Définition de COHUE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ko-ue

DÉFINITIONS

1
Autrefois, dans quelques provinces, nom du lieu où les petites justices se tenaient. Le procureur était à la cohue.
2
Assemblée bruyante et tumultueuse.
Toute cette cohue se dispersa
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 3
Si.... En pareille cohue on me peut retenir
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. III
Minerve seule à Samos descendue Avait du ciel suivi les souverains ; Mais du Dieu Pan, des Faunes, des Sylvains, Elle évitait l'indécente cohue
de MALFIL. dans Narcisse, ch. III
Et votre complaisance un peu moins étendue De tant de soupirants chasserait la cohue
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Mis. II, 1
Je serais mort en quatre jours, s'il me fallait vivre en homme du monde : je suis tranquille au milieu du tintamarre et solitaire dans la cohue
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Mme Florian, 12 oct. 1767
3
Confusion dans une assemblée trop nombreuse. Il y avait trop de cohue à ce bal.
4
Anciennement, criaillerie, clameur.
On lui a fait une cohue dont il a été fort touché
de Paul SCARRON dans dans RICHELET

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Cohue [sorte de tribunal], dans un titre de 1235
dans Bibl. des Chartes, 4e sér. t. III, p. 459
2
XIVe s.
À Raoul est donnée la garde du guichet et de la cohue de la vicomté de Pontiaudemer
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans cohua.
Les dis Anglois se logerent en la ditte ville, et visiterent une parrigue forte de muraille et une cohue près du dit fort.... bouta le feu en la ditte cohue et ou [au] dit parrin
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans ib.
Que les baillifs et vicomtes soient diligens d'aller en cohue dedens prime le premier jour de leur auditoire
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans ib.
3
XVe s.
Servir les maçons et couvreurs au chastel et es cohues et estaux comme au chastel
de DELISLE dans Agric. normande au moyen âge, p. 83
Je n'irai plus à la cohue Où chascun joue ou brait ou hue
dans Pathelin mourant, dans LACURNE
4
XVIe s.
Il n'y a pas tant de chiquaneries aux cohues, comme on en trouve entre les courtizans pour destourner un dementi
de Étienne PASQUIER dans Lettres, t. I, p. 612, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Sans doute, comme le propose Diez, de co, et huer, à cause de bruit qui se fait aux halles ou dans les juridictions des halles ; halle, juridiction des halles, étant le sens primitif de cohue. Bas-lat. cohua.

Synonymes de COHUE

Termes proches de COHUE