Définition de RAVAGE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ra-va-j'

DÉFINITIONS

1
Dégât fait avec violence et rapidité.
Le ravage des champs, le pillage des villes
J'aurais appliqué bien naturellement le ravage d'Érisichthon dans les bois consacrés à Cérès, au ravage que mon fils a fait au Buron, qui est à moi ; je crois qu'il suivra en tout l'exemple de ce malheureux, et qu'enfin il se mangera lui-même
Le Jourdain ne voit plus l'Arabe vagabond, Ni l'altier Philistin, par d'éternels ravages, Comme au temps de vos rois, désoler ses rivages
Les feux vont s'allumer, et le fer est tout prêt ; Rien ne peut de leur temple [des Juifs] empêcher le ravage
de Jean RACINE dans ib. III, 3
Sémantique : Familièrement. Faire ravage dans une maison, y faire beaucoup de désordre, beaucoup de fracas.
2
Dégât violent causé par les tempêtes, les orages, les pluies, les vents, etc. La grêle a fait bien du ravage dans les vignes.
De même qu'une eau débordée ne fait pas partout les mêmes ravages
3
Écoulement rapide et fougueux d'une eau ; sens qui est tombé en désuétude.
Que je trouve doux le ravage De ces fiers torrents vagabonds Qui se précipitent par bonds Dans ce vallon vert et sauvage !
de THÉOPHILE dans Oeuvres, 3e part. p. 199, dans LACURNE
4
Il se dit de l'action funeste des épidémies, des épizooties. Cette épidémie a fait de grands ravages dans le canton.
5
Il se dit du mal que font les humeurs débordées.
La furie de votre sang qui vous a fait si souvent du ravage
6
Sémantique : Fig. Désordre causé par les choses morales.
L'intérêt est un monstre qui fait bien du ravage
de PATRU dans Plaid. 2, dans RICHELET
Quels ravages ne causent point dans l'imagination des jeunes personnes ces nudités indécentes que les sculpteurs et les peintres se permettent si communément ?
Les ravages de la superstition qui naît de l'ignorance et qui la reproduit à son tour
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Disc. prélim. Encycl. Oeuv. t. I, p. 250, dans POUGENS.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Non pas par maniere de juste bataille ou de guerre ordenée, mais par maniere de pille et de ravage
de Pierre BERCHEURE dans f° 11, verso.
2
XVIe s.
Soudainement il tumba un grand ravage de pluyes, avec tonnerres et temps obscur
de Jacques AMYOT dans Alc. 58
Les ravages des uns et des autres attiroient chacun à la deffence du sien
En Russie, l'armée que l'empereur Bajazet y avoit envoyée feut accablée d'un si horrible ravage de neige....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 367

ÉTYMOLOGIE

1
Ravage est l'équivalent du provençal rabeg, rabey, torrent, rapidité, et vient, comme lui, du lat. rapere, avec le sens qui est dans ravine. Le XIVe siècle (voy. du Cange, raina) disait aussi ravace, dans le sens de ravage d'eau.

Synonymes de RAVAGE

Termes proches de RAVAGE