Définition de BONNEMENT
Prononciation : bo-ne-man
DÉFINITIONS
1
De bonne foi, naïvement, avec simplicité.Un honnête homme vous dit une chose bonnement et comme elle est
Il nous en a toujours parlé tout bonnement
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 576
Le roi causa une heure avec le bon homme d'Andilly aussi plaisamment, aussi bonnement, aussi agréablement qu'il est possible
Il dit bonnement ce qu'il sentait dans le moment
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Oraison, 8
On se pardonne bonnement tous ses défauts de société
de Esprit FLÉCHIER dans Serm. I, 246
Il avait laissé bonnement à Londres la lettre de compliment
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 8
D'Anthouard nous assemble et nous dit de quoi il s'agissait [le vote pour faire Napoléon 1er empereur], mais bonnement, sans préambule ni péroraison
de Paul Louis COURIER dans Lettr. I, 60
2
Bien, vraiment. En ce sens il ne s'emploie qu'avec la négation. Je ne puis bonnement oublier cette offense.Lorsque je compare Les plaisirs de ce singe à ceux de cet avare, Je ne sais bonnement auquel donner le prix
de Jean de LA FONTAINE dans Fab. XII, 3
HISTORIQUE
1
XIIe s.Ses mains [il] lui croise sur son piz bonement
dans Ronc. p. 102
Il s'agenoille soef et bonement
dans ib. p. 152
En vers le roi [elle] s'acline bonement
dans ib. p. 172
2
XIIIe s.La dame [il] ot espousée, puis en fit ses delis ; Bonement sont ensemble come amie et amis
de AUDEFR. LE BAST. dans Romancero, p. 35
Si me feront aïde, se Deu plait, bonement
dans Sax. XX
3
XIVe s.Ignorance d'aucunes circonstances que l'en ne peut pas bonnement savoir, excuse et est appellée ignorance invincible
de Nicolas ORESME dans Eth. 61
4
XVe s.Une riviere forte et roide, pleine de cailloux et de grosses pierres, si qu'on ne la pust bonnement en haste passer sans grand meschef
de Jean FROISSART dans I, I, 41
Et si avoient les Escots leurs deux premieres batailles establies sur les deux croupes de montagnes, que l'on entend de la Roche, là où l'on ne peut bonnement monter, ni ramper pour eux assaillir
de Jean FROISSART dans I, I, 41
5
XVIe s.La necessité des guerres porte à tous les coups de faire le gast, ce qui ne se peut faire bonnement en nos biens propres
de Michel de MONTAIGNE dans I, 355
Il entreprit de faire une chose, laquelle n'estoit pas bonnement legitime ny totalement juste
de Jacques AMYOT dans Philop. 27
ÉTYMOLOGIE
1
Bonne, et le suffixe ment (voy. MENT) ; provenç. bonamen ; catal. bonament ; espagn. buenamente ; portug. boamente.