPAPERASSEMENTIl restera.... l'armoire, avec les brochures et paperasses qu'elle contient, et pour le transport desquelles j'enverrai d'ici une malle, avec une lettre pour prier M. Deleyre de présider à ce dépaperassement
DIFFICULTÉJe sentirais bientôt les difficultés de concilier tout cela
DOUBLEFaites-moi écrire un mot, faites-le écrire à double, l'un où je suis
DÛ, DUESi l'on peut se résoudre à une démarche si décente et si convenable, si due, il faudra...
DURCI, IEMon coeur usé par les maux, et déjà durci par les ans, est fermé désormais à ce nouvel attachement
EFFAROUCHÉ, ÉEIl est à présumer que ce n'est qu'une queue de cette goutte effarouchée
ÉGALITÉLa preuve, madame, que je n'ai point voulu mettre en égalité votre amie et vous, est que....
ÉGORGERJe vous demande pardon de mes folies ; mais, dans l'état où je suis, il faut s'égayer ou s'égorger
EMMENERJe n'ai pu emmener Mlle Levasseur errer avec moi dans cette saison
EMPRESSÉ, ÉEJe n'irai pas sottement m'imaginer que ni vous ni personne soit empressé de ma mince figure
EMPRESSÉ, ÉEUn chevalier de Malte est venu me voir il y a quinze Jours de la part du général Paoli, faisant beaucoup l'empressé des commissions dont il se disait chargé près de moi
ENJe suis logé chez la veuve Petit, en rue Genti
ENChez M. Barcellon, huissier de la Bourse, en rue Basse
ENGAGERJe vous en répéterai les articles les plus importants, avec les changements que de nouvelles instructions m'engagent d'y faire
ENNUYERDepuis deux jours que je suis de retour, il m'ennuie déjà de ne point vous voir
ENVERSSes membres, jongleurs adroits et gens à deux envers, mènent le peuple par l'hypocrisie et les grands par l'irréligion
ESCARPEMENTL'escarpement des montagnes, étant très rapide, montre en divers endroits le grès des rochers
ÉTABLI, IEOn ne reste point toute la journée établi sur une chaise, on se livre à des jeux d'exercice, on va, on vient
ÉTONNEMENTDans le pays, tout le monde est d'un étonnement sans égal de cette belle expédition
ÉTOUFFERRousseau s'est servi de l'auxiliaire être : à l'égard de Mme d'Épinay, je lui ai envoyé vos lettres et les miennes ; je serais étouffé de douleur sans cette communication
ÉTROIT, OITELes coeurs étroits ne sentent jamais de vide, parce qu'ils sont toujours pleins de rien
ÉTROIT, OITECe que je dois sur toute chose est de ne pas vous laisser mettre à l'étroit pour l'amour de moi
ÉTUIEt moi, non sans bosse à la tête, Avec quelques secours d'autrui, Je sors de mon maudit étui
ÉVAPORERL'innocente joie aime à s'évaporer au grand jour
EXAMENIl y a, dans le septième tome de Paméla, un examen très judicieux de l'Andromaque de Racine, par lequel on voit que cette pièce ne va pas mieux à son but prétendu que toutes les autres
EXCUSEJe vous demande excuse de vous l'avoir remise ouverte...
EXEMPTERAu lieu que les infortunés en personne exigeraient de nous des soins, des soulagements, des consolations, des travaux qui pourraient nous associer à leurs peines, qui coûteraient du moins à notre indolence et dont nous sommes bien aises d'être exemptés
EXPLOITERC'est une mine d'or que cette idée, entre des mains qui sauront l'exploiter
EXTRÊMEJe vois mon heure extrême qui se prépare....
EXULTATIONIl vous est aisé de me faire passer pour un monstre, comme vous avez commencé, et je vois déjà l'exultation barbare de mes ennemis
FADEMENTÀ peine, dans ce délire universel, ai-je trouvé dans tout Paris quelqu'un qui ne s'avilît pas à cajoler fadement un homme qu'ils voulaient tromper
FAIREC'est à faire aux castors, dira l'Indien, de s'enfuir dans des tanières ; l'homme doit dormir à l'air dans un hamac suspendu à des arbres
FAIREIl m'a semblé que ces morceaux faisaient à la chose, ne marquaient point d'humeur....
FALLOIRTout le mal vient d'avoir pris la plume quand il ne fallait pas
FEMELLEJe suis surpris.... qu'un homme d'autant d'esprit daigne faire attention à ces petits bavardages femelles
FORT, ORTEDu reste ils sont fort les maîtres de m'excommunier, si cela les amuse
FUMÉELes auteurs, les décrets, les livres, cette âcre fumée de gloire qui fait pleurer, tout cela sont des folies de l'autre monde auxquelles je ne prends plus de part, et que je me vais hâter d'oublier
GAGNERMes maux me gagnent et m'éloignent chaque jour davantage de la société
GAGNEURNe pouvant sauver l'État qu'aux dépens de la capitale qui l'a perdu, vous avez bravé les cris des gagneurs d'argent
GUÉRISSEURVous savez que j'ai peu de foi aux grands guérisseurs
HAINEUX, EUSEVoilà.... la véritable raison qui m'empêchera de jamais me retirer à Genève ; un seul haineux empoisonnerait tout le plaisir d'y trouver quelques amis
HERBORISERJ'ai fait à Mme la duchesse douairière de Portland un envoi de plantes que j'avais été herboriser pour elle au mont Pila
HOSPICELes traitements que j'éprouve en ce pays sont trop contraires.... aux intentions du grand prince qui m'a donné cet hospice
HUMANITÉQuand je vous demande compte de l'amie que vous m'avez donnée, je crois vous inviter à remplir un devoir de l'humanité
IMPLOREUROn m'a détaché de temps en temps de petits chercheurs de places, de petits imploreurs de recommandations
IMPORTERUn chrétien pour eux est un homme qui va au prêche tous les dimanches : quoi qu'il fasse dans l'intervalle, il n'importe pas
IMPORTEREspérant que vos lettres continueront à me parvenir.... ayant peut-être été ouvertes, mais n'importe pas, pourvu qu'elles parviennent
INFORMERJe prierai M. le trésorier de s'en faire informer à Neufchâtel
INGRATITUDEAprès les preuves touchantes, madame, que j'ai eues de votre amitié.... il y aurait à moi de l'ingratitude de n'y pas compter toujours
INQUIÉTUDEVotre lettre m'a laissé sur votre santé des inquiétudes que vous m'obligeriez de vouloir lever
INTÉRESSANT, ANTEQuoique tout ce que vous m'écrivez, madame, me soit intéressant
INTÉRESSANT, ANTEVous devez comprendre combien il me serait intéressant de vous voir
INTÉRESSERM. Jeannin, qui vous est toujours fort utile et qui mérite qu'on s'intéresse pour lui
INTÉRÊTDepuis que je vous ai vue, j'ai un nouvel intérêt de ne pas être oublié de vous
INTÉRÊTJe voudrais, monsieur, entendre un peu plus clairement quel est ce grand intérêt que vous dites prendre en moi
ITINÉRAIREVous me promettez de me donner de vos nouvelles et de m'instruire de vos directions itinéraires
JOUROn a pris à tâche de me présenter à Londres avec Mlle Levasseur dans tous les jours qui pouvaient jeter sur moi du ridicule
JUGERJugeons des actions des hommes, et laissons Dieu juger de leur foi
JUSTEVous me ferez plaisir de m'envoyer de tout cela dans l'occasion, en me passant en compte le tout, comme juste, surtout ce qui ne viendra pas de vous
LACTIFIÉ, ÉELe révérend père m'a dit résolûment qu'il prétend que je ne m'en aille que quand il lui plaira, et que je serai bien et dûment lactifié
LE, LA, LESC'est un homme qu'il faudrait enlever de chez lui et le prendre par force pour lui faire faire ce qu'il veut
LEQUELLa fièvre, et même assez forte, me rend si faible qu'il faut dans peu qu'elle s'en aille, ou que je m'en aille ; je ne puis pas vous dire encore lequel des deux
LEQUELMais lequel des deux qui vienne, qu'il tâche surtout de venir seul
LIAISONJe ne puis.... demeurer avec vous en liaisons que cette vérification ne soit faite
LIENDonner le change à nos passions par le goût des belles connaissances, c'est enchaîner les amours avec des liens de fleurs
LOCAL, ALED'ailleurs connaissant mieux le local [Genève], vous faites des distinctions plus justes
LONGUERIEPardon, monsieur, de mes longueries
MACHINERJe jugeai qu'on ne m'avait fait attendre ainsi le passe-port, que pour se donner le temps de machiner à son aise, dans les lieux où l'on savait que j'avais dessein d'aller
MAÎTRECe qu'il faut fuir n'est pas la campagne, mais la maison des grands et des princes, qui ne sont point les maîtres chez eux, et ne savent rien de ce qui s'y fait
MAL, ALETout ce qui est mal en morale est mal encore en politique
MALVEILLANT, ANTEJ'ai été environné d'espions, de malveillants, et le monde est plein de gens qui me haïssent à cause du mal qu'ils m'ont fait
MAMANComment va la maman ? Adieu, mon cher hôte... ; offrez nos respects et nos voeux à la maman, et nos amitiés à M. Jeannin
MANIÈREVous voyez un malheureux réduit au désespoir, n'attendant plus que la manière de sa dernière heure
MANIÈREVotre correspondance a commencé d'une manière à me la rendre à jamais intéressante
MARCHELa marche par laquelle vous avez obtenu des connaissances n'en justifie ni l'objet ni l'usage
MARIAGEJe suis toujours persuadé que le vrai bonheur de la vie est dans un mariage bien assorti, et je ne le suis pas moins que tout le succès de cette carrière dépend de la façon de la commencer
MARQUERJe n'ai que le temps de vous marquer ce mot pour vous rassurer sur mon compte
MATÉRIALISTENon-seulement je ne suis pas matérialiste, mais je ne me souviens pas même d'avoir été un seul moment en ma vie tenté de le devenir
MAUSSADEMENTTout en grognant fort maussadement, j'ai le coeur plein des sentiments les plus tendres
MÉCHANCETÉJ'aime à rapporter vos propres termes ; c'est ma plus grande méchanceté
MÉCONTENTEMENTC'est le mécontentement de soi-même, c'est le poids de l'oisiveté, c'est l'oubli des goûts simples et naturels, qui rendent si nécessaire un amusement étranger
MÉDIOCREMENTQu'Orosmane immole Zaïre à sa jalousie ; une femme sensible y voit sans effroi le transport de la passion ; car c'est un moindre malheur de périr par la main de son amant, que d'en être médiocrement aimée
MÉDITERJe vous promets bien de m'occuper beaucoup du respectable objet de vos lettres, d'y réfléchir, d'y méditer, et de ne vous répondre....
MÊMES'il arrivait que le hasard nous y conduisît [au spectacle] en même jour
MÊMEJe vous jure que mon même goût pour la solitude est plutôt augmenté que diminué
MÊMEIl suit encore en cela les mêmes errements des autres
MÉMOIREJe ne serai tranquille que quand je serai oublié ; je voudrais être mort dans la mémoire des hommes
MÉMOIREQuant aux mémoires de ma vie dont vous me parlez, ils sont très difficiles à faire sans compromettre personne
MENAÇANT, ANTEL'heure étant incertaine, et le temps menaçant de pluie, je n'osai.... hasarder cette course
MÉNAGEROn se ménagera davantage quand on aura plus de raisons de se ménager
MENERSi je suis un hypocrite, je suis un sot ; car il faut l'être beaucoup pour ne pas voir que le chemin que j'ai pris ne mène qu'à des malheurs dans cette vie
MENU, UEPlusieurs herbiers à faire à la fois m'auraient été plus lucratifs, et m'auraient mieux dédommagé des menus frais qu'exigent quelquefois des courses éloignées et l'entrée des jardins curieux
MERAu lieu du repos dont j'avais besoin pour la raffermir [ma tête], je me trouve ici submergé dans des mers d'indignités et d'iniquités, au moment même où....
MÈREY a-t-il au monde un spectacle aussi touchant, aussi respectable, que celui d'une mère de famille entourée de ses enfants, réglant les travaux de ses domestiques, procurant à son mari une vie heureuse, et gouvernant sagement la maison ?
MÉSINTERPRÉTERJe ne suis pas si prompt que vous à mésinterpréter les motifs de mes amis
MESSAGER, ÈRELe messager de Genève n'étant point encore de retour, je n'ai pas reçu par conséquent les deux paquets que vous lui avez remis
MÉTAPHYSIQUERIEToute cette métaphysiquerie est si ennuyeuse à lire, qu'il ne faut pas surcharger encore cet ennui par des contre-sens
MINISTRAL, ALELe libraire Fauche.... pressentant l'obstacle que la pédanterie de vos ministraux peut mettre....
MODERNISTEVous, moderniste, vous me montrez une molécule organique....
MONSIEURAprès ma mort, toutes ces inepties deviendront autant de faits incontestables, parce que monsieur l'un et monsieur l'autre, et madame celle-ci et mademoiselle celle-là, tous gens de la plus haute probité, les auront attestées
MONSIEURQue cette lettre soit commune aux deux messieurs qui ont eu la bonté....
MONSIEURÀ propos de la bibliothèque, ne sachant le nom des messieurs qui en sont chargés...
MOTIFOù prenez-vous, monsieur, que j'aie dit que mon motif à professer la religion chrétienne est le pouvoir qu'ont les esprits de ma sorte d'édifier et de scandaliser ?
MOUSSEQuoique ma pénétration, naturellement très mousse, mais aiguisée à force de s'exercer dans les ténèbres, me fasse deviner assez juste des multitudes de choses
MOYENS'il y avait le moyen de retrouver cet enfant, ce serait faire le bonheur de sa tendre mère
MULTITUDEJe dois des multitudes de lettres, surtout à MM. Meuron....
NAVRERCette manière de s'armer jusqu'aux dents avec ses amis me paraît si cruelle, que j'aime cent fois mieux me présenter nu et être navré
NÉGATIF, IVEL'éducation négative n'est pas oisive, tant s'en faut ; elle ne donne pas les vertus, mais elle prévient les vices
NETTOYERServi par vingt domestiques, et nettoyant tous les matins mes souliers
NOIR, OIRETantôt j'étais un homme noir, et tantôt un ange de lumière ; je me suis vu dans la même année vanté, fêté, recherché, même à la cour ; puis insulté, menacé, détesté, maudit
NOIR, OIRERien ne m'épouvanta jamais au grand jour ; mais tout m'effarouche dans les ténèbres qui m'environnent ; et je ne vois que du noir dans l'obscurité
NOIR, OIREVous m'avez écrit quelquefois que je faisais du noir, l'expression n'est pas juste, ce n'est pas moi, monsieur, qui fais du noir ; mais c'est moi qu'on en barbouille
NOTERVous êtes noté d'amitié pour moi, et c'est à Genève un crime irrémissible
NOTOIRETout cela n'est-il pas notoire au public ?
NOURRIRJeune femme, voulez-vous travailler à vous rendre heureuse, commencez d'abord par nourrir votre enfant
NOURRITUREIl existe certainement des hommes qui n'ont jamais eu d'entretien philosophique en leur vie, et dont tout le temps se consume à chercher leur nourriture, la dévorer et dormir
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLEÔ cher Moultou ! nouveau Génevois, vous montrez pour la patrie toute la ferveur que les nouveaux chrétiens avaient pour la foi
NOUVELLEAprès cela, vous apprenez dans le public que j'ai été très mal, et que je le suis encore ; cela fait nouvelle pour vous
NOUVELLEQu'un autre étranger y tienne, s'il peut, trois ans, comme je l'ai fait, et puis qu'il m'en dise des nouvelles
NUL, NULLEJe ne sais voir qu'autant que je suis ému ; les objets indifférents sont nuls à mes yeux
OBJETLe plus charmant objet de la nature, le plus capable d'émouvoir un coeur sensible et de le porter au bien, est, je l'avoue, une femme aimable et vertueuse ; mais cet objet céleste où se cache-t-il ?
OBSCÈNENe sait-on pas que les statues et les tableaux n'offensent les yeux que quand un mélange de vêtements rend les nudités obscènes ?
OBSERVÉ, ÉEDans tous pays il n'y a jamais de lois observées que celles qui tiennent à la nature du gouvernement
OBSTACLELa résolution dont je vous ai fait part ci-devant, et à laquelle vous vous devez, selon moi, de ne plus porter obstacle
OEUFComme il n'y a pas de proportion entre ces choses-là, je n'aime point à donner un oeuf pour avoir un boeuf
OFFERT, ERTEJe n'oublierai pas qu'une chose offerte est une chose due, quand il n'y a que l'impuissance de rendre qui empêche d'accepter
OFFICIERLe cheval n'était pas permis aux officiers d'infanterie ; souvent les généraux faisaient à pied les mêmes journées que leurs troupes
OFFREJ'oubliais de vous marquer que le roi de Prusse m'a fait faire, par milord Maréchal, des offres très obligeantes, et d'une manière dont je suis pénétré
OISELEURJ'ai reçu la charmante oiseleuse avec un nouveau plaisir
OISIF, IVELes oisifs des villes, gens aussi ennuyés qu'ennuyeux, qui ne sachant que faire de leur temps, abusent de celui des autres
OMBRAGESon humeur aigrie et portée à la défiance et aux ombrages par des malheurs continuels
ONPersonne n'est surpris de me voir passer l'hiver à la campagne ; mille gens du monde en ont fait autant ; on est toujours séparés, mais on se rapproche par de longues et fréquentes visites
ONGLÉEQuant à présent, la campagne n'est pas tenable ; il y fait presque aussi froid que dans ma chambre, où, près d'un grand feu, je gèle en me rôtissant, et l'onglée me fait tomber la plume des doigts
OPÉRAJe ne connais plus d'autre musique que celle des rossignols, et les chouettes de la forêt m'ont dédommagé de l'opéra de Paris
OPÉRAJe ne pouvais ni rire, ni bâiller à l'opéra français, puisque je n'y restais jamais, et qu'aussitôt que j'entendais commencer la lugubre psalmodie, je me sauvais dans les corridors
OPINIÂTRETÉOn plaint l'erreur, on hait l'opiniâtreté ; donnez la préférence à vos raisons, à la bonne heure, mais sachez que ceux qui ne s'y rendent pas, ont les leurs
OPINIONIl importe tant aux hommes de tenir moins aux opinions qui les divisent qu'à celles qui les unissent
OPPOSÉ, ÉEOn a porté des jugements opposés de mes livres, ou plutôt de l'auteur de mes livres, parce qu'on m'a jugé sur les matières que j'ai traitées bien plus que sur mes sentiments
OPPRIMÉ, ÉEMalheur aux opprimés, surtout quand ils le sont pleinement !
OPPRIMERIl est aisé de m'opprimer, mais difficile de m'avilir
OPULENCEJamais dans une monarchie l'opulence d'un particulier ne peut le mettre au-dessus du prince ; mais dans une république elle peut aisément le mettre au-dessus des lois
ORAGEVous ne sauriez avoir l'idée de l'orage qu'excite contre moi la publication des Lettres écrites de la montagne ; c'est une défense que je devais à mes anciens concitoyens et que je me devais à moi-même
ORAGEUX, EUSELa vie orageuse que je mène sans relâche, depuis plusieurs années
Monseigneur, où sont je ne dis pas l'équité, la charité chrétienne, mais le bon sens et l'humanité ?
OUBLIERNous avons oublié M. Abauzit ; ah ! dites, méchant ami ! cet homme respectable qui passe sa vie à s'oublier soi-même, doit-il être oublié des autres ?
OUÏEJe suis persuadé qu'à l'ouïe de cette nouvelle, vous commencerez par interroger celui qui l'atteste
PAINIl est vrai que, faible, infirme, découragé, je reste à peu près sans pain sur mes vieux jours et hors d'état d'en gagner
PAINCette entreprise doit m'assurer du pain, sans lequel il n'y a ni repos ni liberté parmi les hommes
PANÉGYRISTEOn saura, par exemple, que le même siècle a produit un panégyriste de la Saint-Barthélemy, Français, et, comme on peut bien croire, homme d'Église, sans que ni parlement, ni prélat ait songé même à lui chercher querelle
PAPIERJ'ai eu l'honneur de vous envoyer quelques plantes curieuses, et entre autres le vrai papier, qui jusqu'ici n'était point connu en France, pas même de M. de Jussieu
PARHomme de mérite estimable par ses talents
PARJe ne vous écris plus que pour les choses pressantes et nécessaires, et tel était, par votre amitié pour moi, l'avis de mon arrivée au refuge que j'ai choisi
PARVous comptez par les jours, madame, et moi par les heures ; cela fait que l'intervalle me paraît vingt-quatre fois plus long qu'à vous
PARJe ne voulais pas vous donner occasion de vous fatiguer par trop écrire
PARADEQuiconque a le courage de paraître toujours ce qu'il est, deviendra tôt ou tard ce qu'il doit être ; mais il n'y a plus rien à espérer de ceux qui se font un caractère de parade
PARADOXETous les hommes vulgaires, tous les petits littérateurs sont faits pour crier toujours au paradoxe, pour me reprocher d'être outré
PARALLÈLEUne autre édition parallèle à la sienne, pour la Hollande, l'Allemagne et l'Angleterre
PARDONNÉ, ÉEDonnez-moi.... le plaisir de savoir que vos remèdes opèrent, et celui d'apprendre que je suis pardonné
PARITÉVous semblez mettre en parité l'exercice pédestre, l'équestre et le mouvement du carrosse
PARLERMais vous qui parlez, il s'en faut bien que vous soyez disculpée auprès de moi pour ce chapitre
PARTPersonne ne sait se mettre à ma place ; on ne veut pas voir que je suis un être à part, qui n'a point le caractère, les maximes, les ressources des autres
PARVENIROn parvient bientôt à aimer ce qu'on fait, quand on ne fait que ce qui est bien
PASSERSi ma mémoire eût passé à la postérité, elle n'y eût passé que comme celle d'un malfaiteur dont on se souvient uniquement pour le détester
PASSERJe puis me passer que vous m'estimiez ; mais j'ai besoin de vous estimer vous-même
PASSIONJ'ai plus que jamais la passion de la botanique
PATRIECe ne sont ni les murs ni les hommes qui font la patrie ; ce sont les lois, les moeurs, les coutumes, le gouvernement, la constitution, la manière d'être qui résulte de tout cela
PATRIOTELe Breton [Hume], homme actif, liant, intrigant, au milieu de son pays, de ses amis, de ses parents, de ses patrons, de ses patriotes
PATTENe tentez pas de retomber à quatre pattes ; personne au monde n'y réussirait moins que vous ; vous nous redressez trop bien sur nos deux pieds, pour cesser de vous tenir sur les vôtres
PAYERVous commencez par nous payer là de mots qui ne nous donnent pas le change : les discours vagues ne font jamais preuve
PAYSAN, SANNEUn paysan, non de France, où l'on prétend qu'il faut les faire mourir de misère, afin qu'ils nous fassent vivre
PÉDAGOGUELes indiscrétions de Diderot, son ton impérieux et pédagogue avec un homme plus âgé que lui....
PEINDREJe me peindrai tel que je fus, tel que je suis, le mal offusquera presque toujours le bien ; et malgré cela j'ai peine à croire qu'aucun de mes lecteurs ose se dire : je suis meilleur que ne fut cet homme-là
PEINESi je ne me faisais une peine de vous importuner trop souvent
PENDANT, ANTEUne question pendante depuis longtemps devant le public
PÉNÉTRERJ'approche d'un séjour où les injustices des hommes ne pénètrent pas
PENSERL'esprit une fois en effervescence y reste toujours, et quiconque a pensé, pensera toute sa vie
PENSERTous mes malheurs me viennent d'avoir trop bien pensé des hommes
PENSEURJe ne vous regardais jusqu'ici que comme une belle penseuse qui....
PERCERIls auront beau faire : je me ris des machines qu'ils entassent sans cesse autour de moi.... le cri de la vérité percera le ciel tôt ou tard
PERCERL'impôt sur les papiers a tellement dénaturé leur fabrication, que je n'en puis plus trouver pour noter qui ne perce pas
PERFECTIONEncore un coup, ne cherchons point la chimère de la perfection, mais le mieux possible selon la nature de l'homme et la constitution de la société
PERMISSIONJe n'ai laissé voir aucune de vos lettres ; mais, par la permission que vous m'en donnez, j'ai montré la dernière
PERNICIEUX, EUSECette plante a souvent causé des accidents à des enfants et à d'autres gens qui ignoraient sa pernicieuse vertu
PERSONNAGECraignons, monsieur, les gens qui font si volontiers deux personnages, dans la même affaire ; il est rare que ces deux en fassent un bon
PERSONNALITÉJe ne suis point flatteur, il est vrai ; mais aussi je ne suis pas trompeur ; et ma franchise n'est point satirique ; toutes personnalités odieuses sont bannies de ma bouche et de mes écrits
PERSONNECette grande princesse, qui, fût-elle personne privée....
PERSONNECela me console un peu de ce larcin où personne de bon sens ne peut reconnaître mon ouvrage
PERTELa perte totale du sommeil me livre aux plus tristes idées
PESANT, ANTEPlier la tête sous le pesant joug de la nécessité
PHARMACIENHeureuses infirmités qui rassemblent autour de vous tant d'habiles pharmaciens fournis de plus de drogues que vous n'avez de maux
PIÈCEJe suis si près de mes pièces, que, si je veux dîner, il faut que je le gagne ; si je me repose, il faut que je jeûne
PIÈCEDepuis Molière et Corneille, on ne voit plus réussir au théâtre que des romans sous le nom de pièces dramatiques
PIEDNe tentez pas de retomber à quatre pattes ; personne n'y réussirait moins que vous ; vous nous redressez trop bien sur nos deux pieds, pour cesser de vous tenir sur les vôtres
PIÈTREC'est là qu'on reconnaît l'homme divin qui, de si piètres disciples, a fait pourtant, dans leur grossier mais fier enthousiasme, des hommes éloquents et modérés
PIFFRER (SE)Ils ont tellement bu, et se sont si pleinement piffrés, que la plupart en ont été malades
PITEQue ne puis-je bien plutôt, a l'insu de lui-même [le roi de Prusse] et de tout le monde, aller jeter la pite dans un trésor qui lui est nécessaire, et dont il sait si bien user !
PLAISIRSi ma diligence à les faire [mes réponses] était proportionnée au plaisir que je reçois de vos lettres
PLAISIRLa circonstance où elle [votre lettre] m'est venue ajoute encore au plaisir qu'en tout autre temps j'aurais eu de la recevoir
PLAT, ATESavez-vous que l'imbécile Néaulme et l'infatigable Formey travaillent à mutiler mon Émile, auquel ils auront l'audace de laisser mon nom, après l'avoir rendu aussi plat qu'eux ?
PLEIN, EINEIl faudra qu'avant d'envoyer cette lettre j'aille passer trois heures à la recherche dans un plein coffre de papiers
PLEIN, EINELes anciens passaient presque leur vie en plein air, ou vaquant à leurs affaires ou réglant celles de l'État sur la place publique
PLOMBVoyez, Milord, si dans cette occurrence votre sollicitude paternelle imaginerait quelque chose pour me préserver d'aller sous les plombs ; ce qui serait finir assez tristement une vie bien malheureuse
PLUMEJe lui crois des égaux parmi ses contemporains en qualité de penseur et de philosophe ; mais, en qualité d'écrivain, je ne lui en connais point ; c'est la plus belle plume de son siècle
PLUSJ'ai profité de tous les moments que ce grand prince et, pour plus dire, ce digne homme a passés ici
POCHETERUn coureur de cabarets, un crocheteur de bourses, qui va pochetant quelques écus çà et là chez le premier va-nu-pieds qu'il rencontre
POLISSONÀ douze ans, j'étais un Romain ; à vingt, j'avais couru le monde, et n'étais plus qu'un polisson
PORTEMaître de lui ouvrir ou fermer à son gré la porte des grandes magistratures
PORTEROn ne corrige pas les moeurs, on les peint, et un laid visage ne paraît point laid à celui qui le porte
PORTERJe porte ma tête à la justice du roi, si je suis coupable ; mais, si c'est M. de Montaigu qui l'est, je porte ma plainte aux pieds du trône
POTÔ mon cher et aimable hôte ! qu'avez-vous fait ? vous êtes tombé dans le pot au noir bien cruellement pour moi
POUFNous verrons ce qu'il en sera [de ses ennemis espérant le faire chasser de chez le prince de Conti, lorsqu'il viendra au château de Trye] ; je crois que c'est le cas de faire pouf ; ils ne s'y attendent pas
POURSi vous m'eussiez parlé botanique et des plantes que produit votre contrée.... j'en aurais pu causer avec vous ; mais, pour de mes livres [pour causer de mes livres], vous m'en parleriez inutilement....
POURRIROn commence par le décréter de prise de corps ; on l'eût arraché de son lit pour le traîner dans les mêmes prisons où pourrissent des scélérats
PRENEUR, EUSEEntouré de ces preneurs d'intérêt qui ne cherchent qu'à me donner, comme faisait aux passants ce Romain, un écu et un soufflet à chaque rencontre
PRESCRIREJe suis prêt à accepter un dîner tout autre jour qu'il vous plaira de me prescrire
PRÉSENTERIl se présente plusieurs occasions de disposer de mon traité de l'éducation, et même avec avantage
PRESSESi je suis contraint de mettre quelque chose à la presse, ces honnêtes gens-ci ont la charité de ne prendre que douze sous par écu de six francs, tous les mois
PREUVETout fait dont nous ne sommes pas les témoins, n'est établi pour nous que sur des preuves morales, et toute preuve morale est susceptible de plus et de moins
PRÉVALOIRJe chercherai, si vous y consentez, à me prévaloir sur vous des trois cents francs de Mlle Levasseur
PRÉVALOIRLes dix louis dont vous craignez de vous prévaloir
PRÉVARICATEURJamais on ne me verra, prévaricateur de la vérité, plier dans mes égarements mes maximes à ma conduite
PRÉVOIRJe ne prévois pas de pouvoir faire cette revue avant l'hiver
PRIMERSi cet amour peut être assez vif par lui-même pour primer sur toutes nos passions....
PRIVILÉGEJe sais mieux que personne quels priviléges d'attention méritent les infortunés
PROCÉDÉPour couvrir d'un vernis de procédés la laideur du vice
PROFITEROLEIl est peu apparent que le petit bonhomme [l'élève de l'abbé] se trouve un jour réduit, dans les bois ou ailleurs, à des ragoûts de truffes ou à des profiteroles au chocolat pour toute nourriture
PROLONGATIONôtez la justice éternelle et la prolongation de mon être après cette vie, je ne vois plus dans la vertu qu'une folie à qui l'on donne un beau nom
PUR, UREJusqu'ici ma plume, hardie à dire la vérité, mais pure de toute satire, n'a jamais compromis personne
PURGERJe sais que la poétique du théâtre prétend faire tout le contraire, et purger les passions en les excitant ; mais j'ai peine à bien concevoir cette règle
PURISMEJe soutiens qu'il faut quelquefois faire des fautes de grammaire pour être lumineux ; c'est en cela, et non dans toutes les pédanteries du purisme, que consiste le véritable art d'écrire
QUANDQuand j'aurai reçu de vos nouvelles, que vous m'aurez dit que vous m'aimez toujours, que M. le maréchal m'aura dit la même chose, je serai tranquille sur tout le reste
QUARANTEJ'ai travaillé huit jours, madame, c'est-à-dire huit matinées ; pour vivre, il faut que je gagne quarante sols par jour
QUEQu'aimable et tendre doit être un mari qui peint sa femme sous des traits si charmants !
QUEAu mois de juillet... que le pays [Montmorency] est plus agréable
QUEQu'elle soit toujours coiffée en cheveux jusqu'à l'âge de trente ans, qu'une pareille coiffure devient indécente et ridicule dans une femme
QUELe public ne prendrait pas le mot de secte dans le sens que je l'avais écrit
QUEPardonnez si je ne puis voir les périls qui vous effrayent du même oeil que les voit une mère
QUELa voiture aux provisions est venue, que j'étais malade
QUEL QUEQuel de ces deux partis que vous choisissiez
QUELQU'UN, UNEQuelqu'un, vous le savez, est en date avant vous ; ce quelqu'un me presse....
QUICONQUELe mépris qu'on doit à quiconque se cache d'un homme pour le diffamer
RABÂCHEUR, EUSEOn ose parler de patrie et de vertu sans passer pour rabâcheur
RACORNI, IEJe sens que les traces de mes vieilles idées, racornies dans mon cerveau, ne permettent plus à des idées si nouvelles d'y faire de fortes impressions
RADOTAGEJe suis très heureux d'avoir pris du goût pour la botanique ; le goût se change insensiblement en une passion d'enfant, ou plutôt en un radotage inutile et vain
RANGÉ, ÉELe Génevois est rangé et se plaît à vivre avec sa famille
RAPPORTCette terre en Angoumois, qui n'est pas encore en rapport, et où l'on peut quelquefois retrouver la nature
RECHERCHABLEJ'ai vécu.... quelque peu avec des gens à portraits et à portraits recherchables ; je les ai tous vus avoir d'autres maximes [que de donner leurs portraits]
RECHERCHANT, ANTEJe ne suis pas recherchant, il est vrai, et mon coeur est usé pour l'amitié
RÉCRIMINERRécriminer n'est pas se justifier ; mais celui qui, pour toute défense, ne sait que récriminer à faux, a bien l'air d'être seul coupable
REDIT, ITEJ'ai si bien pris mon parti sur ces dits et redits de commères, qu'ils sont pour moi comme n'existant pas
REDRESSÉ, ÉEJe trouve beaucoup de raison dans la vôtre [lettre] ; mais j'y vois en même temps un certain ton redressé, cent fois pire que l'humeur et les injures
REDRESSERQuand j'aurai tort, dites-moi mes vérités franchement et durement ; mais ne vous redressez pas, je vous en conjure ; car cela finirait mal
REFOURRERPar quelle étrange maxime veut-il que je m'aille refourrer tout exprès sous la direction d'un autre consistoire, dont le conseil d'État ne m'a point exempté ?
REFUSCes refus de lait sont assez communs, mais ils ne sont pas tous sur le compte de la nature : les mères pour l'ordinaire y ont bonne part
RÉFUTERVous n'avez eu que des bûchers et des injures pour réfuter mes raisonnements
RÉGNERPosons cette grande entreprise comme un devoir sacré qui doit régner sur tous les autres
RÉIMPRIMERQuand un livre imprimé en Hollande, parce qu'il n'a pu ni dû être imprimé en France, y est pourtant réimprimé, le gouvernement pèche alors contre ses propres maximes, et se met en contradiction avec lui-même
RELÂCHANT, ANTES'il y a de l'industrie, des arts, des manufactures, on doit se garder d'offrir des distractions relâchantes à l'âpre intérêt qui fait ses plaisirs de ses soins, et enrichit le prince de l'avarice des sujets
RELATIONJ'ai reçu.... une lettre que je ne me lasse point de relire, et qui contient des relations d'un paysan plus sage, plus vertueux .... que tous les philosophes
REMBOURRÉ, ÉEPour lit, du foin ressuant et tout mouillé, hors un seul matelas rembourré de puces, dont, comme étant le Sancho de la troupe, j'ai été pompeusement gratifié
REMBOURSERIl est beaucoup plus honnête avec des amis dans le cas où je me trouve, de leur économiser la dépense, que d'offrir de la leur rembourser
REMERCÎMENT ou REMERCIEMENTIl faut que vous vous contentiez, quant à présent, de mon remerciement très humble à l'attention dont vous m'avez honoré
REMETTRESi le temps se remet aujourd'hui, nous descendrons demain
REMONTERSi la bourgeoisie de Genève savait remonter ses principes, épurer ses goûts....
RENDREIl n'en fallait pas moins pour me rendre à moi-même ; mais j'y suis rendu, cela est sûr ; ou plutôt je suis tout à l'amitié....
RENSEIGNEMENTThevenin dit.... les avoir fait passer... à un homme appelé Rousseau, duquel au reste il ne donne pas le moindre renseignement
RÉPONDREJ'ai continuellement un grand nombre de lettres à répondre
REPOUSSERSon air, son ton, ses manières me repoussèrent à tel point qu'il ne fut pas en moi de le bien recevoir
REPRÉSENTATIONJe suis ici dans mon hôtel de St-Simon, comme Sancho dans son île de Barrataria, en représentation toute la journée
REQUINQUÉ, ÉEPlaise à Dieu qu'on en puisse dire autant un jour de nos beaux petits messieurs requinqués, et que ces hommes de quinze ans ne soient pas des enfants à trente
RESPECTJe fais mille salutations et respects à tous les habitants et habitantes de Moulezy
RESSEMBLANCELes pétales de l'asphodèle ont quelque ressemblance à des fers de pique
RÉSUMERQuand il [Jésus] résumait la loi et les prophètes, c'était bien plus dans des actes de vertu que dans des formules de croyance
RETENIRCette considération ne m'a jamais retenu de faire ce que j'ai cru bon et utile
RETOURSoyons amis comme auparavant, même plus, s'il est possible ; c'est l'effet que doit produire un vrai retour entre honnêtes gens
RIGUEURSi l'intention du bureau de la ville est d'en user à toute rigueur avec moi
RIRELe coeur me rit, et il me semble que je me ranime au projet d'aller partager avec vous cette retraite charmante
ROIDIR ou RAIDIRFaisons comme les enfants et les ivrognes, qui ne se cassent jamais ni jambes ni bras quand ils tombent, parce qu'ils ne se roidissent pas pour ne pas tomber
ROMPREMe voilà coupable encore pour n'avoir pas deviné son voyage, et n'avoir pas en conséquence rompu le mien
SAUTANT, ANTESa tournure [de Diderot] et la mienne, surtout dans mes premiers ouvrages, dont la diction est, comme la sienne, un peu sautante et sentencieuse, sont, parmi celles de nos contemporains, les deux qui se ressemblent le plus
SAVOIRLes hommes, abrutis par leur vain savoir, ont fermé leur esprit à la voix de la raison, et leur coeur à celle de la nature
SAVOURERÀ qui des prêtres barbares font avec art savourer la mort
SCÈNELa scène, en général, est un tableau des passions humaines, dont l'original est dans tous les coeurs
SCRUPULEUX, EUSELes expressions sont toujours plus recherchées et les oreilles plus scrupuleuses dans les pays plus corrompus
SEC, SÈCHEVous forcerez le conseil à ne pouvoir plus répliquer que par un sec il n'y a lieu
SECOURSLe secours de vos sages avis
SECRET, ÈTEIl a eu l'intrépidité de le dire en pleine académie et dans des lieux tout aussi secrets
SEMBLERPar le cours que prend votre goutte, il me semble qu'elle veuille se transformer en sciatique
SEMBLERTout ce qu'il me semble d'apercevoir, c'est que....
SENTIRSi jamais votre coeur affligé se sent besoin de ressources qu'il ne trouvera pas en lui-même
SÉRAILChaque femme de Paris rassemble dans son appartement un sérail d'hommes plus femmes qu'elle, qui savent rendre à la beauté toute sorte d'hommages, hors celui du coeur dont elle est digne
SINCÈREPlus ardent qu'éclairé dans mes recherches, mais sincère en tout, même contre moi
SOLACIERNe venez pas, après vous être solacié à Paris tout à votre aise, me dire ici que vous êtes pressé de partir
SOLLICITERSolliciter un juge ! il ne faut pas être misanthrope, il suffit d'être honnête homme pour n'en rien faire ; car enfin, quelque tour qu'on donne à la chose, ou celui qui sollicite un juge l'exhorte à remplir son devoir, et alors il lui fait une insulte, ou il lui propose une acception de personnes, et alors il le veut séduire
SOURCEHélas ! Que ne peut-il [le prince de Conti] voir le mal et en couper la source !
SOUVENIRJe vous prie de me maintenir dans les bons souvenirs de Mme de Faugnes
SOUVENIRLa solitude où je comptais nourrir les précieux souvenirs des bontés de M. le prince de Conti et des vôtres
SUBSTANCESi, dans le système de cet univers, il est nécessaire à la conservation du genre humain qu'il y ait une circulation de substance entre les hommes, les animaux et les végétaux, alors le mal particulier d'un individu contribue au bien général
SUBTILEMENTVous rappelez-vous le conte de ce chirurgien dont la boutique donnait sur deux rues, et qui, sortant par une porte, estropiait les passants, puis rentrait subtilement, et pour les panser ressortait par l'autre ?
SUFFIREN'allons pas plus loin quant à présent ; il suffit que votre principale question est résolue
SUITEComme vous prenez et gardez, je crois, quelque gazette, si M. Jeannin voulait bien me les envoyer suite après suite [par séries] dans les occasions....
SUPPORTCe n'est pas des hommes qu'il est ennemi, mais de la méchanceté des uns et du support que cette méchanceté trouve dans les autres
SURJe ne joins pas ici ma lettre à M. de Graffenried, sur ce que vous me marquez qu'elle court Paris
TALONIl vaudrait cent fois mieux reprendre le train des éducations ordinaires, et faire un petit talon rouge, que de....
TANTVoilà, monsieur, l'histoire exacte de ce tant célèbre pèlerinage qui court déjà les quatre coins de la France
TANTIl y a un longtemps qu'à force de m'inspirer du respect, il m'a fait oublier sa naissance ; ou, si je m'en souviens encore, c'est pour honorer tant plus sa vertu
TÂTEUR, EUSESi cet exemple [brûler la cervelle à un insulteur] intimide un peu les tâteurs d'hommes, et fait marcher les gens d'honneur qui ne ferraillent pas, la tête un peu plus levée, je dis que la mort de cet homme de courage [pendu pour meurtre] ne sera pas inutile à la société
TEL, ELLEVous me dites que votre amitié, telle qu'elle est, subsistera toujours pour moi, tel que je sois
TÉMÉRAIREJ'ai affirmé ce que je savais, vous niez ce que vous ne savez pas ; qui des deux est le téméraire ?
TÉMÉRITÉOù il n'y a point d'assertion, il n'y a point de témérité
TENIRJe vous dois déjà quelques ports de lettres ; ayez la bonté de tenir une note de tout cela jusqu'au printemps
TENIRLié par l'amitié, jamais par les choses, et tenant plus à mes sentiments qu'à mes intérêts
TERRÉ, ÉEMe voilà, comme une marmotte, terré pour sept mois
THÉÂTREIl est certain que chez eux [les anciens] la profession du théâtre était si peu déshonnête, que la Grèce fournit des exemples d'acteurs chargés de certaines fonctions publiques, soit dans l'État, soit en ambassades
THÉÂTRELe théâtre français, avec les défauts qui lui restent, est cependant à peu près aussi parfait qu'il peut l'être, soit pour l'agrément, soit pour l'utilité
TIERS, ERCEJe sais que M. d'Alembert a l'honneur de vous faire sa cour ; sa présence ne me chassera point ; mais ne trouvez pas mauvais, je vous supplie, que tout autre tiers me fasse disparaître
TIMBRÉ, ÉEJe suis bien aise que vous ayez en main toutes les pièces sur lesquelles vous pourrez juger à loisir si je suis timbré ou non
TIMBRÉ, ÉEJ'ai reçu le 12 de ce mois par la poste une lettre anonyme, sans date, timbrée de Lille et franche de port
TIMIDEUn âme noble et fière a beau se roidir et s'élever, un tempérament timide ne peut se refondre
TIRAILLERJe ne sais pas encore où je me fixerai : chacun me tiraille de son côté
TISSU, UESongez qu'en portant un lacet tissu par la main qui traça les devoirs des mères, c'est s'engager à les remplir
TOMBERMarquez-moi à peu près le jour de votre arrivée, et venez tomber chez moi : vous y trouverez votre chambre prête
TORTURÉ, ÉEEt sous nos yeux l'innocent Calas torturé par les bourreaux n'eût point péri sur la roue
TOURNERTous leurs efforts pour me nuire ont tourné à leur confusion, et leur ont attiré les mortifications les plus cruelles
TOUT, TOUTEVous savez sûrement que ma gouvernante, et mon amie, et mon tout, est enfin devenue ma femme
TOUT, TOUTEQuant aux affaires, je n'y entends du tout rien
TRAINAprès avoir mis la partie en train, la rompre serait à moi de mauvaise grâce
TRAÎNERIECe n'est pas son courage [à dire du bien de la Nouvelle Héloïse] qui m'étonne ; mais concevez-vous M. Duclos aimant cette longue traînerie de paroles emmiellées et de fade galimatias !
TRAITPar trait de temps et malgré quelques démonstrations affectées et toujours plus rares, les sentiments secrets de Mme de Luxembourg se manifestaient de jour en jour davantage
TRANSPARENT, ENTEConnaissant si peu le charme d'une vie oisive, solitaire et simple, ils ne peuvent croire que c'est tout de bon que j'herborise, que ce papier et ces petits livres étaient destinés à coller et dessiner des plantes sur le transparent
TRANSPORTERLes Français auront beau applaudir aux traits héroïques que vous leur présentez [le siége de Calais], je doute qu'ils les imitent ; mais ils s'en transporteront dans vos pièces, et les aimeront dans les autres hommes
TRESSAILLEMENTMon père, en m'embrassant, fut saisi d'un tressaillement que je crois sentir et partager encore
TROMPERCe serait grand dommage que vous trompassiez votre vocation
TRONQUERContinuons maintenant à vous transcrire, en prenant seulement la liberté de restituer au besoin les passages de mon livre que vous tronquez
TROULa vanité de mépriser la mort engage les autres à calomnier la vie, à peu près comme ces femmes qui, avec une robe tachée et des ciseaux, prétendent aimer mieux des trous que des taches
TUMULTELe tumulte où je suis ne me permet encore de rien résoudre ; je vous en dirai davantage quand mes sens seront rassis
TUMULTUEUX, EUSEAyant quitté la plume et ce tumultueux métier d'auteur
USAGEJe vous remercie, madame, de l'avis que vous voulez bien me donner ; on me le donne de toutes parts ; mais il n'est pas de mon usage
VACHELINLes vacherins que vous m'envoyez seront distribués en votre nom dans votre famille
VALETBien qu'eux et moi fussions ses domestiques, il ne s'en suit point que nous fussions ses valets
VALOIRN'estimez votre état que ce qu'il vaut, et vous en vaudrez davantage
VAMPIRES'il y a dans le monde une histoire attestée, c'est celle des vampires ; rien n'y manque ; procès-verbaux, certificats de notables, de chirurgiens, de curés, de magistrats ; la preuve juridique est des plus complètes ; avec cela, qui est-ce qui croit aux vampires ?
VAUXHALLLes dames anglaises errent aussi volontiers dans leurs parcs solitaires, qu'elles vont se montrer au vauxhall
VÉGÉTATIF, IVEJe ne suis plus qu'un être végétatif, une machine ambulante ; il ne me reste qu'un peu de chaleur dans le coeur pour aimer mes amis, et ceux qui méritent de l'être
VÉRITÉCette conduite prouve la vérité de mon estime, et ce que j'ai pensé de vous dans tous les temps
VERSERJ'apprends à combien de nouveaux titres je dois être pénétré de reconnaissance pour les bienfaits que M. le prince de Conti a versés sur cette pauvre fille
VIEL'occupation pour les jours de pluie, fréquents en ce pays, est d'écrire ma vie : non ma vie extérieure comme les autres ; mais ma vie réelle, celle de mon âme, l'histoire de mes sentiments les plus secrets
VIPEREAUIl ne veut le voir que pour le faire décrier par les petits vipereaux qu'il élève à la brochette, et par lesquels il répand contre moi son fade poison dans les Mercures de Neuchâtel
VITREDans l'impossibilité de le lire tout entier, j'ai choisi les chapitres où l'auteur casse les vitres, et qui m'ont paru les plus importants
VIVRESimilis, courtisan de Trajan, ayant, sans aucun mécontentement personnel, quitté la cour et tous ses emplois pour aller vivre paisiblement à la campagne, fit mettre ces mots sur sa tombe : J'ai demeuré soixante-seize ans sur la terre, et j'en ai vécu sept
VOEUJe suis si accoutumé de voir tous mes voeux éconduits en toute chose, que j'ai tout à fait cessé d'en faire
VOIRToutefois voyez que, sans y songer, vous n'ayez donné peut-être à sa délicatesse quelque raison particulière de craindre votre éloignement
VOIRJe vous conjure de voir que cet argent soit employé selon sa destination
VOIREn attendant que je sache mieux sur quoi compter, voyez de cacheter plus soigneusement vos lettres, et je verrai de mon côté de m'ouvrir avec vos correspondants une communication directe
VOISINAGEJe compte avec impatience les minutes qui s'écoulent jusqu'à mon retour dans ma patrie, ou du moins à son voisinage
VOISINAGEL'amour du repos, de la solitude, le désir d'être oublié pour mourir en paix, me font redouter de me rapprocher des grandes villes où mon voisinage pourrait réveiller une sorte d'attention qui fait mon tourment
VOUSJe dois des remerciements à tout le monde et, vous, monsieur, à qui j'en dois le plus, êtes celui à qui j'en fais le moins
VUEPlus les religions vieillissent, plus leur objet se perd de vue, les subtilités se multiplient, on veut tout expliquer, tout décider, tout entendre
YJe suis en repos, je veux tâcher d'y rester
YAssurez-vous, je vous supplie, que les corrections y marquées [dans une épreuve] auront été faites très exactement
YNe vous étonnez pas si je prends Paris toujours plus en haine ; je n'irai jamais

Pages 1