Définition de SOUPLE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : sou-pl'

DÉFINITIONS

1
Qui se plie aisément sans se rompre, sans se gâter. Du cuir souple. L'osier est souple.
Sémantique : Terme de médecine. Pouls souple, celui qui est souple au toucher et modérément développé.
2
Il se dit des personnes et des animaux qui ont une grande facilité à se mouvoir, dont les membres se plient et se redressent aisément. Il faut être bien souple pour faire de pareils tours. Il faut avoir les mains souples pour jouer des gobelets.
Il faut voir.... Ce corps si souple et si fragile, Ainsi qu'une couleuvre agile, Fuir et glisser entre mes bras
de Alfred DE MUSSET dans Prem, poés. Madrid.
Sémantique : Terme de manége. Se dit d'un cheval qui a les mouvements liants.
Il se dit aussi des choses.
L'hirondelle suit avec une agilité souple leur trace oblique et tortueuse [des insectes]
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans l'Hirond.
Sémantique : Fig.
Quelle sera la suite de ce jeu [l'agiotage] souple et effrayant qui rend l'or semblable au vif-argent, et peut dissoudre la fortune des États en un tour de main ?
de MERC. dans Tabl. de Par. 127
3
Sémantique : Fig. Docile, soumis, complaisant, accommodant.
Le travail continuel rend l'esclave souple
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Ecclésiastiq. XXXIII, 27
Des armées.... si bien commandées et si souples aux ordres de leurs généraux....
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. III, 5
La richesse permet une juste fierté ; Mais il faut être souple avec la pauvreté
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. I
Et, souple à la raison, corrigez sans murmure
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Art p. IV
Valet souple au logis, fier huissier à l'église
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Lutr. IV
Jamais homme n'a été si souple, il prenait toutes sortes de formes comme Protée
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Dial. des morts anc. Alcibiade, Mercure et Caron.
Corneille, plus docile à son génie que souple aux volontés d'un premier ministre
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Comm. Corn. Cid, Préf.
Le parlement, devenu souple, en fit des remerciements comme d'une grâce
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Oeuv. t. v, 372
[Goffredy] né sans fortune et sans appui, mais avec un génie souple et adroit
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans ib. t. II, p. 128
Mme de Neuillant, très souple dans la société, ne pouvait supporter, de la part des personnes qui dépendaient d'elle, la moindre opposition à ses volontés
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Mme de Maintenon, t. I, p. 96, dans POUGENS
Être souple comme un gant, être obéissant à tout sans répugnance, avec l'idée d'une complaisance excessive, servile.
Une femme a toujours le talent De rendre son époux aussi souple qu'un gant
de BARON dans le Jaloux, IV, 1
Sitôt que je témoignais la moindre répugnance à faire ce qu'ils désiraient, ils mettaient la main sur leurs sabres, et par là me rendaient plus souple qu'un gant
de Alain René LESAGE dans Estev. Gonz. 8
On dit aussi dans le même sens : Avoir l'échine souple, les reins souples.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Ne soies souples [humilié, abattu] ne iriés, Mais soies, s'il te plaist, tos liés [gai]
de GUI DE CAMBRAI dans Barl. et Jos. p. 218
Che fait souples [tristes] les menestreus, Çou que li siecles n'est mais teus [tel] K'il deüst iestre par raison
de BAUDOUIN DE CONDÉ dans t. I, p. 2
2
XIVe s.
Les puissans [il] doit aplanier Par souples mos et festier
de BRUYANT dans dans Ménagier, t. II, p. 26
3
XVIe s.
Cette variation et contradiction qui se veoid en nous, si souple, a faict que aulcuns nous songent deux ames....
de Michel de MONTAIGNE dans II, 6
Le corps encores souple, on le doibt, à cette cause, plier à toutes façons et coustumes
de Michel de MONTAIGNE dans I, 184

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. supplex, suppliant, de sub, sous, et plicare, plier. L'ancienne langue avait le verbe suploier, être souple. C'est un des exemples peu fréquents où un mot passe d'une acception morale à une acception physique.

Synonymes de SOUPLE

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