Définition de RAMAGE
Prononciation : ra-ma-j'
DÉFINITIONS
1
Rameau, branchage (vieilli en ce sens).Dans ce parc un vallon secret, Tout voilé de ramages sombres
de THÉOPHILE dans Oeuvres, 3e part. p. 172, dans LACURNE
Sémantique : Terme de vénerie. Branches des arbres.
2
Sémantique : Terme de droit coutumier. Faculté dont jouissaient quelques sujets de couper des branches ou des rameaux dans les forêts de leur seigneur.3
Il s'est dit pour branche du bois des cerfs.Des ramages d'un cerf la marque ineffaçable
de NOUGUIER dans Odyssée à la mode, p. 147
4
Aujourd'hui, représentation de feuillages, de fleurs, etc. disposés en long sur une étoffe.Le carrosse est doublé d'un velours à ramage
Et.... ne doit-on pas craindre de voir un jour un simple abbé en velours gris et à ramages comme une éminence ?
de Jean de LA BRUYÈRE dans XIV
Peste ! la belle robe de chambre ! voyez ces grands ramages
de A. DUVAL dans le Souper impr. sc. 9
5
Le chant des petits oiseaux qui se tiennent dans les rameaux.Oiseau qui chante toutes sortes de ra mages
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. VIII, 9
La tendre mélodie et la variété douce et brillante du ramage de nos oiseaux chanteurs
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Ois. t. XVII, p. 37
Sémantique : Par extension, il se dit du chant de tout oiseau.
Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. I, 2
L'oiseau [le cygne], prêt à mourir, se plaint en son ramage
de Jean de LA FONTAINE dans ib. III, 12
Car à peine les coqs, commençant leur ramage Auront de cris aigus frappé le voisinage
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. VI
Il est parbleu ! grand jour ; déjà de leur ramage Les coqs ont éveillé tout notre voisinage
de Jean-François REGNARD dans le Joueur, I, 1
Sémantique : Fig. et familièrement. Babil des enfants.
Sémantique : Fig. Se dit du chant d'un chanteur qui ne plaît pas.
Sémantique : Fig. Discours dénué de sens.
Pour vous soulager un peu de ce ramage barbare des grammairiens
de Denis DIDEROT dans Lett. à Gal.
HISTORIQUE
1
XVIe s.Le doux ramage des oiseaux
de Joachim DU BELLAY dans III, 19, verso.
Et rossignols au gay courage ....Chantent leur joly chant ramage
de Clément MAROT dans I, 117
On connoist tousjours de quelle nation est un homme, ou par le langage, ou par sa façon de vivre ordinaire, ou par l'habillement, ou bien par quelque trait naturel de son ramage [race], qui lui eschappe quand il s'oublie, pour quelque depaysé qu'il soit
de Vincent CARLOIX dans II, 1
L'on a dit autrefois, qu'où ramage [les descendants] defaut, lignage [les ascendants] succede
de Antoine LOYSEL dans 342
On s'abstiendra d'y planter des saules, peuples et autres bois aquatiques, bien qu'abondants en ramage, pour le mauvais goust qu'ils rapportent à la chair des connins [lapins]
de Olivier DE SERRES dans 411
Mon langage françois est alteré et en la prononciation et ailleurs, par la barbarie de mon creu ; je ne veis jamais homme des contrées de deçà qui ne sentist bien son ramage, et qui ne bleceast les aureilles françoises
de Michel de MONTAIGNE dans III, 39
ÉTYMOLOGIE
1
Berry, ramage, branchage ; provenç. ramatge, ramée ; espagn. ramage ; du lat. fictif ramaticum, de ramus, branche (voy. RAMEAU). Dans l'ancienne langue, ramage est adjectif, et signifie sauvage, branchier. Au sens de chant, l'historique montre qu'on a dit chant ramage, chant des branches, chant sauvage.