Définition de INVENTER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : in-van-té

DÉFINITIONS

1
Créer quelque chose de nouveau par la force de son esprit.
Ces foudres de bronze que l'enfer a inventés pour la destruction des hommes
de Esprit FLÉCHIER dans Tur.
Personne n'inventa l'art entier : les architectes ne sont venus que des milliers de siècles après les huttes et les cavernes
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Tactique, note b.
On a cru qu'un physicien, d'ailleurs grand observateur, inventa il y a quelques années les fours à poulets, inventés depuis environ quatre mille ans par les Égyptiens
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dict. phil. Abeilles.
Qu'il [votre élève] ne sache rien, non parce que vous le lui avez dit, mais parce qu'il l'a compris lui-même ; qu'il n'apprenne pas la science ; qu'il l'invente
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. III
Nature : Absolument.
Il n'est pas si aisé d'inventer, que d'ajouter aux inventions des autres
de Charles ROLLIN dans Hist. anc. Oeuvr. t. V, p. 110, dans POUGENS
Jadis on inventait, inventons aujourd'hui ; Nos pères l'ont bien fait ; ne pourrions-nous le faire ?
de LA MOTTE dans Fabl. IV, 3
Sémantique : Fig. Il n'a pas inventé la poudre, se dit d'un homme sans esprit.
Votre président de Bouc me voit quelquefois ; je ne crois pas que ce soit lui qui ait inventé la poudre à canon et l'imprimerie
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à Mme de Grignan, 16 mai 1672
2
Imaginer.
Que pourrais-je inventer pour ce coup nécessaire ?
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Ét. I, 2
Que ne puis-je à mon traître inspirer le souci D'inventer quelque chose à me tirer d'ici ?
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Fâch. II, 4
Que pourront inventer les enfants d'Adam, pour combattre, pour couvrir ou pour effacer cette égalité qui est gravée si profondément dans toute la suite de notre vie ?
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Gornay.
C'est ce qui nous avait fait inventer des dieux semblables à nous ; des dieux qui en effet n'étaient que des hommes sujets à nos passions, à nos faiblesses et à nos vices
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. II, 11
Inventez des raisons qui puissent l'éblouir
de Jean RACINE dans Mithr. II, 6
J'inventai des couleurs, j'armai la calomnie
de Jean RACINE dans Esth. II, 1
Pour vous perdre il n'est point de ressorts qu'il n'invente
de Jean RACINE dans Athal. I, 1
3
Supposer, controuver.
Ciel ! rien de plus cruel peut-il être inventé ?
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Mis. IV, 3
Elle me l'a dit ; c'est un fait constant ; je n'invente rien, moi
de Alain René LESAGE dans Turc. II, 3
Apprenez-moi l'histoire du monde, si vous la savez, mais gardez-vous de l'inventer
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. M. L. C., 23 déc. 1768, sur les qualités occultes.
Irai-je, Quand tout semble tranquille, inventer des dangers.... Pour exhaler sans crainte une haine inutile ?
de Casimir DELAVIGNE dans Vêpr. sic. II, 2
Nature : Absolument.
Tu dis qu'en un complot j'ai voulu t'engager ? Fourbe ! invente donc mieux, si tu veux te venger
de LEGOUVÉ dans Épichar et Nér. III, 6
4
S'inventer, Nature : v. réfl. Être inventé. Les découvertes qui se font, les machines qui s'inventent.
Être controuvé. Cela ne s'invente pas.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
L'imitation du juger, de l'inventer, ne va pas si vite [que celle du parler]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 192
Or est-ce bien un grand abus, s'on cuide Que d'inventer la fontaine soit vuide
de Étienne de LA BOÉTIE dans 479

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. inventum, supin d'invenire (voy. INVENTION) ; Berry, s'inventer, s'aviser ; norm. il ne sait de quoi s'inventer.

Synonymes de INVENTER

Termes proches de INVENTER