Définition de CAPE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : ka-p'

DÉFINITIONS

1
Manteau à capuchon fort en usage autrefois et dont les deux sexes se servaient.
Ainsi mangeaient les princesses [sous François 1er] couvertes d'une cape de toile cirée
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 121
Sémantique : Fig. N'avoir que la cape et l'épée, être sans fortune.
Et n'ayant pour tout bien que la cape et l'épée, Toute mon espérance aurait été trompée
de Jean-François REGNARD dans Ménech. II, 1
Sémantique : Fig. N'avoir que la cape et l'épée, n'avoir que des dehors, que l'apparence du mérite.
Pour le petit marquis, je trouve qu'il n'y a rien de si mince que sa personne, et ce sont de ces mérites qui n'ont que la cape et l'épée
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Mis. V, 4
Sous cape, en cachette, à la dérobée, en dessous.
L'esprit malin riait sous cape
de Jean de LA FONTAINE dans Belph.
Ne peut-il pas.... Rire sous cape de ces tours ?
de Jean de LA FONTAINE dans Oies.
Et vous menez sous cape un train que je hais fort
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Tart. I, 1
Io [Mme de Montespan] a été à la messe, on l'a regardée sous cape
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 333
Il s'est justifié de ce qu'avait dit sous cape M. de Lauzun
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 512
Je riais souvent sous cape de l'embarras de mon père et de ma mère, qui fort souvent ne savaient où se mettre
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 50, 99
Rire sous cape de toutes les sottises du public
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Argental, déc. 1760
2
Actuellement, dans quelques provinces, vêtement dont les femmes se couvrent la tête et les épaules contre le mauvais temps. Sortir en cape.
3
Sémantique : En termes de marine, la cape est la grande voile du grand mât.
Être à la cape, se mettre, se tenir à la cape, se dit d'un navire qui, la barre sous le vent, et presque à sec de voiles, présente le côté afin de ne plus faire route.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Vestu simplement d'une meschante cappe
de Jacques AMYOT dans Nicias, 34
Après quelques sacrifices faits, il vest la chappe de pourpre de la deesse Proserpine
de Jacques AMYOT dans Dion, 70
Quelques uns des soudards, en se mocquant, demanderent au herault, si, pour la venue d'une cappette et d'un baston de Lacedaemone, les Syracusains se sentoient si fortifiez qu'ils en deussent avoir les Atheniens en mespris
de Jacques AMYOT dans Nicias, 34
.... Celuy qui de plein jour Aux cardinaux en cappe a veu faire l'amour
de Joachim DU BELLAY dans VI, 34, verso.
Les autres qui parloient aussi de passer les monts, rioient sous chape
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. III, 148
Or je sens que mon lecteur me tire par la cape pour ce que je n'ai pas assez marqué la rupture des Estats
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. III, 173

ÉTYMOLOGIE

1
Prononciation picarde de chape (voy. ce mot) ; bourguig. caippe.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Dans les manufactures de tabac, synonyme de robe, n° 13.
2
Ajoutez : XIIIe s.
Voians tous, non mie sos cape, Fist decoper Gerbiers li pappe Trestous ses membres un et un
de PHILIPPE MOUSKES dans Chronique, V. 15572

Synonymes de CAPE

Phonétiquement proche de CAPE